Partie 1. Le portrait de Louis XV dans la cour du restaurant À la Ville de Paris (Molsheim).
La porte des Forgerons marque l’entrée méridionale de la ville
« La date exacte de construction n’est pas connue, mais la porte est incluse dans l’enceinte de 1250-1260, largement remaniée vers 1320. Elle est mentionnée de manière certaine au moins depuis 1363 sous le nom Smidttor, et constitue déjà à cette époque la porte d’entrée principale de la cité médiévale. Le corps de garde (Wachstube), situé à droite permet au veilleur de surveiller les alentours. La maison du portier et péager est située de l’autre côté.
Le 21 juin 1783, un incendie parti du grenier à foin de l’auberge ravage tout le quartier situé entre les actuelles rues de Strasbourg, de l’Église et Notre-Dame. Le portier, monté en hâte pour sonner le tocsin, met par inadvertance le feu à la charpente de la tour elle-même, ce qui fait d’une part fondre la cloche et d’autre part empêche les secours extérieurs d’arriver.
La charpente est rebâtie selon un angle différent par la suite, et la cloche remplacée par celle de Saint-Georges. Cette cloche qui pèse quatre tonnes est utilisée pour sonner à six heures du matin l’ouverture des portes de la ville et à dix heures du soir leur fermeture, pratique toujours en vigueur même si les portes ne sont plus fermées5.
Quant à la présence du portrait de Louis XV, Il se peut qu’elle fasse allusion à l’année 1744, au passage de l’armée royale se rendant en Alsace pour repousser au delà du Rhin l’armée autrichienne (guerre de succession d’Autriche 1740-1748).
Campagnes de Jacques de Mercoyrol de Beaulieu, capitaine au régiment de Picardie, 1743-1763 :
Extraits du texte sur la campagne de 1744
« Le prince Charles marcha sur Saverne, s’en empara et y campa. L’armée du Roi fut obligée de passer le canal qui vient de Saverne à Strasbourg, sa droite à proximité de cette ville et sa gauche à Molsheim. Notre communication avec Strasbourg fut toujours libre et dans ce camp nous attendions le secours qui nous venoit de Flandre. Le roi Louis XV en étoit le conducteur mais une maladie [8-15 août], dont il faillit mourir l’arrêta à Metz, où il fut plusieurs jours sur le bord du tombeau ; à cette époque Louis le Bien-Aimé étoit pleuré de tous ses sujets ; le Ciel, touché de leur douleur, le leur rendit par une heureuse convalescence.
Le maréchal de Noailles avait été chargé de la conduite des troupes tirées de l’armée de Flandre pour venir au secours de celle d’Alsace. A peine étoit-il à portée de nous joindre, que nous fûmes instruits que, sur les progrès apparents du prince Charles, le roi de Prusse, Frédéric II, qui en craignoit les suites, avoit marché à Prague et s’en étoit emparé, et signifioit à l’Impératrice-Reine qu’il suivroit ses conquêtes si elle ne rappeloit l’armée aux ordres du prince Charles qui avoit pénétré en Alsace. Cette reine fit passer ses ordres au prince Charles et celui-ci ne fut plus occupé que d’évacuer l’Alsace et de repasser le Rhin [10 août] ; il se pressa avant que le secours qui nous venoit pût nous joindre.
Le maréchal de Noailles arrive à Molsheim avec une partie de ce secours, le reste devant y arriver les deux jours suivants. Étant l’ancien du maréchal de Coigny, il prend le commandement de l’armée, ordonne que le lendemain elle passera le canal [de Molsheim] pour marcher, suivre les ennemis et tâcher de les joindre et de les attaquer, s’il est possible, avec avantage. En deux marches l’armée se rend près de Haguenau, où elle séjourne un jour, pour que toutes les troupes venant de Flandre puissent s’y réunir.
Le maréchal donne ses ordres pour la marche du lendemain ; elle s’exécute sur six colonnes, l’artillerie disposée comme pour le combat, les gros équipages sont restés sous le canon de Strasbourg et les menus suivent les colonnes dont ils sont dépendants. L’armée, dans cet ordre, traverse la forêt de Haguenau. Les têtes des premières colonnes arrivées attendent que les autres le soient, pour toutes ensemble déboucher dans la plaine qui est au nord de cette forêt. Les ordres sont si bien donnés et exécutés que toutes les colonnes débouchent vers les huit heures du matin. Au même instant les têtes desdites colonnes, arrivées à un certain point de cette plaine, y font halte et de suite l’armée se forme en bataille sur deux lignes, ce qui s’exécute dans l’ordre le plus exact.
Ce déploiement fut un des plus beaux qu’on eût vus jusqu’alors ; l’armée étoit de 60.000 hommes bien effectifs, où tout désiroit de combattre et punir l’Autrichien de son audace d’avoir porté la guerre dans une province françoise. Tous les cœurs formoient ce désir et jamais armée ne donna à son général par son vœu unanime plus d’espoir d’une victoire assurée ».
Partie 2. La campagne de 1744 : treize chroniques du blog
La guerre de succession d’Autriche, commencée en 1740, est à un tournant. Les troupes royales françaises commencent à prendre le dessus dans les Pays-Bas autrichiens.
26 mars. Maurice de Saxe est promu maréchal de France, « passant devant huit lieutenants-généraux plus anciens que lui ».
10 avril. Celui-ci se rend à Valenciennes où il prend la tête de l’armée destinée à attaquer les Pays-Bas autrichiens. Il s’agit de mener une guerre de sièges.
3 mai. Louis XV quitte Versailles pour prendre le commandement de l’armée de Flandre. Au cours du trajet, il prie devant l’image de Notre-Dame de Grâce à Cambrai.
12-14 mai. Premier voyage de Louis XV à Lille, par Aristote Crapet, Revue du Nord, Année 1914, n°17, pp. 1-10.
- chronique du blog : Duc de Boufflers (1706-1747), lieutenant général des armées du Roi, gouverneur des Flandres et du Hainaut, gouverneur et souverain bailli des ville, citadelle et châtellenie de Lille, gouverneur et grand bailli de Beauvais.
- chronique du blog : Louis XV à Lille
- chronique du blog : Louis XV. Les tentes de guerre
5 juin. Traité de Versailles. Deuxième alliance franco-prussienne.
7 juin. Le roi entre à Menin sur la Lys après la prise de la ville. « Celle-ci assure à l’armée des subsistances prélevées en Flandre intérieure et ouvre une suite de sièges destinés à conduire le roi jusque sur la côte de la Flandre maritime, afin au moins de gêner les anglais dans leur passage de troupes sur le continent ».
25 juin. Prise d’Ypres.
1-5 juillet. Charles de Lorraine franchit le Rhin et envahit l’Alsace à la tête des armées autrichiennes. Louis XV part à sa rencontre avec une partie de l’armée.
- chronique du blog : Charles Alexandre de Lorraine
- chronique du blog : Combats sur la Lauter
19 juillet. Bataille de Pierrelongue. Le Roi partant pour l’Alsace laisse le commandement de l’armée de Flandre au Maréchal Comte de Saxe.
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