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Juin 1790. Fête de la Fédération

13 juin 1790. Strasbourg, Fête de la Fédération

Diaporama de 5 photos. Source : Cabinet des estampes et dessins de Strasbourg.

Source. Bundesfest, Confédération de Strasbourg, Rheinischer Bund

« Grande manifestation patriotique s’étant déroulée à Strasbourg du 12 au 16 juin 1790 pour fédérer les gardes nationales et les troupes de la France de l’Est (Alsace, Lorraine, Trois-Évêchés, Franche-Comté, Bourgogne) par un pacte de fraternisation, d’aide et assistance réciproques en cas de menaces graves sur la sécurité et la liberté publiques et dont la finalité proclamée était de réussir « à atterrer les ennemis de la Constitution » de part et d’autre du Rhin.

L’idée d’une fédération de l’Est, à l’instar de bien d’autres provinces du royaume, fut lancée dès mars 1790 par des gardes nationaux de Strasbourg assemblés en une Société de Correspondance nationale. Le député Etienne Schwendt, consulté par le maire, Frédéric de Dietrich, inquiet quant aux éventuels désordres qu’un pareil regroupement de forces pourrait provoquer, estima qu’« il y a du pour et du contre dans ces confédérations ; cependant c’est un épouvantail qui en impose, et l’Assemblée [nationale] y applaudit. » La municipalité de Strasbourg, après la tenue d’une fédération à Metz avec une participation strasbourgeoise, agréa le projet le 22 mai et nomma le baron Charles de Weittersheim pour remplir la place de commandant-général de l’armée confédérée, c’est-à-dire de la réunion des troupes de ligne (essentiellement les sept régiments de la garnison de Strasbourg) et des gardes nationales du grand Est.

Dès le 11 juin, les pavillons aux couleurs de la nation furent hissés sur les quatre tourelles et la flèche de la cathédrale illuminées de nuit, « pour apprendre à l’Allemagne que l’empire de la Liberté est fixé en France ». Les détachements de confédérés arrivèrent le lendemain les uns après les autres. Chacun fut accueilli aux portes de la ville par des salves d’artillerie et accompagné en grande pompe jusqu’à la place d’Armes, où on lui distribua les billets de logement. Il en vint 154, des départements du Jura, de la Loire-Inférieure (aujourd’hui Loire-Atlantique), de la Haute-Marne, du Doubs, de la Meuse, de la Meurthe, de la Moselle, des Vosges, du Haut-Rhin et du Bas-Rhin, soit 2 281 délégués représentant près de 50 000 gardes nationaux, sans compter ceux de Strasbourg.

« L’auguste cérémonie » se déroula le dimanche 13 juin, hors la ville, à la « Plaine des Bouchers » (Metzgerau), rebaptisée « Plaine (ou Champ) de la Confédération » (Bundesau), spécialement aménagée pour la circonstance. On y avait égalisé le sol et dressé un terre-plein d’environ vingt mètres de long sur dix de large et deux et demi de haut, entièrement revêtu de gazon, orné aux angles de chênes avec des oriflammes tricolores, et sur lequel fut élevé un imposant autel de la patrie. Terrassement et aménagement avaient été réalisés par les canonniers du régiment de Strasbourg-Artillerie, aidés de la population strasbourgeoise, hommes et femmes. Après l’arrivée des troupes de ligne, des délégations des gardes nationales et de divers cortèges corporatifs et champêtres, fut amenée au pied de l’autel la bannière de la Confédération (qui sera ensuite exposée au-dessus de la principale entrée de la mairie), autour de laquelle se rassemblèrent plus d’une centaine de drapeaux déployés « portant le vœu de chaque confédéré de verser jusqu’à la dernière goutte de son sang plutôt que d’abandonner ces signaux de la liberté ». Dans une mise en scène grandiose, en présence de près de 20 000 assistants, acteurs et spectateurs, fut alors célébrée une cérémonie mi-civique, mi-religieuse, avec bénédiction des drapeaux, messe, prières, sermons, hymnes et discours exaltant la liberté, le patriotisme, l’union fraternelle. L’apothéose en fut la prestation solennelle du serment, dont la formule « d’être fidèle à la Nation, à la Loi, au Roi, et de maintenir de tout leur pouvoir la Constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par le Roi » fut prononcée par le maire Frédéric de Dietrich, et à laquelle l’assistance, main droite levée, répondit en choeur d’un vibrant « Je le jure ! ». Les tambours battant aux champs, les salves d’artillerie, les cloches de la ville sonnant à toute volée, non seulement consacrèrent cet engagement, mais « firent sans doute entendre sur l’autre rive du Rhin cet élan universel du patriotisme pour apprendre aux despotes que la liberté est le plus ferme soutien des Empires ». Illumination générale de la ville, soupers mondains pour les uns, bals populaires et autres réjouissances pour les autres, clôturèrent cette journée mémorable.

Un peu moins fastueusement, la même cérémonie du serment fut reprise le lendemain pour les troupes et gardes nationaux chargés la veille de la sûreté publique dans la ville. S’y ajouta, au champ d’exercice de l’artillerie du « Polygone », une démonstration des canonniers strasbourgeois qui « justifièrent la réputation qu’ils ont si justement méritée dans toute l’Europe. Souvent ils atteignaient le but », ainsi que le rapporte le compte rendu officiel ! Mardi, 15 juin, les premières délégations quittèrent Strasbourg.

En fait, tous ces rassemblements fédératifs de l’année 1790, plus ou moins festifs, se ressemblaient. Celui de Strasbourg s’en distingua pourtant par une particularité qui lui était propre, « aussi la fédération de Strasbourg fut-elle un exemple et une école de tolérance et de philosophie » (Aulard). Il se trouva que les 13 et 15 juin naquirent à Strasbourg deux garçons, fils de deux gardes nationaux strasbourgeois, l’un catholique, l’autre luthérien. Sur la demande de plusieurs citoyens, fut alors organisée le 16 juin une cérémonie de baptême des deux nouveaux-nés sur l’autel de la patrie à la Plaine de la Fédération, à laquelle assistèrent les troupes et les gardes nationaux fédérés encore présents, ainsi qu’une foule nombreuse. L’enfant catholique fut baptisé par l’aumônier de la garde nationale de Metz et reçut les prénoms de Charles, Patrie, Fédéré et Fortuné et eut pour parrain le baron Charles de Weittersheim, général de la Fédération (catholique), et pour marraine Sybille Louise de Dietrich (protestante réformée), l’épouse du maire (voir acte no 69 du registre des baptêmes 1789-1792 de la paroisse Saint-Laurent de Strasbourg). Le pasteur Georges Jacques Eissen baptisa le garçon luthérien qui fut prénommé Frédéric, François, Fortuné, Civique ; son parrain fut le maire Dietrich (luthérien) et sa marraine, Marie Françoise Mathieu, l’épouse (catholique) du procureur de la commune (voir acte no 80 du registre des baptêmes 1790-1792 de la paroisse protestante du Temple-Neuf). Les personnalités présentes apposèrent leur signature à la suite des deux actes. Après quoi, rapporte le procès-verbal, « les deux ministres qui avaient célébré les baptêmes, déterminés par les sentimens gravés en caractères ineffaçables dans le coeur de l’homme, et si fortement recommandés dans l’évangile que l’un et l’autre professent, se présentèrent en avant de l’autel. Là, en présence de l’Être suprême et d’un peuple immense, ils se précipitèrent dans les bras l’un de l’autre, en se donnant le baiser de paix et de fraternité. Quel exemple touchant pour les chrétiens ! dans cet instant les deux religions confondues, montroient au peuple attendri, combien sont coupables ceux qui persécutent au nom d’un Dieu de paix. Puisse ce sublime exemple de concorde et d’union, être sans cesse aux yeux des citoyens ! ».

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1790 (août). L’affaire de Nancy

1790 (août). L’affaire de Nancy. Source : article de Wikipédia.

Diaporama de 8 photos. Source : Cabinet des estampes et dessins de Strasbourg

« L’affaire de Nancy est une mutinerie de la garnison de la ville de Nancy, qui eut lieu pendant la Révolution française, du 5 au 31 août 1790. L’officier André Désilles y trouve la mort. Depuis 1789, une insubordination plus ou moins larvée affecte l’ensemble de l’armée française : avancement et soldes sont bloqués, royalistes et jacobins s’affrontent parmi les officiers.

À partir du 5 août 1790, la garnison de Nancy connait à son tour une rébellion, les soldats se persuadant que les officiers les volaient en raison de l’absence de décomptes relatifs à certaines retenues sur leur solde ; alors que les retenues pour linge et chaussures faisaient l’objet d’un décompte tous les quatre mois.

La garnison de Nancy est composée du régiment du Roi, du régiment suisse de Châteauvieux et du régiment Mestre de Camp Général cavalerie.

Elle réclamait sa solde et avait emprisonné ses officiers dont le général de Malseigne, envoyé depuis Besançon par La Fayette pour rétablir l’ordre.

Le 16 août 1790, La Tour du Pin fait voter par l’Assemblée un décret qui règle les mesures à prendre pour la punition des instigateurs et fauteurs des excès commis par les régiments en garnison à Nancy. Le 18, La Fayette donne l’ordre de réprimer la révolte ; pour faire un exemple.

Le marquis de Bouillé, gouverneur des Trois-Évêchés, la soumet après un combat de rues de quelques heures le 31 août 1790. Il dispose pour cette opération de :

  • 200 grenadiers et chasseurs du régiment d’Auxerrois
  • 200 grenadiers et chasseurs du régiment d’Auvergne
  • 2 bataillons du régiment Suisse de Castella (800 hommes)
  • 1 bataillon du régiment Suisse de Vigier (470 hommes)
  • 1 bataillon du Royal-Liégeois (350 hommes)
  • 500 hommes de la Garde Nationale de Metz
  • 300 hommes de la Garde Nationale de Pont-à-Mousson

soit un total de 2820 hommes d’infanterie et 8 pièces d’artillerie.

Près de la porte Stainville, l’officier André Désilles s’interpose entre ses soldats mutinés et les troupes de Bouillé, tentant d’éviter la mise à feu des canons. Il mourra deux mois plus tard de ses blessures ».

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1709. La bataille de Malplaquet

La bataille de Malplaquet (11 septembre 1709).

Partie 1. La Bataille de Malplaquet. Victoire du Patriotisme Français. Source : youtube, 10’21.

Partie 2. La bataille de Malplaquet 1709. L’effondrement de la France évité. Source : André Corvisier, Paris, Economica, coll. Campagnes & stratégies, 1997, 170 p.

Partie 3. Guerre de Succession d’Espagne, bataille de Malplaquet, 11 septembre 1709. Source : Extraits d’un article de Wikipédia.

« La bataille de Malplaquet eut lieu le 11 septembre 1709 au cours de la guerre de Succession d’Espagne au sud de Mons dans les Pays-Bas espagnols (sur le territoire de l’actuelle commune de Taisnières-sur-Hon en France).

Les forces commandées par le général John Churchill, duc de Marlborough et le prince Eugène de Savoie, essentiellement autrichiennes et néerlandaises, affrontèrent les Français commandés par le maréchal de Villars. L’armée de Marlborough conquiert le terrain, mais au prix de pertes quatre fois plus importantes que celle de l’armée française, qui fit retraite en bon ordre, et avec toute son artillerie, préservant ainsi le Royaume de France d’une invasion.

La situation désespérée de la France sur le plan militaire et économique après les défaites et sept années de guerre, est accentuée par un déclin économique (départ forcé des industrieux huguenots) et un hiver rigoureux, où des centaines de milliers de Français périssent (le Grand hiver de 1709).

Le peuple désire la paix et une partie de la Cour soutient ce parti. Les termes préliminaires ont néanmoins été repoussés par Louis XIV, en raison des conditions inacceptables posées par les coalisés. Au mois de juin 1709, le vieux roi adresse un appel à son peuple, pour l’exhorter à un dernier effort, dans le but d’obtenir une paix honorable.

Le peuple se joint à son monarque et se scandalise des termes proposés par les Alliés. En province, les intendants rivalisent de zèle pour approvisionner l’armée. De nombreux jeunes gens s’engagent et refusent parfois les primes d’engagement. De riches bourgeoises donnent de l’argent pour équiper les soldats. Abattue après les défaites de Ramilies et d’Audenarde, l’armée des Flandres retrouve l’espoir et le moral grâce à son énergique commandant, le maréchal de Villars.

Le maréchal de Villars, huile sur toile réalisée en 1704 par Hyacinthe Rigaud

« Arrivé à la mi-mars 1709, Villars s’attèle à réconforter ses hommes, à améliorer le ravitaillement, et à construire une série de lignes défensives, et de camps retranchés entre Douai et Saint-Venant.

Les coalisés cherchent à exploiter l’avantage obtenu l’année précédente grâce à la bataille d’Audenarde et la prise de Lille. De leur côté les Français tentent timidement de soutenir Mons assiégée, après la chute prématurée de Tournai fin juillet 1709.

Les forces des coalisés, 86 000 hommes et 100 canons surtout formés d’éléments autrichiens et néerlandais commandés conjointement par le duc de Marlborough et le prince Eugène de Savoie, s’opposent à l‘armée franco-bavaroise des maréchaux Villars et Boufflers, forte de 75 000 hommes et de 80 canons. L’artillerie est commandée par Saint-Hilaire« .

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1706. Siège et bataille de Turin

Mai-septembre 1706. Le siège et la bataille de Turin.

Partie 1. 7 septembre 1706 : les troupes de Louis XIV échouent à faire capituler la citadelle de Turin. Source : extraits d’un article de Wikipédia.

« Dans le contexte de la Guerre de Succession d’Espagne, la bataille de Turin mit un terme au siège entrepris par les Français depuis le 14 mai 1706, et remit en cause la campagne d’invasion de la Savoie et du Piémont par les armées de Louis XIV.

Le prince Eugène de Savoie-Carignan (statue ci-dessous, à Turin) et le duc Victor-Amédée II de Savoie parvinrent à libérer la ville en infligeant à l’assiégeant des pertes telles que les Français durent se retirer du Piémont.

Dans le conflit qui opposait la France et l’Espagne au reste de l’Europe, le duc de Savoie Victor-Amédée II avait en 1703 finalement rallié la cause autrichienne conscient que ce choix aurait été le seul qui aurait pu maintenir l’indépendance de ses États face à l’agressivité territoriale du royaume français. La réponse de Louis XIV ne tarda pas : en 1704, une armée franco-espagnole envahit la Savoie puis la Lombardie en quelques semaines. Les troupes espagnoles furent chargées d’occuper la Lombardie, tandis que trois armées françaises cernaient le Piémont : les Savoyards perdirent encore Suse, Verceil, Chivasso, Ivrée et Nice. Seule la citadelle de Turin, construite au milieu du XVIe siècle, résistait encore.

Les troupes franco-espagnoles étaient sur le point de donner l’assaut final en août 1705, mais le général de la Feuillade jugeait qu’il ne disposait pas de forces suffisantes pour cette opération et réclama des renforts : cet attentisme donna aux Piémontais le temps de compléter leur dispositif défensif en prolongeant les murailles jusqu’aux collines avoisinantes, en préparation d’un siège long.

Le siège débuta le 14 mai 1706.

Le maréchal Vauban était partisan de concentrer l’attaque de la forteresse sur un petit côté, compte tenu des nombreuses contre-sapes que l’assiégé avait ménagées devant la ville. Mais La Feuillade ne l’écouta pas et lança 48 ingénieurs à la réalisation du réseau de tranchées habituel. Les assiégés, qui bénéficiaient du soutien de la population, opposèrent une défense opiniâtre, et infligèrent de lourdes pertes aux hommes du génie. Les escarmouches se poursuivirent tout l’été 1706.

Le 17 juin, Victor-Amédée, après avoir confié le commandement de la garnison de Turin au comte autrichien, Wirich de Daun et la défense de la citadelle au général piémontais, Giusepe Mario Solaro della Margherita, parvint à sortir de Turin pour effectuer dans le Trentin une jonction avec les troupes autrichiennes alliées menées par le Prince Eugène. Parmi les héroïques exploits des défenseurs, les historiens retiennent la mission de sacrifice du soldat Pietro Micca, qui fit exploser les galeries de contre-mine de la citadelle, face aux grenadiers français qui tentaient de les investir.

Le duc Philippe d’Orléans voulut se porter contre les troupes autrichiennes, avant qu’elles ne rejoignent Turin, mais le maréchal de Marsin lui montra un ordre écrit de la main du Roi interdisant toute initiative autre que la poursuite du siège. Cet ordre décida de l’issue de la bataille de Turin (mémoires de Saint-Simon).

Le 2 septembre, Victor-Amédée et son cousin, le prince Eugène examinaient la situation depuis la colline de Superga, qui domine la ville et la campagne environnante. Tandis que la garnison de Turin repoussait un ultime assaut « pour l’honneur », ils décidèrent d’appuyer les assiégés en envoyant le gros de l’armée autrichienne (cavalerie comprise) vers les remparts nord-ouest de la ville, où les Français étaient le plus vulnérables. Cette manœuvre réussit et les Autrichiens prirent position entre les deux rivières, la Dora Riparia et la Stura di Lanzo. À ce point, le prince Eugène aurait déclaré : Ces gens-là sont déjà à demi-battus.

Le choc eut lieu le 7 septembre vers 10 h du matin, avec une attaque contre les assiégeants sur toute la largeur des lignes. L’escadron Amadeus découvrit une faille dans les lignes françaises, et tenta par là de couper le flanc droit du centre français. Après deux tentatives pour réduire cette intrusion dans leur lignes, la troisième fut la bonne : les Français se débandèrent. Lorsque Daun ordonna à la garnison de tenter une ouverture sur l’aile gauche des assiégeants, des centaines de soldats se noyèrent dans la Dora Riparia en tentant de s’enfuir.

L’armée française se replia en désordre vers le fort de Pignerol dès le début de l’après-midi. Victor-Amédée et le prince Eugène firent leur entrée en libérateurs dans Turin et firent chanter, suivant l’usage, un Te Deum pour commémorer cette victoire.

Le Traité d’Utrecht reconnut ensuite le duc de Savoie Victor-Amédée comme roi de Sicile (il devint roi de Sardaigne en 1719 après l’échange entre la Sicile et la Sardaigne). Sur la colline de Superga, la Maison de Savoie fit bâtir une basilique où un Te Deum est chanté tous les 7 septembre.

Cette victoire, après l’échec d’une contre-offensive sur Toulon, porta la suite du conflit vers d’autres théâtres d’opérations (les Flandres et l’Espagne) ».

Partie 2. Un siège de quatre mois. Source : François Brizay, La mémoire du siège et de la bataille de Turin (1706), du XVIIIe siècle au début du XXIe siècle, Université de Poitiers, Tierce : Carnets de recherches interdisciplinaires en Histoire, Histoire de l’Art et Musicologie, mars 2021, 28 pages (pp. 4-6).

« Les Français avaient conçu le plan suivant pour la campagne de 1706 : une première armée, commandée par le duc de Vendôme, était chargée d’opérer en Lombardie et de surveiller le prince Eugène. Elle réussit à le battre à Calcinato, près de Brescia, le 19 avril 1706, mais Vendôme le laissa se replier au nord dans les Alpes, persuadé qu’il ne pourrait plus intervenir dans la plaine du Pô. Une seconde armée, commandée par le duc de La Feuillade, devait mettre le siège devant Turin, et contraindre le duc de Savoie à l’accommodement ou à l’exil.

La chute de la capitale de la Savoie aurait été un coup très dur pour Victor-Amédée : il aurait dû faire la paix avec Louis XIV et ses États auraient été partagés entre la France et l’Espagne. La conservation de Turin était donc un enjeu crucial pour lui. Ses ingénieurs militaires menèrent une guerre souterraine acharnée pour empêcher les Français d’y pénétrer.

La guerre souterraine, dont le souvenir joue un rôle important dans la construction de la mémoire des événements de 1706, tint une place singulière dans le siège de Turin. Traditionnellement, les assiégés prenaient des mesures pour empêcher le creusement de galeries par l’ennemi : ils cherchaient à neutraliser les mineurs ennemis en inondant leurs galeries ou en y envoyant une fumée toxique. Quand les soldats d’une galerie ennemie et ceux d’une contre-galerie se rencontraient sous terre, ils se livraient un combat au corps à corps.

L’apparition de la poudre noire, expérimentée pendant le XVe siècle, devint très utile dans la guerre souterraine à partir du XVIe siècle et modifia le système défensif. Les défenseurs prirent l’habitude de creuser des galeries et de construire des casemates au pied des ouvrages défensifs des forteresses et des places-fortes. Il s’agissait d’intercepter les mineurs ennemis et de les empêcher de placer des charges explosives sous les bastions et les courtines. Puis on en vint à creuser des galeries permanentes de contre-mines qui avaient une double fonction : gêner et arrêter la progression de troupes ennemies sous terre, et installer sous le glacis des chambres de mines prêtes à exploser sous les pieds des assaillants. Au début du XVIIIe siècle, les ingénieurs militaires ne concevaient plus le sous-sol comme un théâtre d’opération improvisé, mais comme un authentique champ de bataille.

Le système de contre-mines de la place forte de Turin était habilement conçu. Il fut construit en 1705-1706 à la lumière des enseignements tirés du siège de Verrua. La première mention d’une décision de construire des contre-mines remonte au 7 avril 1705. Les Turinois prévirent d’abord d’en creuser onze, dont sept pour la protection des murailles de la ville, et quatre pour la protection de la citadelle. La défense de la ligne Chivasso-Castagneto donna aux Turinois le temps d’en creuser de nouvelles. Les parois et la voûte de ces contre-mines étaient construites en briques. Au début du siège, le système n’était pas encore achevé, mais déjà solidement avancé.

Chaque contre-mine qui partait de la citadelle était composée de deux galeries superposées. Une galerie basse, située à 12-14 mètres sous terre, allait jusqu’au bout du glacis. De cette galerie partaient de petites galeries qui aboutissaient à des pièces dans lesquelles étaient placées des charges d’explosifs. Une galerie supérieure, qui allait sous les redoutes, était aménagée à 5-7 mètres de fond : on y accédait par un passage ouvert dans le mur de la contre-escarpe. On passait d’une galerie supérieure à une galerie inférieure par des échelles et des volées d’escalier.

Pour les combats souterrains, les Savoyards avaient mobilisé une compagnie de quelques dizaines d’hommes : le capitaine Giovanni Andrea Bozzolino avait sous ses ordres le lieutenant Pottier, deux sergents, trois caporaux et quarante-six mineurs. De leur côté, les Français disposaient à Turin de trois compagnies de mineurs et de huit brigades d’ingénieurs dirigés par Rémy Tardif et Louis-Joseph de Plaibault de Villars-Lugeins .

Turin était défendu par 14 500 hommes : 10 500 soldats et 4 000 miliciens. Le 13 mai, les Français alignèrent devant Turin entre 35 000 et 40 000 hommes dont 5 000 Espagnols, 110 pièces de gros calibre et 49 mortiers. La défaite subie à Ramillies, au Brabant, le 23 mai ayant obligé Louis XIV à appeler le duc de Vendôme sur la frontière flamande, les opérations militaires devant Turin furent confiées à un improbable tandem composé du duc d’Orléans, qui n’avait aucune expérience de commandant en chef, et du maréchal de Marsin – l’un des vaincus de Blenheim – qui devait lui servir de mentor en l’aidant à faire des choix tactiques.

Les Français entreprirent aussitôt le siège. Ils établirent deux lignes pour isoler la ville, mais La Feuillade ne put complètement investir Turin, si bien que le 17 juin Victor-Amédée réussit à quitter sa capitale avec 3000 cavaliers. Contre l’avis de Vauban, les Français choisirent d’attaquer la partie ouest de la ville, où se dressait la citadelle, car La Feuillade estimait pouvoir s’emparer plus rapidement de Turin en prenant cette forteresse. Comme celle-ci était construite au-dessus de souterrains dont les galeries restaient vulnérables aux attaques ennemies, le commandement savoyard avait prévu de protéger les voies d’accès souterraines en y plaçant des troupes spécialisées dans la défense de siège, capables de répondre aux attaques des mineurs français par des moyens appropriés, comme les explosifs.

La Feuillade aurait voulu prendre Turin « à la Coehoorn » , avec des assauts rapides et meurtriers, contrairement aux conceptions prudentes de Vauban. Il fit donc canonner durement la citadelle et ordonna deux assauts aussi coûteux qu’infructueux les 27 et 30 août. C’est pendant la nuit du 29 au 30 août que Pietro Micca se sacrifia pour empêcher les Français d’entrer dans les galeries souterraines de la citadelle ».

Partie 3. La prise de décision militaire à la fin du règne de Louis XIV : l’exemple du siège de Turin, 1706. Source : extraits d’un article de Clément Oury, Histoire, économie & société, 2010/2 (29e année), pages 23 à 43. 

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Traité de Belgrade,18 septembre 1739

 Traité de Belgrade, 18 septembre 1739

Partie 1. Bonnes feuilles, extraites de : Le prince Eugène de Savoie et le Sud-Est européen, Jean Nouzille (1926-2007), Paris : H. Champion, 2012.

La guerre austro-russo-turque de 1735-1739, le traité de Belgrade (18 septembre 1739) : pp. 388-407. 

Diaporama de 11 photos.

Lire également la chronique : Paix de Passarowitz, 21 juillet 1718.

Partie 2. La guerre austro-russo-turque de 1735-1739. Source : extraits d’un article de Wikipédia.

« Il s’agit d’un conflit entre la Russie de la tsarine Anne, alliée à l’Autriche de Charles VI, et l’Empire ottoman de Mahmoud I.

À la suite d’un accord conclu en 1726, la Russie et l’Autriche de l’empereur Charles VI, qui était aussi un soutien d’Auguste III, envisagent une grande offensive dans les Balkans afin d’en chasser définitivement les Turcs.

Ce conflit résulte des problèmes apparus lors de la guerre de Succession de Pologne de 1733–1735 et des opérations menées par les Tatars de Crimée, vassaux de l’Empire ottoman. Mais c’est aussi une nouvelle manifestation des efforts russes pour obtenir un accès à la Mer Noire.

En 1733, la Russie soutient, de concert avec l’Autriche, l’accession au trône de Pologne d’Auguste III, contre Stanislas Leszczynski, beau-père de Louis XV et soutenu par la France et favorable à la Turquie. Cela provoque (20 octobre 1733) l’entrée en guerre de la France contre l’Autriche, qui se retrouve d’ailleurs en position d’infériorité et signe en novembre 1735 les préliminaires de paix de Vienne (confirmés en 1738 par le traité de Vienne).

En 1735, la Russie conclut la paix avec la Perse, pays en guerre avec l’Empire ottoman entre 1730 et 1736. Les Russes rétrocèdent à la Perse tous les territoires du Caucase conquis au cours de la guerre russo-persane de 1722-1723.

En 1735, des raids des Tatars de Crimée ont lieu contre les territoires de l’actuelle Ukraine et le khan de Crimée lance une offensive dans le Caucase.

En réponse, le commandement russe établit des plans pour la prise d’Azov voire de la Crimée.

1736-1737. Opérations russes. Le 20 mai 1736, l’armée russe du Dniepr, forte de 62 000 hommes sous le commandement du maréchal Burckhardt Christoph von Münnich, prend d’assaut les fortifications turques à Perekop et occupe Bakhtchissaraï le 17 juin. Cependant, l’insuffisance du ravitaillement ajoutée à l’apparition d’une épidémie force Münnich à faire retraite vers l’Ukraine.

Le 19 juin 1736, l’armée russe du Don (28 000 soldats sous le commandement du général Peter de Lacy, appuyé par la flottille du Don sous le commandement du vice-amiral Pierre Bredal) s’empare de la forteresse d’Azov.

En juillet 1737, l’armée de Münnich prend d’assaut la forteresse ottomane d’Otchak. Les troupes de Lacy (fortes maintenant de 40 000 hommes) font mouvement en Crimée au même moment, remportant plusieurs victoires sur l’armée du khan de Crimée et s’emparent de Karasubazar. Cependant, Lacy et ses régiments sont rapidement contraints de se retirer en raison de la déficience du train des équipages.

1737. Opérations autrichiennes. En juillet 1737, l’Autriche entre à son tour en guerre contre l’Empire ottoman.

Les troupes autrichiennes sont commandées par François-Étienne de Lorraine, époux de Marie-Thérèse, fille et successeur de Charles VI, assisté du général Friedrich Heinrich von Seckendorff.

Une offensive a lieu en Macédoine où les Autrichiens s’emparent de Niš, mais les Turcs reprennent la ville un peu plus tard.

1738. Les Turcs parviennent même à reprendre Belgrade et Semendria.

En août, la Russie, l’Autriche et la Turquie entament des négociations à Nemirov, sans résultat.

Aucune autre opération militaire d’importance n’a lieu en 1738. L’armée russe doit même abandonner Otchak et la péninsule de Kinbourn en raison de l’irruption de la peste bubonique.

1739. Les armées de Münnich franchissent le Dniepr puis le Dniestr, battent les Ottomans à la bataille de Stăuceni et occupent la forteresse de Hotin en Moldavie (le 19 août) puis Iași, la capitale moldave.

Cependant, l’Autriche, de nouveau battue par les Turcs, signe la paix séparée de Belgrade le 18 septembre : l’empereur rend l’Olténie à la principauté de Valachie et le nord de la Serbie avec Belgrade à l’Empire ottoman.

Ce retrait des Autrichiens, ajouté à la menace d’une invasion suédoise, amène la Russie à signer avec la Turquie le traité de paix de Nyssa le 3 octobre 1739″.

Partie 3. Le traité de Belgrade (18 septembre 1739). Source : extraits d’un article de Wikipédia.

« Le traité de Belgrade est un traité de paix signé avec la médiation de la France entre les Habsbourg et l’empire ottoman le 18 septembre 1739 à l’issue de la guerre austro-turque de 1737-1739,

Le Traité fixe la frontière austro-turque sur la Save.

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Paix de Passarowitz, 21 juillet 1718

Suite des chroniques sur le 18ème Siècle : 658 à ce jour.

Paix de Passarowitz, 21 juillet 1718. Source principale. Le prince Eugène de Savoie et le Sud-Est européen, 1683-1736, Jean Nouzille (1926-2007), Paris : H. Champion , 2012, pp. 170-195.

Les 20 articles de la paix : diaporama de 6 photos

Partie 1. De la guerre de 1714-1718 à la paix de Passarowitz. Source : article de Wikipédia.

« La paix de Passarowitz du 21 juillet 1718 met fin à la guerre de 1714-1718 entre l’Empire ottoman et la république de Venise commencée en 1714. Le Saint-Empire était intervenu aux côtés des Vénitiens en avril 1716.

Le traité est signé dans la ville serbe de Požarevac (connue des historiens sous son nom allemand de Passarowitz) par Ibrahim Aga et Mehmed Aga, représentants du sultan ottoman Ahmed III, par le baron Damian Hugo von Virmont (de) et le comte Talman, représentants de l’empereur Charles VI, par Carlo Ruzzini pour Venise et par le chevalier Robert Sutton et le comte de Collyer représentant la médiation de la Grande-Bretagne et de la Hollande. Quelques jours après, la république de Venise signe un traité avec les représentants du sultan.

De 1714 à 1718, les Turcs mènent des actions militaires victorieuses contre Venise en Morée et en Crète, mais ils sont battus par les Vénitiens devant Corfou (été 1716) et balayés par l’armée impériale sous le commandement du prince Eugène de Savoie lors des batailles de Petrovaradin (5 août 1716), de Timișoara (1er octobre 1716) et de Belgrade (18 août 1717).

Sur la base de ces opérations militaires, la paix de Passarowitz se limite à consolider une série de modifications territoriales, sur la base du principe de l’Uti possidetis juris :

  • l’Empire ottoman doit céder à la monarchie des Habsbourg le Banat, la Serbie septentrionale (y compris Belgrade), une bande de territoires bosniaques au sud de la Save et l’Olténie valaque (au grand dam de l’hospodar de Valachie, Jean Mavrocordat, qui est amputé d’un tiers de sa principauté alors qu’il était resté fidèle au Sultan ottoman ; toutefois, ces deux derniers territoires sont restitués respectivement aux Ottomans et à la Valachie par le traité de Belgrade en 1739).
  • Venise doit rendre aux Ottomans l’île de Sassos et la Morée (péninsule du Péloponnèse qu’elle leur avait pris au traité de Karlowitz, en 1699) mais elle doit aussi leur céder les escales crétoises de Souda et Spinalonga, et de Parga en Épire, que les Vénitiens possédaient depuis la quatrième croisade), conservant en revanche les îles Ioniennes et ses domaines en Dalmatie.

Des accords commerciaux sont signés le 27 juillet qui attribuent aux marchands du Saint-Empire la liberté de commercer dans les territoires de l’Empire ottoman.

D’un point de vue politique, la paix de Passarowitz, si elle met fin à une guerre séculaire entre Venise et les Turcs, marque le début du déclin de la Sérénissime et consacre la présence turque en Grèce.

Le plus grand succès est remporté par la maison d’Autriche qui atteint sa plus grande extension dans les Balkans« .

Partie 2. Passarowitz 1718. Intérêts des puissances et mouvements nationaux en Europe centrale, Source : célébration du 300ème anniversaire, jeudi 27 et vendredi 28 septembre 2018, Palais de l’Académie hongroise des sciences, Budapest.

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1er mai. Réforme des retraites, Non !

1er mai 2023. Manifestation à Strasbourg contre la réforme des retraites

Diaporama de 34 photos

La mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas, malgré la promulgation de la loi. Je n’avais jamais vu autant de monde défiler un 1er mai. Les jeunes, nombreux et férus de concerts de casseroles. 20 000 manifestants selon Rue 89 Strasbourg.

J’ai aimé ce slogan porté à bout de bras par un manifestant : humour noir (la 1664 de Kronenbourg est fabriquée en Alsace à Obernai).

Travailler de 16 à 64 ans…

Mise en bière assurée

2010 à 2023, manifestations du 1er Mai à Strasbourg. Cliquer ici pour lire les chroniques du blog et regarder les photos.

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1774. 47 évènements, 15 chroniques

Chroniques d’Histoires d’universités sur le 18ème siècle. Pour chaque année : L’Europe, alliances et rapports de force entre les nations européennes, chroniques du blog illustrant l’année, évènements (rangés selon le mois et le jour).

Partie 1. 1774. L’Europe : quelles alliances et quels rapports de force entre les nations ?

Dans la seconde partie de 1774, il n’y a pas de guerre en Europe.

Début juillet, offensive russe dans les Balkans. L’armée passe le Danube et coupe aux Ottomans toute communication avec Varna. Le 21 juillet : le traité de Kutchuk-Kaïnardji met fin à la guerre russo-turque. La Russie a atteint ses objectifs : extension vers les mers du sud de l’Europe.

France. En mai1774, Louis XV meurt à l’âge de 64 ans ; il avait osé confier la réforme de la Justice à Maupeou et exilé les membres du Parlement de Paris.

Le jeune duc de Berry, un de ses petits-fils, savait qu’il allait devoir régner. Il devient roi sous le nom de Louis XVI. Il a 20 ans et n’a pas envie de s’imposer ; il laisse diriger Maurepas et donne sa confiance à Turgot jusqu’en 1776. En 1770, par le mariage du futur roi avec Marie-Antoinette, la France s’est alliée à l’Autriche contre l’Angleterre. Mais elle n’est pas en guerre.

En 1774, l’Angleterre n’est pas en guerre non plus. Cook poursuit son exploration maritime lointaine. Accentuation des troubles dans les colonies britanniques d’Amérique du Nord. Angleterre et France vont bientôt s’affronter dans la guerre d’indépendance des États-Unis (19 avril 1775), traité de paix : (3 septembre 1783).

1774. La Prusse continue de se faire une place reconnue dans le concert des nations européennes. Elle  n’est pas en guerre, mais elle poursuit son extension vers l’Ouest par une alliance matrimoniale avec la famille régnante des Pays-Bas.

1774. La Pologne tente une réforme institutionnelle de type monarchie constitutionnelle. Ces réformes provoquent un regroupement des magnats contre l’autorité royale. Cf. Partie 2, avril.

1774. L’Espagne a pour roi Charles III de 1759 à 1788. Sous son règne, en 1774, est menée une expédition contre le Maroc. L’Espagne n’intervient que tardivement dans la guerre de l’Indépendance des États-Unis d’Amérique (1779-1783), espérant reprendre aux Anglais Gibraltar.

L’Espagne et la Suède n’ont plus l’influence qu’elles avaient en Europe un siècle plus tôt.

Partie 2. 1774 dans 15 chroniques du blog

La médecine des années 1774-1792. La médecine sous le règne de Louis XVI. Chronique du 13 février 2021.

1757-1774. Du Collège royal au Séminaire. 1757-1759. Le nouveau Collège Royal, devenu le Lycée public Fustel de Coulanges en 1919. 1772-1774. L’expulsion des Jésuites en 1762 et les projets urbains du prêteur royal Gayot l’année suivante différèrent la construction du séminaire, réalisé en 1772-1774 par l’architecte parisien François-Simon Houlié. Chronique du 17 juin 2020. 

1772-1775. Samuel Werner est architecte de la ville de Strasbourg depuis 1770. Il fait construire la Maison des Orphelins entre 1772 et 1775, date de sa mort. Cette Maison  deviendra le siège de l’Académie (appellation de l’université) à partir de 1824. Aujourd’hui ce bel édifice néo-classique du 18ème accueille le Lycée professionnel Jean-Frédéric Oberlin. Album de 16 photos. Chronique du 22 mai 2021.

1765-1774. Catafalques royaux commémorant la mort, en 1765, de Monseigneur le Dauphin, Louis de France, fils de Louis XV et de Marie Leszczynska. Chronique du 2 novembre 2021.

Goethe. 25 ans en 1774. Goethe (1749-1832) est né à Francfort. Il commence son droit à Leipzig en 1765 et obtient sa licence à Strasbourg en 1771 à l’âge de 22 ans. Il publie Les souffrances du jeune Werther en 1774. Chronique du 15 juin 2021.

1769-1774. Terray aux Finances. Combien de Contrôleurs généraux des finances au 18ème siècle ? Trente et un. Le contrôleur général est le responsable ministériel des finances royales en France, après la suppression de la charge de surintendant. Chronique du 2 mars 2022.

1774-1778. Voltaire se meurt. François-Marie Arouet, dit Voltaire (1694-1778). Correspondance secrète entre Voltaire, D’Alembert, Condorcet : 150 lettres entre 1770 et 1778. Chronique du 2 septembre 2022.

1768-1774. Louis XV et son Ange, Madame Du Barry. Chronique du 9 décembre 2021.

Louis XV meurt le 10 mai 1774 à Versailles. Chronique du 10 décembre 2021.

1774. Lassone, médecin du Roi. Après la mort de Louis XV, il devient médecin de Marie-Antoinette et du Roi Louis XVI. Chronique du 16 novembre 2020.

1774. Claude Bourgelat fonde l’hippiatrique. Durant la deuxième moitié du XVIIIe siècle, quatorze écoles vétérinaires ont vu le jour en Europe. 1774 (3 juin) : l’institution délivre le diplôme de Privilégié du Roi en l’art vétérinaire. Bourgelat a également soin de mettre en scène l’utilité de ses protégés. Dès qu’une épizootie se déclare, il dépêche ses élèves sur le terrain pour y mettre en place les mesures qui s’imposent. Chronique du 30 avril 2022.

1774-1776. Turgot, contrôleur général des finances. Après l’avènement de Louis XVI, Turgot, alors intendant du Limousin, est nommé ministre de la Marine en juillet. Un mois plus tard, il est nommé contrôleur général des finances (1774 à 1776). Ses mesures pour tenter de réduire dans le long terme la dette nationale (pas de banqueroute, pas d’augmentation de la taxation, pas d’emprunt) et d’améliorer la vie du peuple n’ont pas porté leur fruit, et furent révoquées par son successeur.

C’est en tant que Contrôleur général des finances de Louis XVI que Turgot est confronté à une épizootie bovine. Chronique du 2 novembre 2020.

1774. Le commerce des grains  Deux chroniques. 1. La libéralisation du commerce des grains (1774) : Mably contre Turgot 2. La guerre du blé (1775). Chronique du 23 mars 2022.

1774. Soufflot, École de droit. Soufflot, architecte de l’École de droit de Paris, construite de 1771 à 1773, ouverte en 1774 et inaugurée en 1783. Chronique du 13 décembre 2020.

Partie 3. 1774, au jour le jour. Sources. Khronobase 1974. Articles de Wikipédia (ici et ici).

21 janvier. Mort du Sultan ottoman Mustafa III, auquel succède son frère Abdülhamid Ier (fin du règne en 1789).

28 janvier. Le duc d’Aiguillon devient secrétaire d’État de la guerre.

30 mars. Un arrêt du Conseil consacre la partition de la bourse du commerce en bourse des marchandises et en bourse des valeurs. Création de la criée et du parquet à la Bourse de Paris. Les cours doivent désormais être obligatoirement criés, afin d’améliorer la transparence des opérations.

31 mars. Boston Port Act qui ferme le port de Boston jusqu’à que la compagnie des Indes Orientales et les douanes aient reçu compensation sur les pertes subies.

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1773. 27 évènements, 12 chroniques

Suite des chroniques sur le 18ème siècle, année par année. Sources : articles de Wikipédia.

1773. 27 évènements et 12 chroniques dédiées à 1773.

Quiz. Cet édifice strasbourgeois a été construit entre 1772 et 1775. Comment s’appelle-t-il et quel est son architecte ? Indice : une chronique du blog lui est consacrée.

Cliquer sur l’image pour l’agrandir.

Partie 1. L’Europe : quelles alliances et quels rapports de force entre les nations ?

En 1773, en France, Louis XV vit sa dernière année de règne ; il a osé confier la réforme de la Justice à Maupeou et exilé les membres du Parlement de Paris. Bannis du pays, les jésuites voient leur Ordre dissout par le Pape. Le jeune duc de Berry, un des petits-fils de Louis XV, sait qu’il va devoir régner. Il a 19 ans et sera Louis XVI. Son mariage avec Marie-Antoinette en 1770 incarne l’alliance de la France et de l’Autriche. Ces deux pays ne sont pas en guerre.

En 1773, l’Angleterre n’est pas en guerre non plus. Elle s’assure de la maitrise du trafic colonial par le Tea Act. Elle confie à Cook une exploration maritime lointaine. Début des troubles dans les colonies britanniques d’Amérique du Nord. Angleterre et France vont bientôt s’affronter dans la guerre d’indépendance des États-Unis.

En 1773, à l’est de l’Europe, la guerre entre la Russie et la Turquie reprend. Son enjeu : le  contrôle de l’accès à la mer Noire. La Prusse a réussi à se faire une place reconnue dans le concert des nations européennes.

En 1773, la Pologne ratifie le traité de Saint-Pétersbourg de 1772 sous la menace de nouvelles amputations. Cela ne suffit pas ; elle disparaîtra après les partages de 1792 et 1795 entre la Russie, La Prusse et l’Autriche.

En 1773, l’Espagne et la Suède n’ont plus l’influence qu’elles avaient en Europe un siècle plus tôt.

Partie 2. 1773, les évènements, mois par mois. Références aux 10 chroniques du blog déjà publiées.

17 janvier. L’expédition Cook passe le cercle polaire Antarctique. 17 février. Il observe sa 1ère aurore australe dans l’Océan Indien. 16 août : Il passe par Tahiti. Grâce à la méthode de calcul par les distances lunaires puis grâce à la mise au point des chronomètre, le travail des navigateurs va se trouver facilité à la fin du XVIIIe siècle, à partir de 1770.

31 janvier. Frédéric II de Prusse crée par décret la province de Prusse-Occidentale.

13 février. Beaumarchais lit sa comédie « Le Barbier de Séville » chez le fermier général Lopès : « Un vieillard amoureux prétend épouser demain sa pupille mais un jeune amant plus adroit, le jour même, en fait sa femme ».

Chronique du blog (1). Beaumarchais l’insolent (1732-1799). Pierre-Augustin Caron prendra le nom de Beaumarchais en 1756.

20 février. Début du règne de Victor-Amédée III de Sardaigne (1726-1796).

24 février. Arrêt du conseil réorganisant le recouvrement de la capitation bourgeoise de Paris. Les loyers sont recensés par l’intendant Bertier et l’imposition est calculée de manière proportionnelle ; le rendement de l’impôt passe de 850 000 livres à 1 400 000 livres.

8 mars. Condorcet est élu « pensionnaire surnuméraire, adjoint avec survivance » au Secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences, Grandjean de Fouchy

22 mars. Rupture de la conférence de Bucarest. Reprise de la guerre russo-turque.

  • 7 juin : victoire des Russes du général Weissmann d’Alexandre Souvorov sur les Turcs à Karasou en Bulgarie.
  • 21-27 juin : les troupes russes de Piotr Alexandrovitch Rumyantsev passent le Danube.
  • 21 juillet : Le général russe Weissmann est tué par les Turcs à Kaïnardji. Piotr Alexandrovitch Roumiantsev est battu par les Ottomans à Silistrie et doit repasser le Danube.
  • 20 novembre : Pougatchev assiège Orenbourg. Les Cosaques de l’Oural, les serfs et les ouvriers de Bachkirie, Mordovie, Oudmourtie, de Touva, les Tatars et les Mariis se rallient. Catherine II de Russie charge Bibikov (dictateur de l’Est) de réprimer le soulèvement.
  • 21 octobre : échec des Russes devant Varna.
  • 21 novembre : Pougatchev subit un échec à Berda.
  • 26 décembre : Pougatchev bat les troupes régulières russes de Tchernychev sur les bords de la Sakmara.

7 avril. Paris : les loges maçonniques françaises sont réorganisées au sein du Grand Orient de France dans un vaste système relationnel hiérarchisé par les affiliations. Au nombre de 200 en 1773, elles passent à 300 en 1778, plus de 600 en 1789 avec 40 000 adeptes estimés.

27 avril. Vote du Tea Act, qui prend effet le 10 mai. La métropole tente de rétablir le régime de l’exclusive. Tout le trafic colonial passe sous contrôle britannique.

9 mai. Émeutes de la faim à Bordeaux.

11 juin. Diderot quitte Paris pour La Haye. Il est logé à l’ambassade de Russie, chez le prince Galitzine. 20 août, il arrive à Saint-Pétersbourg. Du 8 octobre au 5 mars 1774 : Diderot séjourne cinq mois à Saint-Pétersbourg à l’invitation de Catherine II de Russie. Il rédige à sa demande un projet pour l’organisation de l’enseignement en Russie.

Huit chroniques sur Diderot, dont chronique (2) : Diderot, dessine-moi une université ! Plan d’une université pour le Gouvernement de Russie (1775-1776), projet réalisé à la demande de Catherine II, impératrice.

13 juin. Espagne : le comte d’Aranda quitte ses fonctions de président du conseil de Castille sous l’influence du haut clergé pour devenir ambassadeur à Paris.

21 juin. Le Regulating Act prend force de loi. Il place les acquisitions indiennes sous l’autorité du parlement britannique. Calcutta devient la capitale des Indes britanniques.

3 juillet. La Comédie française reçoit la comédie Le Barbier de Séville de Beaumarchais, dans une version en 4 actes.

21 juillet. Le pape Clément XIV prononce la dissolution de la Compagnie de Jésus par le bref Dominus ac Redemptor. Il aurait été élu sur ordre des monarchies Bourbon en échange de l’engagement de supprimer la Compagnie. 

« Il y a alors 23 000 Jésuites, prêtres et frères, répartis en 39 provinces, en 1 600 résidences et 800 établissements d’enseignement. 15 000 d’entre eux se trouvent ramenés à l’état séculier et deviennent prêtres diocésains. Ils doivent abandonner leur postes d’enseignants.

Les collèges jésuites en Autriche sont attribuées aux piaristes, tandis que l’université de Prague en Bohême passe aux mains du clergé régulier. La Bibliothèque de Vienne, jusqu’alors entre les mains des jésuites, est donnée à l’université.

En Hongrie, on compte 7 collèges et 41 gymnases jésuites ainsi que plusieurs facultés à l’université de Nagyszombat et aux académies de Kassa et de Kolozsvár.

Frédéric II de Prusse (calviniste) et Catherine II de Russie (orthodoxe) refusent que le décret papal soit promulgué dans leurs États. Les collèges jésuites continueront à y fonctionner jusqu’au rétablissement de la Compagnie en 1814″.

Histoire de la chute des jésuites au dix-huitième siècle (1750-1782).

Chronique du blog (3). 1759-73. La fin des Jésuites ? La suppression de la Compagnie de Jésus, ordre religieux fondé par Ignace de Loyola en 1540, est prononcée par le pape Clément XIV en 1773.

Septembre. Le cardinal de Bernis est chargé de faire pressentir à Rome s’il serait possible de faire annuler le mariage de mademoiselle de Vaubernier avec le comte Guillaume Dubarry, sans succès. Le projet de mariage entre Louis XV et Madame du Barry échoue.

Chronique du blog (4). Mme du Barry, guillotinée fin1793. Dès la mort de Louis XV, son petit-fils et successeur Louis XVI, probablement influencé par sa femme, la jeune reine Marie-Antoinette et ses tantes, fait délivrer une lettre de cachet contre la comtesse du Barry.

11 septembre. Soufflot est nommé contrôleur général des bâtiments et embellissements de la ville de Lyon.

Chronique du blog (5). Paris. Soufflot, architecte de l’École de droit, construite de 1771 à 1773, ouverte en 1774 et inaugurée en 1783.

17 septembre. Le chef Cosaque Pougatchev (1742-1775) se proclame tsar sous le nom de Pierre III et promet aux paysans l’abolition du servage. Début de la Guerre des Paysans russes.

19-20 septembre. Révolte populaire à Palerme. Menacé, le vice-roi Fogliani quitte la ville. Ferdinand IV de Naples confie aux corporations le maintien de l’ordre public à Palerme. Un gouvernement provisoire est institué sous la présidence de l’archevêque Serafino Filangieri.

30 septembre. La Diète de Pologne ratifie le traité de Saint-Pétersbourg de 1772 sous la menace de nouvelles amputations. Tadeusz Reytan tente d’empêcher la légalisation de la première partition.

Chroniques du blog (6 et 7). La Pologne partagée, 1772, 1793, 1795. Suite de la chronique Pierre 1er le Grand et Catherine II : accéder à la mer Noire et à la mer Baltique.

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La Belle Strasbourgeoise pleure

Strasbourg, samedi 17 septembre 2022, place du château devant l’entrée du Palais Rohan, la belle Strasbourgeoise pleure.

Cliquer sur les images pour les agrandir

Toile de Nicolas de Largillierre (1656-1746), peintre français, l’un des portraitistes les plus réputés des 17ème et 18ème siècles. A sa mort, il aurait laissé plus de 4 500 portraits. Ma chronique du 9 septembre 2021 n’en présente que cinq !

Diaporama de 15 photos.

La centaine de manifestants semble chanter Brel : Ne nous quitte pas, Belle Strasbourgeoise !

Ne me quitte pas
Il faut oublier
Tout peut s’oublier
Qui s’enfuit déjà
Oublier le temps
Des malentendus
Et le temps perdu
À savoir comment
Oublier ces heures
Qui tuaient parfois
À coups de pourquoi
Le cœur du bonheur
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas
Ne me quitte pas

Il faut oublier la déraisonnable et assassine réforme des jours et des heures d’ouverture de 8 musées strasbourgeois, imposée par la mairie de Strasbourg. La rejeter en bloc et totalement. Maintenir le statu quo au-delà du 1er octobre 2022.  Ne commencer la négociation que lorsque sera sur la table un dossier-bilan écrit, reprenant chaque point de l’argumentaire de la mairie, et le publier sur le site de l’euro métropole.

J’ai publié ma contribution au débat dans la chronique Strasbourg. Braderie des musées : 1 proposition générale et 7 propositions particulières.

Partie 2. Comment et quand m’est venu l’Amour de l’Art ? C’était en 1965 grâce à Pierre Bourdieu.

In Memoriam, Pierre Bourdieu, Chronique d’Histoires d’universités, 7 février 2022.

« Pierre Bourdieus associait des étudiants aux recherches qu’il menait. Celle sur la fréquentation des musées, en 1965.

L‘enquête. Nous sommes trois étudiants, positionnés dans le hall d’entrée du musée des Beaux-arts de Lille. Pour chaque visiteur ou groupe, nous notons l’heure d’arrivée et les moyens de reconnaître chacun/e, une fois la visite terminée. Nous posons alors et rapidement quelques questions : fréquence de visite de musées, catégorie sociale d’appartenance, heure d’arrivée et de sortie. L’hypothèse générale de la recherche : les classes supérieures fréquentent davantage les musées que les classes populaires, ces dernières s’y ennuyant quelque peu (visite de durée plus longue que celle notée par nous). La problématique n’est pas originale mais les résultats en sont prouvés par des enquêtes. Ils ne procèdent pas d’opinions ».

Partie 3. Les résultats sont publiés dans Pierre Bourdieu et Alain Darbel, L’Amour de l’Art : les musées et leur public, Paris, Éditions de Minuit, 1966.

« L’accès aux trésors artistiques est à la fois ouvert à tous et interdit en fait au plus grand nombre. Qu’est-ce qui sépare des autres ceux qui fréquentent les musées ? Les amoureux de l’art vivent leur amour comme affranchi des conditions et des conditionnements. Ne fallait-il pas qu’ils fussent prédisposés à recevoir la grâce pour aller à sa rencontre et pour l’accueillir ? Pourtant, le musée est un des lieux où l’on ressent le plus vivement le poids des obligations mondaines : la pratique obligée peut-elle conduire à la vraie délectation ou bien le plaisir cultivé est-il irrémédiablement marqué par l’impureté de ses origines ? Chaque visiteur des musées est enclin à suspecter la sincérité des autres : mais ne trahit-il pas par là qu’il sait que son amour doit aux arguments de la raison et à la force de la coutume autant qu’à l’inspiration du cœur ?

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