Archives mensuelles : décembre 2022

19 peintures de Jean-Baptiste Greuze

Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) : trois diaporamas

Montpellier, Musée Fabre, 4 œuvres et 13 photos (dont cartels et détails) dans la chronique du 27 août 2017 : Jean-B. Greuze, 30 ans en 1755.

Besançon, Nancy, Nantes, Paris (Petit-Palais et Cognacq-Jay), 5 œuvres et 19 photos.

Paris, Musée du Louvre, 10 œuvres et 35 photos.

et un 20ème tableau au MBA de Strasbourg : Portrait de Pierre-Alexandre Wille, enfant

Liste des tableaux de Greuze (source Wikipédia).

Partie 1. 1725-1762. Source : citations de l’article de Wikipédia.

1725. Jean-Baptiste Greuze naît le 21 août à Tournus en Saône-et-Loire. Fils d’un entrepreneur et architecte, Jean-Baptiste Greuze fut dès sa plus tendre enfance attiré par le dessin, malgré la volonté de son père qui le destinait au commerce. Il fut soutenu dans sa vocation par le peintre lyonnais Charles Grandon, dont il sera l’élève.

1750 (25 ans). Greuze suit son professeur à Paris où il s’installe. Il devient l’élève de Charles-Joseph Natoire à l’Académie royale de peinture et de sculpture, professeur avec lequel il eut des démêlés.

1755 (30 ans). Ses débuts au Salon furent un triomphe. Son Père de famille lisant la Bible à ses enfants connaît un grand succès. Il devient membre associé de l’Académie.

Le petit paresseux, Musée Fabre, Montpellier.

1755-1757 (30-32 ans). Il part étudier à Rome et il y peint Les Œufs cassés peu de temps après son arrivée.

« Aux couleurs claires et lumineuses, à l’attitude légère de la peinture du XVIIIe siècle, Greuze introduit un réalisme d’influence néerlandaise dans la peinture de genre et le portrait français. Par des expressions faciales vives et des gestes dramatiques, ces peintures moralisantes illustrent l’idée selon laquelle la peinture doit se rapporter à la vie. Il capture les détails des décors et des costumes, parle au cœur, éduque les observateurs et cherche à les rendre vertueux ».

1759 (3 février) (34 ans). Il épouse Anne-Gabrielle Babuty, fille d’un libraire du quai des Augustins, François Babuty,

1761 (36 ans). Il en expose le portrait. Cette même année, il suscite l’engouement du public et de la critique au Salon, avec son Accordée de village.

1762 (37 ans). Le 16 avril, à Paris, son épouse donne naissance à une première fille qu’ils prénomment Anna-Geneviève. Elle embrassa la carrière de son père qu’elle soutiendra jusqu’à sa mort.

Partie 2. 1769-1805. Source : Encyclopédie Larousse

1769 (44 ans). Greuze rêve des lauriers du peintre d’histoire et se brouille avec l’Académie quand celle-ci ne le reçoit que comme peintre de genre, malgré son Septime Sévère et Caracalla (Louvre), inspiré de Poussin.

1769 (vers). Autoportrait.

1773 (48 ans). Il donne la Cruche cassée, d’une sensualité ambiguë.

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Accès au Master 1 (8 000 parcours)

Suite de la chronique : Taux de diplômés en hausse. « En 2018 et pour la 1ère fois, plus de 50 % de femmes de 25 à 34 ans sont diplômées du supérieur. A cette date, les hommes ne sont que 43,2 % dans ce cas… Le taux de diplômés à un niveau supérieur à bac+2 est passé de 20,8% en 2003 à 36,5 % en 2020 (taux de 39,6 % pour les femmes, de 33,3 % pour les hommes) ».

L’ouverture de la plateforme pour l’entrée en master 1 ainsi que l’offre de formation (8 000 parcours de Master 1, davantage en M 2) vont vraisemblablement encore booster ces taux. Quelles conséquences ?

Bac + 5. Trop de diplômés ? Une insertion professionnelle dégradée (au niveau de la rémunération en particulier) ? Malgré des données statistiques nombreuses (cinq sources mobilisées couvrant la période 1962-2019), il n’est plus possible de répondre rigoureusement à ces questions.

Source : cliquer sur MESR, 12 décembre 2022.

Une nouvelle plateforme, pourquoi ?

Pour la rentrée universitaire 2023, le processus d’entrée en première année de master évolue. 

À partir de février 2023, les étudiants et personnes en reprise d’études pourront consulter l’intégralité de l’offre de formation en master, via la nouvelle plateforme. Ce sont plus de 3 500 formations, 8 000 parcours proposés par les établissements d’enseignement supérieur publics ou privés en convention avec un établissement public. Les étudiants pourront ainsi nourrir leur réflexion, connaître les spécificités des parcours proposés, les compétences et connaissances attendues, etc.

La plateforme de recrutement et de candidature sera ouverte à partir du 1er mars 2023. Les candidats devront se rendre directement sur la plateforme nationale pour présenter leurs candidatures en master 1 . 

Cette nouvelle plateforme uniformise la procédure de recrutement et facilite les démarches des candidats avec la mise en œuvre d’un dépôt unique de dossier de candidature et la mise en œuvre d’un calendrier commun pour l’ensemble des établissements d’enseignement supérieurs.

Qui est concerné ?

La nouvelle plateforme nationale est destinée aux étudiants titulaires (ou en préparation) d’un diplôme national de licence ou d’un autre diplôme permettant d’accéder au cursus master, qu’ils soient français ou ressortissants de l’Espace économique européen, d’Andorre, de Suisse ou de Monaco.

Certains candidats ne seront pas concernés par ce dispositif :

  • les candidats de nationalité étrangère (à l’exclusion des ressortissants de l’Espace économique européen, d’Andorre, de Suisse ou de Monaco) dont le pays de résidence bénéficie du dispositif Études en France ;
  • les étudiants redoublant leur première année de master ;
  • les candidats souhaitant être admis en première année de master par le biais d’une validation des études supérieures (VES) ou d’une validation des acquis professionnels (VAP) ;
  • les étudiants dont le cursus prévoit automatiquement l’admission en première année de master, notamment les étudiants en cursus master en ingénierie (CMI).

Comment candidater sur la nouvelle plateforme nationale ?

Du 1er mars au 3 avril 2023, les candidats pourront exprimer un maximum de 15 candidatures et disposeront d’un maximum de 15 candidatures supplémentaires dans les formations proposées par la voie de l’alternance.

Le décompte des candidatures s’effectue par mention de master au sein d’un établissement donné : le fait de se porter candidat dans plusieurs parcours de formation au sein d’une même mention de master, d’un même établissement, compte pour une seule candidature.

L’admission en première année de master n’est pas automatique. Selon les établissements, elle peut être soumise :

  • à l’examen du dossier du candidat,
  • à un entretien,
  • au succès à un concours.

Certaines formations présentant des spécificités, des calendriers particuliers, n’opéreront pas leurs recrutements en première année de master via la nouvelle plateforme. Les étudiants devront donc se rapprocher des établissements concernés pour présenter leurs candidatures dans ces formations (ex : formations à vocation internationale).

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1776-1789. L’abolition des Corvées

Louis XVI est roi depuis la mort de son grand-père, Louis XV, le 10 mai 1774. Les six édits de Turgot (février 1776) concernent :

  • la suppression des jurandes et maîtrises.
  • la suppression de la Caisse de Poissy.
  • la suppression des droit de hallage sur les grains.
  • la suppression des charges sur les ports.
  • la diminution des droits sur les suifs.

Ouvrage de référence Anne Conchon, La corvée des grands chemins au 18ème siècle, Presses universitaires de Rennes, 2016. Chapitre VII. Trouver une alternative à la corvée, p. 229-276.

Partie 1. Évolution des Corvées au 18ème siècle. Source : Anne Conchon, Le temps de travail en quête de mesure. La corvée royale au 18ème siècle, Genèses 2011/4, (n° 85), pages 50 à 69.

1738. Généralisation de la corvée royale, travail imposé d’entretien des voies et ouvrages d’art publics : routes, ponts, fossés, palissades.. Elle est amorcée en 1738 par les mesures du contrôleur général des finances Philibert Orry et permet d’agrandir et moderniser le réseau des routes en France.

1776 (5 janvier). Turgot, contrôleur général des finances, présente au roi six projets d’édits.

1776 (janvier). Discussions au sein du Conseil royal. La taxation en argent (au lieu de la corvée) concernait les privilégiés (Noblesse et Clergé). Maurepas et Miromesnil obtiennent finalement l’exemption du Clergé.

1776 (février). Suppression des corvées par édit royal.

1776 (11 mars). Le Parlement s’opposant à l’édit, Louis XVI tient un lit de justice le 11 mars pour le lui imposer.

1776 (12 mai). Renvoi de Turgot.

1776 (11 août). Successeur de Turgot : Clugny, ancien intendant de Guyenne : puisqu’il faut faire parler de soi, je puis toujours culbuter d’un côté ce que M. Turgot a culbuté de l’autre. Il rétablit ainsi les corvées, laissant toutefois liberté aux intendants de leur substituer une taxe en argent.

1777 (8 septembre). Quelques mois après sa nomination comme Directeur général des finances, Necker adresse le 8 septembre aux intendants un questionnaire comportant quatorze items. Cette enquête a d’abord vocation à estimer le nombre de travailleurs nécessaires à la construction et à l’entretien des routes afin d’évaluer le coût de la dépense à engager.

1787 (27 juin). La corvée royale est supprimée définitivement par Ordonnance.

1789 (4 août). La corvée seigneuriale est abolie.

Partie 2. Turgot et les Corvées. Source : Benoît Malbranque, La suppression des corvées par Turgot (février 1776), Institut Coppet, mars 2016.

Turgot. Je crois la corvée injuste en ce que c’est une charge qui ne tombe que sur un certain nombre de paroisses que le hasard rend voisines des grands chemins. Je la crois encore plus injuste, en ce que le fardeau en retombe uniquement sur les journaliers et les laboureurs qui sont les moins intéressés à la bonté des chemins, dont les seuls propriétaires de terre profitent par l’augmentation de leurs revenus. Je crois d’ailleurs impossible de mettre une règle certaine dans leur administration. 

« Arrivé dans Limousin, Turgot comprenait l’ampleur du mal et anticipait parfaitement sa cause. Il songea à remplacer purement et simplement le système des corvées, cet impôt en nature, par une imposition plus juste : une taxe en argent. Sous ce système, le pauvre paysan contribuerait par son argent à la construction ou la réparation de la route et n’irait pas la construire ou la réparer lui-même. Ce difficile travail serait laissé à des spécialistes, rémunérés par les fonds perçus de l’impôt. La construction des routes est un art qui a ses principes et ses règles, ignorés du vulgaire, à plus forte raison des paysans, fera plus tard remarquer Gustave d’Hugues avec raison.

Après son expérience réussie dans le Limousin, Turgot, devenu ministre, supprimera les corvées pour le pays entier. Condorcet, qui le soutenait ardemment dans cette lutte, écrira que cette abolition devait être pour les paysans un bien inappréciable. On peut calculer ce que cette suppression peut épargner d’argent au peuple, ajoutera-t-il, mais ce qu’elle lui épargnera du sentiment pénible de l’oppression et de l’injustice est au-dessus de nos méthodes de calcul. 

Autre grand partisan de la réforme, Voltaire écrira : Je suis enchanté des édits sur les corvées et sur les maîtrises. On a eu bien raison de nommer le lit de justice, le lit de bienfaisance ; il faut encore le nommer le lit de l’éloquence digne d’un bon roi. Lorsque maître Séguier lui dit qu’il était à craindre que le peuple ne se révoltât, parce qu’on lui ôtait le plaisir des corvées, et qu’on le délivrait de l’excessif impôt des maîtrises, le roi se mit à sourire, mais d’un sourire très dédaigneux. Le siècle d’or vient après un siècle de fer. À un autre correspondant, il dira plus simplement : L’abolition des corvées est un bienfait que la France n’oubliera jamais.

Partie 3. Un livre sur Louis XVI, Jean-Christian Petitfils, éditions Perrin, nouvelle édition novembre 2015, 1116 pages, pages 221-222.

Partie 4.  Édit de suppression des corvées (février 1776). Source : texte intégral publié par l’Institut Coppet en 2016.

L’utilité des chemins destinés à faciliter le transport des denrées a été reconnue dans tous les temps. Nos prédécesseurs en ont regardé la construction et l’entretien comme un des objets les plus dignes de leur vigilance.

Jamais ces travaux importants n’ont été suivis avec autant d’ardeur que sous le règne du feu roi, notre très honoré seigneur et aïeul. Plusieurs provinces en ont recueilli des fruits par l’augmentation rapide de la valeur des terres.

La protection que nous devons à l’agriculture, qui est la véritable base de l’abondance et de la prospérité publique, et la faveur que nous voulons accorder au commerce comme au plus sûr encouragement de l’agriculture, nous feront chercher à lier de plus en plus par des communications faciles toutes les parties de notre royaume, soit entre elles, soit avec les pays étrangers.

Désirant procurer ces avantages à nos peuples par les voies les moins onéreuses pour eux, nous nous sommes fait rendre compte des moyens qui ont été mis en usage pour la construction et l’entretien des chemins publics.

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Le crépuscule des Fêtes vénitiennes

Venise au 18ème siècle. Deux tableaux de Canaletto (1697-1768) et de Michele Marieschi (1710-1743). Six de Francesco Guardi (1712-1793) : série dédiée aux fêtes vénitiennes, peinte entre 1770 et 1780.

Diaporama de 40 photos (musée du Louvre, octobre 2022). Huit œuvres (+ détails et cartels).

Le départ du Bucentaure vers le Lido de Venise, le jour de l’Ascension (vers 1770-1780)

Quiz :  le premier tableau (ci-dessous, en noir et blanc) est aussi un tableau de Guardi, mais il n’appartient pas au Louvre. Dans quel musée des Beaux-arts peut-on l’admirer ?

1797 : La fin de Venise. Source : extrait de l’article de Wikipédia. « Après environ un millénaire d’indépendance, la république de Venise fut occupée par les troupes de Napoléon Bonaparte, le mai 1797, au terme de la campagne d’Italie. L’invasion des Français mit ainsi un terme aux libertés politiques des patriciens vénitiens.

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Meilleurs vœux de Pierrot !

Jean-Antoine Watteau, Pierrot, dit autrefois Gilles, vers 1718-1719

Musée du Louvre, Diaporama de 38 photos (11 œuvres de Watteau, cartels, détails). Cliquer sur les images pour les agrandir

Chronique du 5 septembre 2021. Watteau meurt à l’âge de 37 ans. 2021 est donc l’année du tricentenaire de sa mort. La grande exposition qui lui sera consacrée est celle de Berlin

L’Enseigne de Gersaint, l’une des œuvres majeures de Watteau, sera au cœur de l’exposition. Acquise en 1756 par Frédéric le Grand (1712-1786), cette peinture est considérée comme un chef-d’œuvre depuis sa création. Elle a été créée à l’origine pour servir de panneau publicitaire à la galerie parisienne du marchand Gersaint,

Chronique du 6 septembre 2021. Trois tableaux de Watteau (1684-1721) : Arlequin empereur dans la lune (Nantes),  L’écureuse de cuivres (Strasbourg), La Chute d’eau (Valenciennes).

Antoine Watteau a 23 ans quand il peint, vers 1707, Arlequin empereur dans la lune.

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SurréAlice. Invisible Victor Brauner ?

Deux parties dans cette chronique. 1. L’exposition SurréAlice au Musée d’Art Moderne et Contemporain de Strasbourg (jusqu’au 26 février 2023). 2. L’exposition Victor Brauner du Musée d’Art Moderne de Paris (en 2021).

Cliquer sur les images pour les agrandir

Victor Brauner (1903-1966) est né en Roumanie. Au cours de sa vie, il a presque toujours eu une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Opprimé, il a combattu par ses œuvres pour la liberté.

L’OFPRA (Office Français de Protection des Réfugiés) rend compte de cet acharnement. Exilé à Paris dès les années 1930, Brauner n’est naturalisé français qu’en 1963, trois ans avant sa mort.

Des œuvres de Victor Brauner sont-elles présentées dans l’exposition du MAMCS Lewis Caroll et les Surréalistes ?

Oui, 15 d’entre elles le sont ! Elles sont introduites par ce seul cartel, pauvre en information.

Les œuvres proviennent presque exclusivement de dons de la femme de l’artiste au MAMCS (en 1984 et 1988), au MAMC de Saint-Étienne Métropole (en 1987).

Première partie de l’expo : diaporama de 41 photos (œuvres, cartels, détails).

Seconde patrie : diaporama de 32 photos.

 

Les œuvres de Brauner sont présentes, mais elles sont rendues invisibles car elles sont réparties dans plusieurs salles sans lien apparent avec les thèmes de chacune d’entre elles.

Pas de mention du nom de Brauner dans le texte de présentation de l’expo (ci-dessous), dans la vidéo de 6’20. Au rez-de-chaussée du MAMCS, une quarantaine d’affiches mettant en scène les expositions organisées par le MAMCS depuis sa création en 1998 : aucune ne lui a été consacrée.

Seulement 24 mots dans le dossier de presse (25 pages) : chez Victor Brauner, l’inventaire des morphologies se définit suivant des processus d’hybridation entre corps, objets, fluides et forces invisibles… Des langues sont imaginées par Brauner.

SurréAlice : présentation sur le site du MAMCS. « L’exposition Lewis Carroll et les surréalistes présente plus d’une centaine d’œuvres, peintures, photographies, dessins, estampes mais aussi collages ou éditions couvrant la période allant de 1919 jusqu’à la fin des années 1960.

L’exposition aborde la question des changements d’échelle, des liens texte-image, de la notion de passage, de transgression et d’autorité, de la connivence des mondes animal et humain mais aussi du jeu, de cartes ou d’échecs. Elle interroge les figures d’Alice telle que les artistes femmes ont pu l’appréhender. Leur regard permet d’élargir les points de vue, à la fois sur la figure carrollienne mais également sur les représentations de la femme au sein de l’univers surréaliste.

La scénographie originale et surprenante inclut des spécimens du Musée Zoologique de Strasbourg pour incarner le bestiaire de Lewis Carroll et des surréalistes ». Quiz : Nom de ce petit animal ? Histoire de sa découverte ?

« Le préambule de l’exposition, tout aussi étonnant, a été confié à l’artiste Monster Chetwynd.

Commissariat : Barbara Forest, conservatrice en chef du Patrimoine au MAMCS et Fabrice Flahutez, professeur à l’Université Jean Monnet de Saint-Étienne et spécialiste du surréalisme ».

J’ai pu photographier en 2019 trois autres œuvres de Brauer, prêtées au Musée Wurth de Schwäbisch Hall par le Musée d’Art Moderne de Paris lors de sa fermeture pour travaux. Ce sont des œuvres de jeunesse : 1930, 1932, 1934;

Diaporama de 10 photos (3 œuvres, cartels, détails)

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Turgot et le fleuve Charente

1772-1773. Turgot, Trésaguet et la navigation sur la Charente. Depuis août 1761, Turgot  est intendant de la généralité de Limoges ; Trésaguet est ingénieur en chef des ponts et chaussées dans la même généralité. Avec le soutien de Louis XV, ils formulent le projet de rendre la Charente navigable en amont d’Angoulême. Rien n’est réalisé.

Louis XVI succède à Louis XV, décédé le 10 mai 1774. En août 1774, Turgot est nommé contrôleur général des finances, avec rang de ministre. Il crée la Commission de la navigation intérieure sous la houlette de Condorcet. Cette commission de savants n’aura pas davantage d’impact sur l’ouverture de nouveaux chantiers fluviaux ; le canal de Bourgogne demeure un serpent de mer. Louis XVI limoge Turgot le 12 mai 1776, non pour les projets de navigation, mais pour ses projets de réformes fiscales (égalité des trois Ordres devant l’impôt). Chronique à venir pour les  années où Turgot était contrôleur général.

Quatre parties dans cette chronique. 1. Le fleuve Charente. 2. Le pont suspendu de Tonnay-Charente. 3. 1772. Projet d’aménagement du fleuve Charente : Turgot tente de convaincre le Roi. 4. 1773 (6 janvier), mémoire de Trésaguet sur le projet relatif à la navigation de la Charente entre Civray et Cognac.

Partie 1. Le fleuve Charente. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

Cliquer sur les images pur les agrandir

« La Charente prend sa source à Chéronnac dans la Haute-Vienne à 295 mètres d’altitude. La longueur totale du fleuve est de 381,4 km, dont 224 km concernent le seul département de la Charente. Elle se jette dans l’océan Atlantique par une large embouchure entre Fouras et Port-des-Barques.

De la source jusqu’à Mansle (altitude 55 m), la pente est forte avec un dénivelé de 185 m sur 127 km, ce qui rend impossible la navigation fluviale.

Depuis Mansle jusqu’au Port-du-Lys, en aval de Cognac (altitude 5 m), soit 130 km, la pente devient particulièrement faible. C’est alors que le fleuve paresse dans de larges méandres mais n’est accessible à la navigation fluviale qu’à partir d’Angoulême.

En Charente-Maritime, la pente du fleuve est quasi nulle et l’effet de la marée, qui se fait sentir jusqu’à Saintes, ralentit l’écoulement jusqu’à Cognac et Jarnac, ce qui contribue à augmenter les inondations lors des crues. Les zones inondables en aval de Cognac jusqu’à l’estuaire s’appellent localement les prées.

L’amplitude des marées qui est de 6,50 m à l’embouchure est de 5,40 m à Rochefort, puis le pont-barrage de Saint-Savinien atténue son effet ».

Partie 2. Le pont suspendu de Tonnay-Charente. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

Diaporama de 23 photos (octobre 2014).

« Le pont suspendu de Tonnay-Charente succède à un vieux pont médiéval en 1242, mais plusieurs fois détruit et reconstruit.

L’idée de construire un pont avait été évoquée dès 1831 pour répondre aux besoins des Charentais, l’obligation d’utiliser le bac pour rejoindre l’autre rive du fleuve étant par trop contraignante. Pierre Debans obtint en 1839 une concession de 77 ans pour construire le pont suspendu de Tonnay-Charente, avec une subvention de 250 000 francs. La première pierre fut posée le 18 février 1841.

Réalisé sur les plans de Lazare Joseph Aimé Dor (1780 Marseille – 1846 La Rochelle), alors ingénieur en chef des travaux du génie civil du département, ce pont suspendu fut réalisé en onze mois et inauguré le 21 avril 1842.

Pour l’époque faisait figure de véritable prouesse technique tant les conditions du milieu naturel sont plutôt défavorables. En effet, celles-ci se signalent par les contraintes d’une vallée dissymétrique avec, sur la rive droite, un escarpement calcaire assez abrupt et, sur la rive gauche, une vaste zone plate entièrement marécageuse et inondable.

D’une longueur totale de 623 mètres dont 90 mètres pour la plus longue travée, son tablier central mesure 204 mètres ».

Partie 3. 1772. Projet d’aménagement du fleuve Charente : Turgot tente de convaincre le Roi. Source : extraits du blog Histoire / Passion.

« En 1772, Turgot (1727-1781) est Intendant de la Généralité de Limoges, dont dépend l’Angoumois. Il est convaincu de l’importance du dossier de l’aménagement du fleuve Charente pour la navigation. Le 7 juillet, il adresse un mémoire sur ce sujet au Roi Louis XV.

Cette demande intéresse trop essentiellement la province dont l’administration m’est confiée, pour ne pas me faire un devoir de l’appuyer auprès de vous. La Charente, dont les ports de Rochefort et de Charente (aujourd’hui Tonnay-Charente) forment l’abord, est le débouché naturel de toutes les denrées de la Saintonge et de l’Angoumois. Plusieurs parties du Périgord, du Poitou et du Limousin n’ont de communication avec la mer et avec l’étranger que par le moyen de cette rivière. C’est par elle que leurs habitants peuvent se procurer les moyens de pourvoir à leurs besoins et tirer un parti utile de leur superflu. Ils ont donc le plus grand intérêt à tout ce qui peut donner au commerce de cette province plus d’étendue et d’activité.

Les vrais principes du commerce auraient dû sans doute assurer à tous les ports, à toutes les provinces, à tous les lieux, à tous les particuliers du Royaume, la libre jouissance des avantages que la nature leur a donnés car la liberté, la concurrence universelle, l’activité qui en résultent, peuvent seules établir entre toutes les parties et tous les membres d’un État la proportion la plus juste et l’équilibre le plus favorable à la plus grande richesse du tout. Un débouché plus facile diminue les frais, augmente le profit des exportations, et modère la dépense des importations ; un débouché qui communique avec l’intérieur par un plus grand nombre de routes et de canaux, multiplie au profit de l’État les objets et les bénéfices du commerce.

A ces titres, les villes de Rochefort et de Charente, situées au débouché d’une grande rivière navigable et qui peut le devenir encore plus, devraient, s’il était nécessaire de limiter le nombre des villes autorisées à faire le commerce des colonies, obtenir la préférence sur beaucoup d’autres…

Il faut, ou prendre ce moyen de suppléer au vide des consommations, ou se résoudre à voir dépérir le commerce et la culture, baisser les revenus des propriétaires, languir le recouvrement des revenus du Roi dans toutes les provinces que vivifiaient ces consommations. Il faut sacrifier les espérances fondées qu’on a, et qu’on doit avoir, d’étendre le commerce et les productions des provinces qu’arrose la Charente fort au delà de l’état actuel.

Cette rivière n’est à présent navigable que jusqu’à Angoulême ; encore, depuis Cognac jusqu’à cette ville, la navigation est-elle difficile, embarrassée, interrompue pendant une partie de l’année. Il est possible et même aisé, non seulement de rendre cette navigation sûre et facile dans tous les temps, mais encore de la prolonger pendant un cours de près de cinquante lieues ̃de rivière, depuis Angoulême jusqu’à Civray, petite ville assez peu éloignée de Poitiers.

Les plans et les devis de ce travail ont été levés et rédigés sous mes yeux par l’ingénieur de la Province, et j’ose dire que la dépense de l’exécution sera fort au-dessous des avantages qu’elle procurera. J’attends que l’ingénieur ait mis la dernière main à son travail pour avoir l’honneur de vous en rendre compte ; plus la navigation de la Charente se rapprochera de sa source, plus les communications qu’elle ouvre se ramifieront dans l’intérieur, plus il deviendra utile d’ouvrir et d’étendre ses débouchés à l’extérieur ; plus son commerce intérieur acquerra d’activité, plus aussi la navigation intérieure développera les richesses naturelles de cette partie du Royaume ; plus l’État trouvera d’intérêt, plus il aura de motifs pour donner aux habitants de Rochefort, et par eux à une partie considérable du Royaume, la faculté d’user de tous leurs avantages en commerçant directement avec les colonies ».

Partie 4. 1773 (6 janvier). Mémoire de Trésaguet sur le projet relatif à la navigation de la Charente entre Civray et Cognac. Source : extraits du blog Histoire / Passion.

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Le SUP privé et ses anomalies

Deux parties dans cette chronique. 1. L’enseignement supérieur privé a le vent en poupe. 2. 56 % des 80 établissements contrôlés se sont avérés être en anomalie sur au moins un des points de la réglementation (rapport de la DGCCRF).

Partie 1. L’enseignement supérieur privé a le vent en poupe. Source : 3 chroniques du blog Histoires d’universités de janvier 2022.

Forte croissance du SUP privé(16 janvier 2022)

Billet d’humeur : débattre. La progression continue de l’enseignement supérieur privé est-elle inexorable et souhaitable ? Les frontières entre SUP public et SUP privé sont-elles en train de s’estomper ? Public ou privé : créés en 2013, les Établissements d’enseignement supérieur privé d’intérêt général… Lire la suite →

Financement public du SUP privé (17 janvier 2022)

Le Financement public des Établissements d’Enseignement Supérieur Privé d’Intérêt Général (EESPIG) n’est ni nouveau, ni important : moins de 100 millions d’euros par an, soit moins de 600 euros par étudiant ; il est, de plus, en baisse car il doit être partagé entre un plus grand nombre d’étudiants… Lire la suite →

SUP privé. Frais de scolarité (18 janvier 2022)

Janvier 2022, l’École de Design Nantes Atlantique est labellisée EESPIG. A ce titre, elle contractualise avec l’État : elle bénéficie d’un financement annuel de 587 euros par élève, montant bien inférieur à celui des frais de scolarité…  Lire la suite →

Partie 2. 56 % des 80 établissements contrôlés se sont avérés être en anomalie sur au moins un des points de la réglementation.

Source : extraits du rapport de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (décembre 2022).

En 2020, la DGCCRF a entrepris de vérifier les pratiques commerciales des établissements de formation apposant les labels créés en 2019 par le ministère de l’Enseignement supérieur pour informer le consommateur de l’existence de diplômes « contrôlés par l’État ». Quatre-vingt établissements ont été contrôlés. Bilan de ces investigations. De nombreux progrès à faire

Lors de cette enquête, l’ensemble des dispositions protectrice des droits des consommateurs ont été vérifiées, avec un focus particulier sur les mentions relatives aux labels créés en 2019 par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche.
  • l’absence de pratiques commerciales trompeuses induisant le consommateur en erreur,

  • le respect des obligations d’information précontractuelle,

  • le respect des obligations sur les prix et sur la facturation,

  • l’absence de clauses contractuelles illicites ou abusives,

  • le respect des règles relatives à la vente à distance ou hors établissement.

L’enquête a révélé des anomalies dans tous ces domaines.

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1787. L’Assemblée des Notables

Louis XVI et Charles-Alexandre de Calonne, l’Assemblée des Notables (février – mai 1787).

Chronique en 4 parties. Partie 1. L’Assemblée des Notables, décision de Louis XVI pour soutenir les réformes de Calonne. Partie 2. Calonne, Contrôleur général des finances (1783-1787). Partie 3. L’Assemblée des Notables  : accès à certaines des sources originelles publiées sur Gallica bNF. Partie 4. Un chapitre de livre et deux articles sur l’Assemblée des Notables.

Partie 1. L’Assemblée des Notables. Source : article éponyme sur Wikipédia.

« L’Assemblée des notables convoquée par Louis XVI eut lieu en deux temps : une première réunion du 22 février au 25 mai 1787 et une seconde du 6 novembre 1788 au 12 décembre suivant.

Louis XVI convoqua la première assemblée le 29 décembre 1786 dans le but de soumettre le programme de redressement financier proposé par son ministre Calonne. Le projet, exposé par ce dernier au roi le 20 août 1786, prévoyait de combler le déficit en établissant un impôt, la subvention territoriale, s’appliquant sur les terres jusqu’alors libres de droits. Le programme comprenait aussi l’impôt du timbre et la suppression des corvées. Le parlement refusa au préalable d’enregistrer ces mesures, prétextant qu’aux États généraux seuls appartenait le droit de les établir. Ce refus entraîna la convocation de l’Assemblée des notables.

L’assemblée des notables, dont les membres sont nommés par le roi, comprenait les 7 princes du sang majeurs (le comte de Provence , le comte d’Artois, frères du roi, le duc d’Orléans, le prince de Condé, son fils, le duc de Bourbon, son petit-fils, le duc d’Enghien, le prince de Conti), 7 archevêques, 7 évêques, 6 ducs et pairs, 6 ducs non pairs, 8 maréchaux de France, des intendants, des parlementaires, des députés des pays d’États, des représentants des corps de ville des plus grandes cités du royaume, soit au total 147 personnes. Composée de propriétaires, elle était très majoritairement hostile aux réformes projetées ».

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« Prévue initialement le 29 janvier 1787, l’assemblée ne va tenir sa première réunion dans l’hôtel des Menus-Plaisirs de Versailles que le 22 février 1787 en raison d’une indisposition de Calonne, ce qui laisse le temps à l’opposition aux réformes de s’organiser. L’assemblée constitue sept bureaux pour examiner le plan du ministre. Un seul bureau l’approuve, celui que préside le comte d’Artois ».

« Le premier bureau, présidé par le comte de Provence, le déclare « inconstitutionnel ». Les autres, sans rejeter les réformes, les déclarent inapplicables, et présentent des contre-propositions qui les dénaturent. Tous feignent de découvrir l’ampleur du déficit et s’en insurgent à plaisir. Calonne, irrité, fait imprimer ses rapports, ce qui achève de lui aliéner la Cour. »Le premier bureau, présidé par le comte de Provence, le déclare « inconstitutionnel ». Les autres, sans rejeter les réformes, les déclarent inapplicables, et présentent des contre-propositions qui les dénaturent. Tous feignent de découvrir l’ampleur du déficit et s’en insurgent à plaisir. Calonne, irrité, fait imprimer ses rapports, ce qui achève de lui aliéner la Cour.

De tous les partis, c’est le clergé qui se montre le plus virulent. Les gazetiers et les libellistes, de leur côté, raillent l’assemblée de notables, accusée d’être à la solde du pouvoir, piquant l’amour-propre de certains députés, encouragés dès lors à faire preuve d’indépendance.

Des caricatures circulaient dans lesquelles Colonne Cuisinier (comme singe) à un comptoir Buffet de la Cour déclare devant un troupeau de volailles : mes chers administrés, je vous ai rassemblés pour savoir à quelle sauce vous voulez être mangés – Mais nous ne voulons pas être mangés du tout !!! – Vous sortez de la question …« 

« Calonne soutenu seulement par le comte d’Artois et le clan Polignac, haï par Marie-Antoinette, est lâché par Louis XVI le 10 avril. L’assemblée des Notables est également remerciée  le 25 mai« .

Partie 2. Charles-Alexandre de Calonne, Contrôleur général des finances, ministre d’État. Source : extraits de l’article Calonne sur Wikipédia.

« Calonne, Contrôleur général des finances depuis novembre 1783, va se trouver acculé à entreprendre des réformes de fond au moment même où il a perdu le soutien de l’opinion. En 1786, la situation des finances apparaît en effet catastrophique : avec la disparition du troisième vingtième, le déficit prévu pour 1787 excède 100 millions, alors que les parlements refusent tout nouvel emprunt.

Le 20 août 1786, Calonne adresse à Louis XVI le Précis d’un plan d’amélioration des finances dans lequel il propose de « revivifier l’État entier par la refonte de tout ce qu’il y a de vicieux dans sa constitution ». Il s’agit notamment de supprimer les douanes intérieures, de supprimer les traites, de réduire la taille, de remplacer les corvées par une prestation en argent, de transformer la Caisse d’escompte en une banque d’État et surtout de créer de nouveaux impôts en taxant les propriétés de la noblesse et du clergé.

Le point central du projet de réforme est en effet la création d’une subvention territoriale, impôt unique qui remplacerait les anciens vingtièmes, et qui devrait surtout frapper tous les revenus fonciers sans distinction de privilèges. À la différence des vingtièmes, en principe provisoires, la subvention territoriale doit être perpétuelle. D’autre part, alors que les vingtièmes ménageaient des possibilités de rachats, d’abonnements et d’exemptions, la subvention territoriale serait payée par tous sans exception. Enfin, alors que les vingtièmes étaient assis sur les déclarations des contribuables, la subvention serait répartie par des assemblées provinciales. Celles-ci seraient au sommet d’une pyramide d’assemblées locales (assemblées paroissiales et municipales, assemblées de districts) élues par les contribuables. Les assemblées seraient élues par les propriétaires, sans distinction de statut social et aideraient l’intendant à répartir l’impôt.

Au départ, Louis XVI a soutenu fermement son ministre. Il a approuvé tous les plans soumis à l’assemblée des notables et n’a cessé d’encourager le contrôleur général. Pourtant, il va brutalement lui retirer son soutien : le 10 avril 1787, sans qu’aucun signe avant-coureur ne l’ait laissé pressentir, Calonne est remercié ; en juin, il se décide à l’exil, dans les Pays-Bas autrichiens, puis à Londres.

Plusieurs explications ont été avancées au brusque revirement de Louis XVI : on a évoqué la perte du soutien de Vergennes, mort le 13 février ; l’hostilité du baron de Breteuil, avec qui Calonne vient de se brouiller ; l’intervention de Marie-Antoinette, qui n’a jamais beaucoup apprécié le contrôleur général ; l’accusation portée par le marquis de La Fayette, d’avoir vendu des domaines de la couronne pour deux millions, sans en avertir Louis XVI. Mais sans doute la principale cause de la disgrâce de Calonne doit-elle être recherchée dans la clameur de l’opinion publique.

De fait, lorsque la nouvelle de son renvoi se répand, la joie est générale à Paris, où l’on accusait Calonne de vouloir augmenter les impôts et où on l’avait surnommé Monsieur Déficit. En réalité son plan audacieux de réformes aurait peut-être pu sauver la monarchie s’il avait été soutenu jusqu’au bout par le Roi. Mais il ne l’aurait fait qu’au prix d’une transformation en profondeur de son esprit, avec la remise en cause de la division en trois Ordres« .

Partie 3. L’Assemblée des Notables : accès à certaines des sources originelles, publiées in extenso sur Gallica BNF.

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Art sacré, Noël et Épiphanie

Dans ma collection de photos d’Art sacré, j’ai choisi, pour présenter, aux lectrices et lecteurs du blog, mes vœux pour Noël et l’année nouvelle, quatre évènements liés à la naissance de Jésus : la Vierge Allaitant, l’Adoration des Mages, le Massacre des Innocents, la Fuite en Égypte.

Ces quatre épisodes pris en compte par les évangélistes illustrent encore les paradoxes du monde contemporain. D’un côté, la joie de pouvoir fonder une famille et d’être respecté par les plus riches. D’un autre côté, l’horreur de la violence au quotidien, le massacre des innocent(e)s, la folie de l’exil forcé.

En février 2022, dans le seul musée des Beaux-arts de Besançon, j’ai eu l’opportunité de pouvoir photographier deux Vierges Allaitant, une Adoration des Mages, un Massacre des Innocents, trois Fuites en Égypte.

Diaporama de 26 photos (œuvres, cartels, détails). Cliquer sur les images pour les agrandir.

Le Louvre possède un tableau d’Orazio Gentileschi (vers 1628) qui associe deux des quatre scènes mentionnées : lors du repos de la Sainte Famille pendant la fuite en Égypte, la Vierge allaite Jésus..

Collections des années passées, publiées sur le blog :

Six chroniques sur la Vierge Allaitante (dite aussi la Vierge du lait, Galaktotrophousa, ou encore Madonna del latte ou Maria che allatta).

Andrea di Bartolo, dit Solario, La Vierge Marie allaitant l’enfant, vers 1507-1510, Le Louvre (photo d’octobre 2022)

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