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Au Jardin avec le Pasteur Oberlin

Ban-de-la-Roche : au jardin avec le Pasteur Jean-Frédéric Oberlin (1740-1826).

Diaporama de 46 photos.

Partie 1. Exposition très instructive aux Archives de Strasbourg. Catalogue de 64 pages (12 euros), en ligne. Articles de Marie Bell, Albane Eglemme, Benoît Jourdan.

Pour aller plus loin : visiter également le musée Oberlin de Waldersbach (Bas-Rhin).

Présentation de l’expo sur le site des Archives.

Du 14 mars au 16 juillet 2023, découvrir la vie du pasteur Jean-Frédéric Oberlin et son goût pour la botanique, la phytothérapie et l’application des plantes dans le quotidien de ses paroissiens. Visites guidées, cycle de conférences, film documentaire, meuble à senteurs (photo ci-dessous)…

« Homme des Lumières, Jean-Frédéric Oberlin est un prédicateur humaniste et progressiste. Le vif de son action se déroule au Ban-de-la-Roche, dans la vallée de la Bruche, où il met en œuvre une politique sociale et bienfaitrice grâce à la création d’institutions publiques destinées à l’instruction morale, sociale et politique de ses paroissiens.

L’exposition présentée par les Archives de Strasbourg met en exergue un aspect particulier de l’action de Jean-Frédéric Oberlin : la botanique et ses applications dans le quotidien au Ban-de-la-Roche vers 1800.

Une première section replace dans le contexte européen de la fin du XVIIIe siècle les recherches menées par Oberlin : il lit, il échange, il explore le domaine de la botanique pour planter sur papier les plantes et fleurs locales dans ses fameux herbiers.

En deuxième lieu, Jean-Frédéric Oberlin s’attache à diffuser ses connaissances à ses paroissiens. L’exposition s’attarde sur la révolution agronomique mise en œuvre par Oberlin pour permettre de nourrir les hommes comme les bêtes, mais aussi de les soigner grâce à l’essor de la phytothérapie et de la création d’une pharmacie de charité.

Enfin, si Oberlin sensibilise les adultes à de nouveaux modes de vies, il œuvre également à l’éducation et à l’instruction des jeunes, garçons comme filles, en créant les premières écoles maternelles et en formant des jeunes femmes au métier d’institutrice. Les plantes et les fleurs deviennent des savoirs à apprendre et à connaître ».

Partie 2. Autour d’un herbier du XVIIIe siècle avec Oberlin. Source : extraits de l’article de François Goursolas, BIU Santé, Université Paris Descartes.

« Chaque étiquette porte aussi le nom en bon français, en allemand et souvent aussi en patois lorrain de la haute vallée de la Bruche. Il marque en haut de l’étiquette la date et le lieu de la cueillette, en bas des renseignements concernant les vertus de la plante et l’ordre simplifié de classification : Ire classe « économique » c’est-à-dire propre à l’utilisation habituelle ; 2e classe dite « curieuse », par exemple les fleurs décoratives et la 3e de beaucoup la plus importante, divisée en deux ordres : médical et dangereux.

A l’opposé, le fichier iconographique comporte bien les 24 classes de Linné, la dernière étant « à fertilisation cachée », fougère, mousses, lichens, champignons, et des renseignements très détaillés sur leur usage. Si l’herbier était, dans l’esprit d’Oberlin, un matériel de référence scientifique, le fichier était destiné aux élèves sous la direction de ceux que l’on appelait déjà les maîtres d’école, complété par des listes séparées de « plantes dangereuses ou comestibles« . Ces listes destinées à l’ensemble de la population, furent établies par le pasteur lui-même dans les premières années de sa vie à Waldersbasch et plus tard par l’une de ses fille, Louise-Charité, et une dévouée collaboratrice et « conductrice » des enfants, Louise Schepler.

D’où lui vint ce goût pour l’histoire naturelle ? En même temps que la théologie, il avait appris chez le docteur Ziegenhagen, chirurgien renommé de Strasbourg où il était comme précepteur (Hofmeister) de ses enfants, des rudiments de médecine et de petite chirurgie. En 1766, âgé de 26 ans, il suivit les conférence de Jean Hermann (1738-1800) professeur à l’école de médecine et débuta une « Collection ».

A cette époque, on liait histoire naturelle et théologie et par ailleurs on découvrait l’œuvre de Karl von Linné (1708-1778) le fils d’un pasteur luthérien de la campagne suédoise, diplômé docteur en médecine de l’université de Leyde, botaniste dès l’enfance, auteur de plusieurs traités dont le « Species plantarum » publié à Stockholm en 1753 qui eut encore une 10e édition en 1759, connue d’Oberlin qui débutait ses études.

Celui-ci, « n’ayant jamais été un vrai botaniste », a établi son herbier sur « des données empiriques tirées de la tradition orale » de sa vallée et sur un savoir livresque entretenu au long des années : il avait dans sa bibliothèque un ouvrage du naturaliste Jean Bauhin (1541-1613) frère du célèbre anatomiste de la valvule coecale, et auteur d’une « Historia universalis plantarum ». Il disposait aussi d’une « Historia plantarum alsaticum » de Mappus, publiée en 1742 qui donnait la liste des espèces les plus répandues de la région et leurs localisations ».

Partie 3. Biographie du pasteur Jean-Frédéric Oberlin. Source : extraits de l’article de Wikipédia. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Oberlin

Johann Friedrich Oberlin, Jean-Frédéric Oberlin en français, né le 31 août 1740 à Strasbourg et mort le 1er juin 1826 (à 85 ans) à Waldersbach, est un pasteur protestant alsacien, piétiste et apôtre du progrès social.

Jeunesse et études. Fils de Jean-Georges Oberlin (1701–1770), professeur au gymnase protestant de Strasbourg, et Marie-Madeleine, née Feltz (1718–1787), Oberlin reçut son éducation à l’université de Strasbourg. Porté par ses goûts et par une grande piété vers la carrière ecclésiastique, il y étudia la théologie et se fit remarquer parmi ses condisciples non seulement par son intelligence et son application, mais aussi par un enthousiasme religieux qui se rencontre rarement chez un jeune homme de son âge.

1763. Ayant obtenu le grade de maître ès arts, il entra, en qualité de précepteur, dans la maison du chirurgien Ziegenhagen, où il passa trois années et joignit, à ses connaissances d’agriculture acquises durant sa jeunesse, des notions de médecine et de botanique.

1767. Il se vit offrir la place peu recherchée de pasteur à Waldersbach, un village pauvre de la haute vallée de la Bruche, situé dans le comté du Ban de la Roche, sur le versant ouest du Champ du Feu. Dès le XVIIe siècle, quelques pasteurs, pénétrés de l’importance de leur mission, comme Jean Nicolas Marmet, Jean Georges Pelletier, de Montbéliard, et surtout son prédécesseur, Jean-Georges Stuber, avaient contribué à améliorer le bien-être de la population déshéritée de cette région. Stuber avait réussi à établir une école convenable, et grâce à ses soins, grâce aussi à son Alphabet méthodique pour faciliter l’art d’épeler et de lire en français, la plupart de ses paroissiens lisaient à peu près couramment, lorsqu’il quitta ce coin de terre qui partageait avec le reste de l’Alsace le privilège de jouir d’une certaine liberté de conscience, pour aller desservir celle de Saint-Thomas à Strasbourg.

1768. Le 6 juillet, il se maria avec la fille d’un professeur à l’université de Strasbourg, Madeleine-Salomé Witter, chez qui il trouva une compagne fidèle et une aide précieuse pour les réformes qu’il projetait.

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Supérieur : étudier plus longtemps

Les jeunes étudient plus longtemps, comme l’indique la progression des taux de scolarisation par âge entre 2000 et 2020. Source : INSEE

Est-ce un point fort pour la France, pour les entreprises et les administrations qui les recrutent, pour les jeunes eux-mêmes ? Est-il utile et possible de répondre à ces questions ?

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Les effectifs d’étudiants dans le supérieur continuent leur progression en 2021-2022. Source : extraits de Solène Malfatto, Note d’information du SIES, 22-14, décembre, 11 pages.

En 2021-2022, 2,97 millions d’inscriptions ont été enregistrées dans l’enseignement supérieur, en France métropolitaine et dans les départements et régions d’outre-mer.

En augmentation depuis la rentrée 2008 et après une croissance élevée liée à la démographie en 2018-2019, puis un taux de réussite exceptionnel au baccalauréat à la session 2020, cet effectif progresse à nouveau fortement à la rentrée 2021 (+ 2,5 %, soit + 73 400 étudiants). Le taux est en hausse pour la treizième année consécutive.

En cinq ans, à dispositif équivalent, l’enseignement supérieur a accueilli 295 000 étudiants supplémentaires (+ 2,2 % par an en moyenne).

La hausse de la rentrée 2021 est particulièrement prononcée dans les STS en apprentissage et les écoles de commerce. A la rentrée 2021, 157 000 néo-bacheliers sont entrés en STS et assimilés, les deux tiers sous statut scolaire. Parmi eux, 44 % sont des bacheliers professionnels, 34 % des bacheliers technologiques et 22 % des bacheliers généraux. Depuis 2011, la proportion de bacheliers généraux parmi les néo-bacheliers entrants en STS et assimilées est restée stable. La part de néo-bacheliers technologiques a diminué de 13 points, au profit de celles des néo-bacheliers professionnels.

Cette croissance se retrouve dans presque toutes les académies, à l’exception de celles de Nancy-Metz, Besançon, Limoges, Toulouse et Reims.

Elle est plus élevée dans l’enseignement privé (+ 10 %) qui accueille un quart des étudiants du supérieur. En 2021-2022, le secteur privé accueille 736 800 étudiants, soit un quart des effectifs de l’enseignement supérieur, part en hausse de 1,7 point par rapport à la rentrée 2020. Les inscriptions dans l’enseignement supérieur privé progressent à nouveau fortement (+ 10,0 %) alors que le nombre d’étudiants dans l’enseignement public est stable (+ 0,3 %).

 Depuis 2011, et à l’exception de l’année 2014, le rythme de croissance des inscriptions dans l’enseignement privé a toujours été supérieur à celui observé dans l’enseignement public. En dix ans, les inscriptions dans le secteur privé ont augmenté de 46 % (à dispositif équivalent), alors que, dans le secteur public, elles ont progressé de 16 % sur la même période.

La répartition par type d’établissement des étudiants du secteur privé contraste avec celle du secteur public : 32 % des étudiants du secteur privé sont inscrits dans une école de commerce, gestion et comptabilité (hors STS), 12 % sont en lycée (STS y compris en apprentissage, CPGE), 10 % sont en écoles d’ingénieurs, 7 % sont dans une école artistique ou culturelle et 6 % dans un établissement d’enseignement universitaire privé.

La quasi-totalité des écoles de commerce, qu’elles soient en trois ou cinq ans, appartiennent au secteur privé. En STS, les établissements privés forment près de huit étudiants sur dix par apprentissage et près d’un tiers de ceux sous statut scolaire.

34%  des étudiants ont des parents cadres. alors que cette catégorie socioprofessionnelle regroupe moins de 24 % des parents des élèves du second degré en 2021. Inversement, 12 % des étudiants sont des enfants d’ouvriers, alors que cette catégorie représente 23 % des parents d’élèves du second degré.

56 % des étudiants sont des femmes

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Insertion, 3 ans après la thèse

Insertion professionnelle des docteurs en 2021, 3 ans après la thèse soutenue en 2018.

279 chroniques, depuis 2009, sur l’insertion professionnelle des diplômés du supérieur. 330 chroniques sur le doctorat, les doctorants et les docteurs.

Partie 1. État 2022 de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en France, n°15, mai 2022.

Indicateur 39. Le doctorat et les docteurs.

« À la rentrée 2020, 70 700 étudiants sont inscrits en doctorat, un nombre en légère hausse par rapport à 2019, mais qui reste inférieur à celui de 2009. Parallèlement, 11 800 doctorants ont obtenu leur diplôme, soit 15 % de moins qu’en 2019. Environ 3 doctorants sur 4 inscrits en première année bénéficient d’un financement pour leur thèse.

Depuis 2010, plus de 14 000 docteurs sont diplômés chaque année. En 2020, 11 800 doctorats ont été délivrés, soit une diminution de 15 % par rapport à l’année précédente. Comparé à 2019, le nombre de diplômés en sciences de la société a diminué de 19 %. Les diplômés en biologie, médecine et santé diminuent également (- 18 %), suivi de ceux en sciences humaines et humanités (- 17 %) et de sciences exactes et applications (- 13 %).

La crise sanitaire a participé à la baisse du nombre de soutenances de thèse car les centres de recherche et les universités ont fermé, entraînant beaucoup de docteurs à arrêter ou reporter leurs travaux en laboratoire ou leur terrain d’enquête. De ce fait, le contrat d’un nombre important de doctorants a été prolongé de plusieurs mois ».

Partie 2. Faible impact de la crise sanitaire sur l’insertion professionnelle à trois ans des docteurs, Pauline Delattre, Note d’information du SIES MESR, 22-08, octobre.

Mes Commentaires. Ils s’appuient sur mon expérience professionnelles : fondateur de l’Observatoire OFIPE de l’université de Marne la Vallée en 1999 et premier directeur Avant chaque commentaire, extraits de l’introduction de la Note d’information de Pauline Delattre..

Méthodologie. « Conduite de décembre 2021 à juin 2022 sous le pilotage du service statistique du MESR (SIES), l’enquête biannuelle IPDoc 2021 a mobilisé une soixantaine d’établissements délivrant des doctorats. 13 162 docteurs diplômés en France, toutes nationalités et tous âges confondus, sont entrés dans le champ de cette enquête, sur 14 065 diplômés en 2018″.

  • Commentaire. En définitive, qui a été écarté ? Les doctorants en formation continue seraient donc concernés, ce qui serait nouveau !

« Ces docteurs ont été interrogés sur leur situation professionnelle trois ans après l’obtention de leur diplôme. Le taux de réponse net à l’enquête est de 59 %, soit 7 830 réponses exploitables. Ces réponses ont été redressées de manière à ce qu’elles soient représentatives de l’ensemble des docteurs diplômés en 2018″.

  • Commentaire. Pourquoi ne pas donner un lien web qui permette d’avoir accès au questionnaire ? Pourquoi le taux de réponse (59%) est-il aussi bas ? Quel est-il dans chacune des universités ? Qui a administré le questionnaire dans chaque université ? Un observatoire des insertions (a-t-il été créé dans les nouveaux Établissements Publics Expérimentaux – EPE) ? Chaque école doctorale ? Un service dédié aux études doctorales ? Si des différences importantes ont été observées sur ces points, la validité du redressement me paraît questionnable.

« En décembre 2021, trois ans après l’obtention de leur doctorat en 2018, 92 % des docteurs occupent un emploi, soit un taux d’insertion comparable à celui des diplômés de 2016 (93 %) au même moment de leur parcours professionnel ».

  • Commentaire. Le calcul du taux d’insertion ou taux d’emploi est devenu habituel dans les enquêtes comme s’il fallait cacher le taux de chômage ! En fait, il y a trois catégories en dehors de l’emploi : être chômeur, être en formation, être inactif (dont être en retraite). Un taux d’emploi de 92%, pour des diplômés qui ont fait au moins 8 ans d’études supérieures, c’est un taux faible.

« Ces docteurs bénéficient de conditions d’emploi relativement favorables. 3 indicateurs : 67 % ont un emploi stable, 96 % ont un emploi en tant que cadre et 95 % travaillent à temps plein ».

  • Commentaire. Ces indicateurs sont classiques dans les enquêtes, mais ils ne sont pas d’un grand intérêt. 67% ont un emploi stable : dans le privé et dans le public ? Combien ont des contrats de mission (à durée limitée de plus d’une année ou explicitement renouvelable). Combien se sont lancés dans l’aventure de la création d’entreprise (start-up, auto-entrepreneuriat) ? 96% ont un emploi de cadre : ou d’emploi de profession intermédiaire ? 95% travaillent à temps plein : no comment. Indicateur manquant et pourtant essentiel : la rémunération perçue (salaire mensuel net incluant les primes ou salaire annuel brut).

« Le secteur académique reste le premier employeur des docteurs, même si sa part diminue par rapport aux diplômés de 2016 : 44 % y exercent leur travail contre 47 % des docteurs de la promotion 2016. Il y des différences significatives selon la discipline du doctorat ».

  • Commentaire. Y-a-il un lien entre un financement de type Convention CIFRE et un emploi en R&D dans le privé ? Que sont des emplois Hors R&D dans le privé et secteur académique : sont-ce des docteurs qui enseignent ou qui font de la recherche dans le supérieur privé (le nombre d’inscrits étudiants y progresse chaque année).

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1717-1756. François-A. de Rohan

François-Armand-Auguste de Rohan (1717-1756) : une carrière ecclésiastique hors-pair. En partie 2 de la chronique : son discours de réception à l’Académie française en 1741.

Estampe allégorique de congratulation au Cardinal de Rohan Ventadour (François-Armand-Auguste de Rohan). Estampe photographiée en novembre 2021 au Cabinet des Estampes et des Dessins de Strasbourg

Diaporama de 9 photos.

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Partie 1. Brève biographie de François-Armand de Rohan, dit cardinal de Soubise. Source : article de Wikipédia.

« Homme d’Église français, né à Paris le 1er décembre 1717 et mort le 28 juin 1756 à Saverne, prince de Rohan. Jeune, on l’appelle prince de Tournon, puis abbé de Ventadour.

Il est le petit-neveu de son prédécesseur à Strasbourg, Armand Gaston Maximilien de Rohan dont il fut le coadjuteur et le frère de Charles de Rohan, prince de Soubise.

1730 (13 ans). Chanoine de l’église cathédrale de Strasbourg.

1736 (19 ans). Abbé de Saint-Epvre au diocèse de Toul.

1737 (20 ans). Abbé-prince de Murbach et de Lure.

1738 (21 ans). Louis XV offrant la Paix à l’Europe, esquisse du frontispice de la thèse soutenue en Sorbonne le 7 mars 1738 par François Armand de Rohan-Soubise. Musée des Arts Décoratifs (Palais Rohan, Strasbourg). Œuvre de François Lemoyne. Lire la chronique du blog.

1739 (22 ans). Recteur de l’université de Paris.

1741 (24 ans). Membre de l’Académie française le 15 juillet.

1742 (25 ans)Coadjuteur de Strasbourg puis quatre mois après, évêque in partibus de Ptolémaïde en Palestine.

1745 (28 ans). Louis XV le choisit comme grand aumônier de France.

1747 (30 ans). Cardinal.

1749 (32 ans). Prince-évêque de Strasbourg et abbé commendataire de La Chaise-Dieu. Il se défait de l’abbaye de Saint-Epvre. Chronique du blog : De Rohan, abbés commendataires.

1756 (39 ans). Meurt à Saverne d’une phtisie » ».

Partie 2. Discours de réception à l’Académie française par M. L’Abbé de ROHAN-VENTATOUR, lorsqu’il fut reçu à la place de M. le Duc Charles-Armand-René de la Trémoille. Discours prononcé le 30 Décembre 1741. Source : Académie française.

« Messieurs, 

JE me préfente à vous plein de vénération, de refpect & de reconnoiffance. Je fais tout ce qui eft dû à vos talens & à l’utilité dont ils font pour les Lettres & pour la gloire de la Nation Françoife. Je fais auffi tout ce que je vous dois perfonnellement ; & mon cœur eft pénétré de ces deux objets, qu’il m’eft impoffible de développer ici ce qui fe paffe en moi. Pourrois-je y parvenir, quand même pendant une longue fuite d’années j’aurois eu l’avantage de profiter des inftructions qu’on puife dans cette illuftre Compagnie, pour exprimer dignement ce que l’on fent & ce que l’on doit fentir ?

 Je n’entreprendrai donc point de porter aujourd’hui à l’Académie le jufte tribut des éloges qu’elle s’affure chaque jour de plus en plus par fes glorieux travaux, encore moins de lui expliquer toute l’étendue de mes fentimens pour elle. Si je ne fuis pas affez heureux pour les rendre tels qu’ils font, j’ai la consolation de pouvoir dire avec confiance qu’ils font tels qu’ils doivent être, & qu’ils ne s’effaceront jamais.

Au refte, lorfque le concours de vos fuffrages a déterminé votre choix en ma faveur, lorfqu’ajoutant un fecond bienfait au premier, vous m’avez autorifé à m’écarter de vos ufages, & à différer ma réception pour ne point interrompre le cours des études auxquelles j’étois livré, je crois avoir démêlé le motif de vos bontés, & la fageffe de vos vues.

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Louis XV offrant la Paix à l’Europe

Louis XV offrant la Paix à l’Europe, esquisse du frontispice de la thèse soutenue en Sorbonne le 7 mars 1738 par François Armand de Rohan-Soubise. Musée des Arts Décoratifs (Palais Rohan, Strasbourg)

Diaporama de 11 photos.

par François Lemoyne. Cliquer sur les images pour les agrandir

Sources. Biographie de François Armand de Rohan-Soubise (1717-1756). Une carrière dans le Clergé, étonnante et rapide, apportant des bénéfices ecclésiastiques de plus en plus rémunérateurs, mais interrompue par la mort à l’âge de 38 ans. Extraits de l’article de Wikipédia.

1729. Louis XV donnant la paix à l’Europe. Il tend un rameau d’olivier et reçoit ses deux filles jumelles, des mains de la Fécondité et de la Piété.

Château de Versailles

Le cardinal De Soubise in Les cardinaux français au 18ème siècle.

Biographie détaillée

1717 (1er décembre). Naissance de François-Armand de Rohan, dit cardinal de Soubise. Jeune, on l’appelle prince de Tournon, puis abbé de Ventadour. Il est le petit-neveu de son prédécesseur à Strasbourg, Armand Gaston Maximilien de Rohan dont il fut le coadjuteur et le frère de Charles de Rohan, prince de Soubise.

1729 (11 ans). Louis XV donnant la paix à l’Europe par François Lemoyne. Le jeune souverain, âgé de dix-neuf ans, tend un rameau d’olivier et reçoit ses deux filles jumelles, Louise-Elizabeth et Anne-Henriette (nées le 17 août 1727), des mains de la Fécondité et de la Piété. Dans le fond, la Discorde s’efforce vainement de rouvrir les portes du temple Janus.

1736 (18 ans). Il est abbé de Saint-Epvre au diocèse de Toul.

1737. Il est abbé-prince de Murbach et de Lure.

1738 (20 ans). Louis XV offrant la Paix à l’Europe, par François Lemoyne, esquisse du frontispice gravé de la thèse soutenue en Sorbonne le 7 mars 1738 par François Armand de Rohan-Soubise.

Comme en 1729. Louis XV offre la paix. Le Traité de Vienne est signé le 2 mai « 1738 entre la France et l’Autriche, confirmant les préliminaires de 1735 et concluant la guerre de la Succession de Pologne. Stanislas Leszczyński, beau-père de Louis XV, renonçait à la Pologne et recevait la Lorraine et le Barrois, qui passeraient à la France à sa mort ».

Cette allégorie était suspendue jusqu’à la Révolution dans la chambre à coucher de l’hôtel des évêques de Strasbourg à Paris. Elle est aujourd’hui exposée dans le Musée des Arts décoratifs (Palais Rohan, Strasbourg).

1738 (20 ans). Après avoir terminé ses études théologiques, François Armand de Rohan-Soubise est nommé prince de Tournon.

1740 (2 septembre). Il entre au chapitre de la cathédrale de Strasbourg, par l’influence de son grand-oncle, l’évêque du lieu.

1741 (15 juillet). Il est élu membre de l’Académie française, en remplacement de Charles Armand René de La Trémoille. Il est reçu le 30 décembre par l’évêque de Mirepoix, Boyer.

1741 (23 décembre). Il est ordonné prêtre dans la cathédrale.

1742 (24 ans). Il devient évêque in partibus de Ptolémaïs (Palestine) et coadjuteur de son oncle avec dispense papale, garantissant ainsi le droit à la succession à Strasbourg épiscopale.

1742 (4 Novembre). Consacré évêque dans la cathédrale de Strasbourg par le Cardinal Armand-Gaston-Maximilien de Rohan de Soubise son oncle et évêque, assisté de Scipion Bégon, évêque de Toul, et Claude-Antoine de Choiseul-Beaupré, évêque de Châlons.

1745 (27 ans). Nommé Grand Aumônier de France par Louis XV.

1747 (29 ans). Il est fait cardinal par le pape Benoit XIV.

1748. Traités d’Aix-la-Chapelle mettant fin à la Guerre de Succession d’Autrice. La guerre dans les Pays-Bas autrichiens (la Belgique aujourd’hui) se termine par la victoire des troupes royales. Néanmoins, Louis XV refuse d’annexer les territoires conquis par les armes. Naît l’expression : « bête comme la paix »;

1749-1756. Le cardinal de Soubise devient prince-évêque de Strasbourg en 1749, et abbé commendataire de La Chaise-Dieu la même année en se défaisant de celle de Saint-Epvre.

Il est Recteur de l’université de Paris.

1756 (38 ans). Il meurt à Saverne d’une phtisie, âgé de 39 ans seulement.

Pour aller plus loin (page 2) : deux chroniques de ce blog sur les Rohan, datées de juin 2020 + texte du discours de réception à l’Académie française.

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Cénotaphes de Professeurs luthériens

18ème siècle. Cénotaphes de professeurs dans l’Église Saint-Thomas, dite aussi Cathédrale protestante de Strasbourg,

  • Introduction de ma chronique du 20 juin 2021 : Épitaphes pour Schoepflin et Koch. « Jean-Daniel Schoepflin (1694-1771) et Christophe-Guillaume Koch (1737-1813) ont été professeurs d’Histoire à l’Académie de Strasbourg. Le second a succédé au premier, après en avoir été l’assistant et le bibliothécaire. Ils sont morts au même âge, 76 ans, et bénéficient tous deux d’un  monument funéraire dans Saint-Thomas ».

Dans la chronique d’aujourd’hui, 3 autres cénotaphes de professeurs ayant exercé au cours du 18ème siècle : Jean-Georges Scherz (1678-1754), Joanne Henrico Boeclero (docteur en droit en 1728), Jean-Jacques Sachs (1686-1762). La langue utilisée est le latin.

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A. Jean-Georges Scherz (source Wikipédia).

« Né le 29 mars 1678 à Strasbourg et mort dans la même ville le 1er avril 1754, est un juriste, philosophe, philologue, médiéviste et chanoine luthérien alsacien qui fut notamment doyen de l’université de Strasbourg et du chapitre de Saint-Thomas.

Il étudie le droit dans l’université de sa ville natale où il obtient son doctorat en 1702. De cette date à 1710, il y est professeur de philosophie pratique, puis professeur de droit jusqu’à sa mort en 1754.

Une étude expérimentale de la physique du son, au jour du 16 novembre 1731.

Linguiste et médiéviste passionné, il élabore pendant cinquante ans un dictionnaire de l’allemand médiéval, le Glossarium germanicum mediiaevi, que lui-même jugeait inachevé, mais que le Magistrat de la ville classa parmi les Biens précieux. L’œuvre fut complétée après sa mort et éditée en deux volumes par le philologue Jérémie-Jacques Oberlin.

Chanoine du chapitre de Saint-Thomas pendant 52 ans, il en fut également le doyen et le prévôt.

Jean-Georges Scherz eut trois filles et un fils. Celui-ci s’apprêtait à suivre les traces de son père, mais disparut prématurément, lui laissant un petit-fils.

À l’église Saint-Thomas de Strasbourg, un monument funéraire de style baroque, richement décoré, perpétue sa mémoire et contribue à l’établissement de sa biographie ».

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R&I sous le quinquennat de Macron

2017-2022. Recherche et Innovation sous le quinquennat d’Emmanuel Macron. Chroniques critiques d’Histoires d’universités : chroniques sur la Recherche, chroniques sur le Doctorat (tableaux statistiques : page 2). En fin de chronique, commentaires de fiscalistes sur la loi de finances 2022.

21 mars 2017. Guide Crédit Impôt Recherche

Guide du Crédit Impôt Recherche (CIR). Cette niche fiscale va-t-elle désormais de soi ? Le guide précise les modalités d’application du crédit d’impôt recherche. dispositif qui a été étendu à certaines dépenses d’innovation, hors R&D, afin de renforcer la compétitivité des PME françaises.… Lire la suite →

 3 mai 2017. Impact du CIR ? On ne sait pas !

Études d’impact du crédit d’impôt recherche (OFCE). Il est intéressant de lire la conclusion de cette revue de la littérature académique. Il faut, en premier lieu, observer qu’elle est basée sur des données comptables et fiscales qui ne sont pas de la dernière fraicheur ! La conclusion peut être ainsi résumée : Impact du CIR ? On ne sait rien de sérieux ! Et pourtant, chaque année qui passe, l’État y consacre des milliards d’euros… Lire la suite →

14 novembre 2017. Le CIR en 2018 : 5,5 Mds €

Projet de loi de finances 2018 en vue du débat à l’Assemblée nationale, Recherche et Enseignement supérieur, Rapporteure, Mme Amélie de MONTCHALIN, députée. Le principal instrument de l’État pour accroître la R&D des entreprises est le Crédit Impôt Recherche dont l’ampleur place la France en tête des pays de l’OCDE (pages 45 à 49).… Lire la suite →

30 mai 2018. Les 40 milliards du CIR : impact ?

Cour des Comptes, Rapport sur la Mission MIRES, Note d’analyse de l’exécution budgétaire 2017, 112 pages. Analyse des effets du Crédit Impôt Recherche (pp. 66 et suivantes) : 40 milliards d’euros de dépense fiscale de 2008 à 2017. Quelle efficacité du CIR sur l’évolution de la dépense intérieure de recherche et développement des entreprises ? La Cour des comptes avoue ne pas savoir.… Lire la suite →

22 février 2019. Les démolisseurs de la recherche

Délégation de RogueEsr, reçue à l’Élysée, au siège du CNRS et au Ministère de l’ESRI. 50 postes rétablis au CNRS dès cette année, soit 5 millions d’euros par an : « cette demande de RogueESR était si minime rapportée au budget d’une nation aussi riche que la France, si ridicule rapportée au 5,5 milliards annuels du CIR), mais c’était déjà trop. Notre démarche aura au moins eu le mérite de montrer que la volonté politique d’en finir avec l’emploi scientifique pérenne est indiscutable »… Lire la suite →

15 mars 2019. Docteurs : impact du CIR ?

Voici enfin de nouveaux résultats sur l’impact du Crédit Impôt Recherche (CIR) ! Le CIR, c’est une dépense fiscale d’environ 6 milliards d’euros, soit les trois cinquièmes de l’ensemble des aides publiques à l’innovation… Lire la suite →

3 juillet 2019. Vous avez dit Campus d’innovation ?

Jean-Lou Chameau, membre de l’Académie des technologies, Rapport de la Mission sur les campus d’innovation. Je me suis dit que répéter les mêmes choses depuis des années ne servait à rien : ce rapport est déjà oublié dans les tiroirs. Il ne peut en être autrement car il n’essaie même pas de définir Innovation et donner une vision un peu réaliste de ce qu’est ou pourrait être un Campus d’innovationLire la suite

Septembre 2020. Évaluation des effets du dispositif Cifre sur les entreprises et les doctorants participants, Institut des Politiques publiques.

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Avril 2021. Évolution du nombre de doctorats et de docteurs.

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R&I Europe. Manuel de l’influence

Recherche & Innovation en Europe. Pour la France… un Manuel de l’influence informelle.

  • Suite de la chronique du 26 mars 2022. Cabinets de Conseil : le brûlot du Sénat. Commission d’enquête, Influence des Cabinets de Conseil sur les politiques publiques, rapport final, mars 2022, 385 pages. Synthèse de 8 pages.

Les Cabinets de Conseil ne sont pas les seuls à influencer les politiques publiques. C’est également le cas des plus grandes entreprises françaises privées au niveau des politiques européennes de Recherche et d’Innovation.  Et ce dans le cadre d’un soi-disant partenariat Public/Privé.

Mars 2022. R&I, Manuel de l’influence informelle. Comprendre pour agir en faveur de la Recherche et l’Innovation en Europe. Fruit des travaux de la mesure 12 du PAPFE, Plan d’action national d’amélioration de la participation française aux dispositifs européens de financement de la recherche et de l’innovation (MESRI, 24 pages).

Cliquer pour découvrir le Manuel d’influence

Influenceurs et influencés : rire ou pleurer des flèches noires figurant sur la droite du schéma.

Extrait de l’introduction du Manuel. « Selon le rapport des inspections de Février 2016, l’influence française est très en-deçà de celle déployée par ses partenaires européens et ne peut être compensée au niveau institutionnel. C’est donc par une présence continue, active et diversifiée que l’influence française peut croître sur les orientations de la recherche et de l’innovation soutenues par l’Union européenne.

Dans le cadre de l’Axe 3 du PAPFE « Renforcer les capacités d’influence française sur le PCRI et sa mise en œuvre », l’objectif de la Mesure 12 est d’influencer la préparation des textes européens de manière informelle. Cette influence informelle doit respecter pleinement le fonctionnement des institutions (aspects éthiques et déontologiques) et doit être conduite en cohérence, voire en coopération, avec les structures de négociation formelle (comités de programme, SGAE, RPUE).

Le Manuel de l’influence, à destination des organismes publics et privés français, vise à assurer une bonne compréhension de ce que l’on entend sous « influence informelle », d’en étudier ses formes, ses limites, et de définir les méthodes, structures et profils des personnes les mieux à même de l’exercer ».

Ce Manuel de l’influence informelle est le fruit de la réflexion de bureaux bruxellois de grandes entreprises privées. La présence du secteur public aurait dû être orchestrée par l’Association nationale de la recherche et de la technologie (ANRT).

Mais ce n’est pas le cas :

  • le secteur public ne figure pas dans la liste des membres du groupe de travail sur le Manuel

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Le vignoble : 80 espèces virales

L’édition 2022 de la finale Alsace Ma thèse en 180 secondes a eu lieu jeudi 24 mars à l’Université de Strasbourg. Les 11 finalistes ont présenté leurs travaux de recherche devant un public nombreux et enthousiaste. Source : Communiqué de presse de l’université de Strasbourg.

Anne Cousin. 1er prix du jury et prix du public

Institut de biologie moléculaire des plantes. Biologie et biotechnologie des virus de la vigne.

Thèse d’Anne Cousin : Nanocorps pour la détection et la résistance aux virus responsables de maladies de la vigne.

Saviez-vous que la vigne est l’une des cultures les plus fortement touchées par les virus ? A ce jour, on compte près de quatre-vingts espèces virales capables d’infecter nos vignobles. Afin de dépister les plants et de prévenir les maladies, je développe des tests à partir d’anticorps de… lamas.

10 juin 2014. Finale nationale de la 1ère édition de Ma thèse en 180 secondes.

Grâce au rectum d’un ver ; Marie-Charlotte Morin de l’université de Strasbourg avait gagné le prix du jury et le prix du public. Le sujet de thèse : Rôle des protéines lin-15A et rétinoblastome dans la reprogrammation cellulaire directe in vivo chez C.elegans.

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Université de Paris, bureaucratie ++

Suite de la chronique sur le changement de nom de l’Université de Paris : Université de Paris Quartier Latin. La sommation du Conseil d’État et la polémique qui s’en est suivie n’auraient pas dû exister.

Le problème n’est pas tant celui de la dissémination du nom de Paris dans les titres des universités que celui de la complexification pitoyable du tissu universitaire en région francilienne. Subsiste une première strate historique : celle des trois formes de regroupement de la loi Fioraso : fusion, communauté d’établissements (COMUE), association. Se dessine une seconde strate, celle de la création en 2018 d’Établissements Publics Expérimentaux.

L’université de Paris est un EPE. Une histoire pas drôle de gouvernement par les bureaux.

Université de Paris. Le décret fondateur du 20 mars 2019 crée une pléthore de structures qui constituent un écheveau organisationnel inextricable, entraînant des coûts de coordination élevés, une centralisation des décisions dans les équipes de direction et les services centraux. L’université de Paris, une bureaucratie galopante… en excellente santé. Un établissement expérimental pour arriver à un résultat confondant. Tout ça pour ça !

Le décret et son annexe statutaire sont très longs pour ne pas dire bavards. Croyant pouvoir anticiper toutes les facettes de la réalité universitaire, le décret fait rentrer les détails de l’organisation dans un processus centralisateur. Ce faisant, il commet une analyse organisationnelle erronée : les détails fixés en amont de l’existence de l’université bloquent d’emblée les expérimentations qu’elle voudrait tenter pour prendre en compte telle ou telle évolution de son environnement. Il est d’ailleurs paradoxal d’avoir glissé l’Établissement Public Expérimental dans une loi sur la Société de confiance ; l’effet produit est l’inverse de celui recherché : les détails institutionnalisent une Société de méfiance.

Pire : des soi-disant détails, cachés sous le tapis, ont un effet dévastateur quand leur contenu est révélé. Ainsi en va-t-il de l’affaire du « charnier » de Descartes révélée en particulier par Le Monde. « Frédéric Dardel, l’ex-président de l’université de 2011 à 2019, a été mis en examen, le 4 juin, du chef d’atteinte à l’intégrité d’un cadavre portant sur les conditions de conservation et de mise à disposition des corps au sein du Centre du don des corps (CDC). Situé rue des Saints-Pères, dans le 6arrondissement de la capitale, le CDC est le plus grand centre anatomique de France, fondé en 1953 et rattaché à l’université de Paris (Descartes)« . Le CDC n’est évidemment pas mentionné dans le décret statutaire.

L’évolution des universités vers une centralisation et une présidentialisation renforcée de leur gouvernance n’est pas nouvelle. Nous l’avions observée en France et en Italie lors de notre recherche sur les Présidents français et les Rettori italiens, il y a près de 20 ans (article en  ligne : Pierre Dubois, Stefano Boffo, La faiblesse de l’instance législative dans les universités. Le cas de la France et de l’Italie, Revue Internationale des Sciences Administratives, Vol 71 (1), mars 2005, pp. 35-54).

Attention : lire la suite en cliquant sur les pages 2, 3, ou 4.

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