Archives mensuelles : janvier 2023

1733. Stengel, architecte des Nassau

Chroniques d’Histoires d’universités sur Sarrebruck et sur Sarreguemines au 18ème siècle.

Partie 1. Biographie de Friedrich Joachim Michael Stengel. Source 1. Article de Wikipédia.

Friedrich Joachim Michael Stengel est un architecte allemand, né le 29 septembre 1694 à Zerbst, mort le 10 janvier 1787 à Sarrebruck.

Au début du 18ème siècle, Nassau-Sarrebruck, Nassau-Ottweiler et Nassau-Usingen s’éteignirent au profit de la branche de Nassau-Usingen. En 1735, cette dernière fut de nouveau divisée entre la Nassau-Usingen et la Nassau-Sarrebruck, qui furent réunies en 1797. En 1806, sous la pression de Napoléon Ier, la Nassau-Weilbourg et la Nassau-Usingen fusionnèrent pour former le duché de Nassau et entrer dans la confédération du Rhin.

Stengel est l’architecte du duc de Gotha, des princes-abbés Constantin de Buttlar et Adolphe de Dalberg, puis des princes de Nassau-Usingen et Sarrebruck-Sarrewerden.

Directeur des constructions des princes de Nassau, il mène l’édification des églises de Harskirchen, Wolfskirchen, Weyer, Berg, Lorentzen et Oermingen. Ces constructions sont ordonnées en 1766 par le prince Guillaume Henri de Nassau-Sarrebruck afin de garantir l’harmonie et la paix entre les confessions catholique et protestante.

Le plus célèbre de ces édifices est la Ludwigskirche de Sarrebruck bâtie de 1762 à 1775.

Source 2. Espace culturel du Temple.

1694. Friedrich Joachim Michael Stengel naît le 29 septembre à Zerbst.

1708 (14 ans). Il commence des études de sciences mathématiques et d’architecture civile à l’Académie de Berlin.

1712 (18 ans). Il part en Italie afin de parfaire ses connaissances en architecture italienne.

1721 (27 ans). Le prince-évêque de Fulda lui confie la mission d’élaborer des plans. Un an plus tard, Stengel poursuit la construction du château résidentiel de Fulda jusqu’à son achèvement.

1729 (35 ans). Stengel n’est pas seulement expert en matière d’architecture mais il s‘intéresse également aux sciences physico-techniques. En 1729, il présente au prince-abbé de Zelle un baromètre lumineux.

1730 (36 ans). Il travaille à Gotha comme ingénieur.

1733 (39 ans). Il est nommé architecte auprès de la cour de Nassau-Usingen où la modernisation du château de Biebrich est une de ses premières missions.

1737 (43 ans). Il crée les plans pour le château résidentiel de Sarrebruck.

1739 (45 ans). La construction commence en 1739. La famille Stengel réside à Sarrebruck.

Vers 1750 (56 ans). La princesse Johanna Elisabeth de Anhalt-Zerbst (la mère de la Tsarine Katharina II de Russie) essaye de convaincre l’architecte Stengel pour la construction d’une résidence attractive de veuvage à Dornburg sur l’Elbe.

1751 (57 ans). Stengel voyage à Zerbst, au moment où commencent les travaux de construction du château de Dornburg. Il donne ses instructions aux artisans locaux et dirige cette construction par correspondance.

1753 (59 ans). Il est nommé au Conseil de chambre et Directeur général de construction.

1762 (68 ans). La première pierre de l’église Ludwigskirche est posée et les constructions du Ludwigsplatz commencent.

1775 (81 ans). Stengel assiste à l’inauguration de la Ludwigskirche.

La Tsarine Katharina II, qui entend parler du talent de Stengel, essaye de le recruter pour la Russie. Stengel décline cette offre, mais son fils Johann Friedrich part pour St Petersbourg où il occupera la fonction d’architecte à la cour impériale.

1787 (93 ans). Stengel décède le 10 janvier à Sarrebruck à l’âge de 93 ans.

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1754-1758. Saint-Jean, Sarrebruck

Suite des Chroniques d’Histoires d’universités sur Sarrebruck – Saarbrücken

Diaporama de 43 photos

Partie  1. La Basilique Saint-Jean est une église catholique située sur le marché Saint-Jean à Sarrebruck. Source : article de Wikipédia.

« St. Johann était administrée à l’époque de la Réforme par un seigneur protestant et seule une chapelle, la chapelle Saint-Jean, était affectée au culte catholique.

Au XVIIIe siècle, sous la domination française de Louis XIV, la population catholique s’accrut. Le pouvoir en place finança alors la construction de la basilique, qui était le seul édifice religieux construit depuis cent ans. Celui-ci fut construit à la place de la chapelle du même nom par l’architecte Frédéric-Joachim Stengel entre 1754 et 1758.

La basilique fut plusieurs fois réaménagée, détruite et rénovée.Elle tient son nom actuel d’une décision de Paul VI qui en fit une basilique mineure en 1975. Elle fait partie d’une paroisse qui compte cinq églises.

L’intérieur a été réaménagé conformément à l’original baroque entre 1972 et 1975″.

Partie 2. Source : Larges extraits du site canadien dédié à la musique d’orgue

« Le 21 décembre 1684, sous la pression du roi Louis XIV, la chapelle St. Johann est retirée au culte protestant et rendue au culte catholique. La base de cette décision veut que dans lieux réunifiés où il existe deux églises, la plus petite soit assignée aux catholiques, et là où une seule église existe, l’utilisation doit se faire en alternance. Selon le point de vue français, comme St. Johann et Saarbrücken ne forment qu’une seule ville, la chapelle St. Johann revient aux catholiques. Les moines prémontrés du monastère de Wadgassen se chargent des services de pastorale.

Lorsque la Paix de Rijswijk est signée le 30 octobre 1697, mettant fin à guerre de Neuf-Ans (1688-1697) entre la France et la Grande Alliance qui inclut l’Angleterre, l’Espagne, l’Autriche et la République hollandaise, la France doit retourner la région de Saar. L’empereur et les autorités impériales catholiques décident que toutes les mesures politico-religieuses françaises continuent de s’appliquer. Ainsi, la chapelle St. Johann demeure catholique.

Vers 1750, la vieille chapelle St. Johann est devenue trop petite pour accueillir tous les catholiques du comté de Saarbrücken. Le curé, Jean-Baptiste Namour, un moine prémontré du monastère de Wadgassen, soumet l’idée de construite une nouvelle église paroissiale aux autorités compétentes qui sont Michael Stein, l’abbé du monastère de Wadgassen, le prince Wilhelm Heinrich (1718-1763), et le roi de France, Louis XV (1710-1774).

Après que l’emplacement et le style du nouvel édifice aient été déterminés, les dons sont recueillis pour financer les coûts de construction. Parmi ceux-ci, Claude Charles de Rouvroy de Saint-Simon  (1695-1760), évêque (1733-1760) de Metz, fait don de 1 000 francs pour le maître-autel alors que le prince Wilhelm Heinrich fait don du bois en provenance de sa  forêt privée. Quelle que soit leur allégeance religieuse, tous les résidents doivent participer aux corvées sur le site.

La construction du clocher est rendue possible grâce à Herz Cerfbeer de Medelsheim (1730-1793), un banquier juif, par un prêt à Strasbourg ».

« Le principal architecte est Friedrich Joachim Stengel (1694-1787) qui a reçu l’aide de l’architecte Heinrich Eckardt au cours de la phase de planification. Ont participé à la construction, les sculpteurs Johann Philipp Mihm (vers 1710-après 1774), Jacques Gounin (avant 1750-après 1775), Jakob Stein, le plâtrier Wunibald Wagner, le peintre et doreur Saladin, et les facteurs d’orgues les frères Stumm. Aussi impliqués sont le maître maçon, les charpentiers, les menuisiers, l’ardoisier, le maître vitrier, les tuyautiers, le forgeron, et le plombier.

La consécration a lieu le 8 janvier 1758 et est présidée par Michael Stein, abbé du monastère des prémontrés de Wadgassen. Le clocher est complété en 1763.

Lorsque la paroisse St. Johann est rattachée au diocèse de Trèves à la suite du Concordat de 1801 avec Napoléon Bonaparte (1769-1821) et soumise à une réorganisation ecclésiastique en 1821, les moines prémontrés sont remplacés par des prêtres séculiers diocésains.

L’édifice a été restauré trois fois au cours du XIXe siècle : en 1835-1836 par l’architecte Fr. Hochapfel, en 1869-1870 par l’architecte Carl Benzel, et en 1879 par l’architecte H. Langwied. En 1907, sous la direction de l’architecte local Gustav Schmoll dit Eisenwerth (1881-1916), l’édifice est agrandi pour y inclure une sacristie, une salle latérale, et une façade de style du nouvel art baroque ».

« Dans les années 1972-1975, l’intérieur est complètement restauré et reçoit une allure baroque. Les travaux sont réalisés par la firme Fuchs, de Würzburg. L’intérieur est peint en blanc et vert océan, tel qu’il était, en 1757, aménagé par Michael Krieger. Pour ce faire, les restaurateurs ont retiré 18 couches de peinture provenant de 217 ans. La voûte en stucco du chœur comprend l’agneau de l’Apocalypse entouré des quatre symboles des évangélistes ».

« Le clocher est intégré dans la façade et forme une entité structurelle avec elle. La façade est divisée en trois parties tant sur la hauteur que sur la largeur. La nef, en forme de salle, intègre un chœur qui se termine par un chevet à six pans ».

« Un des éléments les plus importants de l’ameublement doré est la chaire qui a été fabriquée par le menuisier Hackspill et le sculpteur Graner en 1764. C’est un don de Michael Stein, abbé du monastère de Wadgassen ».

« Les niches contiennent les statues des quatre évangélistes et celle du Christ enseignant. À l’intérieur de l’abat-voix, une sculpture de l’Esprit-Saint sous forme d’une colombe est une allégorie de l’inspiration ».

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1762-1775. Église Louis de Nassau

1762-1775. Église de Louis de Nassau à Saarbrücken.

Sources. Article de Wikipédia et livret (en français) mis à disposition à l’entrée de l’église (34 pages).

La Ludwigskirche, église du Prince Louis de Nassau est une église protestante de style baroque située à Sarrebruck. Symbole de la ville, elle est avec la Frauenkirche de Dresde et le Michel de Hambourg un des meilleurs exemples d’église protestante bâtie en Allemagne.

Elle est considérée comme le couronnement des travaux de l’architecte baroque Friedrich-Joachim Stengel (photo) et elle compte parmi les églises protestantes baroques les plus connues en Allemagne.

Deux diaporamas : extérieur de l’église (40 photos), intérieur (23 photos).

Guillaume Henri (né le 6 mars 1718 à Usingen) est  prince de Nassau-Sarrebruck de 1741 jusqu’à sa mort en juillet 1768.

Louis (1745-1794) est le dernier prince régnant de Nassau-Sarrebruck. Il règne de 1768 jusqu’à la Révolution française.

Chronique du 27 septembre 2022, Princes de Nassau au 18ème siècle. De 1741 à 1794, deux princes de Nassau-Sarrebruck se succèdent au pouvoir, Guillaume Henri (de 1741 à 1768) et Louis (de 1768 à 1794).

1761. Le Prince Guillaume ordonne le début de la planification pour la construction d’une nouvelle église luthérienne, destinée à l’usage de la Cour et de la paroisse.

1762. Pose de la première pierre sous le patronage du prince Guillaume Henri de Nassau-Sarrebruck. L’église est placée au centre de la place typiquement baroque, à la différence des places royales françaises où c’est la statue du roi qui a seule ce privilège.

1768. A la mort de Guillaume Henri, les travaux sont arrêtés pour raison d’endettement d’État.

1773. Reprise des travaux.

1775. L’église est terminée et inaugurée par le prince Louis de Nassau-Sarrebruck, fils et successeur de Guillaume-Henri, qui lui donne son nom ainsi qu’à la place sur laquelle elle est édifiée.

Le plan de l’église a la forme d’une large salle en croix grecque, avec l’ensemble autel et chaire situé au bout du côté long. C’est le plan qui répond le mieux aux exigences de la prédication protestante.

A l’origine, l’église est couverte de crépi et peinte en blanc comme le sont tous les édifices de la place. La peinture n’a pas résisté au temps ; elle est enlevée à la fin du 19ème,  laissant apparaitre le grès rose et ocre.

Vues de l‘extérieur. Les quatre évangélistes : Matthieu avec l’ange, Marc avec le lion, Luc avec le taureau, et Jean avec l’aigle (photos et détails dans le diaporama). Les quatre statues signifient que l’Église protestante a été construite sur les piliers porteurs de !’évangile.

L’église possède trois portails. Le clocher se trouve sur le côté ouest de l’église. Il est à toit plat, ressemble celui de Saint-Sulpice à Paris.

Le portail Est est couronné par les armoiries de la maison Nassau-Saarbrücken. Il est flanqué des apôtres principaux, Paul et Pierre, et distingué par la double inscription de dédication.

Vues de l’intérieur de l’église

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Cépage Grolleau, Loire, dès le 18ème

Cépage Grolleau, Loire, dès le 18ème siècle.

Victor & Vincent Lebreton, Grolleau du domaine de Montgilet (Maine et Loire).

Le Grolleau, cépage qui offre des vins légers, aériens aux notes de fruits frais et d’épices. Vin glouglou par excellence, il sera parfait autour d’un apéritif entre copains ou en famille. Une cuvée salivante à découvrir !

Source 1. Extraits de l’article de Wikipédia.

« Le grolleau est un cépage de raisins noirs, assez peu répandu en France. Sa culture serait en régression : 2.201 hectares en 2004 contre 11.400 en 1958. Elle est surtout concentrée dans la vallée de la Loire.

Le grolleau gris est un peu cultivé en Maine-et-Loire, dans la Vendée et la Loire-Atlantique. Le grolleau blanc a été signalé dans l’aire d’appellation des Coteaux-du-Layon.

Les grappes sont assez grosses et les baies sont de taille moyenne. La grappe est tronconique, ailée. Le cépage est vigoureux et il doit être taillé court. Il est sensible à l’excoriose, à la pourriture pédonculaire et le court-noué.

C’est un cépage productif (rendement compris entre 80 et 120 hectolitres à l’hectare). Ses vins sont légers et peu alcooliques (11°5 pour la bouteille photographiée).

Cinq clones ont été agréés ; ils portent les numéros 226, 228, 364, 365 et 366″.

Le grolleau est connu sous les noms Bourdalès, Gamay groslot, Grolleau de Cinq-Mars, Grolleau de Touraine, Grolleau de Tours, Groslot, Moinard, Pineau de Saumur, Plant boisnard.

Source 2. Dico du vin.

le nom Grolleau viendrait du vieux français grolle qui signifie la corneille aussi noire que ce raisin. A grappe assez grosse et compacte, il est connu pour ses forts rendements qui peuvent atteindre jusqu’à 120 hl/ha. Il fait partie de l’encépagement des appellations Touraine, Rosé de Loire, Crémant de Loire, Anjou et Saumur mousseux et Rosé d’Anjou. Ce cépage qui donne des vins légers, peu alcoolique est partout en régression au bénéfice du gamay et du cabernet franc. Il occupe aujourd’hui un peu plus de 2 000 ha.

Source 3. Blog Les cépages de Loire

« Aujourd’hui, il est connu sous les noms Grolleau Noir N et Grolleau Gris G. Il existe des mentions de Grolleau blanc au 19e siècle, probablement liées à la couleur du vin plutôt qu’à celle des baies.

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18ème. Brasser à Strasbourg, Paris

18ème siècle. Brasseries à Strasbourg et Paris.

Partie 1. Brève Histoire de la Bière, du 15ème au 19ème siècle. Sources : blog Brewnation et Wikipédia.

Du développement de l’activité brassicole. L’année 1446 est décisive pour la bière. Jusque là la bière était avant tout considérée comme un substitut au vin produit en quantité en Alsace. Si le vin venait à manquer, le public se tournait logiquement vers la bière.

La bière continue donc son développement et, au 16ème siècle, on compte six brasseries dans la ville de Strasbourg. Elles produisent 1 300 hectolitres de bière.

Au 18ème siècle, on recense jusqu’à 300 brasseries artisanales en Alsace.

1775. De la culture du Houblon (source). Les premiers plants de houblon domestique sont apparus en Alsace, dans le secteur d’Oberhofen-sur-Moder vers 1775, sous l’impulsion d’un ecclésiastique féru de botanique : le pasteur Charles Ehrenpfort. Il crée du même coup un véritable marché local. Mais c’est François Derendinger, un brasseur allemand du Pays de Bade voisin installé à Haguenau, qui va lancer les houblonnières modernes en Alsace. Après plusieurs tentatives avec des houblons bavarois, c’est finalement un houblon de la région de Saaz qui sera retenu. Derendinger rapporte 800 plants de Bohême, qui vont constituer la souche initiale du houblon alsacien. Les premières parcelles apparaissent à Haguenau en 1808.

De la distribution de la bière (source). Chacune des brasseries disposait d’un débit pour la vente directe de bière. Elle était vendue sur place ou dans les débits de boisson à proximité de la brasserie.

De la corporation des brasseurs (source). Vers le milieu du 17ème siècle, la rumeur publique prétendit que la levure de bière que les brasseurs vendaient aux boulangers était mauvaise et empoisonnait le pain. Mais les brasseurs sortirent vainqueurs et ils continuèrent à avoir le monopole de la vente de la levure… On pouvait interdire de brasser les années de disette pour garder les céréales pour l’alimentation: en 1693 par exemple. En temps ordinaire, on ne pouvait faire par jour, dans chaque brasserie, qu’un seul brassin de quinze setiers de farine maximum. Le brasseur devait, à chaque brassin, avertir le commis de la perception de l’heure où il mettait le feu sous la chaudière, sous peine d’amende et de confiscation… A la fin du 18ème siècle, la corporation était dirigée par trois jurés ou gardes. L’apprentissage durait 5 ans, faire trois ans de compagnonnage et réaliser un chef-d’œuvre avant de devenir maître… À partir de 1783, les brasseurs sont autorisés à brasser toute l’année.

De la révolution : elle établit la liberté de brasser. Cela tente apparemment pas mal de Strasbourgeois puisque entre 1789 et 1795, 24 nouvelles brasseries se créent.

La brasserie devient le fruit de l’activité de grandes familles protestantes (une cinquantaine alors). Dès lors, la recherche de bénéfices allait promouvoir le secteur.

19ème siècle. Deux évènements majeurs vont révolutionner la distribution de la bière: l’invention de la fermentation basse grâce au travail sur les levures de Louis Pasteur et le développement des moyens de transport.

Partie 2. Trois Brasseries fondées au 18ème siècle

Schutzenberger : fondée en 1740 dans le quartier de la Krutenau à Strasbourg, elle devient brasserie royale sous Louis XV et Louis XVI.

La Révolution la renomme Grande brasserie de la Patrie.

Brasserie de l’Espérance : fondée en 1746 à Strasbourg;

Source. Nicolas Stoskopf, Les Hatt, une dynastie de brasseurs strasbourgeois de 1664 aux années 1980.Vandelle Éditions, 2018, 9. Hal Open Science

« Le second fils de Jérôme V et Catherine Goll, Jean Hatt (1720-1753), est le fondateur en 1746 de la Brasserie de l’Espérance (Zur Hoffnung). Quand Jean a, conformément à la tradition – et devançant d’un an son frère aîné – réalisé et présenté son chef-d’œuvre en tonnellerie, il postule à la maîtrise en 1745. Sa requête est une première fois rejetée en août de la même année au prétexte qu’il ne possédait pas de brasserie, puis finalement satisfaite le 20 janvier 1746.

C’est qu’il a entre-temps, le 20 décembre 1745, acquis d’Anne Catherine, née von Herff, veuve d’Antoine Vogler, intendant général de la Commanderie des chevaliers teutoniques à Andlau, un immeuble situé à l’angle de la rue des Veaux et de la rue de la Pierre-Large pour un montant de 2 250 livres de Strasbourg. Constitué d’une maison sur rue, d’une autre sur l’arrière, de deux cours et d’une ferme, Jean y a obtenu du Conseil des XV un permis d’installation d’une brasserie contre versement de deux contributions pour un total de 120 livres. Quelques jours auparavant, le 4 décembre 1745, Jean Hatt vendait à Marie Ève. Cousteau, épouse du lieutenant d’artillerie Antoine Cousteau, la maison de l’Oie d’or, place Saint-Étienne, et une maison mitoyenne avec cour sur la rue des Pucelles, l’ensemble pour 1 228 livres de Strasbourg. La maison mitoyenne était d’ailleurs une acquisition récente dont l’achat remontait seulement au 29 juillet de la même année. Tout porte à croire que cette vente est directement motivée par l’acquisition de l’immeuble de la rue des Veaux, sans doute mieux adapté à son projet de brasserie.

Le 12 novembre, Jean emprunte auprès du brasseur strasbourgeois Jean-Georges Klein 1 750 livres de Strasbourg à 4 % d’intérêt. Le débiteur donne en gage la Brasserie de l’Espérance avec tout son matériel et les droits attachés. Son beau-frère, le forgeron strasbourgeois Jean Conrad Heyl, se porte caution solidaire sur ses biens propres.

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Jean-Honoré Fragonard (1732-1806)

Jean-Honoré Fragonard (1732-1806) est l’un des principaux représentants du style rococo français. Source principale : extraits de l’article de Wikipédia.

Peintre d’histoire, de genre et de paysages, il se spécialise assez rapidement dans le genre libertin et les scènes galantes.

Diaporama de 43 photos (13 œuvres, cartels et détails).

Musées de Besançon, de Strasbourg, du Louvre, du Petit Palais, Cognacq-Jay, Jacquemart-André.

Jean-Honoré est fils de François Fragonard, garçon gantier, et de Françoise Petit. Après la mort, à dix mois, de son petit frère Joseph, il reste enfant unique. Il quitte sa ville natale à l’âge de six ans pour s’installer avec sa famille à Paris, où se déroule la plus grande partie de sa carrière.

1745 (13 ans). Les dispositions artistiques de Fragonard sont précoces et c’est le notaire chez qui il devient clerc à treize ans qui remarque ses dons artistiques.

1746 (14 ans). Après avoir quelque temps travaillé avec Jean Siméon Chardin, il entre comme apprenti, à l’âge de quatorze ans, dans l’atelier de François Boucher. C’est grâce à lui que le jeune Fragonard affirme ses dons et apprend à copier les maîtres.

1752 (20 ans). Boucher le présente bientôt au prestigieux grand prix de peinture de l’Académie royale qu’il remporta en grâce à son tableau Jéroboam sacrifiant aux idoles.

1752-1755 (20-23 ans). Une carrière dans la peinture d’histoire lui semble alors toute tracée. Il entre ainsi durant trois années à l’École royale des élèves protégés alors dirigée par le peintre Charles van Loo.

1756-1761 (24-29 ans). Fragonard effectue son Grand Tour et part en 1756 pour l’Académie de France à Rome en compagnie de son ami Hubert Robert (un autre peintre ayant remporté le prix de Rome) et l’architecte Victor Louis. Il y résidera jusqu’au mois d’avril 1761 et y est notamment influencé par le peintre Giambattista Tiepolo et le style baroque de Pierre de Cortone,

1761-1762. Cascatelles de Tivoli (musée du Louvre). Legs du Docteur Louis La Caze. L’attribution ancienne à Hubert Robert illustre les liens entre les deux artistes qui ont parfois dessiné côte à côte dans la campagne italienne, auprès de l’abbé de saint-Non, à qui a peut-être appartenu ce tableau.

Jean-Claude Richard de Saint-Non devient, à cette époque, son protecteur et principal commanditaire. Il quitte dès lors la Ville éternelle pour la France après avoir achevé en septembre un long périple qui l’a vu traverser les villes de Florence, Bologne et Venise notamment. Il obtient un atelier au palais du Louvre où il vit et est chargé de décorer la galerie d’Apollon5.

1765 (33 ans). Son tableau Corésus et Callirhoé, commandé pour la manufacture des Gobelins pour la tenture des amours des dieux, le fait entrer à l’Académie et remporte un grand succès au Salon.

Mais, désespérant d’atteindre le premier rang dans ce genre classique, il le quitte pour des scènes de genre érotiques qui obtiennent le plus grand succès auprès de la Cour de Louis XV. Il devient bientôt le peintre à la mode, peint des paysages illusionnistes et des portraits puis des tableaux de cabinets.

1765-1770 (33-38 ans). Le triomphe de Vénus (musée des Beaux-arts de Besançon ). Fragonard s’est, à quelques reprises, essayé à la grande peinture décorative.

« Notre tondo constitue justement un témoignage exceptionnel des quelques essais menés par le peintre dans ce contexte[…], nous sommes bien là en présence d’un projet pour la décoration d’un plafond, peut-être d’une coupole. Le sujet représente un traditionnel triomphe de Vénus dans le ciel, couronnée par une Renommée, la déesse de l’amour charnel est accompagnée de putti, de suivantes et de colombes qui animent la composition. Un thème somme toute bien conforme à l’esprit de Fragonard pour une forme bien étrangère à ses habitudes picturales » (source : De Bellini à Bonnard).

1769 (37 ans). Fragonard épouse une peintre en miniature également originaire de Grasse, Marie-Anne Gérard, sœur de Marguerite Gérard. La même année naît leur première fille Rosalie (1769-1788).

Portrait de Fantaisie, autrefois identifié à tort comme un portrait de Denis Diderot.

Le temps du portrait chez Fragonard et Diderot, Anthony Wall, dans Littérature, 2013/3 (n°171), pages 88 à 101.

« En juin 2012 paraît sur le marché de l’art un dessin singulier dans lequel l’expert en tableaux Hubert Duchemin reconnaît fort heureusement la main de Jean-Honoré Fragonard. Sur une petite feuille de papier vergé comportant dix-huit croquis (la plupart d’entre eux montrant un portrait de fantaisie  déjà connu) on croirait voir l’effigie de Denis Diderot. Sous le croquis d’un personnage feuilletant un livre, Fragonard a pourtant écrit non le nom Diderot, mais celui d’un littérateur beaucoup moins connu, beaucoup moins éclatant aussi : Meusnier. En décembre 2012, Carole Blumenfeld publie un ouvrage détaillant les révélations rendues possibles par ce dessin  : outre la surprise, peut-être même la déception, de découvrir que Diderot a irrémédiablement disparu des portraits de fantaisie, nous découvrons un chapitre sur la théorie du portrait que Fragonard met en œuvre avec cette feuille-ci et, plus généralement, dans bon nombre de ses portraits peints et dessinés ».

1769 (37 ans). Portrait de l’abbé de Saint-Non, amateur d’art, dessinateur, graveur, ami de l’artiste.

L’abbé de Saint-Non (1727-1791) est l’un des plus fidèles admirateurs de Fragonard. Une étiquette ancienne, au dos de l’œuvre : portrait de Mr. l’abbé de St Non, peint par Fragonard en 1769, en une heure de temps.

1770 (38 ans). Perrette et le pot au lait (musée Cognacq-Jay). Le lait tombe : adieu, veau, vache, cochon, couvée !

« Le jupon s’envole et laisse apparaître deux jambes dénudées. Perrette, sens dessus dessous, pleure sa vertu perdue ou ses rêves de fortune. Les représentations du faux-pas, de la chute abondent au XVIIIe siècle et sont prisées pour leurs associations érotiques sous-jacentes. Le lait ainsi répandu, ce sont tous les gains liés à sa vente qui se volatilisent, représentés sous forme de nuées tourbillonnantes s’échappant de la cruche ».

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Maurepas, exilé par Louis XV

Jean-Frédéric Phélypeaux, comte de Maurepas (1701-1781).

 Il fut secrétaire d’État à la Marine de Louis XV de 1723 à 1749. Après une longue disgrâce, il devint ministre d’État à l’avènement de Louis XVI en 1774 jusqu’à sa mort en 1781. Maurepas (né en 1701) est à peine plus âgé que Louis XV (né en 1710). Il est par contre nettement plus âgé que Louis XVI (né en 1754). Source : extraits de l’article de Wikipédia.

Portrait. Maurepas était doué d’une intelligence vive et d’une grande finesse, mais il était frivole et égoïste, ainsi que le note par exemple Mme de Tencin. Ironique, mordant, sarcastique, voire facétieux, il n’était pas ce que l’on appelle méchant, écrit le baron de Besenval, mais il ne résistait jamais au plaisir d’un bon mot. De figure banale et de petite taille, il essayait de compenser la médiocrité de son physique par le soin de sa mise et une affectation de raideur et de gravité. S’il n’était pas très cultivé, il était doué d’une mémoire prodigieuse et d’un véritable talent pour la conversation. Intuitif, d’après l’abbé de Véri, son jugement sur les hommes était rarement mis en défaut, mais il lui manquait souvent de s’y tenir lui-même.

Première chronique. Du secrétariat à la Maison du Roi en 1715 (date de la mort de Louis XIV et du début de la Régence) à l’exil en 1749. A venir, une seconde chronique : Maurepas, mentor de Louis XVI, faisant fonction de Ministre principal (de 1774 à 1781).

Partie 1. Maurepas sous la Régence (1715-1723)

1715 (14 ans). Fils de Jérôme Phélypeaux, comte de Pontchartrain, secrétaire d’État à la Marine et à la Maison du Roi, Maurepas, âgé de seulement quatorze ans et demi succéda, dans la seconde de ces charges, à son père, que l’on avait fait démissionner en sa faveur pour s’en débarrasser.

1718 (17 ans). Le marquis de La Vrillière se chargea de gérer le département tout en faisant l’éducation du jeune homme, qui devint en outre son gendre en épousant le 19 mars 1718 sa fille Marie-Jeanne Phélypeaux de La Vrillière (1704-1793).

Maurepas prit ses fonctions à la Maison du Roi, avec supervision des affaires du Clergé et de Paris en 1718, à l’âge de dix-sept ans.

Partie 2. De 1723 (début du règne personnel de Louis XV, né en 1710) à 1748 (fin de la Guerre de succession d’Autriche).

1723 (22 ans). Maurepas devint également secrétaire d’État de la Marine le 16 août, à la place de Fleuriau de Morville, nommé aux Affaires étrangères en remplacement du cardinal Dubois qui venait de mourir. Il le resta jusqu’au 23 avril 1749. C’est durant cette fonction de secrétaire d’État à la Marine qu’un fort français de la Nouvelle-France fut nommé en son honneur, le Fort Saint Frédéric. Il utilisa le négociant Vincent de Gournay, en pleine guerre pour faire de l’espionnage en Angleterre, en Hollande et dans les États allemands.

1730-1740 (29-39 ans). Authentiquement intéressé par les questions scientifiques, ami du malouin Maupertuis, il l’envoya en Laponie faire une série de relevés et d’études. Il fit travailler les meilleurs esprits pour améliorer les techniques de navigation et de construction navale. Il fut un ministre de la marine discret mais très efficace, battant des records de longévité. C’est avec beaucoup de talent qu’il utilise des crédits insuffisants pour moderniser la Marine royale des années 1730-1740. Il visite les ports, rencontre les constructeurs et favorise l’émergence de nouvelles techniques de construction.

De Maurepas en 1730. Portrait par l’Atelier de LM Van Loo

1737 (36 ans). Il devient franc-maçon en 1737. Il fut aussi un membre très influent de la haute noblesse franc-maçonne. Il contribue à l’arrêt de poursuites contre des francs-maçons.

1741-1748 (40-47 ans). Guerre de Succession d’Autriche. Maurepas fait remonter peu à peu les effectifs des vaisseaux et des frégates, restés longtemps à un très bas niveau (depuis 1708) à cause de la grave crise financière de la fin du règne de Louis XIV. C’est à lui que l’on doit l’apparition des vaisseaux de 74 canons qui surprennent la Royal Navy par leur puissance de feu et leur manœuvrabilité.

1745 (44 ans). Défaite de Louisbourg. Maurepas gère au mieux la marine pendant ce conflit alors que la Royal Navy garde malgré tout un fort avantage en nombre d’unités, de presque 2 pour 1. Le début de la guerre est marqué par une défaite française : la prise de la forteresse de Louisbourg en 1745 qui défend l’entrée du Saint-Laurent et du Canada. La place s’est laissée surprendre par un débarquement improvisé.

Maurepas décide aussitôt d’envoyer une puissante escadre reprendre Louisbourg : 55 (ou 60) bâtiments portant 3 500 hommes de troupe escortés par 10 vaisseaux, 3 frégates et 3 navires à bombarde, commandés par le duc d’Anville. Le plan, très ambitieux, prévoit aussi de reprendre Port-Royal, l’ancienne capitale de l’Acadie devenue Annapolis et rien moins que la destruction de la ville de Boston.

1746 (45 ans). Mais l’expédition se traîne dans une interminable traversée de l’Atlantique (du 22 juin au 12 septembre 1746) où elle est bousculée par une terrible tempête lorsqu’elle arrive sur place. Elle tourne ensuite à la catastrophe sanitaire. Le scorbut, puis une toxicose liée à la mauvaise qualité des vivres, se déclare et décime les équipages. 800 soldats et 1 500 matelots décèdent en quelques jours. La Jonquière décide de rentrer. Les vaisseaux, réduits à l’état d’hôpitaux flottants, rentrent en ordre dispersé. L’escadre a été vaincue par la maladie sans même avoir rencontré l’ennemi. Louisbourg restera entre les mains des Anglais jusqu’à la fin de la guerre et sera échangée contre Madras, grosse place anglaise en Inde dont les Français de Dupleix se sont emparés.

Cet échec ne doit pas faire oublier la très bonne tenue de la marine pour maintenir ouvertes les routes commerciales. Lors de ce conflit, Maurepas organise de grands convois marchands escortés par la marine royale pour protéger ceux-ci des attaques anglaises. La réussite de cette tactique assure le maintien du commerce colonial français et les chambres de commerce félicitent même les capitaines français pour leur efficacité.

1747 (46 ans). Il faut attendre 1747 pour que la Royal Navy, tirant l’expérience de ses échecs, réussisse à reprendre le dessus lors des terribles batailles du cap Ortegal (mai 1747) et du cap Finisterre (octobre 1747).

1748 (47 ans). La paix signée à Aix-La-Chapelle assure le succès global de la marine royale qui a su résister pendant l’essentiel de la guerre à la pression anglaise. Maurepas supprime les galères. La Royal Navy, surprise par la qualité des vaisseaux français, intègre immédiatement dans ses rangs les unités qu’elle a capturées lors des batailles de 1747 et se met aussi à les copier.

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L’Art Brut et la Collection Wurth

Art Brut. Un dialogue singulier avec la collection Würth.

Le musée Würth d’Erstein a ouvert ses portes en 2008 à côté du nouvel établissement de la firme allemande.

Mon épouse et moi sommes arrivés à Strasbourg en juillet 2009. Nous avons visité et photographié la plupart des expositions Würth  d’Erstein… Mais le joyau de la Collection se trouve en Souabe.

Partie 1. Würth. Exposition dans la Chapelle Saint-Jean de Schwäbisch Hall (Bade-Wurtemberg) et quatre expositions à Erstein (Bas-Rhin).

20 septembre 2019. Escapade culturelle dans le berceau historique de la firme à Schwäbisch Hall (Bade-Wurtemberg). 

2011. Première exposition visitée au musée Würth d’Erstein : celle consacrée à Anselm Kiefer

Cliquer sur les images pour les agrandir

28 novembre 2015. Fernando Botero, 30 ans en 1962. Adam et Eve, 1998

2 mars 2018. 1940. Hélène de Beauvoir a 30 ans. Autoportrait, 1955

29 janvier 2020. Guimaraes, collectionneur d’Art africain

Partie 2. Art brut. Un dialogue singulier avec la collection Würth. Source : présentation de l’exposition sur le site du musée.

Diaporama de 44 photos

Emil NOLDE (1867-1956). Vieil homme barbu et jeune femme (1930-1931)

« Avec l’exposition Art brut. Un dialogue singulier avec la Collection Würth, le Musée Würth propose à ses visiteurs d’emprunter un chemin inhabituel, celui d’un art collecté d’abord dans les institutions psychiatriques, puis découvert chez des autodidactes, souvent en marge de la société.

L’exposition couvre une large période, du début du XXe siècle jusqu’à nos jours, autour d’une cinquantaine d’artistes bruts, aussi dits non-professionnels. Une telle expression artistique individualisée germe la plupart du temps sur le terreau de l’isolement social, affectif ou économique, les auteurs n’ayant jamais constitué d’eux-mêmes un mouvement ou un groupe. Poussées par une nécessité intérieure puissante, dans un contexte asilaire et précaire, ces pratiques du dessin, de la peinture ou encore de l’assemblage se révèlent être, tels des soins auto-prodigués, de véritables actes existentiels de création et des témoignages de vie singuliers.

Si dès le début du XXe siècle, ces œuvres sont remarquées et collectées dans les institutions psychiatriques par des médecins avertis, elles ont ensuite, dans les années 1920, intéressé et attiré les surréalistes, puis été récupérées, à l’aube de la Deuxième Guerre mondiale, par l’idéologie nazie pour alimenter la propagande autour de l’art dégénéré.

Ce n’est qu’en 1945 que l’artiste Jean Dubuffet théorise le concept d’Art brut, pour remettre en question la définition même de l’art au sortir d’un conflit mondial dévastateur. Depuis, d’autres désignations ont été imaginées et discutées : art singulier, art hors les normes, Outsider Art ou art populaire« .

Jean DUBUFFET (1901-1985), la Dame blanche, 1952

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1776. 50 évènements, 8 chroniques

576ème chronique d’Histoires d’universités sur le 18ème siècle. Pour chaque année, évolution des relations internationales (alliances, mariages, guerres, traités de paix, échanges commerciaux). Chroniques du blog illustrant l’année. Évènements climatiques, politiques, économiques, scientifiques, artistiques (rangés selon le mois et le jour).

Chronique précédente : 1775. 57 évènements, 10 chroniques

1776, deuxième année de la guerre d’indépendance des États-Unis (1775-1783).

3ème année du règne de Louis XVI. Composition du Conseil du Roi après le limogeage de Turgot le 12 mai 1776.

  • Principal Ministre : Comte de Maurepas (mai 1774 – novembre 1781).
  • Garde des Sceaux : Hue de Miromesnil (août 1774 – avril 1787).
  • Contrôleur général des Finances : Clugny de Nuit (mai 1776 – octobre 1776). Taboureau des Réaux (octobre 1776  – juin 1777) ; le 22 octobre, celui-ci  appelle le financier et ministre genevois et protestant Necker pour le servir en tant que conseiller. 
  • Secrétaire d’état aux Affaires étrangères : comte de Vergennes (juillet 1774 – février 1787).
  • Secrétaire d’état à la Guerre : comte de Saint-Germain (octobre 1775 – novembre 1777).
  • Secrétaire d’état à la marine : de Sartines (août 1774 – octobre 1780).
  • Secrétaire d’état à la Maison du Roi : Amelot de Chaillou (mai 1776  – novembre 1783).
  • Secrétaire d’état : Bertin (mai 1774 – juin 1780).

Partie 1. 1776  dans 8 chroniques du blog

1775-1783. La Guerre d’indépendance. Chronique du 18 février 2021. Contraintes de commercer exclusivement avec l’Angleterre, les colonies américaines pratiquent en fait une importante contrebande avec les Antilles françaises et l’Amérique espagnole. L’essor démographique est très important, lié à l’émigration européenne et au système esclavagiste (deux millions d’habitants vers 1770 dont un quart d’esclaves noirs). La rupture avec la Couronne britannique s’explique par la demande croissante de terres de la part des colons et l’alourdissement des prélèvements fiscaux depuis la guerre de Sept Ans (1756-1763), très coûteuse pour l’Angleterre.

1776-1789. L’abolition des Corvées. Les six édits de Turgot (février 1776) concernent :

  • la suppression des corvées, travail imposé d’entretien des voies et ouvrages d’art publics : routes, ponts, fossés, palissades.
  • la suppression des jurandes et maîtrises.
  • la suppression de la Caisse de Poissy.
  • la suppression des droit de hallage sur les grains.
  • la suppression des charges sur les ports.
  • la diminution des droits sur les suifs.

Abolition des Jurandes

Édit du Roi portant suppression des Jurandes, Communautés de Commerce, Arts et Métiers. Le Parlement de Paris refusa de l’enregistrer et il fallut un lit de justice, le 12 mars 1776, pour l’y contraindre. Ces difficultés provoquèrent la disgrâce de Turgot qui fut révoqué par le roi le 12 mai suivant.Un nouvel édit d’août 1776 rétablissait l’organisation corporative des secteurs concernés, mais il en réduisait le nombre et imposait des règles nouvelles qu’il étendait à de nombreuses autres communautés professionnelles (métiers réglés, métiers banaux)… 

Marine Royale. Réforme de septembre 1776

Ordonnance du roi, concernant la régie et administration générale & particulière des Ports & Arsenaux de Marine. Reliées à la suite : ordonnance du roi, pour régler les fonctions dont les Officiers de la Marine seront chargés sur les escadres & à bord des Vaisseaux, relativement aux Consommations & Remplacements des Munitions & des Effets, & aux revues des Équipages dans le cours des Campagnes…

Toulouse, le canal de Brienne (1776).

Le canal naît au niveau de la Garonne à l’amont des Moulins du Bazacle par l’écluse Saint-Pierre. Il court sur 1 560 mètres (6 mètres de dénivelé), et rejoint le port de l’Embouchure, point de rencontre avec le canal du Midi et le canal latéral à la Garonne.

Le Doubs, navigation à vapeur

Claude François de Jouffroy d’Abbansavec l’aide du chaudronnier baumois Pourchot, il construit sa première embarcation, le Palmipède, dont une machine à vapeur actionne des rames en forme de palme. Il parvient à naviguer avec succès pour la première fois de l’histoire de la navigation sur le bassin de Gondé, là ou le Cusancin se jette dans le Doubs, à Baume-les-Dames, aux mois de juin et juillet de la même année. Les deux paires de rames de chaque côté du bateau empêchent le passage aux écluses, et ce relatif échec du procédé de propulsion incite son inventeur à abandonner ce projet.

Ressources d’un Collège Jésuite

Aspects économiques de la présence des Jésuites dans la Région de Molsheim du XVIème au XVIIIème siècle ; elles sont tirées d’innombrables possessions et redevances dispersées entre Vosges et Rhin dans une cinquantaine de localités (5 bailliages), la majorité se trouvant dans un rayon de 5 à 10 kilomètres autour de Molsheim. En fin de période, surface totale atteinte : 1200 hectares (terres labourables, forêts, prairies, vignes), répartis entre plus de 300 fermiers.

18ème. Ingénieurs, Écoles des mines

Bertin souhaitait vivement créer une école des mines ; mais il lui fallait assurer le financement nécessaire. Dans ce but, un arrêt a été rendu le 13 janvier 1776, commettant le caissier de la Petite Poste de Paris pour recouvrer les contributions des exploitants de mines destinées à l’entretien d’une école des mines. Ce caissier est vraiment tout indiqué ; il doit également percevoir les contributions versées par les entrepreneurs de carrosses des villes de Lyon, Bordeaux et autres. La création de l’École des mines de Paris a ainsi été rendue possible ! Elle est cependant combattue par Monnet, qui avait été nommé, le 17 juin 1776, Inspecteur général des mines du Royaume.

Partie 2. 1776 au jour le jour en Amérique (6 évènements)

17 mars 1776. Les Américains reprirent Boston, à la suite de la fortification de Dorchester Heights. Puis George Washington dirigea son armée sur New York, où il avait prévu que se ferait la retraite britannique après la chute de Boston. Un des objectifs des Britanniques était de repousser les attaques des villes côtières pour que les renforts venus par la mer puissent arriver. Le ministère britannique n’avait pas cru d’abord à une résistance si énergique. Les colonies, mises au ban des nations par la métropole, prirent alors une mesure à laquelle presque personne n’avait songé au commencement de la lutte.

Juin. Après que la Virginie se fut dotée d’une déclaration des droits, Thomas Jefferson fut chargé de préparer l’ébauche d’une déclaration d’indépendance.

4 juillet. Le document, qui représente l’un des textes fondamentaux du pays, fut approuvé par le Congrès après remaniement. La proclamation d’indépendance des treize colonies conduisit à une confédération où chaque État conserva sa liberté et sa souveraineté, et qui rompit irrévocablement avec la Grande-Bretagne. Louis XVI, par l’intermédiaire de Beaumarchais, aide financièrement les insurgés américains.

Juin. Les volontaires américains, sans munitions, sans ressources, ne purent d’abord tenir tête aux régiments expérimentés qu’on envoyait contre eux. En juin, le général Howe prit New York et Rhode Island avec 20 000 tuniques rouges. Pendant plusieurs mois, Howe et Washington se battirent pour l’État de New York et finalement, Washington, obligé de battre en retraite par le New Jersey jusqu’au-delà du Delaware, eut la douleur de voir un grand nombre de ses soldats l’abandonner.

25 décembre. De là, Washington fit une tentative imprévue et d’une audace remarquable. À Noël, l’armée continentale avait besoin d’une victoire. Il franchit le fleuve malgré la glace pendant la nuit du 25 décembre, surprit à Trenton un corps de mille Allemands commandés par Johann Rall, tua celui-ci et fit prisonniers ses soldats.

Ce succès, qui dégageait Philadelphie, releva le moral de la population. De nouveaux miliciens accoururent de la Pennsylvanie, et Washington, reprenant l’offensive, força Charles Cornwallis à se replier jusqu’à Brunswick.

3 janvier 1777. L’armée de Washington eut une autre victoire lors de la bataille de Princeton le 3 janvier. Ces succès redonnèrent confiance aux insurgés et entraînèrent l’enrôlement de nouveaux volontaires dans l’armée continentale.

Partie 3. 1776 au jour le jour, en France (32 évènements)

Sources. Wikipédia, Khronobase.

1 janvier. Les appointements de Monge à l’école du génie de Mézières sont portés à 3k livres et il devient officiellement professeur de physique, de mathématiques pratiques, de chimie et d’histoire naturelle.

5 janvier. Turgot propose au conseil du roi un projet de six édits abolissant la corvée royale, supprimant les privilèges commerciaux et les jurandes, imposant la noblesse.

9 janvier : hiver glacial dans le nord de la France. Normal au Centre et dans le Sud du pays. Grand froid à Paris à partir du 9 janvier jusqu’au début février. Température record : -19,1 °C à Paris le 29 janvier. La Seine est gelée du 25 janvier au 6 février.

Janvier : la direction de l’Académie royale de musique est refusée au chevalier de Saint-George ; Mlles Arnould, Guimard, Rosalie et autres actrices ayant adressé un placet à la reine pour représenter à Sa Majesté que leur honneur et la délicatesse de leur conscience ne leur permettraient jamais d’être soumises aux ordres d’un mulâtre .

5 février : des lettres patentes abolissent le droit de sol pour livre sur les suifs et chandelles, remplacé par un impôt sur les bestiaux aux entrées de Paris.

9 février. Panchaud crée à Paris la Caisse d’escompte.

Février. Condorcet traite du financement des travaux sur l’Escaut à la demande de Turgot.

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Biscuits, expo Manufacture de Sèvres

Suite des chroniques du blog Histoires d’universités sur les faïenceries au 18ème siècle.

Partie 1. Sèvres – Manufacture et Musée nationaux. Communiqué de presse. Biscuits, exposition du 18 janvier au 1 avril 2023.

« L’exposition de soixante-dix sculptures, du XVIIIème siècle à nos jours, met en lumière la variété, la finesse et la virtuosité du modelé des biscuits de Sèvres, qui participent à la légende de la Manufacture.

Inventé en 1752 à Sèvres pour se démarquer des autres productions de Meissen en Saxe ou de Chine, émaillées et peintes, le biscuit désigne une pâte de porcelaine qui, contrairement à ce que laisse supposer son nom bis-cuit ou cuit deux fois, ne subit qu’une seule cuisson à haute température et ne reçoit ni émail ni décor. Le terme dérive de l’italien biscotto qui, dans les faïenceries italiennes de la Renaissance, désignait la pâte avant cuisson dont l’aspect épais et grumeleux rappelait sans doute la pâte à biscuit des pâtissiers.

Cette invention, révélant la blancheur de la matière et les détails les plus fins qui ne sont plus aplanis par la couche d’émail, rencontre rapidement le succès auprès de membres de la Cour et incite l’institution à développer cette production. Réalisation du modèle en argile crue, travail du plâtre pour confectionner des moules, nouvelle technique de moulage par estampage et contrôle de la cuisson délicate de la porcelaine à sa plus haute température révélant cet effet unique évoquant le marbre blanc : la technique est encore à l’œuvre dans les ateliers de la Manufacture.

Depuis 1740, Sèvres – Manufacture et Musée nationaux préserve, enrichit et révèle un patrimoine matériel et immatériel unique au monde. Lieu de vie hors du commun, Sèvres célèbre la passion de la matière, le respect des gestes séculaires des artisans céramistes et la beauté des œuvres d’art qui traversent les âges. Maison de création, de transmission et d’inspiration, Sèvres offre des expériences singulières à vivre, à partager et à offrir.

Le décor de la table bénéficie tout particulièrement de ce renouveau de la sculpture à Sèvres et les biscuits, en compositions de plusieurs éléments, de la simple paire faisant échos à la symétrie alors en vogue dans les décors Rocaille au plus large surtout, mettent en scène les nouvelles salles à manger. Ces nouveaux objets décoratifs et la pratique des cadeaux diplomatiques sous les règnes successifs de Louis XV et Louis XVI vont, dès lors, largement participer à la grande diffusion des biscuits à travers l’Europe, à leur reprise par les différentes manufactures européennes et à l’association durable du biscuit au goût et au savoir-faire français dans les arts décoratifs.

L’exposition Biscuit(s) réunit un groupe de figures emblématiques créées à Sèvres du XVIIIème siècle à aujourd’hui : elle présente ainsi le travail d’artistes illustres du siècle des Lumières, membres de l’Académie royale et amenés à diriger les ateliers de la Manufacture : les sculpteurs Jean-Jacques Bachelier, Étienne Maurice Falconet ou Louis-Simon Boizot et des biscuits reproduits d’après des gravures du peintre François Boucher« . Chronique du blog Histoires d’universités : François Boucher, 30 ans en 1733.

Exposition Zu Tisch! Die Kunst des guten Geschmacks, Alte Sammlung, Sarrebruck, 2022

Partie 2. Le bouquet de Delphine (1787). Chronique d’Histoires d’universités

Le bouquet de Delphine de Sabran (1770-1826), Manufacture de Niderviller, 1787. Matière et technique : porcelaine, modelage, assemblage, pastillage, biscuit. Musée du Pays de Sarrebourg. Diaporama de 11 photos.

Histoire de la Faïencerie de Niderviller (1735-1793). « Le biscuit est une porcelaine, tendre ou dure, cuite sans glaçure à haute température (de 1200 à 1400 °C).

Créé au sein de la manufacture de Niderviller par les ouvriers, selon l’histoire orale de la manufacture, pour être offert à la Comtesse de Custine, Delphine de Sabran (1770-1826) ».

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