Archives mensuelles : juillet 2020

1755. La déportation des Acadiens

28 juillet 1755. Le Grand Dérangement des Acadiens par Camille Vignolle.

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« Le 28 juillet 1755, au Canada, les Anglais entament la déportation de plusieurs milliers de paysans français établis au sud du Saint-Laurent. Ils avaient le tort de ne pas vouloir prêter serment d’allégeance à la couronne britannique et combattre leurs cousins de Nouvelle-France. 

Ces rebelles vivaient depuis le siècle précédent sur une péninsule et des îles baptisées Acadie par leur découvreur en référence à une terre mythique de l’Antiquité. Plusieurs milliers allaient périr des suites de cette déportation demeurée dans l’Histoire sous le nom de « Grand Dérangement »

Un peuple courageux. Farouchement attachés à leur terre, leur langue et leur religion catholique, les Acadiens descendent de paysans originaires du Poitou, et plus particulièrement des villages de La Chaussée et Saint-Jean-de-Sauves.

Ils peuplent le territoire au XVIIe siècle, avant qu’il ne soit cédé à l’Angleterre par le roi Louis XIV en 1713, dans le cadre des traités d’Utrecht et rebaptisé Nova Scotia ou Nouvelle-Écosse (aujourd’hui, l’Acadie forme trois provinces canadiennes : sa partie continentale constitue le Nouveau-Brunswick et ses parties insulaires la Nouvelle-Écosse et l’Île-du-Prince-Édouard).

Pendant la première moitié du XVIIIe siècle, ils se voient heureusement dispenser du serment d’allégeance à la couronne britannique et ne sont donc pas obligés de combattre les Français et leurs cousins du Canada voisin (la Nouvelle-France).

Mais leur situation se gâte après la guerre de la Succession d’Autriche (1740-1748). En 1749, les Anglais donnent à leur colonie du bout du monde une nouvelle capitale, Halifax, et font venir 2 000 colons anglais ainsi qu’une troupe militaire…

Le serment d’allégeance. Un rude militaire du nom de Charles Lawrence vient prêter main forte au gouverneur avec le titre de lieutenant-gouverneur. Comme l’Angleterre se prépare à une nouvelle guerre contre la France (ce sera la guerre de Sept Ans qui débouchera sur la prise de Québec par les Anglais), il estime indispensable que les Acadiens prêtent enfin le serment d’allégeance à la couronne.

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1703-1766. Château de Lunéville

1703-1766. Le château de Lunéville de Léopold 1er à Stanislas Leszczyński.

Album de 33 photos, prises le 12 juillet 2020.

« Le château de Lunéville, possession des ducs de Lorraine depuis le XIIIe siècle, a été construit pour le compte du duc Léopold Ier entre 1703 et 1720 (voire 1723, date d’installation définitive de la Cour à Lunéville).

Léopold Ier, né en exil pendant l’occupation française, ne prit possession de ses duchés de Lorraine et Bar qu’avec la signature du traité de Ryswick (1697).

Il découvrit alors Nancy, sa capitale et son palais datant du Moyen Âge, en piteux état, et dont la rénovation dépassait de beaucoup ses capacités financières.

La guerre de succession d’Espagne (1701-1714) entraîna une énième occupation militaire des duchés par l’armée française. Le duc Léopold se retira à Lunéville, fit  entièrement reconstruire le château, en s’inspirant du château de Versailles.

L’héritier de la couronne ducale, François-Étienne, que son père avait envoyé terminer son éducation en Autriche, laisse la régence de ses États à sa mère, Élisabeth-Charlotte d’Orléans.

La fin de la guerre de Succession de Pologne (1733-1738) oblige la duchesse régente Élisabeth-Charlotte d’Orléans à quitter à son tour Lunéville pour se retirer à Commercy (6 mars 1737).

La Lorraine est cédée à titre viager à Stanislas Leszczyński (1677-1766), ex-roi de Pologne et père de la reine de France. A la mort de Stanislas, la Lorraine devient pleinement française.

A. Première phase de la construction du château de Lunéville : 1703 à 1723. Trois architectes dot Germain Boffrand (1667-1754)

La première période des travaux consiste dans la création d’une avant-cour bordée par deux nouveaux bâtiments. Elle est menée de 1703 à 1705 par Pierre Bourdict nommé en 1700 Premier architecte et directeur des ouvrages de sculpture du duc.

En 1708, l’architecte Nicolas Dorbay, qui travaille également au château de Commercy, prend la direction du chantier. S’ouvre alors une seconde campagne qui sera très active jusqu’en 1718.

Château de Commercy

Enfin, une troisième campagne, qui comprend les travaux les plus importants, commence après un incendie en janvier 1719. C’est alors le plus grand chantier de Lorraine, dans lequel de nombreux artisans et artistes sont engagés.

Le nom de l’architecte français Germain Boffrand, qui est associé à la construction du château de Lunéville, n’apparaît en réalité qu’à partir de 1709, année où il présente à l’Académie les Plans et élévations qu’il a faits pour le chasteau de Lunéville, que Monsieur le Duc de Lorraine commence à faire rebastir selon ses desseins. Boffrand, disciple et collaborateur de Jules Hardouin-Mansart, entre au service du duc et devient en 1711 son Premier architecte. Les plans préparés par lui sont soumis au duc Léopold Ier qui choisit le projet définitif. Six projets différents sont aujourd’hui connus, toujours selon un plan général en forme de H..

Outre la contrainte financière, l’architecte doit vaincre les obstacles naturels. Le terrain offre une dénivellation importante d’est en ouest, tout en dominant la rivière du côté nord, où le sol est très marécageux. De plus, l’emplacement de l’ancien château était trop limité pour une construction d’une telle ampleur, d’où l’obligation d’acheter et de démolir des maisons, notamment pour la réalisation du parc.

Le parc et les jardins prolongeant sont appelés les Bosquets. À partir de 1710, ils prennent une extension considérable et sont aménagés par Yves des Hours, un disciple de Le Nôtre. À partir de 1724, Louis de Nesle complète l’œuvre d’Yves des Hours »…

B. Seconde phase. Le château de Lunéville sous Stanislas Leszczyński. Architecte Emmanuel Héré (1705-1763). On lui doit également la place Stanislas à Nancy.

Portrait de Stanislas par Jean-François Foisse, milieu du 18ème, Musée du Château de Lunéville

« A défaut de pouvoir politique, Stanislas se contente de mener une vie princière au milieu d’une cour importante. Il ne garde en effet une grande liberté que dans le domaine intellectuel et artistique, et place ainsi la Lunéville parmi les plus brillantes cours européennes du XVIIIe siècle…

En arrivant à Lunéville en 1637, Stanislas trouve un château en parfait état, tout à fait adapté à une vie princière. Il ne lui reste qu’à mettre à son goût l’aménagement et la décoration intérieurs qui ont été démontés sur l’ordre de François III…

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J-B. de La Salle (1651-1719)

Jean-Baptiste de La Salle (1651-1719). Source de la biographie : article de Wikipédia

1651. Né dans une famille noble de juristes, aîné de onze enfants, il est le fils de Louis de La Salle, conseiller au Présidial de Reims, et de Nicole de Moët de Brouillet. La famille vit dans l’Hôtel de La Salle, encore visible, actuellement.

1662 (11 ans). Jean se sent la vocation religieuse. Tonsuré à 11 ans, il se destine à la prêtrise. Formé à la Sorbonne et au séminaire de Saint-Sulpice à Paris, dont la spiritualité le marque profondément.

1667 (16 ans). Il devient dès janvier chanoine à Reims.

1670 (19 ans).  Il étudie la théologie à Paris à partir de 1670

1678 (27 ans). Il est ordonné prêtre le 9 avril.

1679 (28 ans). Dans sa ville natale, on lui confie la fondation d’écoles paroissiales pour enfants pauvres.

1680 (29 ans). Il est reçu docteur en théologie.

1683 (32 ans). Il résigne son canonicat.

1684 (33 ans). Il fonde la congrégation des Frères des Écoles chrétiennes (chronique du blog). Par la suite, il ouvre des écoles professionnelles, des écoles du dimanche, des maisons d’éducation pour les enfants des rues. Beaucoup s’opposent à la fondation des Frères des écoles chrétiennes, mais Jean-Baptiste de La Salle insiste et va jusqu’au bout de son projet.

1688 (37 ans). Il ouvre les premières écoles à Paris, la première au 12 rue Princesse dans le VIe arrondissement, où il vient s’installer.

1692 (41 ans). Il ouvre à Vaugirard le premier noviciat. Il recrute de jeunes maîtres auxquels il propose une forme de vie consacrée à Dieu qui leur laisserait cependant leur caractère laïque. À leur intention, il rédige une sorte de règle dans cet esprit. Ainsi se forme le noyau du futur Institut des Frères des écoles chrétiennes, voué à l’instruction et à l’éducation des enfants des milieux populaires.

1694 (43 ans). Il est élu supérieur de la nouvelle congrégation et la dote d’une règle plus élaborée. Il poursuit son œuvre pédagogique et spirituelle, rédigeant notamment un ensemble d’ouvrages à l’intention des maîtres.

1695 (44 ans). Un des plus anciens traités de politesse, Les Règles de la bienséance et de la civilité chrétienne.

1698 (47 ans). Il achève de mettre au point les règles de la Congrégation.

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Les Frères des écoles chrétiennes

1680. Fondation à Reims de la Congrégation des Frères des écoles chrétiennes par Jean-Baptiste de la Salle. 1724. Reconnaissance de la congrégation par Louis XV. 1725. Reconnaissance par le pape Benoît XIII. Source : citations extraites de l’article de Wikipédia.

Album de 13 photos (juin 2020).

Reims. Hôtel des parents de Jean-Baptiste de La Salle

1680. Fondé à Reims par saint Jean-Baptiste de La Salle (1651-1719) et voué à l’enseignement et à la formation des jeunes, en particulier des plus défavorisés, l’institut des Frères des écoles chrétiennes est une congrégation laïque masculine de droit pontifical à vœux simples. Les frères ne sont pas prêtres. Aux vœux traditionnels de pauvreté, chasteté, obéissance, les frères ajoutent une consécration totale de leur personne à la Sainte Trinité qui conduit à un engagement de stabilité dans la société pour tenir ensemble et par association les écoles gratuites.

1719. A la mort du fondateur, 274 frères enseignaient à 9 885 élèves dans vingt-trois écoles.

1724. La Congrégation obtint de Louis XV des lettres patentes qui lui conféraient la personnalité civile.

1725. Le pape Benoît XIII, par la bulle In Apostolicae dignitatis solio, lui octroya le rang de congrégation religieuse.

Au cours du XVIIIe siècle, l’Institut se développa rapidement. Les programmes d’études étaient particulièrement innovants pour l’époque. Ainsi, au pensionnat d’Angers, comme à Saint-Yon de Rouen, outre le programme des écoles primaires, on enseignait : l’histoire, la géographie, l’histoire naturelle, l’hydrographie, la mécanique, la cosmographie et les langues. On y donnait des cours de sciences et de dessin industriel, des cours de mathématiques et d’architecture. On y pratiquait certains métiers : tissage, travail du fer et du bois.

Principales innovations. Jean-Baptiste de La Salle et ses premiers disciples n’ont pas ouvert un seul type d’école. Ils ont su répondre aux diverses demandes. Ils ont créé :

  • des écoles primaires, gratuites, organisées par classe, adaptées aux enfants : Jean-Baptiste de La Salle recommande l’apprentissage de la lecture dans la langue maternelle. Jusque-là, on apprenait d’abord à lire en latin. Chez les Frères, l’enseignement est simultané, les élèves sont groupés par niveau. Auparavant le maître, l’écolâtre, s’occupait individuellement des enfants.
  • des écoles normales. Jean-Baptiste de La Salle eut pour souci constant d’assurer une sérieuse formation des maîtres, une formation tout à la fois chrétienne et pédagogique, il inaugura un premier Séminaire (ou école normale) de maîtres pour la campagne, à Reims, en 1684 ; un second, en 1685, et un troisième, à Paris, en 1699, ce qui lui valut le titre d’Instituteur des Instituteurs.
  • des cours d’adultes qui permettent à l’ouvrier, à l’apprenti, après sa journée de travail, de perfectionner sa culture intellectuelle, en vue d’élever sa situation, ou tout au moins de l’améliorer. Ainsi des écoles dominicales sont-elles ouvertes, à Paris en 1698 et 1703.
  • des classes de formation professionnelles (préparant à un métier) pour les fils de bourgeois commerçants, où le sens pratique est développé. Les élèves travaillent sur des contrats, des imprimés et autres documents dont ils sauront se servir plus tard. La première école professionnelle est établie à Paris, à la paroisse Saint-Sulpice, en 1699, une seconde est créée à Saint-Yon en 1705.
  • des pensions de force pour la rééducation des enfants difficiles et des jeunes délinquants.

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1730-1751. Lunéville, St-Jacques

Saison 8 du blog : 55ème chronique sur le 18ème siècle, le siècle des Lumières qui voit le déclin et la suppression des universités par la Loi le Chapelier.

Lunéville, construction de l’église St-Jacques en deux temps. Faute d’argent, les travaux vont durer plus de 20 ans (1730-1751), avec de longues périodes d’arrêt. Citations extraites de l’article de Wikipédia.

Album de 36 photos, prises le 13 juillet 2020.

« Le duc Léopold quitta Nancy et s’installa à Lunéville en 1702. La ville devint alors la capitale de la Lorraine connut une transformation architecturale.

L’église Saint-Jacques de Lunéville, à cette époque église de l’abbaye Saint-Rémy de Lunéville, a été réédifiée dans le style baroque à partir de 1730. Le duc de Lorraine François III , fils de Léopold et futur Empereur du Saint-Empire, a posé la première pierre le 19 juillet.

François III, duc de Lorraine, vers 1730, Musée du château de Lunéville

Les plans de l’église peuvent être attribués principalement à Jean-Nicolas Jennesson pour le premier niveau. On connaît surtout l’entrepreneur, appareilleur, conducteur de travaux Romain Chasseur qui semble avoir joué un rôle assez important dans la construction pour obtenir d’être inhumé dans le caveau des chanoines en 1750.

Stanislas Leszczynski devient duc de Lorraine en 1737 et va intervenir dans le chantier de l’église Saint-Remy. En 1743, il a proposé d’y transférer l’église paroissiale Saint-Jacques. Les chanoines semblent accepter cette proposition, mais les paroissiens ont levé de nombreuses objections.

Buste de Stanislas Leszczynski, par Pierre-Louis Cyfflé, vers 1770, Musée du château de Lunéville

L’année suivante, le roi Stanislas a levé les objections des paroissiens en leur offrant 19 000 livres pour le parachèvement de la dite église, la construction des tours, de l’orgue et des ornements, et il confia les travaux à son architecte Emmanuel Héré. Plan de l’édifice et propositions pour les tours.

L’église est consacrée le 20 octobre 1745 par l’évêque de Toul, Scipion-Jérôme Bégon, en présence des chanoines, de leur abbé le R. P. Dominique Bexon et du roi Stanislas. La construction n’est pas encore achevée.

Le groupe de l’horloge au-dessus du fronton est érigé aux frais des habitants en 1749, sculpté par Joseph Béchamp, conformément au modèle que le roi a agréé..

Emmanuel Héré a fait réaliser les deux imposantes tours de 52 mètres, surmontées des statues de saint Michel terrassant le Dragon et de saint Jean Népomucène dues au sculpteur Barthélemy Guibal.

Saint Michel

L’orgue est un très rare exemple d’instrument sans tuyaux apparents. Caché derrière un décor de colonnes et de balustrades, il a été  construit entre 1749 et 1751 par le facteur d’orgue nancéien Nicolas Dupont.

L’intérieur est de facture baroque, mais reste assez sobre. Le badigeon coloré procure une agréable lumière jaune (jaune Marie-Thérèse) ».

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Peintures du 18ème à Strasbourg

Suite de la chronique, Quiz. 8 peintures françaises du 18ème siècle, musée des Beaux-arts de Strasbourg.

9 peintures du 18ème siècle (Espagne, Flandres, Hollande, Italie), collections du Musée des Beaux-arts de Strasbourg. Ci-dessous citations de quelques notices en ligne.

Album de 23 photos

La Vierge en gloire avec saint Laurent et à saint François de Paule, Gian Domenico Tiepolo (Venise, 1721 – Venise, 1804).

« Ce grand tableau ornait au XVIIIe siècle l’autel principal de l’église de Campolongo al Torre, petite ville du Frioul au nord-est de Venise. Au XIXe siècle, il fut vendu afin de subvenir aux frais de reconstruction du campanile et, vers 1895, acheté par le musée des Beaux-Arts de Strasbourg chez un marchand de Florence.

Il était alors attribué à Giambattista Tiepolo, le plus célèbre des peintres italiens du XVIIIe siècle. À cette époque, on confondait souvent l’œuvre de ce peintre avec celle de son fils Giandomenico, au style très proche, et l’on attribuait volontiers les plus beaux tableaux au père. Ce n’est qu’au cours des dernières décennies que les historiens d’art ont pu départager les œuvres de l’un et de l’autre, mettant en lumière l’originalité et la grandeur de l’art de Giandomenico et lui rendant nombre d’œuvres importantes parmi lesquelles le tableau de Strasbourg ».

Vue de l’église de la Salute depuis l’entrée du Grand Canal, Giovanni Antonio Canal, dit Canaletto (Venise, 1697 – Venise, 1768), vers 1727.

« Canaletto, peintre vénitien renommé, s’est surtout adonné au genre pictural de la veduta. Ce type particulier du paysage, centré sur la représentation d’une vue de ville, tend à rendre avec précision la réalité, sans pour autant que l’œuvre soit dénuée d’une certaine poésie rendue par la transparence lumineuse.

Canaletto privilégie la représentation des sites et monuments célèbres de la ville de Venise ou de sa lagune et reprend souvent le même sujet dont il donne de multiples variantes.

Le tableau, grâce au support, rayonne de clarté et de luminosité. L’éclairage venant du sud-ouest indique une heure déjà avancée dans l’après-midi et la peinture lisse et fluide donne un effet d’ »après la pluie ».

Canaletto, à destination des riches touristes anglais, rend compte également de la vie quotidienne à Venise, à proximité du Grand Canal : les gondoliers, la présence de marchands, des diplomates venus d’Orient »…

Allégorie du Bon conseil, Francesco Zugno, vers 1750.

« Cette peinture de plafond qui ornait une pharmacie vénitienne est remise dans sa position d’origine et accompagnée d’une élévation dessinée des meubles de l’officine ».

Portrait de Don Bernardo Iriarte,  Francisco de Goya y Lucientes (Saragosse, 1746 – Bordeaux, 1828).

« Bernardo Iriarte était lié d’amitié avec Goya. Il faisait partie de ces Illustrados (« hommes éclairés ») qui entreprirent à la fin du XVIIIe siècle de sortir l’Espagne de sa léthargie intellectuelle et sociale, et de l’ouvrir au « siècle des lumières ». Libéraux, ils sympathisèrent avec les idées de la Révolution française. Plusieurs devaient s’engager aux côtés du roi Joseph, le frère de Napoléon, de 1808 à 1813. Iriarte fût de ceux-là et dût s’exiler comme Goya, après la guerre d’Espagne.

Le portrait a été exécuté en 1797, au moment où ces Illustrados étaient provisoirement arrivés au pouvoir et où Iriarte avait été nommé ministre de l’Agriculture. Que Goya portraiture plusieurs des hommes les plus éminents de ce parti libéral, ainsi que Guillemardet, ambassadeur de la République française est d’ailleurs l’une des indications les plus fiables quant à ses inclinations idéologiques personnelles. La première personnalité étrangère qu’il ait peinte, en 1798 précisément, était un régicide !

On doit relever l’extraordinaire qualité picturale du tableau et ce qu’elle annonce de l’impressionnisme par la fragmentation de la touche ».

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Quiz. 8 peintures françaises 18ème

Huit peintures françaises du 18ème siècle, Musée des Beaux-Arts de Strasbourg. Elles sont rangées par ordre chronologique.

Quiz. Numéroter les réponses de 1 à 8, et découvrir le bonus en position 9. Les réponses : album de 21 photos.

  • nom du peintre ?
  • titre de la toile ?
  • date ? Première, deuxième ou troisième partie du siècle ?

Pour aller plus loin : la peinture française du 18ème siècle

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Dürrenmatt. La Satire angoissante

Friedrich Dürrenmatt, La satire dessinée. Strasbourg, Musée Tomi Ungerer, exposition du 3 juillet au 31 octobre 2020.

Autoportrait (sans date)

Une exposition d’une actualité troublante. Je l’aurais intitulée, pour ma part et en pensant à la pandémie Covid-19, Dürrenmatt. La Satire angoissante.

Album de 28 photos (3 juillet 2020).

Les dessins de Friedrich Dürrenmatt sur les dérives du pouvoir donnent froid dans le dos.

De même, dans un livre pour les enfants, La patrie dans l’affiche, illustre l’épidémie de typhus qui a contaminé en 1963 la célèbre station de Zermatt, et que les autorités ont voulu dissimuler. A travers ce fait d’actualité, il se livre à une critique acerbe de la société suisse.

Dans le même livre pour enfants, des dessins féroces contre les enseignants suisses, Devenez enseignants.

Biographie. « Friedrich Dürrenmatt, fils de pasteur, naît en 1921 à Konolfingen dans l’Emmental et décède à Neuchâtel en 1990, où il a vécu 38 ans. Il a avant tout acquis une notoriété internationale avec ses pièces de théâtre, Les fous de Dieu (1947), La Visite de la Vieille Dame (1956) et Les Physiciens (1962), ainsi qu’à travers les adaptations cinématographiques de ses romans policiers tels que Le Juge et son Bourreau (1952) ou La Promesse (1958). Ses essais philosophiques et son œuvre tardive autobiographique, de même que son œuvre picturale, sont moins connus ».

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1776. Ressources d’un Collège Jésuite

Grégory Oswald, Aspects économiques de la présence des Jésuites dans la Région de Molsheim du XVIème au XVIIIème siècle, in Les Jésuites à Molsheim et ses environs (1580-1765), SHAME, 2015, pp 103-114.

Source principale de l’article : analyse d’un registre de 734 pages, le Pied-terrier de 1776 ; pour l’auteur, ce terrier a valeur pour 1765. Certes, à cette date, les Jésuites ont été chassés de France et le Collège de Molsheim a été fermé, mais ses biens ont été transférés au Collège épiscopal qui a pris sa place.

  • Pied-terrier. « En droit féodal, un terrier ou livre terrier est un registre où sont consignés l’étendue et les revenus des terres, les limites et les droits d’un ou de plusieurs fiefs appartenant à un seigneur. On parle ensuite de terriers communaux qui sont les documents ayant précédé les cadastres (généralisés à l’époque napoléonienne en France). Pour les biens séculiers du clergé, on parle de Tibériade« .

Ressources du Collège des Jésuites de Molsheim entre 1580 et 1765 : elles sont tirées d’innombrables possessions et redevances dispersées entre Vosges et Rhin dans une cinquantaine de localités (5 bailliages), la majorité se trouvant dans un rayon de 5 à 10 kilomètres autour de Molsheim. En fin de période, surface totale atteinte : 1200 hectares (terres labourables, forêts, prairies, vignes), répartis entre plus de 300 fermiers.

Une partie de la cinquantaine de localités, sources de ressoures pour le Collège de Molsheim

Première ressource : les biens de fondation. En 1580, Jean IV de Manderscheid-Blankenheim, fonde le Collège de Molsheim. Il met à disposition de la Compagnie de Jésus les bâtiments désaffectés de l’hospice local (dit hôpital de la Vierge ou hôpital Sainte-Marie) avec toutes les propriétés et revenus qui en dépendaient… De 1580 à 1765, on observe un doublement de la surface des terres affermées.

Les biens avaient été cédés à l’hôpital, du 14 au 16ème siècle, par des bourgeois, des nobles, des prêtres : rentes sur des maisons, redevances en nature (céréales, vin) ou en argent… Revenus tirés de prébendes, d’autels privés, de messes anniversaires.

Deuxième ressource : les chapelles de pèlerinage et les biens de dotation. Pour couvrir les besoins du nouveau Collège, son fondateur Jean IV ajouta en 1590 les biens de la chapelle d’Altbronn (lieu de pèlerinage le plus célèbre dans la région et de dépenses  subséquentes des pélerins). En 1616 et en 1617, son successeur, l’archiduc Léopold d’Autriche, fit de même avec les chapelles de Laubenheim et de Wiwersheilm. Ces trois biens de dotation totalisaient 309 hectares environ.

Troisième ressource : acquisitions à titre d’achat, de donation ou de cession pour dettes. Au lendemain du départ des Jésuites de l’Alsace, l’ensemble de ces acquisitions représentait environ 220 hectares (soit près d’un cinquième du total des biens du Collège).

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Reims. Trésors du Palais du Tau

Visite du Palais du Tau, le samedi 27 juin 2020 : les trésors de la monarchie, sculptures, peintures, tapisseries, orfèvreries, habits liturgiques… Mais visite en situation de semi-confinement : pas plus de 20 personnes simultanément dans le musée (en fait beaucoup plus) ; des salles fermées ; port du masque obligatoire ; trajet fléché au sol, encadré par des cordes formant un couloir continu, plutôt étroit ; impossibilité de lire les cartouches disposés près des œuvres : ils sont trop éloignés des yeux ; les notices écrites, disponibles d’habitude dans les salles ouvertes, ont été rangées dans les tiroirs. Peur de la contagion. Le coronavirus est toujours là. Et là pour longtemps.

Trésors (tapisseries et peintures en particulier) livrés sans explications. Au final, une visite frustrante. Se documenter sur la toile devient indispensable. Problème: les sites consultés sont quelquefois bien touffus.

  • présentation du musée : vidéo de 2’35
  • album de 32 photos. Trésors du Palais : tapisseries, portraits de rois, sculptures, orfèvrerie…
  • album de 15 photos : sculptures de la façade Sud de la cathédrale (couronnement de la Vierge, un archer, la Synagogue, galerie de rois).

Histoire du Palais. « Palais épiscopal puis archiépiscopal à partir du VIIIe siècle, le monument n’est connu comme palais du Tau qu’à partir de 1138. Le nom fait référence à la lettre Tau de l’alphabet grec en raison de son plan en forme de T. Cette forme de T majuscule rappelle également celle des premières crosses épiscopales. Le palais est reconstruit et complété d’une chapelle palatine à deux niveaux à la suite de l’incendie de 1207 ou 1210.

Vers 1500, sous les archevêques Guillaume Briçonnet (1497-1507) et Robert de Lenoncourt (1508-1532), le palais est remanié dans le style gothique flamboyant dont subsistent la salle basse voûtée d’ogives et le décor reconstitué au XXe siècle de la salle du Tau avec sa voûte lambrissée en carène.

De la fin du XVIIe siècle sous la direction de l’architecte Robert de Cotte durant l’archiépiscopat de Charles-Maurice Le Tellier (1671-1710) datent les transformations qui donnent au bâtiment son aspect classique actuel ».

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