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L’arrivée du Canal à Mulhouse

1830. Le Canal du Rhône au Rhin arrive à Mulhouse.

Suite de la chronique du 16 juillet 2022 : Dole, Doubs, Canal Rhône au Rhin. Quatre voies d’eau interconnectées à Dole (Jura) : le Doubs, le Canal Charles Quint, le Canal du Rhône au Rhin, le Canal des Tanneurs.

Diaporama de 12 photos

Source de cette chronique : article de Wikipédia.

« L’idée de relier le bassin du Rhône à celui du Rhin par des voies navigables est ancienne puisque Colbert et Vauban l’avaient évoquée sous Louis XIV après l’annexion de la Franche-Comté et de l’Alsace, mais c’est au XVIIIe siècle que le projet prend forme.

Les projets et la réalisation : 1719-1834

1719. Au début du XVIIIe siècle, la ville de Dole qui cherche à permettre les échanges avec Lyon s’attache à rendre navigable la partie inférieure du Doubs jusqu’à Verdun-sur-le-Doubs mais elle se heurte à diverses oppositions (péages, villes défendant leur octroi, société de coches) qui font cesser le trafic. Pour contourner les difficultés, un magistrat de la ville avance alors en 1719 l’idée d’un canal entre Dole et Saint-Jean-de-Losne. L’idée est reprise quelques décennies plus tard par Claude-Quentin La Chiche, officier du génie né à Dole le 31 octobre 1719, mort général de brigade à Paris le 15 octobre 1803.

1744. Claude-Quentin La Chiche observe dès 1744 que le bassin du Doubs peut facilement être relié au bassin du Rhin à Valdieu-Lutran où se situe la ligne de partage des eaux et que le Doubs aménagé peut permettre la liaison de la Saône au Rhin.

1754. Des ingénieurs alsaciens confirment ces observations dans un rapport en 1754.

1758. La Chiche fait parvenir un mémoire à M. de Beaumont, intendant de Franche-Comté, dans lequel, après avoir indiqué le point de partage et le tracé du canal jusqu’au Doubs, près de Montbéliard, il s’étend principalement sur les avantages d’un canal de dérivation qui relierait directement la ville de Dole à la Saône, à la hauteur de Saint-Jean-de-Losne, débouché dès lors assigné au futur canal de Bourgogne.

1765. Il lui est répondu que ces travaux ne seraient profitables qu’à Dole tant que l’ensemble ne serait pas réalisé et que les finances publiques ne permettaient pas d’envisager un tel chantier. Un deuxième mémoire envoyé à Choiseul en 1765 ne donne pas de meilleurs résultats.

1774 et 1777. Mais l’idée est maintenant dans l’air et Philippe Bertrand, chef du service des ponts et chaussées de Franche-Comté, arrive aux mêmes conclusions concernant une liaison entre la Saône (et donc le Rhône) et le Rhin. Il établit, sans connaître les travaux de La Chiche, en 1774 puis en 1777, plusieurs rapports favorables à l’utilisation du cours du Doubs entre Dole et Montbéliard en mettant en avant la priorité à accorder au canal de dérivation de Saint-Symphorien (Côte-d’Or) à Dole (Jura).

1783. Finalement la décision concernant ce canal de dérivation est prise le 20 janvier 1783 : Bertrand est chargé des travaux en Franche-Comté et Émiland Gauthey en Bourgogne, province qui prend en charge un tiers des coûts. Le 25 septembre 1783, un arrêté du Conseil du Roi confirme ces engagements et l’adjudication des travaux du canal de Franche-Comté a lieu au début de 1784 pour 610 000 livres tournois.

1778-1791. De son côté Claude-Quentin La Chiche poursuit ses études sur l’ensemble de la liaison Saône-Rhin et revendique la paternité du projet dans de nombreux mémoires de 1778 à 1791 : une commission mixte d’ingénieurs civils et militaires mandatée par l’Assemblée nationale reconnaît son zèle et sa justesse dans l’idée générale mais on met en cause sa pertinence technique pour le tenir à l’écart du projet qui avance sans lui.

1784. Louis V Joseph de Bourbon-Condé, gouverneur de Bourgogne, inaugure le 24 juillet à Saint-Jean-de-Losne en même temps les travaux du tronçon-est du canal de Bourgogne qui devait relier la Saône à la Seine (partie Saône – Dijon, 30 km) et du canal de Franche-Comté qui reçoit la dénomination de canal Monsieur en l’honneur du gouverneur que l’on dénommait Monsieur le Prince.

1792. Arrêtés au début de la Révolution, les travaux sont relancés en 1792 alors que la dénomination change ».

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UHA, 50 ans en 2025

En 2025, l’Université de Haute-Alsace fêtera ses 50 ans. Source. Site de l’université de Haute-Alsace : Historique (partie 2 de cette chronique)

Chroniques et photos du blog Histoires d’universités sur l’Université de Haute Alsace

Partie 1. Présidents de l’UHA

Pierre-Alain Muller, dit PAM, a été élu Président de l’UHA le 26 janvier 2021 ; il en est le 8ème. Il devrait se représenter pour un second mandat (2025-2029).

En 2012 (photo ci-dessous), PAM, pour la 1ère fois candidat à la présidence de l’université, est entouré d’une partie de son équipe. Il est battu par Christine Gangloff-Ziegler, nommée en juillet 2020, après deux mandats présidentiels, rectrice de la région académique de la Guadeloupe.

PIerre-Alain Muller continue à penser à l’avenir. Il saisit l’opportunité de devenir l’un des vice-présidents de la nouvelle présidente : vice-président à l’innovation. Il avait été Premier vice-président de l’UHA, chargé de la politique numérique de 2007 à 2010).

PAM est passionné par les innovations. Quand, en février 2014, mon blog Histoires d’universités est dissocié (… censuré) par mon éditeur d’alors (Educpros du groupe l’Étudiant), il me donne l’idée d’un blog indépendant. Il le crée (j’en aurais été bien incapable !).

Cette nouvelle version du blog a parfaitement tenu la route, est fort bien référencée, n’a jamais bugué. Elle fête cette année ses 10 ans. 6 380 chroniques à ce jour.

10 ans : très sincère merci, cher Pierre-Alain !

Partie 2. Histoire de l’UHA.

« En 2025, l’Université de Haute-Alsace fêtera ses 50 ans. Que retenir de toutes ces années de formation, de recherche, de partenariats et de vie universitaire ? Quels points forts et quelle identité a développé l’UHA pour se distinguer dans le paysage universitaire français et international ? Quel est le socle qui a permis à l’Université d’être ce qu’elle est aujourd’hui ?

Née des besoins industriels et scientifiques, l’UHA est une université fortement professionnalisante qui a fait de son environnement transfrontalier (Suisse et Allemagne) un atout majeur. Elle place l’innovation au cœur de ses priorités répondant ainsi aux exigences du monde professionnel et institutionnel.

L’histoire de l’UHA est ancienne puisque, même si elle est devenue de plein exercice en 1975, elle s’est construite au fur et à mesure à partir de ses composantes (facultés, IUT, écoles d’ingénieurs) qui ont été réunies pour constituer l’établissement aux côtés des laboratoires de recherche et des services.

Création de la première école de chimie de France et de l’école textile

L’histoire de l’Université de Haute-Alsace est liée à la création en 1822 de l’école de chimie et en 1861 de celle de l’école textile. Ces deux écoles sont associées au passé industriel de Mulhouse, au textile, aux indiennes, à la chimie des colorants et à la mécanique.

En effet, dès 1822, les futurs pères fondateurs de la Société Industrielle de Mulhouse (SIM) ont créé des cours du soir en chimie doublés d’un laboratoire d’analyse chimique ayant pour mission d’apprécier la qualité des mélanges de colorants naturels qui étaient destinés à l’industrie textile.

Cette prise de conscience de l’intérêt de former sur place les techniciens indispensables dans l’industrie manufacturière ainsi que la crainte de la concurrence britannique aboutiront donc à la création de la SIM mais aussi à celle de plusieurs composantes de l’UHA.

Dès 1861, les industriels de la SIM créent la première école de tissage et de filature de France, en partenariat avec la Ville de Mulhouse et la Chambre de Commerce. Ce qui deviendra plus tard l’école textile s’apprête donc à former des contremaîtres, puis des techniciens et enfin des ingénieurs.

Ces deux écoles connaîtront ensuite un rayonnement international important : l’école de chimie par exemple fournira quasiment le monde entier et particulièrement la Russie, le Mexique et l’Espagne, les cadres de l’industrie et de l’indiennerie.

Développement de l’enseignement supérieur à Mulhouse et Colmar

Dès 1958, une volonté forte de création de nouvelles filières d’enseignement supérieur apparaît et de nouveaux bâtiments sont construits pour répondre à ces besoins. À cette occasion, le Collège Scientifique Universitaire de Mulhouse est créé : il dépend de la Faculté des Sciences de Strasbourg. De même, un Collège Littéraire Universitaire voit le jour en 1966 sous l’égide de la Faculté des Lettres de Strasbourg. En 1968, la future université s’étend à Colmar avec la création de l’Institut Universitaire de Technologie de Mulhouse-Colmar (qui se séparera plus tard en un IUT de Colmar et un IUT de Mulhouse).

En 1970, l’ensemble de ces composantes se regroupent au sein du Centre Universitaire du Haut-Rhin (CUHR).

Naissance de l’Université du Haut-Rhin le 8 octobre 1975

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1790. Inondation à Mulhouse

1790 (20 décembre). Inondation à Mulhouse.

Diaporama de 6 photos. Source : Cabinet des estampes et dessins de Strasbourg

Partie 1. Mulhouse : une culture du risque d’inondation, HAL Open Science. Ouarda Guerrouah, Lauriane With. Doctorales des Humanités sur le thème Villes et cultures, 2008, France. 10 pages.

« Communément appelée La ville aux cent cheminées, le Manchester français ou encore péjorativement La ville grise, Mulhouse ne se développe réellement qu’à partir de la seconde moitié du XVIIIème siècle. Stimulée par l’expansion de l’industrie textile puis chimique et mécanique, elle deviendra la seconde ville d’Alsace par sa taille et compte en  2004, 112 002 habitants, tandis que son agglomération en totalise plus de 260 000.

Mulhouse est traversée par l’Ill, principale rivière d’Alsace, qui prend sa source à Winkel dans le Jura Alsacien et se jette dans le Rhin au nord de Strasbourg après avoir parcouru 217 kilomètres« .

Source de l’Ill : diaporama de 12 photos

« D’après le Plan de Prévention des Risques d’Inondation, il n’existe pas de risque d’inondation à Mulhouse en raison de la construction d’un canal de décharge au XIXème siècle. Ce canal a-t-il réellement contribué à la disparition des inondations à Mulhouse et par conséquent à la disparition de la culture du risque ?

Il s’agit d’examiner, dans un premier temps, dans quelle mesure la présence de l’eau dans la ville a pu constituer un avantage ou au contraire une entrave à son développement et, dans un second temps, d’évoquer le moyen par lequel la ville a affronté le problème des inondations ».

Les inondations historiques à Mulhouse

« L’eau était donc une composante importante du paysage mulhousien. Elle était utilisée pour l’industrie notamment pour des activités comme la tannerie, gourmande en eau, la défense ainsi que les loisirs. »L’eau était donc une composante importante du paysage mulhousien. Elle était utilisée pour l’industrie notamment pour des activités comme la tannerie, gourmande en eau, la défense ainsi que les loisirs.

Malgré les nombreux avantages que présente l’eau pour la ville de Mulhouse, elle représente toutefois un danger. En effet, chaque année, la montée des eaux de l’Ill menace la ville.

Certaines inondations ayant été plus destructrices que les autres. Ainsi, la chronologie des inondations de l’Ill depuis le XVIIIème siècle est jalonnée de quelques évènements marquants par l’ampleur des dégâts occasionnés. Voici quelques exemples représentatifs pour les XVIIIème et XIXème siècles.

L’inondation de février 1711 est relatée dans le Bulletin du Musée Historique de Mulhouse. Les informations relevées permettent de saisir la violence du phénomène : l’eau a atteint 30 cm au dessus du pont de la Porte Haute, les champs autour de la ville ressemblaient à de véritables lacs. Dans la Grand’Rue et jusqu’au Steinbächlein et au Froeschgraben, la terre a été arrachée des propriétés situées des deux côtés de la rue sur une épaisseur de 75 cm. La terre du milieu de la rue fut emportée par le courant sur une profondeur de 1,20 m.

Inondation du 20 décembre 1790. L’estampe conservée aux Archives Départementales du Haut-Rhin permet, d’un seul regard, de saisir l’ampleur du phénomène du côté de la Porte Haute ».

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La conjecture de Goldbach

1742. La conjecture de Goldbach

2020-2023 : cette conjoncture est résolue par Douadi Mihoubi

Partie 1. Le film Le Théorème de Marguerite (2023) d’Anna Novion présente une normalienne, Marguerite, qui travaille sur la résolution d’un pan de la conjecture de Goldbach. Youtube 1’57.

Partie 2. La conjecture de Goldbach. Source. Extraits de l’article de Wikipédia.

« La conjecture de Goldbach est l’assertion mathématique qui s’énonce comme suit : tout nombre entier pair supérieur à 3 peut s’écrire comme la somme de deux nombres premiers.

Formulée en 1742 par Christian Goldbach, c’est l’un des plus vieux problèmes non résolus de la théorie des nombres et des mathématiques.

La figure ci-contre montre les solutions de l’équation 2N = p + q représentées par des ronds, où 2N est un nombre pair entre 4 et 50, et p et q sont deux nombres premiers : les nombres 2N sont représentés par les lignes horizontales et les nombres premiers p et q sont représentés par les lignes inclinées rouges et bleues. La conjecture de Goldbach correspond au fait qu’aussi loin qu’on prolonge la figure vers le bas, toute ligne horizontale grise contiendra au moins un rond » :

4=2 + 2(1 solution)
6=3 + 3(1 solution)
8=3 + 5(1 solution)
10=3 + 7= 5 + 5(2 solutions)
12=5 + 7(1 solution)
14=3 + 11= 7 + 7(2 solutions)
50=19 + 31= 13 + 37= 7 + 43= 3 + 47(4 solutions)

Partie 3. Décembre 2020. Douadi Mihoubi, An approach attack to the strong Goldbach’s conjecture, HAL Open science.

« This paper is about the famous strong Goldbach’s conjecture which states that : every even integer greater than two is a sum of two primes. To investigate in the validity of this amazing statement, we present a new approach attack using the contradiction or the reduction ad absurdum. The idea used here can be summarized as follows: based on the well ordering of the set of natural numbers ℕ, we consider for every even integer 2n≥4, with n≥2, the finite sequence of natural numbers S_{m}(n)=(s_{i}(n))_{i∈{1,2,…,m}} defined by: s_{i}(n)=2n-p_{i}, where p_{i} is the i-th prime number in the finite strictly ordered sequence of primes: P_{m}:=p₁=2<…s₂(n)>….>s_{m}(n)≥1 Consequently, for any natural number n≥2, there exists at least one prime number s_{r}(n)=2n-p_{r} belonging to the sequence S_{m}(n), and we obtain then the expected result 2n=s_{r}(n)+p_{r}, where p_{r} and s_{r}(n) are primes from the set P_{m} . Key Words: Well-ordering (N,<), the product order (ℕ^{m},≺), basic concepts and theorems on number theory, the indirect and inductive proofs on natural numbers. AMS 2010: 11PXX, 11p32, 11P05, 11B37″…

Partie 4. Juin 2023, un Algérien, Mihoubi Douadi, résout la Conjecture de Goldbach. Sources : Youtube  et article de Talel Bahoury dans L’Économiste maghrébin.

« Mihoubi Douadi va-t-il entrer dans le cercle très fermé des grands mathématiciens en ayant résolu un problème mathématique qui était en suspens depuis près de trois siècles ? Il habite la Cité 270 logements de M’sila en Algérie.

Cet enseignant et chef d’équipe en algèbre et applications mathématiques à l’université de M’sila en Algérie, selon le site web algerie360.com, aurait récemment résolu un problème mathématique en suspens depuis près trois siècles, 1742 plus exactement.

Ce problème, connu sous le nom de la Conjecture de Goldbach, a été formulé en 1742 par le mathématicien prussien  Christian Goldbach, mais aucune solutions formelle n’avait été trouvée jusqu’à présent , écrit le journal algérien.

Mihoubi Douadi aurait ainsi consacré de nombreuses années de recherche et de travail acharné pour arriver à résoudre ce problème arithmétique vieux de 281 ans. Sa passion pour les mathématiques l’a conduit à s’immerger dans cette conjecture complexe et à explorer de nouvelles approches pour la résoudre.

La Conjecture de Goldbach stipule que tout nombre pair supérieur à 2 peut être exprimé comme la somme de deux nombres premiers. Bien que cette conjecture ait été vérifiée empiriquement pour de nombreux nombres, une preuve générale manquait encore. Ce serait maintenant chose faite grâce aux efforts tenaces de Mihoubi Douadi, explique algerie360.com.

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Béziers. Écluses de Fonséranes

Le Canal du Midi à Béziers : le tunnel, l’enfilade d’écluses, le pont-canal, la rivière Orbe.

Partie 1. Les principaux personnages du canal du Midi. Source : Site du canal.

Pierre-Paul Riquet est incontestablement l’Homme du Canal, que ce soit sur le plan technique, politique ou financier. Il a avant tout consacré sa vie à la réalisation du Canal.

Béziers, statue à l’enfant du pays par David d’Angers. Diaporama de 11 photos.

Colbert a été un très grand ministre, disposant d’une énorme capacité de travail et d’une grande intelligence de l’économie.

Vauban, le grand ingénieur militaire, a largement participé à la construction du canal. Grand admirateur de Riquet, il a parachevé et perfectionné son œuvre.

Andréossy a été le principal adjoint de Paul Riquet. Après la mort de ce dernier, il a continué à servir la famille des Riquet jusqu’à la fin de sa vie.

Partie 2. Le tunnel de Malpas (en amont des écluses de Fonséranes). Source : article de Wikipédia.

« Le tunnel de Malpas est un tunnel-canal creusé en 1679-1680 pour y faire passer le canal du Midi sous la colline d’Ensérune dans  l’Hérault. Symbole de l’obstination de Pierre-Paul Riquet, il s’agit du premier tunnel-canal construit ».

« Lorsque le chantier du canal du Midi atteignit la colline d’Ensérune, la déconvenue fut grande. Sous quelques mètres d’un sol très dur se cachait une montagne de grès très friable, sujette aux éboulements. Le ministre Colbert fut rapidement alerté de la situation, et fit interrompre les travaux. Les détracteurs de Riquet semblaient avoir réussi leur coup : la galerie venait d’être bouchée, et le chantier avait été déplacé. Le projet tout entier était ainsi menacé, et Colbert annonça la visite des commissaires royaux pour décider de l’avenir du canal. Riquet était sur le point de perdre son pari : il avait préféré percer cette colline plutôt que de suivre les conseils du chevalier de Clerville, architecte de Louis XIV, qui proposait de traverser l’Aude. La traversée du fleuve était un handicap majeur, car elle nécessitait l’interruption du trafic.

Victime d’une dangereuse cabale, Riquet demanda au maître-maçon Pascal de Nissan de continuer en secret les travaux, malgré les risques d’effondrements. En moins de huit jours, un tunnel d’essai fut percé, soutenu par une voûte cimentée de bout en bout. Il ne resta plus à Riquet qu’à guider l’intendant d’Aguesseau dans ce tunnel, à la lueur des flambeaux, pour le persuader de le laisser continuer les travaux. Le chantier pour creuser le tunnel dura plusieurs mois, de l’automne 1679 jusqu’au printemps 1680 ; c’est le dernier grand chantier réalisé par Riquet, qui meurt quelques mois plus tard. Long de 173 mètres, large de 6 mètres et d’une hauteur de 8,5 mètres, avec ses 30 arches qui soutiennent la voûte, ce tunnel venait d’éviter une écluse supplémentaire sur le tracé du canal, et prouvait la détermination d’un homme face à ses ennemis.

Revanche du constructeur de génie sur les diktats de Colbert qui lui avait interdit de percer le difficile tunnel de Malpas. Riquet avait passé outre et avait détourné les ouvriers pour parvenir à ses fins ».

Partie 3. Histoire des écluses de Fonséranes. Source : site Béziers-méditerranée.

Diaporama de 34 photos.

« C’est le lieu le plus spectaculaire du Canal du Midi. L’Octuple (8 écluses, 9 bassins en enfilade) permet de franchir un dénivelé de 21,50 m. Comme dans toutes les écluses du Canal du Midi, les bassins y sont ovales : cette forme permet aux murs de pierre de mieux résister à la pression de l’eau qui s’y déverse (700m3/chasse).

1666 : en octobre, Louis XIV signe le décret autorisant sa construction.

1667 : Pierre-Paul Riquet lance le chantier, entre Toulouse à la Méditerranée. Il a 58 ans.

1679-1680. Percement du Tunnel de Malpas.

1680 : Paul Riquet meurt à 71 ans, le 1er octobre, à Toulouse. Il ne manque alors qu’une lieue -soit 4,8 km- au Canal pour être achevé ; et les 9 écluses de Fonseranes sont quasi-terminées…

1681 : après 14 ans de travaux, fruit du travail de 12 000 ouvriers, le Canal Royal du Languedoc est inauguré, le 24 mai, par un voyage en bateau et en grande pompe.

1694 : le Canal est considéré comme achevé. Vauban y apporte ensuite des modifications, améliorations durant 13 ans, alors même que le canal continue de fonctionner, pour empêcher l’ensablement de son lit, et en éviter les débordements en cas de crues.

1789 : le Canal Royal du Languedoc devient, à la Révolution, le Canal du Midi.

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Carte de Prusse en 1740 et 1786

Prusse : carte en 1740 et 1786

Extension de la Prusse entre 1740 et 1786. Source : extraits de l’article de Wikipédia dédié à Frédéric II Le Grand

Frédéric II Le Grand (1712-1786) est l e fils de Frédéric-Guillaume Ier de Prusse (dit le  Roi-Sergent) et de Sophie-Dorothée de Hanovre. Il naît le 24 janvier 1712, sous le règne de Frédéric Ier, dont il est le petit-fils.

Il règne de 1740 (première année  de la guerre de Succession d’Autriche, 1740-1748). Il est impliqué dans la guerre de Sept Ans (1756-1763) et dans celle de Succession de Bavière (juillet 1778 – mai 1779), ainsi que dans le premier partage de la Pologne (1772).

Sous le règne de Frédéric II, la Prusse passe du statut de puissance émergente à celui d’une puissance de premier plan en Europe. Son territoire, dispersé et de petite taille relative, gagne en population, en espace, en continuité comme l’indiquent les deux cartes ci-dessous.

À la mort de Frédéric, le 17 août 1786, la population de la Prusse passe de 2,2 millions de sujets à 6 millions (sur 195 000 km2) et Berlin triple sa population à près de 150 000 habitants.

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Faïences du Savoisien (18ème)

Musée Savoisien (Chambéry) : faïences et faïenceries (18ème). Chroniques précédentes du blog sur la faïence et la faïencerie.

La faïencerie de la Forêt à Saint Our (Savoie). Source :  J. Caillet, article initialement paru dans Kronos N° 2, 1987. Nouvelle publication sur Kronos, avril 2016. L’article comprend les photos de 4 faïences, dont une Piétà.

Diaporama de 12 photos (5 œuvres, cartels, détails).

« Noël Bouchard, fils de Jacques Bouchard, quincaillier à Chambéry, fonda, vers 1730, à Saint Ours, au lieu dit « La Forest » une faïencerie dont les frais d’installation s’élevèrent à la coquette somme de 80 000 livres.

Le Roi de Sardaigne lui accorda, par lettres patentées du 23 Janvier 1730, le monopole de vente, l’exemption de nombreux impôts, ainsi que des facilités pour l’achat du sel et du plomb nécessaires aux vernis.

Noël Bouchard adjoignit un magasin de faïence à son commerce de quincaillerie de Chambéry. Après quelques années, son fils Jean Marc lui succéda, et les privilèges accordés par le Roi de Sardaigne furent prorogés en 1749 pour 15 ans, et en 1763 pour 10 ans »…

« Noël Bouchard n’avait que peu de compétences dans la fabrication des faïences ; aussi est-il probable qu’il utilisa les services de techniciens de Nevers, grand centre de fabrication, mais qui, à l’époque de la fondation de la Forest avait, par suite de la multiplication excessive de ses ateliers, été victime à la fois d’une crise de chômage et de la limitation du nombre des entreprises…

Il ne semble pas que l’on ait retrouvé des pièces attestant un style particulier à la Forest ; la faïencerie imitait des œuvres de provenances diverses (Nevers, Moustiers, faïenceries italiennes, etc…). La plus grande partie de la production était celle d’objets usuels, plats et assiettes, uniquement en faïence jusque vers 1770, parfois en porcelaine à partir de cette date ».

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Rousseau. Le discours rebelle

1750. Rousseau. Le discours rebelle

Prix de l’Académie de Dijon en l’année 1750 sur la Question proposée par la même Académie :

Si le rétablissement des Sciences et des Arts a contribué à épurer les mœurs.

Rousseau  répond négativement à la question et obtient le Prix. Le succès de librairie est foudroyant. Mais des flots de critiques se déversent sur l’auteur, Siècle des Lumières et Encyclopédie obligent.

Partie 1. Discours sur les Sciences et les Arts. Source : texte intégral dans Les Échos du Maquis, v. 1,0, avril 2011.

NOTE SUR CETTE ÉDITION

« Texte intégral du Discours qui valut à Rousseau le prix de l’Académie de Dijon en 1750. Le manuscrit de la version originale de ce texte a disparu. Le Discours tel qu’on le connaît est basé sur une version corrigée plus tard par Rousseau et destinée à une éventuelle édition des Œuvres complètes. Dans la Préface, l’auteur rend compte de ce qui peut distinguer cette nouvelle version de la première.

Rousseau ajoute également, lors de la réalisation de cette version corrigée, un Avertissement, qui se lit ainsi: Qu’est-ce que la célébrité? Voici le malheureux ouvrage à qui je dois la mienne. Il est certain que cette pièce qui m’a valu un prix et qui m’a fait un nom est tout au plus médiocre et j’ose ajouter qu’elle est une des moindres de tout ce recueil. Quel gouffre de misères n’eût point évité l’auteur, si ce premier livre n’eût été reçu que comme il méritait de l’être? Mais il fallait qu’une faveur d’abord injuste m’attirât par degrés une rigueur qui l’est encore plus.

PRÉFACE

« Voici une des grandes et belles questions qui aient jamais été agitées. Il ne s’agit point dans ce Discours de ces subtilités métaphysiques qui ont gagné toutes les parties de la littérature, et dont les programmes d’Académie ne sont pas toujours exempts; mais il s’agit d’une de ces vérités qui tiennent au bonheur du genre humain.

Je prévois qu’on me pardonnera difficilement le parti que j’ai osé prendre. Heurtant de front tout ce qui fait aujourd’hui l’admiration des hommes, je ne puis m’attendre qu’à un blâme universel; et ce n’est pas pour avoir été honoré de l’approbation de quelques sages que je dois compter sur celle du public: aussi mon parti est-il pris; je ne me soucie de plaire ni aux beaux esprits, ni aux gens à la mode. Il y aura dans tous les temps des hommes faits pour être subjugués par les opinions de leur siècle, de leur pays, de leur société: tel fait aujourd’hui l’esprit fort et le philosophe, qui par la même raison n’eût été qu’un fanatique du temps de la Ligue. Il ne faut point écrire pour de tels lecteurs, quand on veut vivre au-delà de son siècle.

Un mot encore, et je finis. Comptant peu sur l’honneur que j’ai reçu, j’avais, depuis l’envoi, refondu et augmenté ce Discours, au point d’en faire, en quelque manière, un autre ouvrage; aujourd’hui, je me suis cru obligé de le rétablir dans l’état où il a été couronné. J’y ai seulement jeté quelques notes et laissé deux additions faciles à reconnaître, et que l’Académie n’aurait peut-être pas approuvées. J’ai pensé que l’équité, le respect et la reconnaissance exigeaient de moi cet avertissement ».

EXORDE

« Le rétablissement des sciences et des arts a-t-il contribué à épurer ou à corrompre les mœurs? Voilà ce qu’il s’agit d’examiner. Quel parti dois-je prendre dans cette question? Celui, Messieurs, qui convient à un honnête homme qui ne sait rien, et qui ne s’en estime pas moins. »Le rétablissement des sciences et des arts a-t-il contribué à épurer ou à corrompre les mœurs? Voilà ce qu’il s’agit d’examiner. Quel parti dois-je prendre dans cette question? Celui, Messieurs, qui convient à un honnête homme qui ne sait rien, et qui ne s’en estime pas moins.

Il sera difficile, je le sens, d’approprier ce que j’ai à dire au tribunal où je comparais. Comment oser blâmer les sciences devant une des plus savantes compagnies de l’Europe, louer l’ignorance dans une célèbre Académie, et concilier le mépris pour l’étude avec le respect pour les vrais savants? J’ai vu ces contrariétés; et elles ne m’ont point rebuté. Ce n’est point la science que je maltraite, me suis-je dit, c’est la vertu que je défends devant des hommes vertueux. La probité est encore plus chère aux gens de bien que l’érudition aux doctes. Qu’ai-je donc à redouter? Les lumières de l’Assemblée qui m’écoute? Je l’avoue; mais c’est pour la constitution du discours, et non pour le sentiment de l’orateur. Les souverains équitables n’ont jamais balancé à se condamner eux-mêmes dans des discussions douteuses; et la position la plus avantageuse au bon droit est d’avoir à se défendre contre une partie intègre et éclairée, juge en sa propre cause.

À ce motif qui m’encourage, il s’en joint un autre qui me détermine: c’est qu’après avoir soutenu, selon ma lumière naturelle, le parti de la vérité, quel que soit mon succès, il est un prix qui ne peut me manquer: je le trouverai dans le fond de mon cœur »…

Pages 10 et 11. « Telle est la pureté que nos mœurs ont acquise. C’est ainsi que nous sommes devenus gens de bien. C’est aux lettres, aux sciences et aux arts à revendiquer ce qui leur appartient dans un si salutaire ouvrage. J’ajouterai seulement une réflexion; c’est qu’un habitant de quelque contrée éloignée qui chercherait à se former une idée des mœurs européennes sur l’état des sciences parmi nous, sur la perfection de nos arts, sur la bienséance de nos spectacles, sur la politesse de nos manières, sur l’affabilité de nos discours, sur nos démonstrations perpétuelles de bienveillance, et sur ce concours tumultueux d’hommes de tout âge et de tout état qui semblent empressés depuis le lever de l’aurore jusqu’au coucher du soleil à s’obliger réciproquement; c’est que cet étranger, dis-je, devinerait exactement de nos mœurs le contraire de ce qu’elles sont.

Où il n’y a nul effet, il n’y a point de cause à chercher: mais ici l’effet est certain, la dépravation réelle, et nos âmes se sont corrompues à mesure que nos sciences et nos arts se sont avancés à la perfection. Dira-t-on que c’est un malheur particulier à notre âge? Non, Messieurs; les maux causés par notre vaine curiosité sont aussi vieux que le monde. L’élévation et l’abaissement journalier des eaux de l’océan n’ont pas été plus régulièrement assujettis au cours de l’astre qui nous éclaire durant la nuit que le sort des mœurs et de la probité au progrès des sciences et des arts. On a vu la vertu s’enfuir à mesure que leur lumière s’élevait sur notre horizon, et le même phénomène s’est observé dans tous les temps et dans tous les lieux »….

Page 15. « Peuples, sachez donc une fois que la nature a voulu vous préserver de la science, comme une mère arrache une arme dangereuse des mains de son enfant; que tous les secrets qu’elle vous cache sont autant de maux dont elle vous garantit, et que la peine que vous trouvez à vous instruire n’est pas le moindre de ses bienfaits. Les hommes sont pervers; ils seraient pires encore, s’ils avaient eu le malheur de naître savants »…

Pages 17 et 18. « Que de dangers! que de fausses routes dans l’investigation des sciences? Par combien d’erreurs, mille fois plus dangereuses que la vérité n’est utile, ne faut-il point passer pour arriver à elle? Le désavantage est visible; car le faux est susceptible d’une infinité de combinaisons; mais la vérité n’a qu’une manière d’être. Qui est-ce d’ailleurs, qui la cherche bien sincèrement? même avec la meilleure volonté, à quelles marques est-on sûr de la reconnaître? Dans cette foule de sentiments différents, quel sera notre criterium pour en bien juger ?

Et ce qui est le plus difficile, si par bonheur nous la trouvons à la fin, qui de nous en saura faire un bon usage?

Si nos sciences sont vaines dans l’objet qu’elles se proposent, elles sont encore plus dangereuses par les effets qu’elles produisent. Nées dans l’oisiveté, elles la nourrissent à leur tour; et la perte irréparable du temps est le premier préjudice qu’elles causent nécessairement à la société. En politique, comme en morale, c’est un grand mal que de ne point faire de bien; et tout citoyen inutile peut être regardé comme un homme pernicieux en saura faire un bon usage? »

Pages 26 et 27. « Mais si le progrès des sciences et des arts n’a rien ajouté à notre véritable félicité; s’il a corrompu nos mœurs, et si la corruption des mœurs a porté atteinte à la pureté du goût, que penserons-nous de cette foule d’auteurs élémentaires qui ont écarté du temple des Muses les difficultés qui défendaient son abord, et que la nature y avait répandues comme une épreuve des forces de ceux qui seraient tentés de savoir? Que penserons-nous de ces compilateurs d’ouvrages qui ont indiscrètement brisé la porte des sciences et introduit dans leur sanctuaire une populace indigne d’en approcher, tandis qu’il serait à souhaiter que tous ceux qui ne pouvaient avancer loin dans la carrière des lettres, eussent été rebutés dès l’entrée, et se fussent jetés dans les arts utiles à la société. Tel qui sera toute sa vie un mauvais versificateur, un géomètre subalterne, serait peut-être devenu un grand fabricateur d’étoffes. Il n’a point fallu de maîtres à ceux que la nature destinait à faire des disciples. Les Vérulam, les Descartes et les Newton, ces précepteurs du genre humain n’en ont point eu eux-mêmes, et quels guides les eussent conduits jusqu’où leur vaste génie les a portés? Des maîtres ordinaires n’auraient pu que rétrécir leur entendement en le resserrant dans l’étroite capacité du leur. C’est par les premiers obstacles qu’ils ont appris à faire des efforts, et qu’ils se sont exercés à franchir l’espace immense qu’ils ont parcouru. S’il faut permettre à quelques hommes de se livrer à l’étude des sciences et des arts, ce n’est qu’à ceux qui se sentiront la force de marcher seuls sur leurs traces, et de les devancer. C’est à ce petit nombre qu’il appartient d’élever des monuments à la gloire de l’esprit humain ».

Partie 2. Autre version intégrale du Discours sur les Sciences et les Arts. Libretti, Le Livre de poche, 2021, 93 pages. Édition présentée et annotée par Jacques Berchtold.

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1770-1830. Figures de la montagne

Exposition du 12 mai au 5 novembre 2023 au musée des Beaux-arts de Chambéry :

L’adresse au paysage. Figures de la montagne.

Diaporama de 36 photos (11 œuvres, cartels, détails).

Partie 1. L’adresse au paysage. Figure de la montagne, de Jean-Antoine Linck à Marianne Werefkin.  Source : Livre de Jean-François Chevrier et Elia Pijollet, Creaphis éditions, 2023, 160 pages. Texte de présentation.

« Les auteurs proposent une lecture des représentations de la montagne depuis les dernières décennies du XVIIIe siècle – quand la moyenne et haute montagne des Alpes devient un sujet pour les peintres – jusqu’aux années 1930. Tableaux, aquarelles, dessins, gravures et photographies, certains célèbres et incontournables, d’autres méconnus, plus rarement vus, mais tous de grande qualité, ont été très précisément choisis…

S’adresser au paysage suppose qu’il n’est pas qu’étendue (géographique), milieu (biologique) ou décor (d’une intrigue ou d’un récit) ; cela suppose qu’il constitue une entité suffisamment personnifiée pour être le destinataire d’une parole ou d’une pensée adressée ; on s’adresse à quelqu’un. L’idée romantique que le paysage peut véhiculer, manifester, refléter ou exprimer un état d’âme a contribué à cette possibilité d’une adresse au paysage.

Le premier ressort de l’intérêt pour la montagne qui se manifesta à l’époque des Lumières fut scientifique : ce milieu retiré et hostile, haut-lieu de l’imaginaire, matrice de mythes et de légendes, devint alors un terrain d’étude pour les naturalistes, qui s’attelèrent à résoudre les énigmes de la formation des reliefs géologiques, du cycle de l’eau, des effets de l’altitude… Les deux approches – puissance imaginaire et visée de connaissance – ont orienté également le travail des artistes confrontés aux paysages alpins. Elles constituent deux veines, deux tendances qui, souvent, se mêlent au sein d’une même œuvre, à des degrés divers et de manière plus ou moins délibérée de la part de l’artiste.

L’exposition et le livre présentent certains aspects particulièrement saillants de cette histoire. Ouverts avec Jean-Antoine Linck (1766-1843), soit une pratique de la peinture accordée à une connaissance de la montagne, ils débouchent sur l’œuvre expressionniste de la peintre russe Marianne Werefkin (1860-1938), encore très peu connue en France, dont le musée d’Ascona a consenti le prêt exceptionnel de huit grandes peintures ».

Jean-Antoine Linck, Extrémité du Glacier des Bossons, 1799

« Formée au grand style réaliste à Saint-Pétersbourg, Werefkin interrompit une carrière prometteuse pour poursuivre sa quête d’un art nouveau. En 1896, elle s’installa à Munich avec Alexei Jawlensky, qui fut son compagnon pendant près de trente ans. Après l’aventure du Blaue Reiter, et la Grande Guerre, elle passa les vingt dernières années de sa vie à Ascona, qui était alors un village de pêcheurs, sur la rive suisse du lac Majeur. Déjà présent dans sa peinture, le motif de la montagne se renforce, multipliant les symboliques, parfois jusqu’à l’allégorie. Les hautes montagnes au profil caractéristique qui entourent le lac y apparaissent souvent, bien que transfigurées par la force expressive de la couleur. Elles sont à la fois des figures à part entière et le cadre de scènes hallucinées où l’être humain et la grande nature se confrontent, dans un rapport de force variable allant de la coexistence harmonieuse à l’exploitation.

Partie 2. Figures de la montagne. Source : article du site de la ville de Chambéry.

« Du 12 mai au 5 novembre 2023, le musée des Beaux-arts présente sa nouvelle exposition temporaire, intitulée L’Adresse au paysage. Figures de la montagne.

Marc-Théodore Bourrit, Vue de la source de l’Arvéron et de son amas de glace à Chamouni

(vers 1780-1790)

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Carte du Piémont-Savoie en 1700

Suite de la chronique : Histoire la Savoie au 18ème siècle

Carte du Piémont-Savoie vers 1700

Chronique à venir : Comte Benoît de Boigne (1751-1830), savoyard, né et mort à Chambéry.

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