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Au Jardin avec le Pasteur Oberlin

Ban-de-la-Roche : au jardin avec le Pasteur Jean-Frédéric Oberlin (1740-1826).

Diaporama de 46 photos.

Partie 1. Exposition très instructive aux Archives de Strasbourg. Catalogue de 64 pages (12 euros), en ligne. Articles de Marie Bell, Albane Eglemme, Benoît Jourdan.

Pour aller plus loin : visiter également le musée Oberlin de Waldersbach (Bas-Rhin).

Présentation de l’expo sur le site des Archives.

Du 14 mars au 16 juillet 2023, découvrir la vie du pasteur Jean-Frédéric Oberlin et son goût pour la botanique, la phytothérapie et l’application des plantes dans le quotidien de ses paroissiens. Visites guidées, cycle de conférences, film documentaire, meuble à senteurs (photo ci-dessous)…

« Homme des Lumières, Jean-Frédéric Oberlin est un prédicateur humaniste et progressiste. Le vif de son action se déroule au Ban-de-la-Roche, dans la vallée de la Bruche, où il met en œuvre une politique sociale et bienfaitrice grâce à la création d’institutions publiques destinées à l’instruction morale, sociale et politique de ses paroissiens.

L’exposition présentée par les Archives de Strasbourg met en exergue un aspect particulier de l’action de Jean-Frédéric Oberlin : la botanique et ses applications dans le quotidien au Ban-de-la-Roche vers 1800.

Une première section replace dans le contexte européen de la fin du XVIIIe siècle les recherches menées par Oberlin : il lit, il échange, il explore le domaine de la botanique pour planter sur papier les plantes et fleurs locales dans ses fameux herbiers.

En deuxième lieu, Jean-Frédéric Oberlin s’attache à diffuser ses connaissances à ses paroissiens. L’exposition s’attarde sur la révolution agronomique mise en œuvre par Oberlin pour permettre de nourrir les hommes comme les bêtes, mais aussi de les soigner grâce à l’essor de la phytothérapie et de la création d’une pharmacie de charité.

Enfin, si Oberlin sensibilise les adultes à de nouveaux modes de vies, il œuvre également à l’éducation et à l’instruction des jeunes, garçons comme filles, en créant les premières écoles maternelles et en formant des jeunes femmes au métier d’institutrice. Les plantes et les fleurs deviennent des savoirs à apprendre et à connaître ».

Partie 2. Autour d’un herbier du XVIIIe siècle avec Oberlin. Source : extraits de l’article de François Goursolas, BIU Santé, Université Paris Descartes.

« Chaque étiquette porte aussi le nom en bon français, en allemand et souvent aussi en patois lorrain de la haute vallée de la Bruche. Il marque en haut de l’étiquette la date et le lieu de la cueillette, en bas des renseignements concernant les vertus de la plante et l’ordre simplifié de classification : Ire classe « économique » c’est-à-dire propre à l’utilisation habituelle ; 2e classe dite « curieuse », par exemple les fleurs décoratives et la 3e de beaucoup la plus importante, divisée en deux ordres : médical et dangereux.

A l’opposé, le fichier iconographique comporte bien les 24 classes de Linné, la dernière étant « à fertilisation cachée », fougère, mousses, lichens, champignons, et des renseignements très détaillés sur leur usage. Si l’herbier était, dans l’esprit d’Oberlin, un matériel de référence scientifique, le fichier était destiné aux élèves sous la direction de ceux que l’on appelait déjà les maîtres d’école, complété par des listes séparées de « plantes dangereuses ou comestibles« . Ces listes destinées à l’ensemble de la population, furent établies par le pasteur lui-même dans les premières années de sa vie à Waldersbasch et plus tard par l’une de ses fille, Louise-Charité, et une dévouée collaboratrice et « conductrice » des enfants, Louise Schepler.

D’où lui vint ce goût pour l’histoire naturelle ? En même temps que la théologie, il avait appris chez le docteur Ziegenhagen, chirurgien renommé de Strasbourg où il était comme précepteur (Hofmeister) de ses enfants, des rudiments de médecine et de petite chirurgie. En 1766, âgé de 26 ans, il suivit les conférence de Jean Hermann (1738-1800) professeur à l’école de médecine et débuta une « Collection ».

A cette époque, on liait histoire naturelle et théologie et par ailleurs on découvrait l’œuvre de Karl von Linné (1708-1778) le fils d’un pasteur luthérien de la campagne suédoise, diplômé docteur en médecine de l’université de Leyde, botaniste dès l’enfance, auteur de plusieurs traités dont le « Species plantarum » publié à Stockholm en 1753 qui eut encore une 10e édition en 1759, connue d’Oberlin qui débutait ses études.

Celui-ci, « n’ayant jamais été un vrai botaniste », a établi son herbier sur « des données empiriques tirées de la tradition orale » de sa vallée et sur un savoir livresque entretenu au long des années : il avait dans sa bibliothèque un ouvrage du naturaliste Jean Bauhin (1541-1613) frère du célèbre anatomiste de la valvule coecale, et auteur d’une « Historia universalis plantarum ». Il disposait aussi d’une « Historia plantarum alsaticum » de Mappus, publiée en 1742 qui donnait la liste des espèces les plus répandues de la région et leurs localisations ».

Partie 3. Biographie du pasteur Jean-Frédéric Oberlin. Source : extraits de l’article de Wikipédia. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean-Fr%C3%A9d%C3%A9ric_Oberlin

Johann Friedrich Oberlin, Jean-Frédéric Oberlin en français, né le 31 août 1740 à Strasbourg et mort le 1er juin 1826 (à 85 ans) à Waldersbach, est un pasteur protestant alsacien, piétiste et apôtre du progrès social.

Jeunesse et études. Fils de Jean-Georges Oberlin (1701–1770), professeur au gymnase protestant de Strasbourg, et Marie-Madeleine, née Feltz (1718–1787), Oberlin reçut son éducation à l’université de Strasbourg. Porté par ses goûts et par une grande piété vers la carrière ecclésiastique, il y étudia la théologie et se fit remarquer parmi ses condisciples non seulement par son intelligence et son application, mais aussi par un enthousiasme religieux qui se rencontre rarement chez un jeune homme de son âge.

1763. Ayant obtenu le grade de maître ès arts, il entra, en qualité de précepteur, dans la maison du chirurgien Ziegenhagen, où il passa trois années et joignit, à ses connaissances d’agriculture acquises durant sa jeunesse, des notions de médecine et de botanique.

1767. Il se vit offrir la place peu recherchée de pasteur à Waldersbach, un village pauvre de la haute vallée de la Bruche, situé dans le comté du Ban de la Roche, sur le versant ouest du Champ du Feu. Dès le XVIIe siècle, quelques pasteurs, pénétrés de l’importance de leur mission, comme Jean Nicolas Marmet, Jean Georges Pelletier, de Montbéliard, et surtout son prédécesseur, Jean-Georges Stuber, avaient contribué à améliorer le bien-être de la population déshéritée de cette région. Stuber avait réussi à établir une école convenable, et grâce à ses soins, grâce aussi à son Alphabet méthodique pour faciliter l’art d’épeler et de lire en français, la plupart de ses paroissiens lisaient à peu près couramment, lorsqu’il quitta ce coin de terre qui partageait avec le reste de l’Alsace le privilège de jouir d’une certaine liberté de conscience, pour aller desservir celle de Saint-Thomas à Strasbourg.

1768. Le 6 juillet, il se maria avec la fille d’un professeur à l’université de Strasbourg, Madeleine-Salomé Witter, chez qui il trouva une compagne fidèle et une aide précieuse pour les réformes qu’il projetait.

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Supérieur : étudier plus longtemps

Les jeunes étudient plus longtemps, comme l’indique la progression des taux de scolarisation par âge entre 2000 et 2020. Source : INSEE

Est-ce un point fort pour la France, pour les entreprises et les administrations qui les recrutent, pour les jeunes eux-mêmes ? Est-il utile et possible de répondre à ces questions ?

Cliquer sur les images pour les agrandir

Les effectifs d’étudiants dans le supérieur continuent leur progression en 2021-2022. Source : extraits de Solène Malfatto, Note d’information du SIES, 22-14, décembre, 11 pages.

En 2021-2022, 2,97 millions d’inscriptions ont été enregistrées dans l’enseignement supérieur, en France métropolitaine et dans les départements et régions d’outre-mer.

En augmentation depuis la rentrée 2008 et après une croissance élevée liée à la démographie en 2018-2019, puis un taux de réussite exceptionnel au baccalauréat à la session 2020, cet effectif progresse à nouveau fortement à la rentrée 2021 (+ 2,5 %, soit + 73 400 étudiants). Le taux est en hausse pour la treizième année consécutive.

En cinq ans, à dispositif équivalent, l’enseignement supérieur a accueilli 295 000 étudiants supplémentaires (+ 2,2 % par an en moyenne).

La hausse de la rentrée 2021 est particulièrement prononcée dans les STS en apprentissage et les écoles de commerce. A la rentrée 2021, 157 000 néo-bacheliers sont entrés en STS et assimilés, les deux tiers sous statut scolaire. Parmi eux, 44 % sont des bacheliers professionnels, 34 % des bacheliers technologiques et 22 % des bacheliers généraux. Depuis 2011, la proportion de bacheliers généraux parmi les néo-bacheliers entrants en STS et assimilées est restée stable. La part de néo-bacheliers technologiques a diminué de 13 points, au profit de celles des néo-bacheliers professionnels.

Cette croissance se retrouve dans presque toutes les académies, à l’exception de celles de Nancy-Metz, Besançon, Limoges, Toulouse et Reims.

Elle est plus élevée dans l’enseignement privé (+ 10 %) qui accueille un quart des étudiants du supérieur. En 2021-2022, le secteur privé accueille 736 800 étudiants, soit un quart des effectifs de l’enseignement supérieur, part en hausse de 1,7 point par rapport à la rentrée 2020. Les inscriptions dans l’enseignement supérieur privé progressent à nouveau fortement (+ 10,0 %) alors que le nombre d’étudiants dans l’enseignement public est stable (+ 0,3 %).

 Depuis 2011, et à l’exception de l’année 2014, le rythme de croissance des inscriptions dans l’enseignement privé a toujours été supérieur à celui observé dans l’enseignement public. En dix ans, les inscriptions dans le secteur privé ont augmenté de 46 % (à dispositif équivalent), alors que, dans le secteur public, elles ont progressé de 16 % sur la même période.

La répartition par type d’établissement des étudiants du secteur privé contraste avec celle du secteur public : 32 % des étudiants du secteur privé sont inscrits dans une école de commerce, gestion et comptabilité (hors STS), 12 % sont en lycée (STS y compris en apprentissage, CPGE), 10 % sont en écoles d’ingénieurs, 7 % sont dans une école artistique ou culturelle et 6 % dans un établissement d’enseignement universitaire privé.

La quasi-totalité des écoles de commerce, qu’elles soient en trois ou cinq ans, appartiennent au secteur privé. En STS, les établissements privés forment près de huit étudiants sur dix par apprentissage et près d’un tiers de ceux sous statut scolaire.

34%  des étudiants ont des parents cadres. alors que cette catégorie socioprofessionnelle regroupe moins de 24 % des parents des élèves du second degré en 2021. Inversement, 12 % des étudiants sont des enfants d’ouvriers, alors que cette catégorie représente 23 % des parents d’élèves du second degré.

56 % des étudiants sont des femmes

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Porcelaine de Vienne (Autriche)

Porcelaine de Vienne (Autriche). Source : article de Wikipédia.

La porcelaine de Vienne provient de la manufacture du palais Augarten (Porzellanmanufaktur Augarten), à Leopoldstadt, dans les environs de Vienne en Autriche. Fondée en 1718 par un privilège accordé à Claude-Innocent Du Paquier, elle est la plus ancienne manufacture de porcelaine d’Europe après celle de Meissen.

1709. La première manufacture de porcelaine en Europe, celle de Meissen, est fondée en 1709. Elle a le monopole du secret de la fabrication de la porcelaine dure.

1718. Pourtant, Du Paquier parvient à embaucher deux artisans de Meissen, ce qui lui permet de fonder son entreprise en 1718 et de commencer à commercialiser des objets sans doute dès l’année suivante. Charles VI (1685-1740) lui accorde, pour une durée de 25 ans, le privilège d’être le seul fabricant de porcelaine à Vienne.

1720. Dès le début de la période, la porcelaine de Vienne se dégage de l’influence saxonne, par exemple dans le choix et le traitement des couleurs, plus diversifiées à Augarten qu’à Meissen au début des années 1720.

Le style de peinture de la porcelaine de Du Paquier s’inspire de celui de Jean Berain, qui servait Louis XIV, et des décorations traditionnelles chinoises et japonaises. Il se spécialise en peinture d’assiettes, de trembleuses et d’autres décorations de la table.

Avant 1730. De même, les nouveaux motifs floraux, dans un registre naturaliste, apparaissent  à Augarten, et seulement sept ou huit ans plus tard à Meissen.

Une trembleuse est une tasse qui s’emboîte dans sa soucoupe. Cet objet, le plus souvent en porcelaine, permet d’éviter de renverser le liquide contenu dans le récipient. Selon la tradition, il était réservé aux personnes souffrant de tremblements, mais était vraisemblablement destiné aux consommateurs de chocolat chaud pour leur permettre de brasser le contenu de la tasse sans risquer.

Photo ci-dessous : trembleuse (vers 1725)

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1679-1790. Des marines de guerre

L’essor des marines de guerre européennes (1670-1790), Martine Acerra, André Zysberg, Les espaces maritimes, E-book  PDF, SEDES, 1997, 298 pages.

Vaisseaux et Frégates

Partie 1. Le sujet du livre (4ème de couverture). « On connaît mieux les batailles navales et les amiraux que les ports, les vaisseaux et leurs équipages. Les deux auteurs proposent d’inverser l’approche traditionnelle de l’histoire de la marine de guerre au moyen d’une nouvelle démarche combinant le quantitatif et le qualitatif. Il s’agit de montrer le cheminement technologique, mais aussi économique et culturel, qui conduisit à l’émergence au cours des années 1650-1680, puis à l‘essor des flottes de combat dans l’Europe des Lumières.

Ces flottes sont devenues les instruments très élaborés d’une politique de prestige et de puissance au service des souverains, les vecteurs d’une véritable force de frappe déjà capable, vers 1760, d’intervenir partout dans le monde, de la mer de Chine aux Caraïbes, et du Spitzberg aux Malouines… Mais cette modernité se conjuguait avec le respect très conservateur des savoir-faire traditionnels qui remontaient aux premières navigations hauturières et aux chantiers ancestraux des maîtres d’hache.

Les problèmes de mise en œuvre des flottes et de mobilisation navale sont abordés aussi concrètement que possible : comment un vaisseau de ligne est construit et armé ; qu’est-ce que la gestion d’un port-arsenal, la logistique, le recrutement des équipages ; qu’est-ce qu’un matelot trouve dans sa gamelle, comment il travaille et se divertit. Ce livre est conçu dans une perspective largement européenne et comparative, qui propose des synthèses et des séries statistiques souvent inédites.

L’étude du développement des marines de guerre montre des convergences certaines, au plan des techniques de la marine en bois et de l’organisation de la vie à bord des grands voiliers. Elle révèle aussi des divergences et des écarts : le long duel franco-anglais, cette seconde « guerre de Cent ans », ne peut se comprendre si l’on ne possède pas les courbes et les statistiques montrant en parallèle l’évolution de la Royale et la Navy, que le lecteur trouvera réunies dans ce livre. C’est pourquoi le mot Marine s’écrit ici au pluriel : les marines« .

Partie 2. Les marines de guerre dans le dernier tiers du 17ème siècle. Source : citations du Chapitre V. Les Hommes de l’art et de la prévision (pages 121 à 132)

Entre le charpentier expérimenté du 17ème siècle et l’ingénieur mathématicien du 18ème siècle se retrace la longue intégration au service de la marine militaire d’un monde initialement indépendant et libre de toute emprise étatique (page 122).

1671 (mars). Un Conseil de construction est instauré dans chaque arsenal ; il est destiné à examiner les devis des charpentiers.

1689. Ordonnance instaurant un début de hiérarchie professionnelle dans les arsenaux. Chaque arsenal doit comprendre dans son personnel permanent un maître charpentier.

La formation pratique des charpentiers du 17ème siècle est fondée sur le lien familial et la caution professionnelle d’un aîné dans le métier… Il en résulte l’existence parfois séculaire de charpentiers qui se maintiennent dans un port ou essaiment dans l’ensemble des arsenaux.

Tels les Mallet à Rochefort. Telle la famille des Coulomb à Toulon. L’association père-fils est fréquente sur les chantiers de construction.

Pour aller plus loin : Eric Rieth, Le Livre de construction des vaisseaux du maître charpentier toulonnais François Coulomb (1654-1717), Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques, Année 2002, 124-7, pp. 31-55.

La domination des dynasties de charpentiers s’accompagne de la présence imposée de maîtres charpentiers étrangers, chargés d’imprégner de leurs connaissances les pratiques locales (page 125).

1690-1714. Louis Phélypeaux (1643-1727), comte de Maurepas (1687) et de Pontchartrain (1699), secrétaire d’État à la marine de 1690 à 1699, chancelier de France de 1699 à 1714. Il repère deux constructeurs curieux et avides de connaissances, Blaise Geslain et Joseph Blaise Ollivier. Il les destine à des missions d’observation. Il fait ainsi entrer la Marine royale dans l’ère des bouleversements.

Partie 3. Les marines de guerre sous Louis XV et Louis XVI. Source : citations du Chapitre V. Les Hommes de l’art et de la prévision (pages 121 à 132).

1727, 1737, 1739. Blaise Geslain et Joseph Blaise Ollivier (1701-1746) partent espionner les marines hollandaises et anglaises. Leurs séjours sont rendus fructueux par leurs capacités à interpréter les plans, à capter visuellement des différences de carènes. Ils les amènent à proposer de nouvelles maximes de construction dont l’essentielle est la normalisation ; pour y parvenir, il faut uniformiser la formation  des charpentiers constructeurs.

Buste de Blaise-Joseph Ollivier par Yves Collet

La première forme d’uniformisation de la formation consiste à obliger les jeunes gens qui se destinent à la construction navale de se rendre de leur arsenal d’origine à celui de Brest afin de se former aux nouvelles techniques, sous la direction de Joseph Blaise Ollivier (pages 125-126).

La seconde forme sera la création d’une école.

1741. La petite École de Construction de Paris, devenue la Grande École en 1748.

L’origine de l’École remonte à 1741, date à laquelle Henry-Louis Duhamel du Monceau, inspecteur général de la Marine, créa une école à Paris destinée aux maîtres-charpentiers de marine.

Portrait de Duhamel du Monceau par François-Hubert Drouais. Posés devant lui, les Éléments d’architecture navale sont présentés comme son œuvre majeure.

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Sarreguemines. Carreaux de faïence

Chroniques antérieures sur Sarreguemines

La Faïencerie de Sarreguemines. Musée du Moulin de la Blies (affluent de la Sarre). Diaporama de 34 photos.

Sarreguemines : la Sarre, le canal, le port de plaisance, le casino de la faïencerie. Diaporama de 17 photos.

Partie 1. Carreaux et carrelages de Sarreguemines

Source : article de Wikipédia.

Diaporama de 32 photos

« Les premiers carreaux apparaissent en France dans les édifices religieux au 8ème siècle et se développe dans les maisons de notables au 18ème siècle, l’application de faïence peinte sur les carreaux datant du 16ème  siècle tandis que leur usage se démocratise à partir du 19ème siècle. Concurrencé par les parquets de bois, il se destine alors aux lieux moins nobles (passages, pièces de service) des bâtiments.

Argile ou terre, quartz, feldspath qui se vitrifie sous la chaleur, kaolin qui est un adjuvant et les émaux. Ces matières premières sont mélangées et broyées de manière à former une pâte fine et homogène appelée barbotine.

Cette barbotine est ensuite séchée via un atomiseur qui permet d’en extraire l’eau pour n’en retenir que la poudre. Cette poudre est ensuite injectée dans un moule de la taille et de la forme recherchée du carreau, puis est enfin pressée. Après pressage, le carreau est nettoyé puis soumis à plusieurs étapes de séchage pour faire tomber son taux d’humidité de 5-6 % à environ 0,5 %.

Le carreau est ensuite émaillé. Afin de lui donner l’aspect recherché, il existe trois types d’émaillage : l’émaillage à sec, l’émaillage humide et la sérigraphie. Le zircon (ou silicate de zirconium ZrSiO4) est utilisé pour l’opacification des émaux. Cet usage représente 53 % de la consommation mondiale de zirconium.

Le carreau subit une dernière étape de cuisson au four avant d’être conditionné pour la vente ».

Partie 2. Le Musée de la faïence et son Jardin d’hiver (1880)

Source : extraits du site du musée.

« La façade discrète de cette bâtisse de centre-ville cache bien son jeu ! A l’étage, le musée recèle un véritable trésor classé monument historique, presque insoupçonnable de l’extérieur. Si en 1882, vous aviez été un hôte de marque, c’est sans doute dans son magnifique Jardin d’Hiver décoré de carreaux de faïence que Paul de Geiger, le directeur emblématique des faïenceries de Sarreguemines, vous aurait reçu ».

3ème phase de restauration du jardin d’hiver. Youtube de 2’27. Autre Youtube : à partir de 5’40.

Au début du 20ème siècle, l’usine de Sarreguemines, qui se spécialise dans le carrelage décoratif, profite des artistes comme H. Steinlein. Ils sont engagés pour dessiner du carrelage mural pour des grands magasins, des entrées d’immeubles.

Partie 3. Histoire de la faïence à Sarreguemines. Source : infofaïence.

« La réputation de la faïence de Sarreguemines n’est plus à faire. En deux siècles, la petite industrie familiale née à la Révolution a fait chemin. De nombreux amateurs de ces pièces gaies et colorées sont disséminés un peu partout dans le monde.

Paul Utzschneider et Paul de Geiger, véritables hommes-orchestre, ont propulsé la petite ville au tout premier rang de l’industrie faïencière : dès le 19ème siècle, Sarreguemines propose dans le monde entier une vaste collection de faïences, vases, cache-pot, fresques murales, cheminées…

L’activité débute en 1790. Nicolas-Henri Jacobi et deux autres associés installent la première manufacture. Toutefois, la conjoncture n’est guère favorable. Jacobi achète alors un moulin à huile qu’il transforme en moulin de cailloutage situé en bord de rivière, mais sa bonne volonté ne suffit pas : les difficultés d’approvisionnement en matières premières, l’hostilité et la méfiance des habitants, la concurrence des manufactures anglaises et françaises et les troubles de la Révolution poussent Jacobi à céder la place…

Paul Utzschneider et le début de l’expansion

Ce jeune Bavarois dynamique reprend la manufacture en 1800 et la redresse rapidement. Napoléon Ier devient un de ses meilleurs clients et lui passe plusieurs commandes. L’usine produit la plupart de carrelage mural pour le métro parisien quand il est construit.

Utzschneider, un jeune homme inventif, introduit de nouvelles techniques de décoration. L’expansion est telle qu’il doit ouvrir de nouveaux ateliers. Il fait ainsi l’acquisition de plusieurs moulins. Les protestations suscitées par les déforestations l’amènent à l’utilisation de la houille en substitution du bois, mais il faut attendre 1830 pour que soient construits les premiers fours à houille.

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18ème. Brasser à Strasbourg, Paris

18ème siècle. Brasseries à Strasbourg et Paris.

Partie 1. Brève Histoire de la Bière, du 15ème au 19ème siècle. Sources : blog Brewnation et Wikipédia.

Du développement de l’activité brassicole. L’année 1446 est décisive pour la bière. Jusque là la bière était avant tout considérée comme un substitut au vin produit en quantité en Alsace. Si le vin venait à manquer, le public se tournait logiquement vers la bière.

La bière continue donc son développement et, au 16ème siècle, on compte six brasseries dans la ville de Strasbourg. Elles produisent 1 300 hectolitres de bière.

Au 18ème siècle, on recense jusqu’à 300 brasseries artisanales en Alsace.

1775. De la culture du Houblon (source). Les premiers plants de houblon domestique sont apparus en Alsace, dans le secteur d’Oberhofen-sur-Moder vers 1775, sous l’impulsion d’un ecclésiastique féru de botanique : le pasteur Charles Ehrenpfort. Il crée du même coup un véritable marché local. Mais c’est François Derendinger, un brasseur allemand du Pays de Bade voisin installé à Haguenau, qui va lancer les houblonnières modernes en Alsace. Après plusieurs tentatives avec des houblons bavarois, c’est finalement un houblon de la région de Saaz qui sera retenu. Derendinger rapporte 800 plants de Bohême, qui vont constituer la souche initiale du houblon alsacien. Les premières parcelles apparaissent à Haguenau en 1808.

De la distribution de la bière (source). Chacune des brasseries disposait d’un débit pour la vente directe de bière. Elle était vendue sur place ou dans les débits de boisson à proximité de la brasserie.

De la corporation des brasseurs (source). Vers le milieu du 17ème siècle, la rumeur publique prétendit que la levure de bière que les brasseurs vendaient aux boulangers était mauvaise et empoisonnait le pain. Mais les brasseurs sortirent vainqueurs et ils continuèrent à avoir le monopole de la vente de la levure… On pouvait interdire de brasser les années de disette pour garder les céréales pour l’alimentation: en 1693 par exemple. En temps ordinaire, on ne pouvait faire par jour, dans chaque brasserie, qu’un seul brassin de quinze setiers de farine maximum. Le brasseur devait, à chaque brassin, avertir le commis de la perception de l’heure où il mettait le feu sous la chaudière, sous peine d’amende et de confiscation… A la fin du 18ème siècle, la corporation était dirigée par trois jurés ou gardes. L’apprentissage durait 5 ans, faire trois ans de compagnonnage et réaliser un chef-d’œuvre avant de devenir maître… À partir de 1783, les brasseurs sont autorisés à brasser toute l’année.

De la révolution : elle établit la liberté de brasser. Cela tente apparemment pas mal de Strasbourgeois puisque entre 1789 et 1795, 24 nouvelles brasseries se créent.

La brasserie devient le fruit de l’activité de grandes familles protestantes (une cinquantaine alors). Dès lors, la recherche de bénéfices allait promouvoir le secteur.

19ème siècle. Deux évènements majeurs vont révolutionner la distribution de la bière: l’invention de la fermentation basse grâce au travail sur les levures de Louis Pasteur et le développement des moyens de transport.

Partie 2. Trois Brasseries fondées au 18ème siècle

Schutzenberger : fondée en 1740 dans le quartier de la Krutenau à Strasbourg, elle devient brasserie royale sous Louis XV et Louis XVI.

La Révolution la renomme Grande brasserie de la Patrie.

Brasserie de l’Espérance : fondée en 1746 à Strasbourg;

Source. Nicolas Stoskopf, Les Hatt, une dynastie de brasseurs strasbourgeois de 1664 aux années 1980.Vandelle Éditions, 2018, 9. Hal Open Science

« Le second fils de Jérôme V et Catherine Goll, Jean Hatt (1720-1753), est le fondateur en 1746 de la Brasserie de l’Espérance (Zur Hoffnung). Quand Jean a, conformément à la tradition – et devançant d’un an son frère aîné – réalisé et présenté son chef-d’œuvre en tonnellerie, il postule à la maîtrise en 1745. Sa requête est une première fois rejetée en août de la même année au prétexte qu’il ne possédait pas de brasserie, puis finalement satisfaite le 20 janvier 1746.

C’est qu’il a entre-temps, le 20 décembre 1745, acquis d’Anne Catherine, née von Herff, veuve d’Antoine Vogler, intendant général de la Commanderie des chevaliers teutoniques à Andlau, un immeuble situé à l’angle de la rue des Veaux et de la rue de la Pierre-Large pour un montant de 2 250 livres de Strasbourg. Constitué d’une maison sur rue, d’une autre sur l’arrière, de deux cours et d’une ferme, Jean y a obtenu du Conseil des XV un permis d’installation d’une brasserie contre versement de deux contributions pour un total de 120 livres. Quelques jours auparavant, le 4 décembre 1745, Jean Hatt vendait à Marie Ève. Cousteau, épouse du lieutenant d’artillerie Antoine Cousteau, la maison de l’Oie d’or, place Saint-Étienne, et une maison mitoyenne avec cour sur la rue des Pucelles, l’ensemble pour 1 228 livres de Strasbourg. La maison mitoyenne était d’ailleurs une acquisition récente dont l’achat remontait seulement au 29 juillet de la même année. Tout porte à croire que cette vente est directement motivée par l’acquisition de l’immeuble de la rue des Veaux, sans doute mieux adapté à son projet de brasserie.

Le 12 novembre, Jean emprunte auprès du brasseur strasbourgeois Jean-Georges Klein 1 750 livres de Strasbourg à 4 % d’intérêt. Le débiteur donne en gage la Brasserie de l’Espérance avec tout son matériel et les droits attachés. Son beau-frère, le forgeron strasbourgeois Jean Conrad Heyl, se porte caution solidaire sur ses biens propres.

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Maurepas, exilé par Louis XV

Jean-Frédéric Phélypeaux, comte de Maurepas (1701-1781).

 Il fut secrétaire d’État à la Marine de Louis XV de 1723 à 1749. Après une longue disgrâce, il devint ministre d’État à l’avènement de Louis XVI en 1774 jusqu’à sa mort en 1781. Maurepas (né en 1701) est à peine plus âgé que Louis XV (né en 1710). Il est par contre nettement plus âgé que Louis XVI (né en 1754). Source : extraits de l’article de Wikipédia.

Portrait. Maurepas était doué d’une intelligence vive et d’une grande finesse, mais il était frivole et égoïste, ainsi que le note par exemple Mme de Tencin. Ironique, mordant, sarcastique, voire facétieux, il n’était pas ce que l’on appelle méchant, écrit le baron de Besenval, mais il ne résistait jamais au plaisir d’un bon mot. De figure banale et de petite taille, il essayait de compenser la médiocrité de son physique par le soin de sa mise et une affectation de raideur et de gravité. S’il n’était pas très cultivé, il était doué d’une mémoire prodigieuse et d’un véritable talent pour la conversation. Intuitif, d’après l’abbé de Véri, son jugement sur les hommes était rarement mis en défaut, mais il lui manquait souvent de s’y tenir lui-même.

Première chronique. Du secrétariat à la Maison du Roi en 1715 (date de la mort de Louis XIV et du début de la Régence) à l’exil en 1749. A venir, une seconde chronique : Maurepas, mentor de Louis XVI, faisant fonction de Ministre principal (de 1774 à 1781).

Partie 1. Maurepas sous la Régence (1715-1723)

1715 (14 ans). Fils de Jérôme Phélypeaux, comte de Pontchartrain, secrétaire d’État à la Marine et à la Maison du Roi, Maurepas, âgé de seulement quatorze ans et demi succéda, dans la seconde de ces charges, à son père, que l’on avait fait démissionner en sa faveur pour s’en débarrasser.

1718 (17 ans). Le marquis de La Vrillière se chargea de gérer le département tout en faisant l’éducation du jeune homme, qui devint en outre son gendre en épousant le 19 mars 1718 sa fille Marie-Jeanne Phélypeaux de La Vrillière (1704-1793).

Maurepas prit ses fonctions à la Maison du Roi, avec supervision des affaires du Clergé et de Paris en 1718, à l’âge de dix-sept ans.

Partie 2. De 1723 (début du règne personnel de Louis XV, né en 1710) à 1748 (fin de la Guerre de succession d’Autriche).

1723 (22 ans). Maurepas devint également secrétaire d’État de la Marine le 16 août, à la place de Fleuriau de Morville, nommé aux Affaires étrangères en remplacement du cardinal Dubois qui venait de mourir. Il le resta jusqu’au 23 avril 1749. C’est durant cette fonction de secrétaire d’État à la Marine qu’un fort français de la Nouvelle-France fut nommé en son honneur, le Fort Saint Frédéric. Il utilisa le négociant Vincent de Gournay, en pleine guerre pour faire de l’espionnage en Angleterre, en Hollande et dans les États allemands.

1730-1740 (29-39 ans). Authentiquement intéressé par les questions scientifiques, ami du malouin Maupertuis, il l’envoya en Laponie faire une série de relevés et d’études. Il fit travailler les meilleurs esprits pour améliorer les techniques de navigation et de construction navale. Il fut un ministre de la marine discret mais très efficace, battant des records de longévité. C’est avec beaucoup de talent qu’il utilise des crédits insuffisants pour moderniser la Marine royale des années 1730-1740. Il visite les ports, rencontre les constructeurs et favorise l’émergence de nouvelles techniques de construction.

De Maurepas en 1730. Portrait par l’Atelier de LM Van Loo

1737 (36 ans). Il devient franc-maçon en 1737. Il fut aussi un membre très influent de la haute noblesse franc-maçonne. Il contribue à l’arrêt de poursuites contre des francs-maçons.

1741-1748 (40-47 ans). Guerre de Succession d’Autriche. Maurepas fait remonter peu à peu les effectifs des vaisseaux et des frégates, restés longtemps à un très bas niveau (depuis 1708) à cause de la grave crise financière de la fin du règne de Louis XIV. C’est à lui que l’on doit l’apparition des vaisseaux de 74 canons qui surprennent la Royal Navy par leur puissance de feu et leur manœuvrabilité.

1745 (44 ans). Défaite de Louisbourg. Maurepas gère au mieux la marine pendant ce conflit alors que la Royal Navy garde malgré tout un fort avantage en nombre d’unités, de presque 2 pour 1. Le début de la guerre est marqué par une défaite française : la prise de la forteresse de Louisbourg en 1745 qui défend l’entrée du Saint-Laurent et du Canada. La place s’est laissée surprendre par un débarquement improvisé.

Maurepas décide aussitôt d’envoyer une puissante escadre reprendre Louisbourg : 55 (ou 60) bâtiments portant 3 500 hommes de troupe escortés par 10 vaisseaux, 3 frégates et 3 navires à bombarde, commandés par le duc d’Anville. Le plan, très ambitieux, prévoit aussi de reprendre Port-Royal, l’ancienne capitale de l’Acadie devenue Annapolis et rien moins que la destruction de la ville de Boston.

1746 (45 ans). Mais l’expédition se traîne dans une interminable traversée de l’Atlantique (du 22 juin au 12 septembre 1746) où elle est bousculée par une terrible tempête lorsqu’elle arrive sur place. Elle tourne ensuite à la catastrophe sanitaire. Le scorbut, puis une toxicose liée à la mauvaise qualité des vivres, se déclare et décime les équipages. 800 soldats et 1 500 matelots décèdent en quelques jours. La Jonquière décide de rentrer. Les vaisseaux, réduits à l’état d’hôpitaux flottants, rentrent en ordre dispersé. L’escadre a été vaincue par la maladie sans même avoir rencontré l’ennemi. Louisbourg restera entre les mains des Anglais jusqu’à la fin de la guerre et sera échangée contre Madras, grosse place anglaise en Inde dont les Français de Dupleix se sont emparés.

Cet échec ne doit pas faire oublier la très bonne tenue de la marine pour maintenir ouvertes les routes commerciales. Lors de ce conflit, Maurepas organise de grands convois marchands escortés par la marine royale pour protéger ceux-ci des attaques anglaises. La réussite de cette tactique assure le maintien du commerce colonial français et les chambres de commerce félicitent même les capitaines français pour leur efficacité.

1747 (46 ans). Il faut attendre 1747 pour que la Royal Navy, tirant l’expérience de ses échecs, réussisse à reprendre le dessus lors des terribles batailles du cap Ortegal (mai 1747) et du cap Finisterre (octobre 1747).

1748 (47 ans). La paix signée à Aix-La-Chapelle assure le succès global de la marine royale qui a su résister pendant l’essentiel de la guerre à la pression anglaise. Maurepas supprime les galères. La Royal Navy, surprise par la qualité des vaisseaux français, intègre immédiatement dans ses rangs les unités qu’elle a capturées lors des batailles de 1747 et se met aussi à les copier.

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1776. 50 évènements, 8 chroniques

576ème chronique d’Histoires d’universités sur le 18ème siècle. Pour chaque année, évolution des relations internationales (alliances, mariages, guerres, traités de paix, échanges commerciaux). Chroniques du blog illustrant l’année. Évènements climatiques, politiques, économiques, scientifiques, artistiques (rangés selon le mois et le jour).

Chronique précédente : 1775. 57 évènements, 10 chroniques

1776, deuxième année de la guerre d’indépendance des États-Unis (1775-1783).

3ème année du règne de Louis XVI. Composition du Conseil du Roi après le limogeage de Turgot le 12 mai 1776.

  • Principal Ministre : Comte de Maurepas (mai 1774 – novembre 1781).
  • Garde des Sceaux : Hue de Miromesnil (août 1774 – avril 1787).
  • Contrôleur général des Finances : Clugny de Nuit (mai 1776 – octobre 1776). Taboureau des Réaux (octobre 1776  – juin 1777) ; le 22 octobre, celui-ci  appelle le financier et ministre genevois et protestant Necker pour le servir en tant que conseiller. 
  • Secrétaire d’état aux Affaires étrangères : comte de Vergennes (juillet 1774 – février 1787).
  • Secrétaire d’état à la Guerre : comte de Saint-Germain (octobre 1775 – novembre 1777).
  • Secrétaire d’état à la marine : de Sartines (août 1774 – octobre 1780).
  • Secrétaire d’état à la Maison du Roi : Amelot de Chaillou (mai 1776  – novembre 1783).
  • Secrétaire d’état : Bertin (mai 1774 – juin 1780).

Partie 1. 1776  dans 8 chroniques du blog

1775-1783. La Guerre d’indépendance. Chronique du 18 février 2021. Contraintes de commercer exclusivement avec l’Angleterre, les colonies américaines pratiquent en fait une importante contrebande avec les Antilles françaises et l’Amérique espagnole. L’essor démographique est très important, lié à l’émigration européenne et au système esclavagiste (deux millions d’habitants vers 1770 dont un quart d’esclaves noirs). La rupture avec la Couronne britannique s’explique par la demande croissante de terres de la part des colons et l’alourdissement des prélèvements fiscaux depuis la guerre de Sept Ans (1756-1763), très coûteuse pour l’Angleterre.

1776-1789. L’abolition des Corvées. Les six édits de Turgot (février 1776) concernent :

  • la suppression des corvées, travail imposé d’entretien des voies et ouvrages d’art publics : routes, ponts, fossés, palissades.
  • la suppression des jurandes et maîtrises.
  • la suppression de la Caisse de Poissy.
  • la suppression des droit de hallage sur les grains.
  • la suppression des charges sur les ports.
  • la diminution des droits sur les suifs.

Abolition des Jurandes

Édit du Roi portant suppression des Jurandes, Communautés de Commerce, Arts et Métiers. Le Parlement de Paris refusa de l’enregistrer et il fallut un lit de justice, le 12 mars 1776, pour l’y contraindre. Ces difficultés provoquèrent la disgrâce de Turgot qui fut révoqué par le roi le 12 mai suivant.Un nouvel édit d’août 1776 rétablissait l’organisation corporative des secteurs concernés, mais il en réduisait le nombre et imposait des règles nouvelles qu’il étendait à de nombreuses autres communautés professionnelles (métiers réglés, métiers banaux)… 

Marine Royale. Réforme de septembre 1776

Ordonnance du roi, concernant la régie et administration générale & particulière des Ports & Arsenaux de Marine. Reliées à la suite : ordonnance du roi, pour régler les fonctions dont les Officiers de la Marine seront chargés sur les escadres & à bord des Vaisseaux, relativement aux Consommations & Remplacements des Munitions & des Effets, & aux revues des Équipages dans le cours des Campagnes…

Toulouse, le canal de Brienne (1776).

Le canal naît au niveau de la Garonne à l’amont des Moulins du Bazacle par l’écluse Saint-Pierre. Il court sur 1 560 mètres (6 mètres de dénivelé), et rejoint le port de l’Embouchure, point de rencontre avec le canal du Midi et le canal latéral à la Garonne.

Le Doubs, navigation à vapeur

Claude François de Jouffroy d’Abbansavec l’aide du chaudronnier baumois Pourchot, il construit sa première embarcation, le Palmipède, dont une machine à vapeur actionne des rames en forme de palme. Il parvient à naviguer avec succès pour la première fois de l’histoire de la navigation sur le bassin de Gondé, là ou le Cusancin se jette dans le Doubs, à Baume-les-Dames, aux mois de juin et juillet de la même année. Les deux paires de rames de chaque côté du bateau empêchent le passage aux écluses, et ce relatif échec du procédé de propulsion incite son inventeur à abandonner ce projet.

Ressources d’un Collège Jésuite

Aspects économiques de la présence des Jésuites dans la Région de Molsheim du XVIème au XVIIIème siècle ; elles sont tirées d’innombrables possessions et redevances dispersées entre Vosges et Rhin dans une cinquantaine de localités (5 bailliages), la majorité se trouvant dans un rayon de 5 à 10 kilomètres autour de Molsheim. En fin de période, surface totale atteinte : 1200 hectares (terres labourables, forêts, prairies, vignes), répartis entre plus de 300 fermiers.

18ème. Ingénieurs, Écoles des mines

Bertin souhaitait vivement créer une école des mines ; mais il lui fallait assurer le financement nécessaire. Dans ce but, un arrêt a été rendu le 13 janvier 1776, commettant le caissier de la Petite Poste de Paris pour recouvrer les contributions des exploitants de mines destinées à l’entretien d’une école des mines. Ce caissier est vraiment tout indiqué ; il doit également percevoir les contributions versées par les entrepreneurs de carrosses des villes de Lyon, Bordeaux et autres. La création de l’École des mines de Paris a ainsi été rendue possible ! Elle est cependant combattue par Monnet, qui avait été nommé, le 17 juin 1776, Inspecteur général des mines du Royaume.

Partie 2. 1776 au jour le jour en Amérique (6 évènements)

17 mars 1776. Les Américains reprirent Boston, à la suite de la fortification de Dorchester Heights. Puis George Washington dirigea son armée sur New York, où il avait prévu que se ferait la retraite britannique après la chute de Boston. Un des objectifs des Britanniques était de repousser les attaques des villes côtières pour que les renforts venus par la mer puissent arriver. Le ministère britannique n’avait pas cru d’abord à une résistance si énergique. Les colonies, mises au ban des nations par la métropole, prirent alors une mesure à laquelle presque personne n’avait songé au commencement de la lutte.

Juin. Après que la Virginie se fut dotée d’une déclaration des droits, Thomas Jefferson fut chargé de préparer l’ébauche d’une déclaration d’indépendance.

4 juillet. Le document, qui représente l’un des textes fondamentaux du pays, fut approuvé par le Congrès après remaniement. La proclamation d’indépendance des treize colonies conduisit à une confédération où chaque État conserva sa liberté et sa souveraineté, et qui rompit irrévocablement avec la Grande-Bretagne. Louis XVI, par l’intermédiaire de Beaumarchais, aide financièrement les insurgés américains.

Juin. Les volontaires américains, sans munitions, sans ressources, ne purent d’abord tenir tête aux régiments expérimentés qu’on envoyait contre eux. En juin, le général Howe prit New York et Rhode Island avec 20 000 tuniques rouges. Pendant plusieurs mois, Howe et Washington se battirent pour l’État de New York et finalement, Washington, obligé de battre en retraite par le New Jersey jusqu’au-delà du Delaware, eut la douleur de voir un grand nombre de ses soldats l’abandonner.

25 décembre. De là, Washington fit une tentative imprévue et d’une audace remarquable. À Noël, l’armée continentale avait besoin d’une victoire. Il franchit le fleuve malgré la glace pendant la nuit du 25 décembre, surprit à Trenton un corps de mille Allemands commandés par Johann Rall, tua celui-ci et fit prisonniers ses soldats.

Ce succès, qui dégageait Philadelphie, releva le moral de la population. De nouveaux miliciens accoururent de la Pennsylvanie, et Washington, reprenant l’offensive, força Charles Cornwallis à se replier jusqu’à Brunswick.

3 janvier 1777. L’armée de Washington eut une autre victoire lors de la bataille de Princeton le 3 janvier. Ces succès redonnèrent confiance aux insurgés et entraînèrent l’enrôlement de nouveaux volontaires dans l’armée continentale.

Partie 3. 1776 au jour le jour, en France (32 évènements)

Sources. Wikipédia, Khronobase.

1 janvier. Les appointements de Monge à l’école du génie de Mézières sont portés à 3k livres et il devient officiellement professeur de physique, de mathématiques pratiques, de chimie et d’histoire naturelle.

5 janvier. Turgot propose au conseil du roi un projet de six édits abolissant la corvée royale, supprimant les privilèges commerciaux et les jurandes, imposant la noblesse.

9 janvier : hiver glacial dans le nord de la France. Normal au Centre et dans le Sud du pays. Grand froid à Paris à partir du 9 janvier jusqu’au début février. Température record : -19,1 °C à Paris le 29 janvier. La Seine est gelée du 25 janvier au 6 février.

Janvier : la direction de l’Académie royale de musique est refusée au chevalier de Saint-George ; Mlles Arnould, Guimard, Rosalie et autres actrices ayant adressé un placet à la reine pour représenter à Sa Majesté que leur honneur et la délicatesse de leur conscience ne leur permettraient jamais d’être soumises aux ordres d’un mulâtre .

5 février : des lettres patentes abolissent le droit de sol pour livre sur les suifs et chandelles, remplacé par un impôt sur les bestiaux aux entrées de Paris.

9 février. Panchaud crée à Paris la Caisse d’escompte.

Février. Condorcet traite du financement des travaux sur l’Escaut à la demande de Turgot.

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Biscuits, expo Manufacture de Sèvres

Suite des chroniques du blog Histoires d’universités sur les faïenceries au 18ème siècle.

Partie 1. Sèvres – Manufacture et Musée nationaux. Communiqué de presse. Biscuits, exposition du 18 janvier au 1 avril 2023.

« L’exposition de soixante-dix sculptures, du XVIIIème siècle à nos jours, met en lumière la variété, la finesse et la virtuosité du modelé des biscuits de Sèvres, qui participent à la légende de la Manufacture.

Inventé en 1752 à Sèvres pour se démarquer des autres productions de Meissen en Saxe ou de Chine, émaillées et peintes, le biscuit désigne une pâte de porcelaine qui, contrairement à ce que laisse supposer son nom bis-cuit ou cuit deux fois, ne subit qu’une seule cuisson à haute température et ne reçoit ni émail ni décor. Le terme dérive de l’italien biscotto qui, dans les faïenceries italiennes de la Renaissance, désignait la pâte avant cuisson dont l’aspect épais et grumeleux rappelait sans doute la pâte à biscuit des pâtissiers.

Cette invention, révélant la blancheur de la matière et les détails les plus fins qui ne sont plus aplanis par la couche d’émail, rencontre rapidement le succès auprès de membres de la Cour et incite l’institution à développer cette production. Réalisation du modèle en argile crue, travail du plâtre pour confectionner des moules, nouvelle technique de moulage par estampage et contrôle de la cuisson délicate de la porcelaine à sa plus haute température révélant cet effet unique évoquant le marbre blanc : la technique est encore à l’œuvre dans les ateliers de la Manufacture.

Depuis 1740, Sèvres – Manufacture et Musée nationaux préserve, enrichit et révèle un patrimoine matériel et immatériel unique au monde. Lieu de vie hors du commun, Sèvres célèbre la passion de la matière, le respect des gestes séculaires des artisans céramistes et la beauté des œuvres d’art qui traversent les âges. Maison de création, de transmission et d’inspiration, Sèvres offre des expériences singulières à vivre, à partager et à offrir.

Le décor de la table bénéficie tout particulièrement de ce renouveau de la sculpture à Sèvres et les biscuits, en compositions de plusieurs éléments, de la simple paire faisant échos à la symétrie alors en vogue dans les décors Rocaille au plus large surtout, mettent en scène les nouvelles salles à manger. Ces nouveaux objets décoratifs et la pratique des cadeaux diplomatiques sous les règnes successifs de Louis XV et Louis XVI vont, dès lors, largement participer à la grande diffusion des biscuits à travers l’Europe, à leur reprise par les différentes manufactures européennes et à l’association durable du biscuit au goût et au savoir-faire français dans les arts décoratifs.

L’exposition Biscuit(s) réunit un groupe de figures emblématiques créées à Sèvres du XVIIIème siècle à aujourd’hui : elle présente ainsi le travail d’artistes illustres du siècle des Lumières, membres de l’Académie royale et amenés à diriger les ateliers de la Manufacture : les sculpteurs Jean-Jacques Bachelier, Étienne Maurice Falconet ou Louis-Simon Boizot et des biscuits reproduits d’après des gravures du peintre François Boucher« . Chronique du blog Histoires d’universités : François Boucher, 30 ans en 1733.

Exposition Zu Tisch! Die Kunst des guten Geschmacks, Alte Sammlung, Sarrebruck, 2022

Partie 2. Le bouquet de Delphine (1787). Chronique d’Histoires d’universités

Le bouquet de Delphine de Sabran (1770-1826), Manufacture de Niderviller, 1787. Matière et technique : porcelaine, modelage, assemblage, pastillage, biscuit. Musée du Pays de Sarrebourg. Diaporama de 11 photos.

Histoire de la Faïencerie de Niderviller (1735-1793). « Le biscuit est une porcelaine, tendre ou dure, cuite sans glaçure à haute température (de 1200 à 1400 °C).

Créé au sein de la manufacture de Niderviller par les ouvriers, selon l’histoire orale de la manufacture, pour être offert à la Comtesse de Custine, Delphine de Sabran (1770-1826) ».

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Rochefort et la Charente (17-19ème)

Rochefort et la Charente du 17ème au 19ème siècle. Suite de la chronique Turgot et la Charente (1772-1773). Le pont suspendu de Tonnay-Charente.

La Charente en Charente maritime : la marée à Rochefort, l’aménagement et la défense de l’estuaire à Port des barques, le canal de Brouage, l’assainissement au 18ème et 19ème siècles (page 2, cliquer ici), le pont transbordeur entre Rochefort et Échillais (page 3, cliquer ici).

Quatre diaporamas (63 photos).

Carte de 1689

Partie 1. De la création de l’Arsenal de Rochefort en 1666 à l’aménagement d’un système militaire complet, pour empêcher un ennemi éventuel de remonter l’estuaire de la Charente jusqu’à Rochefort. Source : extraits de Moisdon Pascale, présentation de la vallée de la Charente en Charente-Maritime, dossier d’aire d’étude.

« Rendu navigable à partir d’Angoulême par des aménagements pratiqués au Moyen Âge, le fleuve a permis le développement d’une myriade de petits ports et de quelques places plus importantes, comme celles d’Angoulême, Cognac, Saintes, Taillebourg ou Tonnay-Charente ».

Néanmoins, entre l’océan et Rochefort, la marée se fait puissamment sentir et rend difficile ou impossible la navigation à marée basse étale.

Diaporama 1 (14 photos). Marée basse à Rochefort

« A partir de 1666 et l’implantation de l’arsenal à Rochefort, l’accroissement du trafic fluvial pour l’alimentation de l’établissement en matériaux, vivres et marchandises manufacturées, stimule l’économie des communes traversées mais aussi celles alentours. Le rôle joué par Rochefort dans les échanges avec les colonies, en augmentant encore les besoins, participe de ce mouvement.

L’établissement militaire, qui se déploie sur la rive droite à Rochefort, possède un certain nombre de sites annexes dans l’estuaire : bassins ou fosses à bois, fontaine, magasins à poudre… En outre, des redoutes et des forts y sont édifiés pour protéger l’arsenal de toute incursion ennemie, ainsi que des phares pour guider les vaisseaux dans l’entrée du fleuve ».

Le fort Lupin (1685-1689).

La fontaine royale de Lupin « construite en 1676, reconstruite en 1763 en aval de fort Lupin, c’est la première source captée puisque son origine remonte à la fondation de l’arsenal de Rochefort pour permettre aux navires de se ravitailler en eau potable ».

Diaporama 2 (18 photos). Fontaine royale de Lupin

En mars 1780, La Fayette repart en Amérique à bord de la frégate Hermione. Il aurait embarqué à la Fontaine de Lupin, pour éviter le lent et long trajet naval depuis Rochefort. Il arrivera à Boston le 27 avril.

Partie 2. Le canal de Brouage, devenu canal de la Bridoire, relie la Charente à la Seudre. Source : inventaire Nouvelle Aquitaine

Diaporama 3 (15 photos). La citadelle et le canal de Brouage

« Le Canal de Brouage est le seul canal navigable aménagé dans les marais des environs de Rochefort. La carte de l’embouchure de la Charente relevée en 1704 par Claude Masse montre qu’il emprunte, au moins partiellement, l’ancien lit de la rivière d’Arnou ou de Pont-L’Abbé qui meut le moulin de la Bridoire situé à son embouchure. Sur cette carte, les terres basses alentour sont des marais. Ce canal est réalisé en plusieurs campagnes de travaux ; le projet initial qui prévoyait de relier Rochefort à Brouage est complété par une jonction avec la Seudre ».

« L’aménagement de la première partie d’une quinzaine de kilomètres entre Brouage et Rochefort est commencé entre 1782 et 1785 sous la direction de l’intendant Réverseaux ; en même temps sont ouverts les canaux de Broue et de Mérignac. Le canal de la Bridoire doit faciliter la navigation entre la mer et la Charente, tout en assainissant par un ensemble de canaux et de fossés les territoires marécageux de Pont-l’Abbé-d’Arnoult et de Champagne, dans les marais de Brouage. François Philibert Boischot, adjudicataire des ouvrages de dessèchement des marais de Rochefort en 1783, est chargé de ceux nécessaires à l’ouverture de ce canal.

Après avoir été interrompus une vingtaine d’années, les travaux reprennent sous la direction des ingénieurs Champion de la Bretonnière et Masquelez, au début du 19e siècle. La partie déjà réalisée est curée et deux écluses sont construites, l’une à l’embouchure du canal dans la mer, l’autre à celle de la Bridoire. Le canal, ainsi rendu navigable à partir de 1807, sert au transport de sels, de vins, d’eaux-de-vie et de bois de construction.

Pour permettre la navigation, le canal fait 17 mètres de large avec une profondeur de 2,50 mètres. Des gares et des élargissements pratiqués à chacune de ses inflexions servent de points de repos et facilitent le croisement des bateaux de fort tonnage à fond plat. Ainsi, les chargements peuvent partir de Brouage et remonter la Charente directement, sans subir de transvasements entre des bâtiments de mer et des bateaux de faible tirant. Deux fois par an, pour l’entretien du canal, il est nécessaire de faucher, de réparer les talus et banquettes et d’effectuer son curage. Le halage se fait à bras d’hommes et par chevaux ».

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