« L’année 2023 est déclarée Année Européenne de la Formation tout au long de la vie. Cette année est l’occasion de mettre en lumière l’importance de la formation tout au long de la vie pour les individus, les entreprises et la société dans son ensemble.
La formation tout au long de la vie permet aux individus de développer leurs compétences et de s’adapter aux changements constants de l’environnement économique et technologique. Elle est également essentielle pour les entreprises qui cherchent à maintenir leur compétitivité sur un marché globalisé et en évolution rapide…
Ce n’est là que le début de l’édito très complet que m’a proposé Chat GPT lorsque je lui ai soumis ma demande. Et au-delà du buzz du moment suscité par ce chatbot, il est bien question du futur rôle de l’intelligence artificielle dans la production de connaissances et dans le traitement des informations. De nombreux métiers seront directement impactés puisque la production de contenus peut être déléguée à la machine mais c’est aussi l’acquisition de connaissances qui est questionnée puisque le chatbot est en mesure de produire des exercices ou des mémoires en lieu et place de l’apprenant.
Un sujet de fonds pour nous tous professionnels de la formation continue et qui mériterait d’être à l’honneur dans les travaux de cette année européenne qui certes intègre bien les besoins en compétences numériques mais sans identifier clairement les mutations que le numérique entraine dans l’acquisition des compétences ».
Jean Jacques De Boissieu (1736-1810), un graveur lyonnais génial.
2 décembre 2022. Visite guidée du fonds De Boissieu au Cabinet des Dessins et des Estampes de Strasbourg par Aude-Marie Fritz, médiatrice au musée des Beaux-arts, et Florian Siffer, responsable du CDES.
Partie 1. Des prédécesseurs de De Boissieu : le comte de Caylus (1692-1765) et Edme Bouchardon (1698-1762) : un dessinateur et un graveur. Chronique d’Histoires d’universités (30 septembre 2020), Estampes 1737-1746. Les cris de Paris.
« Les Cris de Paris. La veine populaire, âpre et parfois à la limite de la caricature, adoptée par les artistes bolonais, fait place dans les Cris de Paris gravés d’après les dessins d’Edme Bouchardon (1698-1762) à une vision plus empreinte d’humanité. Chroniques sur Bouchardon.
Le comte de Caylus (1692-1765) est le graveur et l’instigateur de cette série, la plus ambitieuse du genre, qui regroupe cinq suites de douze estampes, publiées entre 1737 et 1746. Conjuguant observation et bienveillance à l’égard du petit peuple parisien de l’Ancien Régime, Bouchardon se garde des conventions pour rechercher au contraire le naturel des postures ».
Partie 2. Jean Jacques de Boissieu (1736-1810), un graveur lyonnais génial. Source : extraits d’un article de Wikipédia et présentations lors de la visite guidée.
« De Boissieu est un dessinateur, graveur et peintre, né le 30 novembre 1736 à Lyon. Il est le fils de Jacques de Boissieu, médecin. Il mourra à Lyon le 1er mars 1810.
Jouissant de son vivant d’un grand renom en France comme en Europe, surnommé par certains le Rembrandt français, il est considéré comme un des fondateurs de l’École lyonnaise de peinture.
Il se spécialise dans les portraits, les paysages et scènes de la vie quotidienne de la région lyonnaise. Son style se rattache, par son souci du réalisme, à l’école hollandaise.
1758 (22 ans). Très jeune, De Boissieu aurait cherché à imiter les tableaux que possédait son aïeul maternel. Il publie six feuilles de croquis à l’eau-forte : Livre de griffonnements inventés et gravés par de Boissieu.
1760. Il est en relations de correspondance avec le graveur Jean-Georges Wille. Il produit des eaux-fortes, des dessins d’une grande acuité aux crayons et des lavis. Avec des portraits expressifs, il a dessiné des paysages, soit au crayon (mine de plomb, sanguine, pierre noire), soit au lavis. Son œuvre gravée se compose de 140 planches.
1760. Vue du pont de la Guillotière à Lyon (aquarelle).
1763. Desmarest, Inspecteur des manufactures de la généralité de Limoges découvre dans l’Auvergne la même espèce de pierre (basalte), aussi en prismes réguliers, avec les mêmes détails curieux qu’on admirait comme un phénomène unique dans le Pavé des Géants (Irlande). De Boissieu réalise deux planches pour l’Encyclopédie de Diderot.
« 1765-1766 (30 ans). Boissieu part faire le traditionnel Grand Tour en Italie en compagnie de son protecteur François XII Alexandre Frédéric de La Rochefoucauld. Les deux compagnons séjournent à Rome, Gênes, Naples, où Boissieu dessine dans les musées et surtout d’après nature.
Revenu à Lyon, il poursuit son œuvre artistique avec grand succès : Goethe collectionne ses œuvres (chroniques du blog sur Goethe). Le frère du roi de Prusse vient visiter son atelier.
1767. Claude-Henri Watelete acquiert un lot d’eaux-fortes de Rembrandt qu’il admirait, et s’en inspire pour graver ses propres estampes.
Des connaisseurs d’art ouvrent leurs cabinets et galeries à de Boissieu et lui permettent de copier les tableaux de leur collection de son choix ».
1770-1772. Plusieurs portraits.Vieillard au front chauve (1770)
L’hippiatrique fondée par Claude Bourgelat (source principale de la biographie : extraits de l’article de Wikipédia). Celui-ci est né le 27 mars 1712 à Lyon et est mort le 3 janvier 1779 à Paris à l’âge de 67 ans.
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« Il est le précurseur de l’institutionnalisation de l’enseignement vétérinaire, à travers la fondation des deux premières écoles vétérinaires du monde, qu’il a impulsées à Lyon en 1761, puis à Maisons-Alfort en 1765. On peut également le regarder comme le fondateur de l’Hippiatrique en France (définition de l’Encyclopédie). Chronique à suivre : autres sources en ligne sur ces deux écoles)
1719. Le père de Claude Bourgelat est un riche commerçant qui partage ses activités entre Lyon, où son élection à l’échevinage le fait accéder à la noblesse, et Livourne en Italie. Après son décès en 1719, Claude voit l’aisance matérielle s’amenuiser et l’ambiance familiale se dégrader au fil des procès autour de l’héritage. Bourgelat démarre donc sa vie d’adulte avec très peu de moyens.
Entre 1724 et 1729. Il sert dans la troupe des mousquetaires.
1730-1740. On le retrouve à Lyon où il tient un cabinet d’avocat. Il plaide des affaires pour la haute bourgeoisie et la noblesse lyonnaise. Les relations qu’il se crée alors dans cette sphère du pouvoir local lui serviront pour la réalisation de ses ambitions professionnelles.
1740. Le 29 juillet, Bourgelat obtient le brevet d’Écuyer du roi tenant l’Académie d’équitation de Lyon. Il occupe cette fonction de 1740 à 1765.
1744. A l’âge de 32 ans, il publie son premier ouvrage, Le Nouveau Newcastle. Ce traité d’équitation qui présente une nouvelle approche de l’art équestre lui vaut une notoriété considérable dans l’Europe entière.
À l’occasion de la rédaction de ce livre, Bourgelat remarque des anomalies dans les descriptions antérieures de la biomécanique du cheval. Il les attribue à des erreurs dans les connaissances anatomiques de l’époque. Il décide alors de se consacrer à des recherches dans ce domaine et réclame, pour ce faire, la collaboration des chirurgiens humains exerçant à l’Hôtel-Dieu. Claude Pouteau et Jean-Baptiste Charmetton, professeurs au collège de chirurgie de Lyon répondent avec intérêt et enthousiasme à sa demande.
À la faveur de cette collaboration avec les médecins de l’homme, l’Écuyer a trois révélations :
la différence entre la démarche empirique et le raisonnement scientifique,
la similitude entre la machine humaine et la machine animale,
l’opportunité de créer le métier de médecin des animaux.
1750. Ainsi, Bourgelat se transforme en auteur scientifique. En 1750, il publie le tome I des Éléments d’hippiatrique. La conception du plan de cet ouvrage englobe toutes les notions d’anatomie, de physiologie, de pathologie, d’hygiène, de thérapeutique voire de zootechnie y compris la visite d’achat du cheval. L’auteur les aborde avec un esprit qui fait appel à l’expérience, à l’observation, au raisonnement, à l’analyse et à la déduction. Il s’agit d’une méthode novatrice qui repousse résolument l’empirisme et ses recettes.
1752. Bourgelat a 40 ans et est nommé correspondant de l’Académie des sciences de Paris. C’est la reconnaissance de sa valeur scientifique et de sa qualité de savant du siècle des Lumières.
L’arrivée à Lyon en 1754 d’Henri Léonard Bertin est une providence pour Bourgelat. Ce jeune haut fonctionnaire vient y exercer les fonctions d’intendant de la Généralité. Les deux hommes se lient rapidement d’une profonde amitié qui survivra au départ de Bertin pour la capitale lorsqu’il est nommé trois ans plus tard lieutenant général de police. Très vite admis à la Cour, il poursuivra sa brillante carrière en devenant contrôleur général des finances en 1763. Mais il n’attend pas cette haute promotion pour réussir à convaincre le roi Louis XV de l’intérêt, pour l’économie rurale du royaume, de créer une profession qui pourrait lutter contre les épizooties affectant le bétail.
1754-1757. Ami de d’Alembert, Bourgelat est choisi comme Collaborateur de l’Encyclopédie (environ 235 articles signés dans les tomes V, VI et VII). Il écrit plus de la moitié du contenu de l’Encyclopédie en matière d’équitation, de médecine et de chirurgie vétérinaire.
1760. Bourgelat est nommé Inspecteur de la Librairie à Lyon. Il le demeure jusqu’en juillet 1764. Source : Pol Jeanjot-Emery, Bourgelat en dehors des écoles vétérinaires. Les étapes de la célébrité. Extrait de SFHMSV.
« Un poste d’Inspecteur de la Librairie existait à Paris sous l’autorité de De Malesherbes. L’Inspecteur de la Librairie de Lyon sera en quelque sorte le délégué de De Malesherbes dans cette ville. Il est chargé de s’opposer aux fraudes nombreuses qui s’y commettent dans le commerce de l’imprimerie. C’est d’abord lui qui désigne les censeurs. De plus toute introduction de livres en douane doit lui être signalée; tout ballot contenant des imprimés doit être visité, alors même qu’il serait à destination d’une autre ville du Royaume, ou de l’Étranger; à moins qu’il n’ait été expédié plombé et accompagné d’un acquit à caution. Bourgelat était pressenti à ce poste dès la fin de 1759, car, par une lettre datée du 28 Décembre, il demande à De Malesherbes des instructions sur ses fonctions, tout en précisant la façon dont il entend mener ses investigations de police, car c’est bien d’un rôle de police dont il s’estime investi.
Bourgelat montre là ce par quoi il se distinguera toujours : Faire preuve de l’autoritarisme le plus intransigeant envers les uns, et cultiver l’art des sollicitations les plus flatteuses avec d’autres.
1760. C’est le 20 Janvier que Bourgelat prête sermentdevant le Lieutenant général de police. Dès son entrée en fonction, il insiste pour qu’on examine d’une façon toute spéciale les envois venant de Genève, parce que c’est en Suisse qu’il s’imprime le plus de livres contre les mœurs, le gouvernement et la religion catholique.
Même recommandation pour les imprimés venant de Provence, et notamment d’Avignon parce qu’il s’y fait de nombreuses contrefaçons. Tout envoi suspect, alors même qu’il aurait été déclaré contenant des marchandises autres que des livres, doit être déposé à la chambre syndicale pour y être soumis à la visite. Toute cette période de Bourgelat Inspecteur de la Librairie de Lyon a donné lieu à un abondant échange de correspondance entre lui et ses supérieurs hiérarchiques. Bien étudiée par Moulé, cette correspondance a révélé nombre de péripéties auxquelles il fut confronté.
La première opération délicate fut la chasse à un pamphlet intitulé Histoire de Madame la Marquise de Pompadour, paru en Angleterre, puis traduit et publié par Heidegger en Suisse. Bourgelat a le privilège d’en informer De Malesherbes dans une lettre du 25 Janvier 1760.
Bourgelat adresse à Malesherbes un mémoire sur les contrefaçons d’Avignon et de Rouen (30 janvier 1760), à Sartine un rapport sur l’état du commerce de la librairie lyonnaise (24 décembre 1763) ».
« 1761. Par arrêt du Conseil du Roi en date du 4 août, l’autorisation est donnée à Bourgelat (il a 49 ans) d’ouvrir une école vétérinaire dans les faubourgs de Lyon … où l’on enseignera publiquement les principes et la méthode de guérir les maladies des bestiaux, ce qui procurera insensiblement à l’agriculture du Royaume les moyens de pourvoir à la conservation du bétail dans les lieux où cette épidémie désole les campagnes… Bourgelat obtient du roi Louis XV l’autorisation et les moyens de créer, grâce à l’appui de son ami Henri-Léonard Bertin (1720-1792), alors Contrôleur Général des Finances, une École où l’on enseignerait publiquement les principes et les méthodes de guérir les maladies des bestiaux. Installée dans un ancien relais de poste dit le Logis de l’Abondance, situé dans le quartier de la Guillotière, l’École accueille son premier élève le 13 février 1762.
1762. Claude Bourgelat, écuyer et chef de l’Académie d’équitation de Lyon, s’étant ménagé de puissants appuis politiques et financiers obtient que soit créée à Lyon une École pour le traitement des maladies des bestiaux. Cette école, la première en son genre, ouvre au début de l’année 1762. À la fin de l’année elle compte 38 élèves.
Montesquieu publie De l’esprit des lois. L’ouvrage est attaqué à la fois par les jésuites et par les jansénistes. La faculté de théologie de Paris le censure. Le pape le met à l’Index. Voltaire publie Zadig.
Long pontificat de Benoît XIV (1740 à 1758). Ce pape a marqué le siècle des Lumières par son ouverture d’esprit. Pape moderne qui a tenté de calmer les querelles religieuses, de ramener l’Église grecque et l’Église arménienne dans le giron de Rome. Pape conservateur, il a confirmé la bulle Unigenitus, tout en adoucissant les rigueurs exercées contre les Jansénistes.
Fin de la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748), après une dernière victoire française (prise de Maastricht). Par les traités d’Aix-la-Chapelle et malgré la situation favorable, Louis XV renonce à ses conquêtes (Pays-Bas autrichiens, Savoie, Nice),
15 janvier : la Seine est complètement prise par les glaces (minimum de température -14°1 à Paris le 12 janvier. Les froids tardifs de mars retardent les travaux agricoles. L’hiver, très rigoureux, tue une partie des oliviers en Provence (-10° à Nîmes le 10 janvier).
Janvier : émission pour 6 millions à 5 % de rentes perpétuelles.
25 février : un édit crée des droits nouveaux sur la poudre à poudrer et sur les bougies, rétablit les anciens droits sur les suifs, et augmente les droits sur les papiers et le parchemin.
30 avril : préliminaires de paix entre la France et la Grande-Bretagne signés à Aix-la-Chapelle.
5 mai : Louis XV écrit à Ferdinand VI d’Espagne pour lui annoncer qu’il veut une paix sans annexions.
7 mai : prise de Maastricht par Maurice de Saxe et Lowendal. De 1747 à 1748, elle passa une nouvelle fois sous domination française après la bataille de Lauffeld. Durant ces périodes françaises, les protestants de Maastricht perdirent les droits qui les rendaient égaux aux autres chrétiens.
Première Partie. 1776, première navigation d’un bateau à vapeur, Le Palmipède, sur le Doubs par Claude François Dorothée de Jouffroy d’Abbans (1751-1832). Source : extraits de l’article de Wikipédia.
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« Claude François Dorothée de Jouffroy d’Abbans (1751-1832) est le fils aîné du marquis Claude-Jean-Eugène de Jouffroy d’Abbans (1715-1796) et de Jeanne Henriette de Pons de Rennepont (1717-1793). Il commence ses études chez les Dominicains près du Château familial d’Abbans, près de Besançon..
1764 (13 ans). Son père le fait entrer à treize ans à la Cour de France du Château de Versailles, comme page au service de la princesse dauphine Marie-Josèphe de Saxe.
1767 (16 ans). La mort de cette dernière en 1767 le fait revenir au château paternel.
1772 (21 ans). Devenu lieutenant au régiment de Bourbon-Infanterie, il a une altercation — pour les faveurs d’une jeune duchesse — avec le responsable de ce régiment, le comte d’Artois, petit-fils du roi Louis XV (et futur roi Charles X). Une lettre de cachet de Louis XV l’envoie au cachot, au fort royal de l’île Sainte-Marguerite, des îles de Lérins. Ce serait lors de ce séjour qu’il observe le passage des galères, et met son enfermement à profit pour étudier les sciences et perfectionner les machines à vapeur qu’il utilisera sur ses bateaux.
1774 (23 ans). Libéré mais privé des perspectives d’une carrière militaire, il rejoint Paris et s’intéresse à la fois à la construction des navires et à l’avenir de la machine à vapeur. il entre dans une société formée par Claude d’Auxiron de Quingey, les frères Périer (banquiers), et Monnin de Follenay dont le projet est de faire naviguer un bateau à vapeur.
1776 (25 ans). Peu soutenu par son père, c’est sa sœur aînée Marie Elisabeth, chanoinesse de l’abbaye de Baume-les-Dames, qui intercède auprès de l’abbesse Henriette de Damas-Cruz, cette dernière convainquant les dames du monastère de le subventionner financièrement. En 1776, avec l’aide du chaudronnier baumois Pourchot, il construit sa première embarcation, le Palmipède, dont une machine à vapeur actionne des rames en forme de palme. Il parvient à naviguer avec succès pour la première fois de l’histoire de la navigation sur le bassin de Gondé, là ou le Cusancin se jette dans le Doubs, à Baume-les-Dames, aux mois de juin et juillet de la même année. Les deux paires de rames de chaque côté du bateau empêchent le passage aux écluses, et ce relatif échec du procédé de propulsion incite son inventeur à abandonner ce projet.
1781 (30 ans). Brouillé avec ses associés, et renié par sa famille, Claude François de Jouffroy d’Abbans se retire dans son château d’Abbans, pour étudier une évolution de son bateau à vapeur. Il crée une société à Lyon pour exploiter le Pyroscaphe, premier bateau à roues à aubes de 46 mètres de long, muni de nouvelles pales montées sur des aubes. Il est construit à Lyon avec le concours du maître de forgesAntoine Frerejean.
1783 (32 ans). Le 15 juillet, il réalise, au nord de Lyon, une spectaculaire démonstration publique devant dix mille spectateurs en remontant la Saône sur plusieurs kilomètres, de la cathédrale Saint-Jean de Lyon à l’Île Barbe, durant environ un quart d’heure ».
« Sous la Révolution, l’abbaye de Saint-Pierre-les-Nonnains doit à sa proximité avec l’Hôtel de Ville de ne pas être vendue ou détruite. En 1792, le Conseil municipal désigne l’édifice comme lieu de conservation des tableaux, médailles, bronzes et autres monuments des arts.
Le 14 Fructidor an IX (1801), le décret Chaptal instituant des collections de Peintures dans quinze villes de France est l’acte fondateur du musée de Lyon. L’institution répond aussi à des aspirations locales, comme rappeler le prestigieux passé romain de la ville et proposer des modèles à la Fabrique de la soie alors en crise.
Quand le sommet du Mont Blanc est atteint pour la 1ère fois en 1786 (chronique du 12 septembre 2021), les deux alpinistes vainqueurs se trouvent en Savoie, mais celle-ci n’appartient ni au Royaume de France ni à l’Italie (le pays n’existe pas encore).
« La Savoie et le Mont Blanc font partie du Royaume de Sardaigne, qui inclut Savoie et Piémont. Turin a été la capitale des États de Savoie de 1563 à 1713, du royaume de Sicile de 1713 à 1720, du royaume de Sardaigne de 1720 à 1861 et du royaume d’Italie de 1861 à 1865″.
Piémont – Savoie, vers 1700
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Quels changements territoriaux au cours du 18ème et au début du 19ème ? Source : extraits de l’article de Wikipédia, Histoire de la Savoie de 1416 à 1792.
A. Le règne du duc Victor-Amédée II de Savoie (1675-1730)
« Le duc Victor-Amédée II de Savoie, né en 1666, succède en 1675, à l’âge de 9 ans, à son père, Charles-Emmanuel II de Savoie, mort le 12 juin 1675 à Turin. Durant son jeune âge et jusqu’en 1684, la régence des États de Savoie va être assumée par sa mère, Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours.
L’extension territoriale. Le duc Victor-Amédée II a fait preuve de nombreux talents diplomatiques, en adhérant à la Ligue d’Augsbourg, en s’alliant avec le Saint-Empire romain germanique, puis en renversant son alliance en faveur de la France de Louis XIV. Ses variations ont abouti à une importante expansion territoriale.
Allié de la France au début de la guerre de Succession d’Espagne (1701-1714), il se joint à l’Autriche en 1703 à la demande de l’Empereur, mais la plupart de ses États sont occupés par le duc de Vendôme (1654-1712).
1713. Au final, le duc Victor-Amédée II de Savoie, signataire du traité d’Utrecht, obtient en 1713 la libération des États de Savoie qui vont être évacués par les armées du roi Louis XIV. Certaines terres font leur retour à la couronne : une partie du Milanais, le Montferrat, Alexandrie et Valenza. Le royaume de Sicile fait partie en 1713 des attributions accordées, (moyennant finances), à Victor-Amédée II. Ce dernier peut désormais afficher un titre royal que la Maison de Savoie convoitait depuis longtemps.
1720. Victor-Emmanuel II de Savoie, nouveau et éphémère roi de Sicile, échange son île de Sicile contre l’île de Sardaigne avec l’empereur Charles VI d’Autriche. La Sardaigne ayant le statut de royaume, il portera désormais le titre de Roi de Sardaigne.
Victor-Amédée II a bénéficié de l’aide puissante de son cousin, le prince Eugène de Savoie (1663-1736), généralissime des armées du Saint-Empire, dans des combats aux fortunes diverses, qui se sont déroulés dans tous les territoires occupés, avec toutefois une incursion de courte durée en Dauphiné et en Provence. Le duc de Savoie a réussi à résister victorieusement en 1706, lors du siège de Turin par les armées françaises.
Le duc Victor-Amédée II de Savoie, prince de Piémont et nouveau roi de Sardaigne, abdique en 1730 en faveur de son fils, Charles-Emmanuel ».
B. Le règne du roi Charles-Emmanuel III de Sardaigne (1730-1772)
Occupation de la Savoie par l’Espagne durant la guerre de Succession d’Autriche (1742-1749). Charles-Emmanuel III s’étant placé du côté de l’Autriche en 1741, la Savoie subit en 1742 une offensive espagnole qui entraîne son occupation jusqu’à la fin de la guerre de Succession d’Autriche.
Pendant cette période, l’Espagne est représentée à Chambéry par l’infant Philippe, qui partira en décembre 1748, après le traité d’Aix-la-Chapelle ; les dernières troupes espagnoles quittent la Savoie en février 1749.
1760. Le traité de Turin, signé le 24 mars entre la France et le Royaume de Sardaigne, permet de délimiter la frontière entre les territoires de la Savoie, de Nice et du Piémont, et ceux du royaume de France. Les études et les plans ont été réalisés par Pierre Joseph de Bourcet, directeur des Fortifications du Dauphiné, pour le roi Louis XV.
1770. Charles-Emmanuel III promulgue une nouvelle version de la Royale Constitution de 1723, mise au point par Jacques Salteur et François-Xavier Maistre, respectivement premier président et second président du Sénat de Savoie ».
« Le 7 août 1786, Jacques Balmat (24 ans) et le médecin Michel Paccard (29 ans) entreprennent la première ascension du Mont Blanc. Les deux hommes mettront deux jours à réaliser l’ascension, inventant sans le savoir une discipline promise à un prodigieux succès : l’alpinisme« .
« Point culminant des Alpes, le Mont Blanc (4810 mètres à l’époque ; 4807 aujourd’hui, d’après les derniers relevés) appartient à ce moment-là au royaume de Piémont-Sardaigne comme l’ensemble de la Savoie ».
Le Mont Blanc, photographié de Praz-sur-Arly, Pierre Dubois, août 2018
Le Mont Blanc, de maudit à convoité
« Nul n’a encore songé à escalader ce massif impressionnant, qualifié de montagne maudite par les Savoyards. De son sommet toujours couvert de neige et souvent noyé dans les nuages, descendent de redoutables glaciers, le glacier des Bossons et la Mer de Glace. Peu de gens, d’ailleurs, le connaissent, en-dehors des villageois du cru, car le massif alpin est encore largement dépourvu de voies carrossables. Au pied du massif du Mont Blanc, le modeste village de Chamonix n’est lui-même accessible que par des sentiers muletiers.
Toutefois, un jeune physicien et naturaliste genevois, Horace Bénédict de Saussure (20 ans), découvre en 1760 ce village. Envoûté par la montagne, il promet une prime consistante à qui atteindra le premier le sommet du Mont Blanc.
Lui-même en tente l’ascension à plusieurs reprises avec un guide local mais échoue régulièrement, tout comme les autres amateurs, attirés par la perspective de la prime. Il faut dire que les uns et les autres n’imaginent pas de faire étape une nuit complète sur le flanc de la montagne, par crainte de démons ou d’on ne sait trop quoi.
En 1786, un jeune cristallier du lieu, Jacques Balmat, décide de suivre une équipe qui va encore une fois tenter l’exploit. Mais il est distancé par ses compagnons. Perdu et terrorisé, le voilà obligé de se réfugier dans une grotte pour y passer la nuit. Le lendemain, il repère un passage vers le sommet. Convaincu de pouvoir enfin y accéder, il redescend à Chamonix en quête d’un compagnon d’escalade. Ce sera le médecin du village, Michel Paccard. Les deux hommes reprennent l’ascension et passent la nuit dans la même grotte avant de se porter enfin au sommet le 8 août à 18h22 !
Jacques Balmat se rend à Genève pour informer de Saussure de son succès et recevoir la prime.
Isabelle Rouge-Ducos, archiviste paléographe, docteur en histoire de l’art de l’École pratique des hautes études, Jacques-Germain Soufflot, à l’occasion du tricentenaire de sa naissance, France Archives, 2013.
1713. Jacques-Germain Soufflot naît à Irancy, près d’Auxerre, le 22 juillet. Il est l’aîné des treize enfants de Germain Soufflot, avocat au parlement de Bourgogne et lieutenant au bailliage d’Irancy, et de Catherine Milon (1692-1743). Il sera un des grands architectes français du 18ème siècle et exercera une profonde influence sur le mouvement néoclassique.
1724. Lyon. Existence d’une Académie des Sciences, des Belles Lettres et des Beaux-arts, divisée en deux compagnies : Sciences et Belles Lettres d’une part, Beaux-arts de l’autre avec vie indépendante mais un seul protecteur, celui qui avait sollicité et obtenu les Lettres patentes de 1724, le maréchal duc de Villeroy.
1732 (Soufflot a 19 ans). Selon la légende familiale, il commence des études de droit à Auxerre puis à Paris car il aurait dû hériter de la charge de lieutenant au bailliage de son père, mais il se prend de passion pour l’architecture. Il aurait alors emporté un sac contenant 1 000 livres de la maison familiale, pour quitter son foyer contre l’avis de ses parents.
1733-1738 (20-25 ans). Sur un coup de tête, cet autodidacte part étudier l’Antiquité ainsi que les œuvres de Palladio en Italie. Il reste à l’Académie de France à Rome, sans avoir remporté le Grand prix.
1737-1748. L’Hôtel-Dieu de Lyon a une excellente réputation à cette époque. On note une mortalité de un sur quatre à l’Hôtel-Dieu de Paris, contre un sur quatorze à celui de Lyon.
1738 (Soufflot a 25 ans). Sur le chemin du retour en France, il a marqué une halte à Viviers sur le Rhône au sud de Lyon (alors siège d’un évêché) et a pris part à l »inauguration de l’hôtel particulier de Roqueplane.
1738-1749 (25-36 ans). Le premier séjour lyonnais de Soufflot a duré 11 ans. C’est durant cette période qu’il a réalisé ses principaux travaux ou en a posé les bases. Il put bénéficier de la protection des plus hautes autorités : le duc de Villeroy, gouverneur, et le cardinal de Tencin, archevêque de Lyon. Son arrivée dans la capitale des Gaules coïncidait par ailleurs avec le départ à la retraite de Ferdinand Delamonce, qui tenait le premier rang parmi les architectes de la ville.
« L’évolution du vignoble français à l’époque moderne se caractérise par une extension géographique et une spécialisation qualitative. Il existe très peu de nouvelles régions de vignobles à part le Beaujolais, créé essentiellement au cours du XVIIe siècle dans le prolongement des vignes du Lyonnais. La vigne progresse dans toute la Bourgogne et autour d’Avignon (Côtes du Rhône). Le canal du Midi favorise les exportations des vins du Languedoc qui sont acheminés vers le port de Bordeaux. La prospérité de la façade atlantique encourage l’extension des vignobles du Sud-Ouest (Bordeaux, Armagnac, Bergerac, Jurançon) ».
Le vin, un marché en forte croissance
« Cette croissance n’est pas le fait des vignobles de qualité mais plutôt celui des petits vignerons qui profitent de la conjoncture économique et démographique favorable, pour planter des petites parcelles aux environs des villes où la consommation de vin s’accroît…
En 1789, la France compte près de 1,6 million d’hectares de vignes et produit une trentaine de millions d’hectolitres de vin (60 % de surface supplémentaire par rapport au XVIe siècle et doublement des volumes de vin) ».
Lanaissance des grands crus
« Cependant à partir du XVIIIe siècle, l’activité vinicole s’oriente vers la recherche de vins de plus grande qualité : choix des terroirs, réduction des rendements, amélioration de la vinification et possibilité de vieillissement des vins vont permettre la naissance de crus de très grande qualité.
Le vignoble bordelais est essentiellement détenu par des membres du Parlement de la ville, propriétaires de vastes domaines centrés autour d’un château. Dans les Graves et le Médoc, ils prennent conscience du potentiel de leurs vignes dont les cépages (Cabernet-Sauvignon) permettent le vieillissement du vin. Les grands crus apparaissent au début du XVIIIe siècle (Margaux, Lafite, Latour) et deviennent très recherchés par les Anglais qui en apprécient la couleur et la profondeur, favorisant le vieillissement et la mise en bouteilles »…
Le commerce du vin à Paris
« Au XVIIe siècle, les taxes prélevées sur le commerce du vin à Paris concernent les droits à payer pour faire entrer le vin dans la capitale. Acheminer frauduleusement du vin devient un exercice quotidien : on creuse même des tunnels clandestins pour installer des tuyaux !
Pour échapper aux taxes, les cabaretiers tentent de sortir du périmètre de leur application : à partir de 1675, cabarets et guinguettes s’installent au-delà des limites nord de Paris (actuelle rue Saint-Lazare). Le même vin servi d’un côté ou de l’autre des barrières d’octroi, voit son prix multiplié par quatre. Dans les guinguettes, le vin provenant des campagnes environnantes n’est pas trafiqué, contrairement aux vins servis intra-muros. Le succès de ces établissements populaires ne se dément pas tout au long du siècle suivant.
En 1789, le mur des Fermiers généraux est étendu de plusieurs kilomètres, ce qui a pour conséquence d’annexer les guinguettes. Durant trois jours d’insurrection, une partie des barrières d’octroi sont prises d’assaut et détruites par les insurgés. Les octrois sont supprimés en 1791″…
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