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1700. Le duc du Maine a 30 ans

Partie 1. Ouvrage. Le duc du Maine – Le fils préféré de Louis XIV, Pierre-Louis Lensel, Perrin, Biographie, 2021, 485 pages.

4ème de couverture. « Louis-Auguste de Bourbon, duc du Maine (1670-1736), fruit des amours de Louis XIV et de Mme de Montespan, élevé avec soin par Mme de Maintenon, porte dès sa naissance la marque infamante de la bâtardise dans une société de Cour fondée sur le rang et le sang. A l’illégitimité s’ajoute une claudication, autre handicap et source de sarcasmes incessants. Intelligent. cultivé, séduisant, fidèle, chéri par son père, ce prince de la main gauche est aussi un jeune homme peu sûr de lui et en quête de reconnaissance.

Louis XIV, quitte à susciter murmures, indignations et jalousies, bouscule pour lui les règles les plus établies : il lui fait épouser Louise-Bénédicte de Bourbon, petite-fille du Grand Condé. pleine de caractère, et va jusqu’à le déclarer héritier potentiel de la Couronne. C’est à la fois lui offrir une position formidable et l’exposer dans les luttes pour le pouvoir qui couveront au couchant du long règne du Roi-Soleil, avant de se déchaîner sous la Régence.

En racontant ce parcours mouvementé, marqué par des retournements spectaculaires, Pierre-Louis Lensel met en lumière une figure cardinale de l’époque. dévoilant un personnage romanesque trop longtemps enseveli sous sa caricature. II délivre un authentique grand récit, nourri de nombreux inédits, servi par une plume rare, offrant par ricochet une histoire palpitante du premier XVIIIème siècle ».

Partie 2. Le duc du Maine, 30 ans en 1700. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

« Louis Auguste de Bourbon, duc du Maine, duc d’Aumale, prince souverain de Dombes, comte d’Eu, né à Saint-Germain-en-Laye le 31 mars 1670 et mort à Sceaux le 14 mai 1736, est un fils légitimé du roi de France Louis XIV. Il règne sur la principauté de Dombes de 1681 à 1736 sous le nom de Louis-Auguste Ier de Bourbon.

L’enfant, né infirme, boitera toute sa vie. Pied-bot, fragile et timide, ses infirmités le rendaient peu apte a priori à réaliser les grandes ambitions que sa nourrice (puis belle-mère) nourrissait pour lui. Il n’en était pas moins un homme intelligent et cultivé,

1673 (le duc du Maine a 3 ans). Louis XIV légitima et titra, le 20 décembre, les trois enfants qu’il avait eus de la marquise de Montespan.

1674. Le duc du Maine, son frère titré comte de Vexin et sa sœur emménagèrent, avec leur gouvernante, à Saint-Germain. La même année, le duc du Maine, âgé de 4 ans, reçut la charge de colonel général des Suisses et Grisons. Il l’exerça entre 1674 à 1688.

1680. Madame de Montespan, peinte par Mignard.

1681. La Grande Mademoiselle, voulant épouser le duc de Lauzun et victime d’un chantage mené par Madame de Maintenon, céda au duc du Maine la principauté souveraine des Dombes et le comté d’Eu.

1682. Le duc est promu, dès l’âge de 12 ans, gouverneur du Languedoc, ce qui permettait au roi de gouverner en sous-main cette province lointaine,

1683. La disgrâce puis la mort du comte de Vermandois, la mort du comte de Vexin, son frère infirme, fit de lui le seul, avec le dauphin, des enfants mâles du roi présents à la cour. La même année s’éteint la reine. Après avoir versé quelques larmes, le roi se remarie secrètement avec Madame de Maintenon, la gouvernante de ses enfants légitimés.

1686. Le jeune duc devint duc d’Aumale et chevalier de l’ordre du Saint-Esprit, la plus haute distinction de la Royauté.

1688 (18 ans). Promu par son père général des galères puis lieutenant général, il souhaitait se marier, mais le roi, soucieux de ne pas voir ses enfants illégitimes faire souche, refusa pendant un certain temps. Il songea alors à lui faire épouser sa nièce, Élisabeth-Charlotte d’Orléans, laquelle ne pouvait trouver un époux de son rang. Cependant, le roi se heurta au refus horrifié et hautain de sa belle-sœur, la princesse Palatine.

1692. Le prince de Condé proposa une de ses petites-filles. Celles-ci étant particulièrement petites, le duc du Maine choisit la plus grande et épousa à Versailles, le 19 mars, Mademoiselle de Charolais, avec qui il eut sept enfants dont la plupart moururent en bas âge. Les trois qui atteignirent l’âge adulte moururent célibataires et sans postérité.

1694. Le roi accorda à ses fils légitimés un rang intermédiaire entre les princes du sang et les ducs et pairs, ce qui déplut fortement à ces derniers. Les deux princes pouvaient, entre autres, être admis au Parlement de Paris à l’âge de 20 ans quand les princes du sang le pouvaient à 15 et les ducs seulement à 25.

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1706. Siège et bataille de Turin

Mai-septembre 1706. Le siège et la bataille de Turin.

Partie 1. 7 septembre 1706 : les troupes de Louis XIV échouent à faire capituler la citadelle de Turin. Source : extraits d’un article de Wikipédia.

« Dans le contexte de la Guerre de Succession d’Espagne, la bataille de Turin mit un terme au siège entrepris par les Français depuis le 14 mai 1706, et remit en cause la campagne d’invasion de la Savoie et du Piémont par les armées de Louis XIV.

Le prince Eugène de Savoie-Carignan (statue ci-dessous, à Turin) et le duc Victor-Amédée II de Savoie parvinrent à libérer la ville en infligeant à l’assiégeant des pertes telles que les Français durent se retirer du Piémont.

Dans le conflit qui opposait la France et l’Espagne au reste de l’Europe, le duc de Savoie Victor-Amédée II avait en 1703 finalement rallié la cause autrichienne conscient que ce choix aurait été le seul qui aurait pu maintenir l’indépendance de ses États face à l’agressivité territoriale du royaume français. La réponse de Louis XIV ne tarda pas : en 1704, une armée franco-espagnole envahit la Savoie puis la Lombardie en quelques semaines. Les troupes espagnoles furent chargées d’occuper la Lombardie, tandis que trois armées françaises cernaient le Piémont : les Savoyards perdirent encore Suse, Verceil, Chivasso, Ivrée et Nice. Seule la citadelle de Turin, construite au milieu du XVIe siècle, résistait encore.

Les troupes franco-espagnoles étaient sur le point de donner l’assaut final en août 1705, mais le général de la Feuillade jugeait qu’il ne disposait pas de forces suffisantes pour cette opération et réclama des renforts : cet attentisme donna aux Piémontais le temps de compléter leur dispositif défensif en prolongeant les murailles jusqu’aux collines avoisinantes, en préparation d’un siège long.

Le siège débuta le 14 mai 1706.

Le maréchal Vauban était partisan de concentrer l’attaque de la forteresse sur un petit côté, compte tenu des nombreuses contre-sapes que l’assiégé avait ménagées devant la ville. Mais La Feuillade ne l’écouta pas et lança 48 ingénieurs à la réalisation du réseau de tranchées habituel. Les assiégés, qui bénéficiaient du soutien de la population, opposèrent une défense opiniâtre, et infligèrent de lourdes pertes aux hommes du génie. Les escarmouches se poursuivirent tout l’été 1706.

Le 17 juin, Victor-Amédée, après avoir confié le commandement de la garnison de Turin au comte autrichien, Wirich de Daun et la défense de la citadelle au général piémontais, Giusepe Mario Solaro della Margherita, parvint à sortir de Turin pour effectuer dans le Trentin une jonction avec les troupes autrichiennes alliées menées par le Prince Eugène. Parmi les héroïques exploits des défenseurs, les historiens retiennent la mission de sacrifice du soldat Pietro Micca, qui fit exploser les galeries de contre-mine de la citadelle, face aux grenadiers français qui tentaient de les investir.

Le duc Philippe d’Orléans voulut se porter contre les troupes autrichiennes, avant qu’elles ne rejoignent Turin, mais le maréchal de Marsin lui montra un ordre écrit de la main du Roi interdisant toute initiative autre que la poursuite du siège. Cet ordre décida de l’issue de la bataille de Turin (mémoires de Saint-Simon).

Le 2 septembre, Victor-Amédée et son cousin, le prince Eugène examinaient la situation depuis la colline de Superga, qui domine la ville et la campagne environnante. Tandis que la garnison de Turin repoussait un ultime assaut « pour l’honneur », ils décidèrent d’appuyer les assiégés en envoyant le gros de l’armée autrichienne (cavalerie comprise) vers les remparts nord-ouest de la ville, où les Français étaient le plus vulnérables. Cette manœuvre réussit et les Autrichiens prirent position entre les deux rivières, la Dora Riparia et la Stura di Lanzo. À ce point, le prince Eugène aurait déclaré : Ces gens-là sont déjà à demi-battus.

Le choc eut lieu le 7 septembre vers 10 h du matin, avec une attaque contre les assiégeants sur toute la largeur des lignes. L’escadron Amadeus découvrit une faille dans les lignes françaises, et tenta par là de couper le flanc droit du centre français. Après deux tentatives pour réduire cette intrusion dans leur lignes, la troisième fut la bonne : les Français se débandèrent. Lorsque Daun ordonna à la garnison de tenter une ouverture sur l’aile gauche des assiégeants, des centaines de soldats se noyèrent dans la Dora Riparia en tentant de s’enfuir.

L’armée française se replia en désordre vers le fort de Pignerol dès le début de l’après-midi. Victor-Amédée et le prince Eugène firent leur entrée en libérateurs dans Turin et firent chanter, suivant l’usage, un Te Deum pour commémorer cette victoire.

Le Traité d’Utrecht reconnut ensuite le duc de Savoie Victor-Amédée comme roi de Sicile (il devint roi de Sardaigne en 1719 après l’échange entre la Sicile et la Sardaigne). Sur la colline de Superga, la Maison de Savoie fit bâtir une basilique où un Te Deum est chanté tous les 7 septembre.

Cette victoire, après l’échec d’une contre-offensive sur Toulon, porta la suite du conflit vers d’autres théâtres d’opérations (les Flandres et l’Espagne) ».

Partie 2. Un siège de quatre mois. Source : François Brizay, La mémoire du siège et de la bataille de Turin (1706), du XVIIIe siècle au début du XXIe siècle, Université de Poitiers, Tierce : Carnets de recherches interdisciplinaires en Histoire, Histoire de l’Art et Musicologie, mars 2021, 28 pages (pp. 4-6).

« Les Français avaient conçu le plan suivant pour la campagne de 1706 : une première armée, commandée par le duc de Vendôme, était chargée d’opérer en Lombardie et de surveiller le prince Eugène. Elle réussit à le battre à Calcinato, près de Brescia, le 19 avril 1706, mais Vendôme le laissa se replier au nord dans les Alpes, persuadé qu’il ne pourrait plus intervenir dans la plaine du Pô. Une seconde armée, commandée par le duc de La Feuillade, devait mettre le siège devant Turin, et contraindre le duc de Savoie à l’accommodement ou à l’exil.

La chute de la capitale de la Savoie aurait été un coup très dur pour Victor-Amédée : il aurait dû faire la paix avec Louis XIV et ses États auraient été partagés entre la France et l’Espagne. La conservation de Turin était donc un enjeu crucial pour lui. Ses ingénieurs militaires menèrent une guerre souterraine acharnée pour empêcher les Français d’y pénétrer.

La guerre souterraine, dont le souvenir joue un rôle important dans la construction de la mémoire des événements de 1706, tint une place singulière dans le siège de Turin. Traditionnellement, les assiégés prenaient des mesures pour empêcher le creusement de galeries par l’ennemi : ils cherchaient à neutraliser les mineurs ennemis en inondant leurs galeries ou en y envoyant une fumée toxique. Quand les soldats d’une galerie ennemie et ceux d’une contre-galerie se rencontraient sous terre, ils se livraient un combat au corps à corps.

L’apparition de la poudre noire, expérimentée pendant le XVe siècle, devint très utile dans la guerre souterraine à partir du XVIe siècle et modifia le système défensif. Les défenseurs prirent l’habitude de creuser des galeries et de construire des casemates au pied des ouvrages défensifs des forteresses et des places-fortes. Il s’agissait d’intercepter les mineurs ennemis et de les empêcher de placer des charges explosives sous les bastions et les courtines. Puis on en vint à creuser des galeries permanentes de contre-mines qui avaient une double fonction : gêner et arrêter la progression de troupes ennemies sous terre, et installer sous le glacis des chambres de mines prêtes à exploser sous les pieds des assaillants. Au début du XVIIIe siècle, les ingénieurs militaires ne concevaient plus le sous-sol comme un théâtre d’opération improvisé, mais comme un authentique champ de bataille.

Le système de contre-mines de la place forte de Turin était habilement conçu. Il fut construit en 1705-1706 à la lumière des enseignements tirés du siège de Verrua. La première mention d’une décision de construire des contre-mines remonte au 7 avril 1705. Les Turinois prévirent d’abord d’en creuser onze, dont sept pour la protection des murailles de la ville, et quatre pour la protection de la citadelle. La défense de la ligne Chivasso-Castagneto donna aux Turinois le temps d’en creuser de nouvelles. Les parois et la voûte de ces contre-mines étaient construites en briques. Au début du siège, le système n’était pas encore achevé, mais déjà solidement avancé.

Chaque contre-mine qui partait de la citadelle était composée de deux galeries superposées. Une galerie basse, située à 12-14 mètres sous terre, allait jusqu’au bout du glacis. De cette galerie partaient de petites galeries qui aboutissaient à des pièces dans lesquelles étaient placées des charges d’explosifs. Une galerie supérieure, qui allait sous les redoutes, était aménagée à 5-7 mètres de fond : on y accédait par un passage ouvert dans le mur de la contre-escarpe. On passait d’une galerie supérieure à une galerie inférieure par des échelles et des volées d’escalier.

Pour les combats souterrains, les Savoyards avaient mobilisé une compagnie de quelques dizaines d’hommes : le capitaine Giovanni Andrea Bozzolino avait sous ses ordres le lieutenant Pottier, deux sergents, trois caporaux et quarante-six mineurs. De leur côté, les Français disposaient à Turin de trois compagnies de mineurs et de huit brigades d’ingénieurs dirigés par Rémy Tardif et Louis-Joseph de Plaibault de Villars-Lugeins .

Turin était défendu par 14 500 hommes : 10 500 soldats et 4 000 miliciens. Le 13 mai, les Français alignèrent devant Turin entre 35 000 et 40 000 hommes dont 5 000 Espagnols, 110 pièces de gros calibre et 49 mortiers. La défaite subie à Ramillies, au Brabant, le 23 mai ayant obligé Louis XIV à appeler le duc de Vendôme sur la frontière flamande, les opérations militaires devant Turin furent confiées à un improbable tandem composé du duc d’Orléans, qui n’avait aucune expérience de commandant en chef, et du maréchal de Marsin – l’un des vaincus de Blenheim – qui devait lui servir de mentor en l’aidant à faire des choix tactiques.

Les Français entreprirent aussitôt le siège. Ils établirent deux lignes pour isoler la ville, mais La Feuillade ne put complètement investir Turin, si bien que le 17 juin Victor-Amédée réussit à quitter sa capitale avec 3000 cavaliers. Contre l’avis de Vauban, les Français choisirent d’attaquer la partie ouest de la ville, où se dressait la citadelle, car La Feuillade estimait pouvoir s’emparer plus rapidement de Turin en prenant cette forteresse. Comme celle-ci était construite au-dessus de souterrains dont les galeries restaient vulnérables aux attaques ennemies, le commandement savoyard avait prévu de protéger les voies d’accès souterraines en y plaçant des troupes spécialisées dans la défense de siège, capables de répondre aux attaques des mineurs français par des moyens appropriés, comme les explosifs.

La Feuillade aurait voulu prendre Turin « à la Coehoorn » , avec des assauts rapides et meurtriers, contrairement aux conceptions prudentes de Vauban. Il fit donc canonner durement la citadelle et ordonna deux assauts aussi coûteux qu’infructueux les 27 et 30 août. C’est pendant la nuit du 29 au 30 août que Pietro Micca se sacrifia pour empêcher les Français d’entrer dans les galeries souterraines de la citadelle ».

Partie 3. La prise de décision militaire à la fin du règne de Louis XIV : l’exemple du siège de Turin, 1706. Source : extraits d’un article de Clément Oury, Histoire, économie & société, 2010/2 (29e année), pages 23 à 43. 

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Faïences du Savoisien (18ème)

Musée Savoisien (Chambéry) : faïences et faïenceries (18ème). Chroniques précédentes du blog sur la faïence et la faïencerie.

La faïencerie de la Forêt à Saint Our (Savoie). Source :  J. Caillet, article initialement paru dans Kronos N° 2, 1987. Nouvelle publication sur Kronos, avril 2016. L’article comprend les photos de 4 faïences, dont une Piétà.

Diaporama de 12 photos (5 œuvres, cartels, détails).

« Noël Bouchard, fils de Jacques Bouchard, quincaillier à Chambéry, fonda, vers 1730, à Saint Ours, au lieu dit « La Forest » une faïencerie dont les frais d’installation s’élevèrent à la coquette somme de 80 000 livres.

Le Roi de Sardaigne lui accorda, par lettres patentées du 23 Janvier 1730, le monopole de vente, l’exemption de nombreux impôts, ainsi que des facilités pour l’achat du sel et du plomb nécessaires aux vernis.

Noël Bouchard adjoignit un magasin de faïence à son commerce de quincaillerie de Chambéry. Après quelques années, son fils Jean Marc lui succéda, et les privilèges accordés par le Roi de Sardaigne furent prorogés en 1749 pour 15 ans, et en 1763 pour 10 ans »…

« Noël Bouchard n’avait que peu de compétences dans la fabrication des faïences ; aussi est-il probable qu’il utilisa les services de techniciens de Nevers, grand centre de fabrication, mais qui, à l’époque de la fondation de la Forest avait, par suite de la multiplication excessive de ses ateliers, été victime à la fois d’une crise de chômage et de la limitation du nombre des entreprises…

Il ne semble pas que l’on ait retrouvé des pièces attestant un style particulier à la Forest ; la faïencerie imitait des œuvres de provenances diverses (Nevers, Moustiers, faïenceries italiennes, etc…). La plus grande partie de la production était celle d’objets usuels, plats et assiettes, uniquement en faïence jusque vers 1770, parfois en porcelaine à partir de cette date ».

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1770-1830. Figures de la montagne

Exposition du 12 mai au 5 novembre 2023 au musée des Beaux-arts de Chambéry :

L’adresse au paysage. Figures de la montagne.

Diaporama de 36 photos (11 œuvres, cartels, détails).

Partie 1. L’adresse au paysage. Figure de la montagne, de Jean-Antoine Linck à Marianne Werefkin.  Source : Livre de Jean-François Chevrier et Elia Pijollet, Creaphis éditions, 2023, 160 pages. Texte de présentation.

« Les auteurs proposent une lecture des représentations de la montagne depuis les dernières décennies du XVIIIe siècle – quand la moyenne et haute montagne des Alpes devient un sujet pour les peintres – jusqu’aux années 1930. Tableaux, aquarelles, dessins, gravures et photographies, certains célèbres et incontournables, d’autres méconnus, plus rarement vus, mais tous de grande qualité, ont été très précisément choisis…

S’adresser au paysage suppose qu’il n’est pas qu’étendue (géographique), milieu (biologique) ou décor (d’une intrigue ou d’un récit) ; cela suppose qu’il constitue une entité suffisamment personnifiée pour être le destinataire d’une parole ou d’une pensée adressée ; on s’adresse à quelqu’un. L’idée romantique que le paysage peut véhiculer, manifester, refléter ou exprimer un état d’âme a contribué à cette possibilité d’une adresse au paysage.

Le premier ressort de l’intérêt pour la montagne qui se manifesta à l’époque des Lumières fut scientifique : ce milieu retiré et hostile, haut-lieu de l’imaginaire, matrice de mythes et de légendes, devint alors un terrain d’étude pour les naturalistes, qui s’attelèrent à résoudre les énigmes de la formation des reliefs géologiques, du cycle de l’eau, des effets de l’altitude… Les deux approches – puissance imaginaire et visée de connaissance – ont orienté également le travail des artistes confrontés aux paysages alpins. Elles constituent deux veines, deux tendances qui, souvent, se mêlent au sein d’une même œuvre, à des degrés divers et de manière plus ou moins délibérée de la part de l’artiste.

L’exposition et le livre présentent certains aspects particulièrement saillants de cette histoire. Ouverts avec Jean-Antoine Linck (1766-1843), soit une pratique de la peinture accordée à une connaissance de la montagne, ils débouchent sur l’œuvre expressionniste de la peintre russe Marianne Werefkin (1860-1938), encore très peu connue en France, dont le musée d’Ascona a consenti le prêt exceptionnel de huit grandes peintures ».

Jean-Antoine Linck, Extrémité du Glacier des Bossons, 1799

« Formée au grand style réaliste à Saint-Pétersbourg, Werefkin interrompit une carrière prometteuse pour poursuivre sa quête d’un art nouveau. En 1896, elle s’installa à Munich avec Alexei Jawlensky, qui fut son compagnon pendant près de trente ans. Après l’aventure du Blaue Reiter, et la Grande Guerre, elle passa les vingt dernières années de sa vie à Ascona, qui était alors un village de pêcheurs, sur la rive suisse du lac Majeur. Déjà présent dans sa peinture, le motif de la montagne se renforce, multipliant les symboliques, parfois jusqu’à l’allégorie. Les hautes montagnes au profil caractéristique qui entourent le lac y apparaissent souvent, bien que transfigurées par la force expressive de la couleur. Elles sont à la fois des figures à part entière et le cadre de scènes hallucinées où l’être humain et la grande nature se confrontent, dans un rapport de force variable allant de la coexistence harmonieuse à l’exploitation.

Partie 2. Figures de la montagne. Source : article du site de la ville de Chambéry.

« Du 12 mai au 5 novembre 2023, le musée des Beaux-arts présente sa nouvelle exposition temporaire, intitulée L’Adresse au paysage. Figures de la montagne.

Marc-Théodore Bourrit, Vue de la source de l’Arvéron et de son amas de glace à Chamouni

(vers 1780-1790)

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Chambéry, cathédrale, trompe-l’œil

Chambéry. La cathédrale et son trompe-l’œil.

« Le trompe l’œil s’est particulièrement développé à Chambéry au XIXème siècle. Parce que la Savoie a toujours aimé les décors peints, mais aussi parce qu’il permet, à moindre frais, de compléter les décors, de créer des perspectives, des mouvements »…

Partie 1. Cathédrale Saint-François-de-Sales, métropole de l’archidiocèse de Chambéry, Maurienne et Tarentaise. Source : Article du site Savoie-Mont-Blanc.

« Les travaux débutèrent en 1418 à l’initiative des Franciscains et l’église fut achevée en 1587. Elle devient cathédrale en 1779 puis métropole en 1817 lorsque Chambéry est élevé au rang d’archevêché. Derrière une sobre façade, elle abrite un vaste ensemble de peintures en trompe-l’œil.

La façade n’offre pas la grandeur habituelle des cathédrales. Ceci s’explique par la modestie franciscaine mais aussi par le sous-sol marécageux qui a nécessité l’installation de plus de 30000 pilotis de mélèze. De telles fondations n’ont pas permis la construction d’une structure élancée ».

« L’intérieur, en revanche, frappe par sa grandeur et par son style gothique flamboyant très simple.

La caractéristique principale de la cathédrale Saint François de Sales reste cependant les peintures en trompe-l’œil qui recouvrent les murs et les voûtes. Elles furent réalisée en 1834 par Casimir Vicario qui privilégia le style gothique troubadour alors très populaire en Savoie ».

« Son orgue romantique datant de 1847 est une œuvre du manufacteur Augustin Zeiger. Avec ses 50 registres, c’est l’un des plus important de la région Rhône-Alpes ».

« Depuis 2010, une réplique à l’identique du Saint Suaire est exposée à la cathédrale Saint François. Elle a été offerte à la ville par l’archevêque de Turin à l’occasion du 150e anniversaire de la réunion de la Savoie à la France ».

Partie 2. Saint François de Sales (1567-1622). Source : extraits d’un article de Wikipédia.

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Chambéry. Fontaine des Éléphants

Chambéry. La Fontaine des Éléphants, érigée de 1835 à 1838 en l’honneur du général-comte de Boigne par le sculpteur grenoblois Pierre-Victor Sappey. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

La fontaine des Éléphants, historiquement appelée La colonne de Boigne et aujourd’hui surnommée Les quatre sans cul, est une fontaine de la commune de Chambéry.

Diaporama de 11 photos (juin 2023).

Biographie résumée dans la chronique du blog : Benoit de Boigne, 30 ans en 1781.

L’ensemble, haut de 17,65 mètres et bâti en pierre calcaire de Saint-Sulpice, est une habile superposition de trois monuments : une fontaine, une colonne et une statue.

La fontaine présente dans son plan la croix de Savoie. Quatre éléphants réunis par la croupe, réalisés en fonte de fer, jettent l’eau par leurs trompes dans un bassin octogonal et portent chacun une tour de combat surmontée d’un bas-relief ou d’une inscription.

Sur les éléphants, se dresse une grande colonne, symbolisée par un tronc de palmier. Sa base est ornée d’une grande variété de trophées : des armes persanes, mogholes, hindoues ; divers objets rappelant les mœurs, les arts et la civilisation des peuples que le général de Boigne a combattus ou gouvernés, composent les trophées.

« Le sommet de la colonne est constitué d’une statue du général-comte de Boigne à qui le monument est dédié.

Ce dernier est vêtu de son costume de lieutenant-général du royaume de Sardaigne. Son manteau relevé sur son épaule gauche laisse apparaître sa main posée sur un sabre oriental, tandis que sa main droite tient un document sur lequel est inscrit dons à la Ville de Chambéry, représentant l’ensemble des donations accordées à la ville par le comte de Boigne ».

« Il s’agit d’une statue en bronze fondue à Paris dans les ateliers de Charles Crozatier. Elle pèse 750 kg et mesure 2,82 m de hauteur.

Cette fontaine est érigée de 1835 à 1838 par le sculpteur grenoblois Pierre-Victor Sappey afin de commémorer les exploits des indiens Marathes et du comte de Boigne après sa mort en 1830.

Le conseil municipal de Chambéry vote en décembre 1832 un crédit d’un montant de 50 000 livres pour sa construction, et lance, l’année suivante un concours afin de trouver le sculpteur pouvant réaliser l’œuvre. Au total, la ville comptabilise 17 projets proposés puis porte finalement son choix sur le projet de ce sculpteur pour son originalité et son faible coût.

L’accord final aura lieu le 6 septembre 1834. Les travaux commencent en avril 1835 puis se terminent en octobre 1835. La fontaine des éléphants est inaugurée le 10 décembre 1838« .

Restauration 2013-2015. « La fontaine des éléphants a fait l’objet de plusieurs restaurations de plus ou moins grande importance.

Préalablement à la restauration prévue à partir de 2013, une souscription publique est lancée en septembre 2012 par la municipalité de Chambéry, laquelle devant permettre de contribuer au financement d’une partie des travaux. Deux ans plus tard, en novembre 2014, cette souscription a permis de récolter près de 125 000 euros, soit 12,4 % du coût total de la restauration, auprès de 388 donateurs dont 348 particuliers ».

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Mme de Warens et J.J. Rousseau

Mme de Warens (1699-1762) et Jean-Jacques Rousseau (1712-1778).

Diaporama de 55 photos (juin 2023). La maison et le jardin des Charmettes (à 2,5 kms de Chambéry).

Partie 1. Rousseau et Mme de Warens aux Charmettes (maison construite en 1660). Source : ville de Chambéry.

« Une maison isolée au penchant d’un vallon fut notre asile, et c’est là que dans l’espace de quatre ou cinq ans j’ai joui d’un siècle de vie et d’un bonheur pur et plein (Jean-Jacques Rousseau, Les Rêveries du promeneur solitaire, 10e promenade).

Jean-Jacques Rousseau (1712-1778), philosophe, écrivain et musicien, souvent présenté comme un des pères de la Révolution Française avec son fameux Contrat Social, décrit Les Charmettes comme là où  commence le court bonheur de sa vie.

En 1728, il fugue de la ville de Genève où il est né. A Annecy, à peine âgé de 16 ans, il rencontre Madame de Warens. Celle-ci, divorcée, deviendra vite sa protectrice et marquera à jamais la vie du jeune homme en assurant son éducation.

Rousseau verra en elle une figure maternelle (il l’appelle d’ailleurs Maman et elle, Petit). Elle aura une grande influence sur lui. En effet, elle lui donnera une éducation sentimentale et le fera se convertir au catholicisme.

De 1736 à 1742, Jean-Jacques Rousseau et Madame de Warens vivront ensemble dans la maison des Charmettes. De son passage dans cette maison, il dira dans son livre VI des Confessions : Ici commence le court bonheur de ma vie ; ici viennent les paisibles mais rapides moments qui m’ont donné le droit de dire que j’ai vécu.

La période aux Charmettes a été pour l’auteur non seulement des années de plaisirs simples et de temps adonné à ses passions, un lieu où il se définit comme libre mais aussi là où il a constitué la base indispensable à son œuvre, la phase d’enseignement pure et essentielle qui donnera ensuite lieu à la critique et donc à l’écriture.

C’est aux Charmettes que Rousseau, suivant sa propre méthode de travail, créera son magasin d’idées pour se révéler quelques années plus tard aux yeux du monde à travers l’Émile, le Contrat Social, ses Confessions ou encore son Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes ».

Autre source : article de Wikipédia sur les Charmettes.

« Jean-Jacques Rousseau et Madame de Warens découvrent vraisemblablement la maison de Monsieur Noëray à l’automne 1735. Ils y passeront au moins deux étés ensemble, 1736 et 1737. Deux autres séjours aux Charmettes se dérouleront durant l’hiver 1738-39, et les six premiers mois de l’année 1742. Mais Jean-Jacques est seul. Il étudiera beaucoup pour mûrir sa pensée :

En lisant chaque auteur, je me fis une loi d’adopter et de suivre les idées de chacun sans y mêler les miennes ni celles d’un autre. Je me dis : commençons par me faire un magasin d’idées, vraies ou fausses, mais nettes, en attendant que ma tête en soit assez fournie pour pouvoir les comparer et choisir.(…) Insensiblement je me sentis isolé et seul dans cette même maison dont auparavant j’étais l’âme, où je vivais pour ainsi dire à double. Je m’accoutumai peu à peu à me séparer de tout ce qui s’y faisait, de ceux mêmes qui l’habitaient, et pour m’épargner de continuels déchirements, je m’enfermais avec mes livres, ou bien j’allais soupirer et pleurer à mon aise au milieu des bois. Je sentis que la présence personnelle et l’éloignement de cœur d’une femme qui m’étaient si chère irritaient ma douleur, et qu’en cessant de la voir je m’en sentirais moins cruellement séparé (Les Confessions, livre VI).

Pour éloigner Jean-Jacques de Chambéry, Madame de Warens lui dénichera une place de précepteur à Lyon. Puis Rousseau gagnera Paris où il présentera, en 1742, un nouveau système d’annotation musicale, mis au point à Chambéry.

Partie 2. Madame de Warens (1699-1762). Source : extraits d’un article de Wikipédia.

« Françoise-Louise de la Tour, également connue sous les noms de Madame de, née le 31 mars 1699 à Vevey, en Suisse, et morte le 29 juillet 1762 à Chambéry, est une aristocrate suisse, manufacturière, prospectrice de filons miniers, épistolière, espionne et libertine.

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Chambéry, peintures du 18ème

Chambéry, Musée des Beaux-arts, peintures du 18ème siècle

Diaporama de 31 photos (juin 2023) : 9 œuvres, cartels et détails.

Le XVIIIe piémontais. Issue de l’histoire bien particulière des États de Savoie et des liens privilégiés entre Chambéry et le Piémont, l’École de Turin dévoile les peintres piémontais les plus remarquables, baroques puis néoclassiques.

Giacomo Cipper dit Il Todeschini (1664-1736). Le Petit Mangeur de spaghetti, vers 1700.

« Aucun témoignage ne permet de savoir où et de quelle façon se déroulent ses années d’apprentissage. Pigler évoque à ce sujet le nom d’un peintre viennois, Jacob Zieper. La présence de Giacomo Francesco Cipper est en revanche attestée à Milan à partir de 1696. Il a alors une trentaine d’années et habite la casa Carcani. Il épouse la  fille du notaire Carlo Federico Galdone. De son mariage naissent dix enfants. Giulia Francesca meurt en 1735, Giacomo Francesco Cipper le 17 octobre 1736 ».

Giuseppe Zaïs (1709-1784). Moïse sauvé des eaux, 2ème moitié du 18ème siècle

« Giuseppe Zais, né le 22 mars 1709 à Forno di Canale, est un élève de Marco Ricci et Zuccarelli. Il est actif à Venise où il s’inscrit comme membre de la Fraglia de 1749 à 1759, et de l’académie des beaux-arts en 1774. Il suit Zucarelli dans l’exécution de paysages arcadiens en vogue à l’époque, ne trouvant son indépendance que dans quelques scènes de bataille. Son œuvre majeure reste la décoration en fresques de la Villa Pisani à Stra, avec des vues de villes italiennes et des paysages ou la fantaisie se mêle au réalisme ».

Jean-Honoré Fragonard (1732-1806). Le jeu de la palette, 1757-1759.

Début de Carrière. « Les dispositions artistiques de Fragonard sont précoces et c’est le notaire chez qui il devient clerc à treize ans qui remarque ses dons artistiques. Après avoir quelque temps travaillé avec Jean Siméon Chardin, il entre comme apprenti, à l’âge de quatorze ans, dans l’atelier de François Boucher. C’est grâce à lui que le jeune Fragonard affirme ses dons et apprend à copier les maîtres. Boucher le présente bientôt au prestigieux grand prix de peinture de l’Académie royale qu’il remporta en 1752 grâce à son tableau Jéroboam sacrifiant aux idoles. Une carrière dans la peinture d’histoire lui semble alors toute tracée. Il entre ainsi durant trois années à l’École royale des élèves protégés alors dirigée par le peintre Charles van Loo. Fragonard effectue son Grand Tour et part en 1756 pour l’Académie de France à Rome en compagnie de son ami Hubert Robert et de l’architecte Victor Louis. Il y résidera jusqu’au mois d’avril 1761 et y est notamment influencé par le peintre Giambattista Tiepolo et le style baroque de Pierre de Cortone, Il quitte la Ville éternelle pour la France après avoir achevé en septembre un long périple qui l’a vu traverser les villes de Florence, Bologne et Venise notamment ».

Pour aller plus loin : chronique du blog du 22 janvier 2023, Jean-Honoré Fragonard (1732-1806)

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Chambéry, peintures 15 au 17ème

Chambéry, Musée des Beaux-arts, peintures du 15 au 17ème siècle

Diaporama de 38 photos (juin 2023) : 9 œuvres, cartels, détails.

Partie 1. Histoire du Musée. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

Lire aussi. Monique Dacquin, le Musée des Beaux-arts, une construction laborieuse, Société des amis du Vieux Chambéry, BNF Gallica, texte en ligne.

« Propriété de la commune, le musée des Beaux-arts est installé au cœur du centre-ville dans le bâtiment de l’ancienne halle aux grains, complètement rehaussé en 1889 par l’architecte François Pelaz.

Le bâtiment Grenette. Cette halle aux grains, était située le long des remparts médiévaux de la cité ducale et bordée par la Leysse, rivière qui se jette dans le lac du Bourget. Désaffectée dès le XIXe siècle, elle servit de lieu de vote lors de la Réunion de la Savoie à la France. Le bâtiment fut transformé dans les années 1880 en musée-bibliothèque. Rénovés entre 2009 et 2011, les espaces ont retrouvé un caractère architectural très identifié, exploitant la diversité des trois étages : les piliers sous voute du rez-de chaussée, les éléments métalliques de type Eiffel du premier étage et les généreuses verrières du deuxième étage.

Le musée des Beaux-Arts de Chambéry doit sa collection à une succession de legs de collectionneurs privés. À l’origine, l’abbé de Mellarède fait don, par testament, de toute sa collection personnelle, ce qui constitue la somme des premières œuvres visibles au musée.

Par la suite viennent s’ajouter les dons et legs du baron Garriod, un collectionneur savoyard établi à Florence qui fait don d’environ 250 œuvres parmi lesquelles se trouvent la Vierge à l’Enfant, œuvre maniériste de Pier Francesco Foschi et le Portrait de jeune homme attribué à Domenico Veneziano.

Le peintre et académicien Benoît Molin (1810-1894) a dirigé le musée à partir de 1850.

Après le musée du Louvre, le musée des Beaux-arts de Chambéry possède la seconde plus grande collection de peintures italiennes présentes en France, avec notamment des œuvres du Trecento, du Quattrocento et de la Renaissance, et des œuvres maniéristes et baroques, de l’école florentine, de l’école napolitaine et de l’école siennoise, de l’école bolonaise. Le développement des collections italiennes est notamment dû à la dation Daille, en 1980, qui a permis l’entrée dans le musée de la collection de primitifs siennois de l’écrivain français Paul Bourget.

Le parcours chronologique permet au visiteur d’évoluer à travers différents mouvements de l’histoire de l’art – Primitifs, Renaissance, Maniérisme, Baroque, Néoclacissisme – et de découvrir différents genres: peinture religieuse, historique, portraits, paysages ».

Partie 2. Peintures du 15ème au 17ème siècle. Source principale : plate-forme pop.culture.gouv

Jacquelin de Montluçon (Bourges, vers 1463-1505). Le martyre de Sainte Catherine (1496-1497), panneau double face.

« L’empereur Maxence, désespéré d’impuissance, déchire ses vêtements; à côté de lui, un homme vêtu de noir, au beau visage passif, se désigne lui-même de la main : peut-être s’agit-il du donateur? L’artiste s’est représenté coiffé d’un bonnet de peintre, à droite dans le fond du tableau, l’œil fixé sur la sainte impassible, agenouillée au premier plan, tout près de la roue qui éclate et déchiquette ses bourreaux. Catherine porte sur la tête une couronne d’or fleurdelisée et est vêtue d’une superbe robe de brocart recouverte d’un justaucorps de velours garni d’hermine ».

Jan Van Dornike (1470-1527). L’Adoration des Mages, vers 1520. Cartel du musée.

Stefano Pieri (Florence, 1542-1629). Déposition de croix, vers 1587

« Le tableau de Chambéry a été identifié grâce à une autre version conservée au Musée des Offices, qui porte un monogramme et la date 1587. Elle est très semblable à celle de Chambéry, les principales différences étant la position du bras droit de la Vierge et la présence supplémentaire, dans le fond, de deux visages masculins. Proche d’une déposition de Santi di Tito conservée au musée de Minneapolis ».

Santi di Tito (1536- 1603). Crucifixion, vers 1595.

« Le thème choisi est celui de la crucifixion. Nous sommes le Vendredi Saint, il est trois heures de l’après-midi : c’est l’instant de la mort du Christ qu’indique l’éclipse. Il porte déjà sur son côté droit la plaie faite par le coup de lance. La Vierge est présentée debout, les mains jointes. Elle est vêtue d’un manteau vert sur une robe rouge et porte un voile blanc. Devant elle, saint Jean, vêtu de rose, est agenouillé. Marie-Madeleine, tout en enlaçant la croix, essuie de ses cheveux les pieds du Christ. Elle porte un manteau rouge sur une robe verte. A droite de la représentation saint François de Paule a les mains croisées et prie. Il s’appuie sur un bâton. En arrière plan, on aperçoit une ville sensée être Jérusalem mais qui ressemble fortement à San Miniato al Monte, près de Florence, d’où proviendrait le tableau. A. Matteoli croit en effet reconnaître le couvent des Olivetains, l’église et le palais crénelé, ainsi que le campanile reconstruit en style roman dans la première moitié du XVIe siècle ».

Commentaires fermés sur Chambéry, peintures 15 au 17ème

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Benoit de Boigne, 30 ans en 1781

Benoît le Borgne, devenu Comte de Boigne (1751-1830), est né et mort à Chambéry dans le Duché de Savoie. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

Partie 1. 1751-1781. Les racines savoyardes et l’appel des Indes.

Né le 8 mars 1751, Benoît Leborgne est le fils d’un marchand de pelleteries de Chambéry. Son grand-père paternel, né à Burneuil en Picardie, s’était installé à Chambéry, dans le duché de Savoie, au début du XVIIIe siècle. En 1709, il avait épousé Claudine Latoud. Ils eurent treize enfants, dont seulement quatre atteignirent l’âge de vingt ans. Ils établirent un négoce de fourrures, rue Tupin à Chambéry.

Cette boutique marqua le jeune Benoît Leborgne. Dans ses Mémoires, il raconte comment il était fasciné par l’enseigne exotique de ce magasin : celle-ci représentait, avec des couleurs vives, des animaux sauvages parmi lesquels figuraient des lions, des éléphants, des panthères et des tigres. Il est le 4ème d’une famille de 7 enfants.

La carrière militaire. Elle  débute dans le nord de la France. Il est simple soldat au sein du régiment irlandais de Louis XV dirigé par lord Clare et cantonné en Flandre. Ce régiment est formé essentiellement d’émigrés irlandais ne souhaitant pas servir les Anglais. À l’époque les Irlandais qui quittaient leur terre natale, se rendaient généralement soit en France soit dans les treize colonies d’Amérique du Nord, là où leur haine pour la tutelle anglaise trouvait un écho. Il y apprend peu à peu les rudiments du métier et l’anglais. Il écoute les récits militaires de ses supérieurs et plus particulièrement ceux du major Daniel-Charles O’Connel qui raconte ses faits d’armes aux Indes. Il retrouve bien plus tard en Angleterre ce major qui lui permet de faire la rencontre de sa future femme Adèle. Au sein de ce régiment, il participe à de nombreuses campagnes militaires qui le font voyager à travers l’Europe mais qui l’emmènent également dans les îles de l’océan Indien et notamment à l’île Bourbon.

1768 (17 ans). Benoît Leborgne blesse un officier sarde lors d’un duel. Cette mésaventure l’empêche d’intégrer la Brigade de Savoie. Il s’engage alors dans l’armée française.

1773 (22 ans). Benoît Leborgne donne sa démission. L’Europe est alors en paix et en conséquence ses chances d’avancement sont devenues minces.

1774 (23 ans). Il participe à la fin de la guerre russo-turque. Il constate très vite que cet engagement, résultat d’un coup de tête, est une erreur. Le comte Orlov lui a confié ses doutes sur la future campagne militaire et sur les chances de victoires. Ces prévisions pessimistes sont très vite confirmées. Les Turcs l’emportent sur l’île de Ténédos et la guerre russo-turque de 1768-1774 prend fin pour le jeune Chambérien : si une partie des soldats du régiment réussissent à rembarquer et à s’échapper, Leborgne fait partie de ceux qui sont capturés. Emmené à Constantinople, il devient esclave et doit effectuer de basses besognes durant de nombreuses semaines. Son calvaire prend fin lorsque son propriétaire turc a recours à sa connaissance de l’anglais, acquise au sein du régiment irlandais, pour commercer avec un anglais, lord Algernon Percy. Ce dernier, surpris de voir un Européen esclave d’un Turc, fait en sorte de le faire libérer par l’intermédiaire de l’ambassade anglaise.

L’appel des Indes. Il décide de se rendre à Smyrne, qui connaît à l’époque une période de prospérité. Le centre portuaire de la ville est en plein essor. Sur place, Leborgne rencontre plusieurs marchands venus de tous horizons, en particulier des Indes. Ces derniers lui font le récit de leurs voyages. À l’époque les terres indiennes étaient créditées de fabuleuses richesses et beaucoup d’aventuriers s’y rendaient en vue d’y faire fortune. On citait notamment les nombreuses mines de diamants de Golconde, les saphirs de Ceylan. Certains de ces marchands lui exposent également leurs théories sur l’existence de voies commerciales passant par le nord des Indes. Il est question d’exploration du Haut-Cachemire ou de passage le long des glaciers du Karakoram. Enfin, les marchands expliquent au Savoyard que beaucoup de rajahs recherchent régulièrement des officiers européens afin d’y organiser et d’y commander leurs armées.

1777 (26 ans). Leborgne entame un voyage fertile en péripéties. Après avoir tenté de passer par la voie terrestre, il renonce et décide de rejoindre sa destination par la voie maritime. Durant son trajet vers l’Égypte, ses affaires, dont les précieuses lettres d’accréditation, sont emportées par la mer au cours d’une tempête. Ne pouvant revenir en arrière, il se résout à se rendre au consulat d’Angleterre où il parvient à rencontrer George Baldwin. Après de nombreuses discussions, on lui conseille de prendre du service à la Compagnie anglaise des Indes orientales, et on lui remet une lettre de recommandation à cet effet.

1778 (27 ans). Leborgne débarque aux Indes dans le port de Madras. Bien qu’émerveillé et enchanté par ce pays si différent, le futur comte de Boigne connaît des jours difficiles. Pour survivre, il donne des cours d’escrime, qui lui permettent de rencontrer un neveu du gouverneur Rumbold. On lui propose d’être enseigne au 6e bataillon de cipayes, une troupe composée d’indigènes levée par la Compagnie Anglaise. Il accepte l’offre afin d’assurer sa subsistance. Durant cette période de garnison, il s’initie aux mœurs locales et forme les troupes cipayes.

1778-1782 (31 ans). Durant quatre ans, sa vie à Madras se déroule sans gloire militaire, ce qui bientôt lasse le Savoyard qui a de plus grandes ambitions. On lui explique qu’il pourrait trouver ce qu’il recherche en se rendant à Delhi dans le nord du pays, où l’empereur moghol Shah Alam tient sa cour. En effet, les seigneurs mahrattes et râjputs s’entourent d’Européens et leur confient le commandement de leurs armées. Le nouveau gouverneur, lord Mac Cartney, lui remet des lettres le recommandant auprès du gouverneur de la province du Bengale à Calcutta. Leborgne s’y rend par voie maritime.

Il y découvre un pays accablé par une chaleur insupportable dont les habitants vivent dans un dénuement extrême. Dès son arrivée, il est suivi par une nuée de mendiants. Il rencontre le gouverneur Warren Hastings qui approuve le projet d’exploration du Savoyard.

Une nouvelle fois des lettres lui sont remises à destination d’Asaf-ud-Daulah, le rajah d’Aoudh dont la capitale est Lucknow et qui est un vassal des Anglais. Il se met en route. Sur le trajet, il traverse de nombreux villages d’une extrême pauvreté tout en se familiarisant avec la vie culturelle et religieuse indienne. Il constate la présence de quartiers musulmans et hindouistes distincts.

Il change de nom et se fait appeler désormais Boigne, plus facile à prononcer que Borgne par les anglais. Il est désormais bilingue.

1783, août (32 ans). Il obtient l’autorisation de quitter Aoudh et sa capitale pour se diriger vers le nord à la recherche de nouveaux passages. Son voyage, effectué à cheval, l’amène dans la ville de Delhi en. Au cours du trajet, il découvre le Taj Mahal mais aussi des hauts lieux de la vie indienne, des petits royaumes, des tribus. Arrivé à Delhi, Anderson, un résident anglais, propose au Savoyard de lui obtenir une audience auprès de l’empereur Shah Alam qui tient sa cour au Fort Rouge. Très rapidement, de Boigne et son ami sont convoqués en audience. Lors de cette rencontre, il expose à l’empereur Shah Alam II son projet d’exploration. L’empereur repousse sa décision. De Boigne séjourne dans la ville en attendant une réponse favorable. Au même moment la situation de l’empereur se trouve radicalement modifiée. En effet, le lendemain de l’audience, un édit impérial attribue à Madahaji Sindhia le gouvernement des provinces de Delhi et d’Âgrâ. En d’autres termes, le Mahratte devient régent impérial et le réel détenteur du pouvoir temporel alors que l’empereur Shah Alam, sans être déchu, n’a plus aucun pouvoir politique et n’est plus qu’un souverain d’apparat ».

Partie 2. Repères biographiques pour les années postérieures à 1783

« 1795 (44 ans), après vingt ans de séjour aux Indes, sa santé se dégradant, Boigne abandonne son commandement, installe à sa place son homme de confiance Pierre Cuillier-Perron et organise son départ pour l’Europe. À la fin de sa carrière aux Indes, il est à la tête d’une armée de près de cent mille hommes organisée sur le modèle européen. La Confédération mahratte est ainsi le dernier État autochtone de l’Hindoustan à résister aux Anglais.

1796, novembre (45 ans). Le général savoyard quitte les Indes, accompagné de sa famille et de certains de ses serviteurs indigènes les plus fidèles. Il vend sa garde personnelle aux Anglais avec l’accord de ses hommes pour un prix équivalent à 900 000 francs-or germinal« .

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