Archives mensuelles : février 2021

18ème. Les fontaines de Rochefort

A. 1750. Rochefort, Fontaine du mariage de la Charente et de l’Atlantique. Source de la citation : Petit patrimoine. Diaporama de 13 photos.

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Le Groupe qui surmonte la fontaine, représentant l’Océan et la Charente, est dû au ciseau de Bourguignon, alors Maitre sculpteur du Port.

Une inscription concernant la Charente dit : Laeta diu varios errabam nympha per agros, Laetior in vestris mœnibus ecce fluo. Autrefois je coulais joyeuse dans les campagnes, plus joyeuse encore je coule maintenant dans vos murs.

  • Pour aller plus loin. J-T . Viaud et E-J. Fleury, Histoire de la ville et du port de Rochefort, 1845, Madame Honorine Fleury, Libraire Éditeur, pp. 146-148 (voir la capture de ces pages en fin de chronique).

B. 1759-1763. La fontaine-réservoir de Saint-Nazaire-sur-Charente, dite Fontaine Lupin. Source des citations : le Petit Patrimoine, les panneaux explicatifs à proximité du site. Diaporama de 20 photos.

1666. « Louis XIV et Colbert font le choix de Rochefort pour y établir un site propre à recevoir les grands vaisseaux de la marine du Ponant. Mais la ville a peu de ressources en eau potable. L’eau des marais, saumâtre, est impropre à la consommation. L’approvisionnement en eau douce est un problème pour les hommes et les bateaux de la flotte.

1667. L’Amiral Duc de Beaufort, petit-fils d’Henri IV et de Gabrielle d’Estrées, réclame la création d’une aiguade, fontaine réservoir destinée à remplir les tonneaux dont on charge les vaisseaux.

  • Aiguade. Une aiguade désigne à la fois la provision d’eau douce sur un navire et l’endroit d’une côte où l’on fait provision d’eau douce pour les navires. On emploie ce mot dans l’expression Faire aiguade, désignant l’action de ravitailler en eau douce un bateau. Le terme désigne aussi la corvée d’eau.

L’existence de plusieurs sources abondantes à Saint-Nazaire-sur-Charente est alors signalée à Colbert, qui décide de faire capter l’eau de la source des Morts et de la source de Font-Pourri, symbolisées sur le fronton ci-dessous.

1670-1675. Le Chevalier de Clerville (1610-1677), urbaniste du roi Louis XIV et ingénieur chargé des fortifications, fait édifier la 1ère Fontaine royale dans le lit de l’estuaire de la Charente.

1676. La Fontaine royale de Lupin est terminée. C’était une tour hexagonale de 14 mètres de haut. L’eau douce était amenée à l’aiguade au moyen d’une canalisation en grès, fabriquée à la Chapelle-de-Saintonge, mesurant environ 2 800 mètres de long, et rectiligne sur ses 650 derniers mètres jusqu’à la Charente.

1759-1763. La Fontaine est reconstruite en aval de fort Lupin. C’est un chainon important car il s’agit de l’une des trois seules aiguades, lieu d’approvisionnement des navires en eau douce, conservées de nos jours. Les deux autres sont à Brest et Belle-Ile.

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Aix en Provence. Fontaines du 18ème

Cinq fontaines du 18ème siècle à Aix-en-Provence. Sources diverses, dont Aix-en-Provence de fontaine en fontaine et une chronique antérieure du blog (août 2019) : Fontaines d’Aix-en-Provence (diaporama de 21 photos : fontaines des quatre Dauphins, des trois Tritons, des Bagniers, d’Albertas).

Fontaine Pascal, 1713

« La source à partir de laquelle la fontaine Pascal tirait l’eau n’en apportait pas assez. En temps de sécheresse, la population du quartier souffrait de ce manque, et des épidémies se propageaient. En 1833, dans l’obligation de mettre un terme à ces pénuries répétées, on fora plus profondément dans le puits (la source) et ce fut un succès. Afin de célébrer ce nouveau flux d’eau, une fontaine avec  quatre canons fut construite après la démolition de l’ancienne, qui rappelait la misère ».

Source : Monumentum. Cliquer sur les images pour les agrandir

Fontaine des trois tritons, entre 1715 et 1735

Sources : Hôtel de Caumont, Wikipédia, Photos de Pierre Dubois.

« Quand François Rolland de Réauville décide de la construction de l’hôtel particulier en 1715, il charge l’architecte Robert de Cotte (1656-1735) de dessiner les plans du jardin de l’Hôtel de Caumont dans le goût classique de l’époque : tracés géométriques soignés, perspective ouverte, jeux d’eaux…

On accède directement au jardin haut depuis le salon chinois et la grande galerie dont il est le prolongement lors des réceptions. Un bassin circulaire est encadré de quatre parterre de gazon ponctués de buis boule.

Le jardin haut offre une belle vue sur le jardin bas, ceint d’une double haie formée de chênes verts et d’ifs encadrant une broderie de buis. La fontaine des Trois-Tritons vient fermer la perspective. Sculptée dans de la pierre d’Estaillades, elle rend hommage à Robert de Cotte, initiateur du style rocaille en France ».

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Nancy, place Stanislas, Fontaines

Suite de la chronique : 1755, Nancy, statue de Louis XV. Source du texte : extraits de l’article de Wikipédia. 15 photos de Pierre Dubois : diaporama.

« Deux fontaines symétriques représentant Neptune et Amphitrite sont disposées dans les angles qui relient les basses faces aux pavillons latéraux de la place. Elles sont dans un style rococo qui rompt avec l’architecture classique de la place.

1750, projet de deux fontaines présentées par Dieudonné-Barthélemy Guibal (1699-1757), nommé sculpteur et architecte ordinaire du roi par Stanislas Leszczyński (mai 1745).

Le projet étant jugé trop cher, il est décidé de réaliser les deux fontaines en plomb plutôt qu’en bronze. Les fourneaux destinés à la fonte des statues sont construits, avec un certain cérémonial le 29 novembre 1751 sur un terrain de Guibal. La première pierre de ces édifices a été cédée au Musée lorrain par son petit-fils.

Du côté de l’opéra, à droite quand on regarde l’arc de triomphe, la fontaine Amphitrite est agrémentée d’une statue dont la nudité choquait l’aumônier de Stanislas.

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1755, Nancy, statue de Louis XV

La place royale de Nancy est un ensemble urbain classique, voulu par le duc de Lorraine Stanislas Leszczyński, beau-père de Louis XV, et réalisé sous la direction de l’architecte Emmanuel Héré. Une statue de Louis XV, construite entre 1751 et 1755, ornait le centre de cette place.

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Sous la révolution (janvier 1793), Louis XVI, petit-fils de Louis XV, est guillotiné le 21, et la statue nancéienne de celui-ci est détruite. Le bronze qui la constituait est fondu et récupéré.

La place Stanislas porte ce nom depuis 1831. En son centre désormais, la statue du duc de Lorraine par le sculpteur Georges Jacquot (1794-1874).

Sept statues en l’honneur de Louis XV. Plusieurs villes décident de construire des statues à son effigie : Bordeaux (1739-1741), Paris (1748), Valenciennes (1749-1752), Nancy (1751-1755), Rennes (1756-1751), Rouen (1758), Reims (1758).

Statue de Louis XV, par Edme Bouchardon, pour la place de la Concorde (Paris)

Source : extraits de l’article de Wikipédia. « La statue réalisée en bronze faisait 7 500 kg pour 4,66 m de haut. Son bras droit tenait un bâton royal dirigé vers le pavillon de l’hôtel des fermes. Sa main gauche appuyée au côté, il regardait vers Paris. Victorieux, il était vêtu à la romaine, cuirassé et drapé dans un manteau royal ».

« La statue était posée sur un socle en marbre de Gênes, lui-même posé sur un emmarchement de trois degrés. La dédicace de la face principale portait l’inscription : LUDOVICO XV / TENERRIMI ANIMI / MONUMENTUM (à Louis XV, monument d’un cœur affectueux). Sur le socle, quatre médaillons représentaient le mariage du roi, la réunion de la Lorraine, la paix de Vienne et la fondation de Stanislas.

Le duc avait composé lui-même les sujets allégoriques qui devaient orner les quatre côtés du piédestal. Quatre statues en plomb, allégories de vertus, étaient accoudées à chaque angle du monument. La Prudence et la Justice étaient des œuvres de Guibal, la Valeur et la Clémence étant dues à Cyfflé. Un piédouche surmontait le socle, il portait un hexamètre sur chaque face :

  • Vive Diu Lothari saecla precantur (Vis longtemps Louis, les lorrains demandent pour toi des siècles)
  • Artificem ducebat amor praestantiae arte (L’amour qui l’emporte sur l’art a dirigé l’artiste)
  • Principis ex animo plaudit lotharingia votis (La Lorraine applaudit de tout cœur aux vœux de son prince)
  • Reddit amor soceri muta baec spirantia signa (L’amour du beau-père a rendu vivante cette statue)

Lorsque Stanislas lance un appel aux artistes, Barthélemy Guibal présente une ébauche en cire de 29 pouces de hauteur ; une fois le projet accepté, il réalise un modèle de 2 pieds 9 pouces qui est conservé au Musée lorrain.

Un premier essai de fonte de la statue échoue. Jean-Joseph Söntgen, qui deviendra le sculpteur de Stanislas après la mort de Guibal, est appelé en Lorraine pour préparer la fonte. La statue est coulée en trois minutes dans le jardin de Guibal à Lunéville le 15 juillet 1755 à 7 heures du soir. L’opération est réalisée par le fondeur Perrin assisté de deux ouvriers. On dit que Basile-Benoît Mathis (1736-1805), le gendre de Guibal qui supervisait la coulée, était tellement inquiet que ses cheveux devinrent tout blanc.

On dit que Stanislas, qui assistait aux opérations, aurait jeté des pièces d’or dans le métal en fusion, mais Nicolas Durival dans sa Description de la Lorraine et du Barrois affirme que celui-ci se trouvait alors à Commercy et qu’il ne fut averti du succès de la coulée que le lendemain matin.

La statue est transportée à Nancy le 16 novembre par un véhicule construit exprès et tiré par 36 chevaux (ou 32 ?). Le pont sur la Meurthe à Saint-Nicolas-de-Port doit être consolidé. Le 18 novembre à midi, elle est posée sur son piédestal qui déjà accueille trois des quatre vertus. Elle reste masquée par un drap jusqu’à l’inauguration du 26 novembre 1755.

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La médecine des années 1793-1799

Chroniques sur l’Histoire de la médecine au 18ème siècle. Source. État de la médecine au 18ème siècle, Université de Paris, BIU Santé médecine, BIU Santé, Pharmacie.

6. Années 1793-1799. De la Suppression des Académies, sociétés savantes et facultés à la Création des Écoles de santé de Paris, Montpellier et Strasbourg.

1793  
Suppression des Académies, sociétés savantes et facultés. 
Pierre DURET (1745-1825) met au point un anus artificiel sur un enfant atteint d’astrésie congénitale de l’anus. 
Philippe PINEL (1745-1826) libère les aliénés de l’Hôpital de Bicêtre qui étaient jusqu’alors attachés (article d’Aude Fauvel, Pinel et les aliénistes. Aux origines de la psychiatrie, Histoire de la psychologie, 2012, pages 7 à 11).

1794-1802  
Création des Écoles de santé de Paris, Montpellier et Strasbourg.

1795  
L’École de santé de Paris ouvre le 20 janvier (article de Roselyne Rey, L’École de santé de Paris sous la Révolution,
Histoire de l’éducation, Année 1993, 57, pp. 23-57).

1796  
Création de 9 chaires théoriques et de 3 chaires cliniques à Paris au sein de l’École de Santé.

1797  
L’École pratique de l’École de santé de Paris ouvre le 7 août.

1798  
Pierre Jean Georges CABANIS (1757-1808) publie Du degré de certitude en médecine
François-Emmanuel FODERE (1764-1834) publie Les lois éclairées par les sciences physiques ou Traité de médecine légale et d’hygiène publique
Edward JENNER (1749-1823) publie An enquiry into the causes and effects on the variole vaccinae démontrant l’efficacité de la vaccination pour se protéger de la variole (lire aussi : 14 mai 1796, Édouard Jenner découvre la vaccination par Camille Vignolle, Hérodote.net, 19 avril 2019).
Philippe PINEL publie Nosographie philosophique ou de la méthode de l’analyse appliquée à la médecine.

1799  
Xavier BICHAT (1771-1802) publie la 1ère édition du Traité des membranes.

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2015. L’Hermione, le voyage aux USA

Chroniques sur Rochefort, son arsenal et ses radoubs, son jardin des plantes, son hôpital militaire, son école de médecine navale. Chronique sur la Guerre d’indépendance américaine. En 2015, la nouvelle Hermione a fait le voyage aller et retour aux USA. Depuis son retour à Rochefort, elle a fait un déplacement mouvementé à Sète : vidéo de 28’38. Son port d’attache est le radoub Napoléon III.

Diaporama de 24 photos (Pierre Dubois, octobre 2015).

2012 (6 juillet). Dossier de Presse. « 50 000 personnes sont attendues à Rochefort pour fêter la sortie de l’Hermione de la cale de construction, la double forme de radoub de l’arsenal de Louis XV où la coque était en chantier depuis 15 ans.

Tirée par quatre vedettes de remorquage du service des lamaneurs de l’Atlantique, la coque de l’Hermione, non mâtée, sortira de la double forme de radoub ouverte pour la première fois depuis la 2ème guerre mondiale à la navigation grâce à la réalisation à l’initiative de la ville de Rochefort d’un tout nouveau bateau-porte pour remplacer celui détruit en 1944 par les troupes d’occupation.

Reconstruire l’Hermione, c’est bâtir un navire de plus de 65 m de long hors tout, portant trois mâts et 2 200 m² de voilure de route. C’est concevoir une coque entièrement en chêne, avec des épaisseurs pouvant atteindre 70 cm, inimaginables aujourd’hui mais conçues au 18ème siècle pour résister aux boulets ennemis.

  • 1993-1996 : études préparatoires
  • 1997-2000 : construction de l’ossature de la charpente.
  • 2000-2008 :  construction des ponts et des superstructures.
  • 2009-2011 : bordage et calfatage de la coque ; début mâture, gréement, voiles.
  • 2012-2013 : suite mâture, gréement, voiles, montages et finitions.
  • 2014 : suite des essais en mer.
  • 2015 : départ pour le voyage transatlantique

1997 (août). Début de la reconstruction de la frégate historique  : pose de l’arcasse

« C’est au tour de l’arcasse et de l’étambot d’être révélés au public. Une fois relevé, cet ensemble complexe de plus de 4.5 tonnes de chêne est fixé sur l’extrémité arrière de la quille. L’étambot recevra plus tard le gouvernail ».

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1778-1793. La Frégate Hermione

Chroniques sur Rochefort, son arsenal et ses radoubs, son jardin des plantes, son hôpital militaire, son école de médecine navale. Chronique sur la Guerre d’indépendance américaine.

Histoire de l’Hermione. Source : larges extraits du site éponyme.

1778-1779 : une construction éclair. « La décision de la mise en chantier de l’Hermione sur proposition du ministre De Sartine, est entérinée en novembre 1778, par le conseil du port de Rochefort.

Modèle de la Dédaigneuse, construite à Bordeaux en 1766 (Musée de la marine, Rochefort)
  • « Tout comme l’Hermione, la Dédaigneuse est une frégate de XII, c’est-à-dire comportant un pont unique muni de canons tirant des boulets de 12 livres. Son équipage est composé de 260 hommes. Entre 1748 et 1798, les arsenaux français mettent à l’eau une centaine de frégates semblables.
  • La frégate, navire de guerre léger et rapide, est au cœur des préoccupations stratégiques des nations maritimes. Trop faiblement armées pour participer aux combats dits en ligne, où s’affrontent les puissants vaisseaux à deux ou trois ponts, les frégates ont d’abord un rôle d’assistance et d’accompagnement.
  • Pour participer pleinement au combat, on les dote d’un armement plus efficace. La frégate de XII incarne dès lors cet idéal d’unité rapide réunissant la marche et la force. Elle connaît son heure de gloire durant la guerre d’indépendance américaine ».
  • Diaporama de 9 photos de la Dédaigneuse (musée de la marine à Rochefort).

« C’est l’ingénieur constructeur de marine, Pierre Chevillard dit l’aîné, qui est chargé de la construction de l’Hermione ainsi que d’une autre frégate, la Fée d’après le dessin qui a déjà servi à la Courageuse et à la Concorde, les deux premières de cette série de quatre.

L’Hermione est mise en chantier sur la rive droite de la Charente au sein de l’arsenal, à partir de décembre 1778. Outre les savoir-faire techniques, la rapidité de sa construction s’explique également par l’urgence de la guerre, une main d’œuvre importante et la disponibilité des matériaux sur le site de l’arsenal. Des centaines de charpentiers, forgerons, perceurs, cloueurs, calfats… bagnards sont ainsi mobilisés pour un total de plus de 35 000 journées de travail.

L’Hermione appartient à la catégorie des frégates, dites légères, caractérisées par leur vitesse et leur maniabilité. C’est une frégate de 12 armée de 32 canons : 26 canons de 12 sur son pont de batterie et 6 canons de 6 sur son pont de gaillards. Le chiffre de 12 correspond à 12 livres (unité de mesure au XVIIIe siècle), soit un peu moins de 6 kilos ».

Mesurant 66 mètres de long hors tout sur 11,5m de large, sa mâture est constituée de trois mâts verticaux aux dimensions modulables, d’une superficie de voiles pouvant atteindre 3 300m² et un gréement complexe de 26 km  de cordages, nécessitant un équipage de 250 à 300 personnes« .

1779-1780. Première campagne d’essai dans le golfe de Gascogne. L’Hermione effectue des missions de surveillance des côtes et de protection du commerce.  Cette campagne se conclut par la prise de trois navires de commerce et trois corsaires anglais. Au cours du mois de janvier 1780, la coque de l’Hermione reçoit un doublage de cuivre constitué de 1 100 feuilles de métal. Ce doublage est destiné à protéger la coque des attaques des tarets, et à éviter la fixation des algues et des coquillages sur la carène, ce qui améliore la vitesse de la frégate ».

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1775-1783. La Guerre d’indépendance

1775-1783. La Guerre d’indépendance américaine (source : Wikipédia)

Pourquoi la France a-t-elle participé à la guerre d’indépendance américaine ? (source : Isabelle Bernier, Futura-Sciences, 13 septembre 2018).

1756-1763. Guerre de sept ans. « La décision d’aider les insurgés américains des treize colonies est un acte décisif dans la politique étrangère menée par Louis XVI puisqu’elle aboutit à la création et la reconnaissance des États-Unis. En déclarant la guerre à l’Angleterre, la France espère certainement récupérer le Canada et la Louisiane qu’elle a perdus en 1763, à l’issue du précédent conflit.

1763-1775. Eastern North America in 1775 : the British Province of Quebec, the British thirteen colonies on the Atlantic coast and the Indian Reserve (as of the Royal Proclamation of 1763).

Les treize colonies qui entrèrent en rébellion avec leur métropole (source : Wikipédia, Smehour)

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Le contexte de la guerre d’indépendance. « La Révolution américaine est le produit d’une évolution politique jumelée à un essor économique très important : l’économie de l’Amérique anglaise repose sur la production agricole des cinq colonies du Sud et le dynamisme commercial des huit colonies du Nord qui fournissent le tiers des navires de la marine marchande britannique. Contraintes de commercer exclusivement avec l’Angleterre, les colonies américaines pratiquent en fait une importante contrebande avec les Antilles françaises et l’Amérique espagnole. L’essor démographique est très important, lié à l’émigration européenne et au système esclavagiste (deux millions d’habitants vers 1770 dont un quart d’esclaves noirs). La rupture avec la Couronne britannique s’explique par la demande croissante de terres de la part des colons et l’alourdissement des prélèvements fiscaux depuis la guerre de Sept Ans (1756-1763), très coûteuse pour l’Angleterre.

1776 (4 juillet). Les représentants du Congrès américain votent la Déclaration d’Indépendance des États-Unis d’Amérique : les députés des treize colonies créent ainsi un nouveau régime politique.

1778. Premier traité d’alliance franco-américain. « Le Congrès constitue une armée de volontaires (15.000 hommes sous le commandement de George Washington) mais il pressent qu’elle ne tiendra pas longtemps face à l’excellente armée de métier britannique. Le 6 février 1778, Louis XVI et Charles Vergennes (ministre des Affaires étrangères) signent avec Benjamin Franklin nommé ambassadeur en France, un traité d’alliance avec les Provinces unies de l’Amérique (renforcement du soutien en armement et en mercenaires),

1779. Envoi de corps expéditionnaires (source : Wikipédia). « La Fayette est en France pour plaider la cause de l’insurrection. Louis XVI envoie un corps de 6.000 hommes outre-Atlantique sous le commandement du général de Rochambeau.

1780. La France donne un véritable appui financier, maritime et terrestre à l’armée américaine, qui va permettre la victoire définitive de l’alliance franco-américaine. C’est là qu’intervient La Fayette, major général dans l’armée des insurgés américains et proche collaborateur de leur commandant George Washington.

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Les aventures du jeune Voltaire

Les aventures du jeune Voltaire. Quatre épisodes sur france.tv/france- 2, jusqu’au 22 février 2021, avec  Thomas Solivérès, Bernard Le Coq, Victor Meutelet, Christa Théret, Hippolyte Girardot, Valérie Bonneton, Thibault de Montalembert, Pascal Demolon.

Dans la partie 2 de cette chronique : biographie des 42 premières années de François Marie Arouet, dit Voltaire

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Épisode 1. Jésuite et Libertin

« Roturier de naissance, le jeune Voltaire est éduqué chez les Jésuites. Une fois sa formation achevée, il fréquente les libertins et devient la honte de son père. Il séduit la jeune Olympe, à la grande fureur de sa mère, la journaliste-pamphlétaire Dunoyer, et de l’Ambassadeur de France à La Haye. Ces aventures ne l’empêchent pas de se consacrer à son œuvre littéraire. Cependant, la première mouture de son Oedipe est refusée par la troupe de la Comédie-Française »…

Épisode 2. La Bastille à 20 ans

« Impliqué, malgré lui, dans un complot contre le Régent Voltaire est confiné dans un beau château, où il rencontre une jeune et jolie aspirante comédienne. L’écrivain se retrouve finalement enfermé à la Bastille, mais réussit à en sortir. Oedipe, finalement joué à la Comédie-Française, est un succès, mais provoque scandale »…

Épisode 3. Courtisan ou rebelle ?

« Le complot contre le Régent se retourne contre la duchesse du Maine. Voltaire, naïf et vaniteux, manque de se faire tuer par un indicateur de la police. Sa vie amoureuse se partage entre une comédienne et une riche marquise. Tandis que la mort touche son ami Génonville, elle vient frôler Voltaire dangereusement. Il se remet cependant à l’écriture, revient en grâce à la cour malgré l’hostilité du jeune Louis XV, mais risque de tout perdre en défendant une cause et un homme »…

Épisode 4. La liberté et l’exil

« Voltaire découvre, à ses dépens, ce que vaut l’amitié des grands seigneurs qu’il fréquente et en devient fou de chagrin et de rage. Pour éviter une nouvelle fois la Bastille, il accepte un nouvel exil et découvre la démocratie anglaise. De retour à Paris, il devient riche et ne dépend plus du bon vouloir des puissants. A la mort de son amante, la comédienne Adrienne Lecouvreur, Voltaire est fou de chagrin lorsqu’il qu’il voit sa dépouille jetée dans un terrain vague »…

Biographie. Les 42 premières années de François Marie Arouet, dit Voltaire. Né à Paris en 1694, mort en 1778 à l’âge de 84 ans. Sources : citations de Wikipédia, photos de portraits de Voltaire, peints par Quentin de Latour en 1735 et 1736, exposés au Musée éponyme à Saint-Quentin (Aisne), et reproduits en fin de chronique.

1694. « François-Marie Arouet est le deuxième fils de François Arouet, notaire au Châtelet, marié avec Marie-Marguerite Daumart, fille d’un greffier criminel au Parlement. Son père revend en 1696 sa charge de notaire pour acquérir celle de conseiller du roi, receveur des épices à la Chambre des comptes.

1704-1711 (10-17 ans). François-Marie Arouet entre à dix ans au collège Louis-le-Grand chez les Jésuites. Il y reste durant sept ans. Les jésuites enseignent les langues classiques et la rhétorique mais, dans la ligne de leur Ratio Studiorum, veulent avant tout former des hommes du monde et initient leurs élèves aux arts de société : joutes oratoires, plaidoyers, concours de versification et théâtre.

Arouet est un élève brillant. Sa toute première publication est son Ode sur sainte Geneviève. Il apprend au collège Louis-le-Grand à s’adresser d’égal à égal aux fils de puissants personnages, et tisse de précieux liens d’amitié, très utiles toute sa vie : entre bien d’autres, René-Louis et Marc-Pierre d’Argenson, futurs ministres de Louis XV, et le futur duc de Richelieu.

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Rochefort. Les 3 formes de radoub

« Une forme de radoub est un bassin qui permet l’accueil de navires et leur mise à sec pour leur entretien, leur carénage, leur construction, voire parfois leur démantèlement. On parle également de forme, de cale sèche, parfois de forme-écluse en fonction de la configuration rencontrée ».

La forme de radoub à deux bassins, 18ème siècle. Cliquer sur les images pour les agrandir

1666. « Création à Rochefort d’un grand port du Royaume de France. Des cales de construction existaient sur plusieurs points dans l’arsenal ; mais on n’y possédait pas encore de forme ou bassin de radoub. On supposait que le sol des rives de la Charente ne présentait pas assez de solidité pour que l’on pût fonder d’une manière durable un établissement de cette nature.

Un point parut cependant offrir quelques garanties : on avait cru remarquer que dans la troisième partie de l’arsenal gisait à peu de profondeur, un rocher d’une certaine solidité ; des sondages vinrent en confirmer l’existence et bientôt une fosse y fut creusée.

Pour éviter les délicates manœuvres d’abattage en carène (technique ancienne qui consistait à coucher le navire sur un de ses flancs, afin de pouvoir travailler sur sa carène, à flot), on utilisait les formes de radoub. Les navires pénétraient, à marée haute, dans ces grandes coques, creusées dans la berge vaseuse puis maçonnées, qui se vidaient à marée basse après la fermeture des portes (avec l’aide d’une machine hydraulique comprenant trois chaînes à godets, actionnée par un manège à chevaux). Une drague à godets permettait de dévaser ».

La Charente à marée basse. A droite, l’entrée du radoub Louis XV

Les 3 formes de radoub de Rochefort : 17ème siècle, 18ème siècle, 19ème siècle.

A. 1669-1671. La vieille forme, conçue par François Le Vau sur les volontés de Louis XIV, est le premier bassin de radoub construit en France. Elle est la toute première à être maçonnée au monde ; elle est construite en pierre de taille perpendiculairement à la Charente. Elle se ferme par des portes en bois.

B. 1683-1728. « Forme de radoub à deux bassins, dite aussi Louis XV, conçue et décidée par l’intendant de la marine Pierre Arnoul. Sa construction, qui fut une première mondiale, nécessita 45 ans d’efforts contre un environnement inadapté. On éprouva de grandes difficultés : des sources jaillissantes, qu’on ne pouvait ni tarir ni détourner, remplissaient incessamment le bassin et l’on se vit même forcé d’abandonner les travaux commencés. On parvint enfin à combattre, puis à vaincre cet obstacle, mais, en 1728 seulement, on put se servir de la nouvelle forme.

  • Pierre Arnoul, fils de Nicolas Arnoul, fut reçu chevalier de Malte de minorité en 1668, commissaire de la marine au département de Toulon (1670), contrôleur-général de la marine du Ponan (1672), intendant des galères de France et des fortifications de Provence (1673), intendant de la marine et des fortifications après son père (1675), révoqué en 1679, replacé au Havre (1680)/ Il tint ensuite les fonctions d’intendant de la marine et d’intendant de justice, police et finances à Rochefort, La Rochelle, Brouage… Il meurt en 1719.

Des modifications ont été apportées par rapport à la conception de la Vieille forme. Elle est fermée par un bateau-porte ; les parois ne sont plus droites mais en gradins, de façon à faciliter le travail des ouvriers à l’intérieur ».

1734. Le bateau-porte d’origine n’ayant jamais bien fonctionné, il est remplacé par des portes en bois.

C. 1853-1861. « Construction de la forme Napoléon III. Elle fut allongée en 1900 pour accueillir le Dupleix, long de 134 m, le dernier grand croiseur-cuirassé construit à Rochefort ».

Quelques termes techniques : radier, bajoyer, bateau-porte.

« Constituant le fond du bassin, le radier est une surface en règle générale plane dans les bassins récents, permettant le positionnement des tins ou des bers supportant le navire à accueillir, et la circulation du personnel et des engins nécessaires aux travaux de coque à réaliser sur le navire accueilli.

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