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50% de diplômés du SUP en 2021

En 2021, 50% des 25-34 ans sont diplômés du Supérieur. 50% : c’était l’objectif fixé par la loi sur l’école de janvier 2002.

L’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire publie sa nouvelle édition des Chiffres clés de la jeunesse.

 

En 2021, 50% des 25-34 ans sont diplômés de l’enseignement supérieur (contre 47% en 2018) : 54% des jeunes femmes, 46% des jeunes hommes ; 79% des enfants de cadre ou profession intellectuelle supérieure, 33% des enfants d’ouvrier.

« Fruit d’une collaboration avec les services statistiques ministériels, l’INSEE et les organismes publics producteurs de données sur la jeunesse, ce nouvel opus mobilise les dernières données disponibles dans des domaines aussi variés que la démographie, l’éducation, l’emploi, l’engagement et la participation, les loisirs, le sport, la culture, la justice, ou encore la santé.

La jeunesse est la phase transitoire entre enfance et âge adulte. Pendant longtemps, cette phase est restée contenue dans les bornes d’âge 15-24 ans et l’entrée dans la vie adulte structurée par l’enchaînement de diverses étapes (obtention d’un emploi après les études, accès à un logement indépendant, mise en couple, naissance du premier enfant, etc.). Les parcours d’entrée dans la vie adulte se sont aujourd’hui complexifiés et diversifiés se traduisant par un allongement de la jeunesse.

Les données statistiques reflètent cette évolution en inscrivant dorénavant la jeunesse dans une tranche d’âge plus large, allant jusqu’à 30 ans. Les chiffres-clés mobilisés dans ce recueil se focalisent en conséquence sur la tranche d’âge des 15-29 ans. Pour autant, selon les sources statistiques
mobilisées, les catégories d’âges peuvent varier (16-29 ans, 18-24 ans, 15-24 ans, 18-34 ans, etc.)

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Bac pro. Vers l’emploi ou le Sup ?

Bac pro. Vers l’emploi ou l’enseignement supérieur ?

Partie 1. Parcoursup 2023 : 917 000 candidats ont confirmé au moins un vœu. Source

« L’examen des candidatures par les formations de l’enseignement supérieur est en cours. Pour les formations sous statut étudiant, les candidats pourront consulter, dans leur dossier, les réponses des formations à compter du 1er juin 2023.

Dans la continuité des améliorations apportées cette année pour répondre aux attentes exprimées par les candidats et aux recommandations du Comité éthique et scientifique de Parcoursup, des évolutions vont être mises en place dans le cadre de la phase d’admission principale, notamment pour réduire le sentiment d’attente des candidats et le stress induit :   

  • les délais de réponse aux propositions d’admission au début de la phase d’admission ont été revus à partir des pratiques constatées lors des précédentes campagnes. Ces nouveaux délais permettront de démarrer la phase d’admission plus vite et de générer des propositions à plus de candidats, plus tôt ;
  • entre le 30 juin et le 3 juillet, il sera demandé aux candidats qui ont toujours des vœux en attente de les classer par ordre de préférence. Cet ordre de priorité sera pris en compte par la plateforme notamment pour l’envoi des dernières propositions à la fin de la phase d’admission ;
  • grâce à ces améliorations, la phase d’admission se terminera dès le 7 juillet au lieu du 13 juillet initialement prévu. Cette date qui correspond à la fin de l’année scolaire permettra de laisser davantage de temps aux lycéens et aux familles pour préparer leur rentrée (inscription administrative, recherche d’un éventuel logement) ».

Partie 2. Parcoursup 2023. Les vœux des lycéens à l’entrée dans l’enseignement supérieur. Source : Pierre Boulet, note Flash du SIES, mai 2023, n°5.

La part de ceux qui ont confirmé au moins un vœu en PP, de 96,1 % en 2023, fléchit de 0,6 point. Cette baisse concerne essentiellement les terminales de la voie professionnelle (-2,4 points). Les élèves de cette série, qui est la seule à voir son effectif de terminales diminuer (-4 100), ont davantage tendance à ne demander que des formations en apprentissage ou à opter pour une insertion professionnelle dans un contexte favorable à l’emploi.

Le nombre de vœux moyen par candidat a progressé, passant de 12,9 en 2022 à 13,5 en 2023. Cette hausse est observée uniquement pour les candidats de terminales générales (15,7 vœux en moyenne, +0,8 vœu), le nombre de vœux moyen étant stable pour les terminales technologiques (11,8) et professionnelles (7,4).

« Pour l’ensemble des terminales, la structure des vœux confirmés évolue peu. La licence est toujours la formation la plus représentée dans ces listes de vœux, avec en moyenne 34,5 % de celles-ci (y compris 3,6 % de vœux en L.AS), suivi par les BTS (28,1 %), les BUT (10,7 %) et les CPGE (6,4 %). La part de cette dernière formation est en légère hausse (+0,4 point) alors que celle de licence baisse légèrement. Cette baisse est le fait des terminales générales, pour lesquelles la part des vœux en licence perd 1,2 point au profit de vœux en BTS (+1 point) et en CPGE (+0,5 point). Les vœux des terminales technologiques sont moins fréquents en BTS (-1,4 point), mais relativement plus nombreux en BUT (+0,6 point) et en licence (+0,3 point).

Dans l’ensemble, la licence est la formation la plus souvent présente dans les listes de vœux. Les terminales qui candidatent à un BTS sont ceux qui font le moins souvent un vœu en licence, et cependant plus de la moitié la demande (51 %, + 2,6 point) ».

Partie 3. La réforme du lycée professionnel est injuste. Source.

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Injuste réforme du lycée pro

12 mesures pour faire du lycée professionnel un choix d’avenir pour les jeunes et les entreprises, Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, 4 mai 2023.

L’enfer est pavé de bonnes intentions : c’est le cas pour cette réforme vantée par un important effort de communication dans les médias.

Au cœur de la réforme, la gratification des stages. Celle-ci va non pas renforcer la filière mais elle va l’affaiblir car le montant de la gratification est nettement inférieure à celui du contrat d’apprentissage.

Or le contrat d’apprentissage existe déjà pour les bacheliers professionnels, mais aucune des 12 mesures gouvernementales ne le mentionne et n’en prévoit l’extension. Pourquoi ? Trop cher !  

Partie 1. Préparer un bac pro sous contrat d’apprentissage

Partie 2. À quoi ressemblera le lycée professionnel de demain ? 

12 mesures pour faire du lycée professionnel un choix d’avenir

1 milliard d’euros investi chaque année dans le lycée professionnel de demain.

Un lycéen professionnel mieux accompagné dans son parcours :  Jusqu’à 2 100€ de gratifications de stages sur l’ensemble de la scolarité d’un lycéen

La gratification est une modalité de valorisation de la voie professionnelle, de l’importance accordée aux temps en entreprise comme temps de formation, ainsi que de la responsabilité du jeune, de l’établissement et de l’entreprise à s’investir dans cette démarche.

Parce qu’en voie professionnelle les stages sont complémentaires aux enseignements et au développement des compétences, toutes les périodes de stage des lycéens professionnels seront gratifiées par l’État. L’élève effectuera jusqu’à six mois de stage durant sa scolarité.

Conditions d’éligibilité. Cette allocation de stage concernera tous les lycéens qui préparent un diplôme professionnel de niveau secondaire (CAP, baccalauréat professionnel, mention complémentaire, brevet des métiers d’art), ainsi que les lycéens professionnels engagés dans des formations complémentaires d’initiative locale (FCIL) à l’issue d’un CAP ou d’un baccalauréat professionnel. Les lycéens professionnels devront être en cours de formation et inscrits dans des établissements publics ou privés sous contrat pour en bénéficier.

L’assiduité de l’élève, à l’école comme en entreprise, sera prise en compte au moment du versement de la gratification.

Pour motiver et valoriser l’investissement des élèves, toutes les périodes de formation en milieu professionnel des lycéens professionnels feront l’objet d’une gratification attribuée par l’État :

  • 50 euros par semaine pour les lycéens professionnels inscrits en 1re année de CAP et en seconde du baccalauréat professionnel, soit 300 euros au total sur l’année ;
  • 75 euros par semaine pour les lycéens professionnels inscrits en 2e année de CAP et en première du baccalauréat professionnel, soit 600 euros au total sur l’année ;
  • 100 euros par semaine pour les lycéens professionnels inscrits en terminale du baccalauréat professionnel, permettant ainsi de recevoir une allocation de stage comprise entre 600 et 1 200 euros au total sur l’année, selon le nombre de semaines de stages effectuées.

Un élève de lycée professionnel pourra donc recevoir jusqu’à 2 100 euros de gratification sur un cycle de trois années de formation en baccalauréat professionnel.

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1759-73. La fin des Jésuites ?

« La suppression de la Compagnie de Jésus, ordre religieux fondé par Ignace de Loyola en 1540, est prononcée par le pape Clément XIV en 1773.

Après avoir été expulsée du Portugal et de ses colonies en 1759, de France en 1763, d’Espagne et de ses colonies et du royaume de Naples en 1767, de Parme en 1768, la Compagnie de Jésus est supprimée universellement par le bref apostolique Dominus ac Redemptor du pape Clément XIV (21 juillet 1773). Elle survivra dans les pays dont les souverains -non catholiques- interdisent la publication du bref ».

Diaporama de 13 photos dont 4 reproduisant une gravure archivée au Cabinet des estampes et des dessins de Strasbourg.

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Partie 1. L’Expulsion des Jésuites. Source : extrait d’un article de Wikipédia.

« L’expulsion des Jésuites est un ensemble de décisions prises pour interdire les activités de la Compagnie de Jésus, dissoudre ses institutions, confisquer ses biens et obliger les Jésuites à s’exiler dans un pays étranger s’ils voulaient conserver leur état religieux. L’aboutissement en fut la suppression de l’ordre par le pape Clément XIV en 1773.

En 1763, les Jésuites sont expulsés de France. Ce renvoi part d’une importante faillite financière du R. P. Antoine Lavalette à la Martinique. Ayant été assigné par ses créanciers, les Jésuites refusent d’éponger ses dettes. Le responsable des missions jésuites fait appel au Parlement de Paris. Les magistrats jansénistes du parlement profitent de l’occasion pour réclamer un examen des statuts de l’ordre en 1761. Ils sont condamnés par le Parlement de Paris où une alliance gallicane-janséniste saisit cette occasion de régler leur compte aux Jésuites en dépit du soutien de Louis XV.

Le Parlement déclare finalement que leur ordre nuit à l’ordre civil, viole la loi naturelle, détruit la religion et la moralité, corrompt la jeunesse et la Compagnie de Jésus est bannie de France. Ses collèges sont fermés les uns après les autres. Cependant les Jésuites peuvent résider en France comme fidèles sujets du Roi et exercer leur ministère sous l’autorité des évêques locaux ».

Partie 2. Les Jésuites expulsés du Portugal en 1759.

Source : Le marquis de Pombal (1699-1782). Les Lumières contre les colères de la Terre (extraits de l’article de Fabienne Manière, Hérodote.net, mai 2020).

Le marquis de Pombal, peint par Louis-Michel van Loo, 1766, Musée de Lisbonne

« Né Sebastião José de Carvalho e Melo, le marquis de Pombal est l’un des grands esprits éclairés du Siècle des Lumières.

Il participe au gouvernement du Portugal à l’avènement du roi Joseph 1er, en 1750, et devient Premier ministre après le tremblement de terre de Lisbonne. Il révèle alors ses talents d’organisateur et sa clairvoyance. Pragmatique, il lance une enquête dans tout le pays sur les indices avant-coureurs du séisme. C’est la première fois que l’on tente une explication scientifique des tremblements de terre.

Le Premier ministre encourage autant que faire se peut l’industrie portugaise (notamment le commerce du vin de Porto). Il modernise surtout l’administration et bride la noblesse.

Il engage un bras de fer avec les Jésuites, auxquels il reproche leur monopole sur l’éducation. Ils sont finalement expulsés du pays sous le fallacieux prétexte d’avoir inspiré un attentat contre le roi.

Le Premier ministre n’en reste pas là. Il use de son pouvoir et de son argent pour contraindre le pape Clément XIV à supprimer la Compagnie de Jésus dans toute la chrétienté en 1773 (ce n’est sans doute pas ce qu’il a fait de mieux car les Jésuites étaient d’excellents pédagogues et, en Amérique latine, protégeaient les Indiens contre les colons).

À 70 ans, enfin, Carvalho e Melo est honoré par le roi du titre de marquis de Pombal, nom sous lequel il restera dans l’Histoire ».

Expulsion du Portugal

Partie 3. Bannissement du royaume de France (1763-1764). Source : extraits de l’article de Wikipédia.

« En France le processus est plus lent et, au départ, plus idéologique : les jésuites ont toujours eu quelque difficulté avec l’université et le Parlement de Paris. La fidélité inconditionnelle des jésuites au Saint-Siège les rend toujours quelque peu suspects lorsqu’un pouvoir tend vers l’absolutisme.

Ce qui permet au parlement d’agir plus résolument, c’est le scandale financier causé par le père Antoine Lavalette, chargé de la gestion financière de la mission de la Martinique. Il est engagé dans des opérations commerciales à grande échelle entre les Caraïbes et l’Europe — le commerce de sucre et de café — et cela malgré les interdictions réitérées de ses supérieurs religieux. Lavalette doit déclarer faillite lorsque plusieurs de ses bateaux sont capturés par des corsaires anglais. Les pertes sont considérables. Les jésuites de France refusent d’en porter la responsabilité.

Des actions légales sont introduites contre les jésuites à Marseille, Paris et ailleurs. Ils sont condamnés à rembourser les pertes de Lavalette. Le 8 mai 1761, le Parlement de Paris auquel ils ont fait appel confirme le jugement. L’attitude négative du provincial de France amplifie le scandale financier. L’existence même de la Compagnie de Jésus en France est mise en question. Certains, conduits par l’abbé de Chauvelin, croient découvrir dans les Constitutions de l’Ordre la source même du comportement répréhensible des jésuites.

Le 6 août 1761, le parlement de Paris ordonne que les écrits de 23 jésuites, dont Bellarmin, Toledo et Lessius, soient bannis comme contraires à la morale et nuisibles à la jeunesse. Interdiction leur est faite de recevoir des novices. Dans les villes où existent d’autres écoles, les collèges jésuites doivent fermer le 1er octobre 1761 et ailleurs ils sont fermés en avril 1762. Louis XV, favorable aux jésuites, intervient plusieurs fois, temporise et obtient quelques délais. Cela tourne au conflit politique entre le parlement et le roi. Des compromis successifs sont proposés aux jésuites, tous à tendance gallicane (pratiquement une séparation vis-à-vis de Rome), et sont rejetés comme inacceptables.

Défiant le roi, le parlement de Paris, le 6 août 1762, déclare que la Compagnie de Jésus nuit à l’ordre civil, viole la loi naturelle, détruit la religion et la moralité, corrompt la jeunesse et la bannit de France… Le roi, de nouveau, obtient un délai, mais doit finalement s’incliner tout en mitigeant les mesures prises. En novembre 1764, Louis XV édicte ce qui devient la mesure pour toute la France : son édit royal entérine l’expulsion des Jésuites. La Compagnie de Jésus est proscrite en France, et ses biens sont confisqués. Les jésuites sont cependant autorisés à y demeurer comme bons et fidèles sujets, sous l’autorité des évêques.

Si l’exécution de l’édit royal se passe moins dramatiquement qu’au Portugal les conséquences en sont tout aussi graves. L’enseignement en France est désorganisé, de nombreux jésuites ayant choisi de partir en exil. Outre-mer, les missions des jésuites français sont confiées aux pères de Missions étrangères de Paris, mais ils ne suffisent pas à la tâche. De nombreux postes sont fermés.

Une alliance de circonstance entre jansénistes, gallicans et philosophes des Lumières a raison des jésuites. En 1761, dans une lettre à Voltaire, D’Alembert écrit : Que la canaille janséniste nous débarrasse des polissons jésuites. Ne fais rien pour empêcher que ces araignées se dévorent les unes les autres. En 1763 il triomphe : Les jésuites étaient les troupes régulières et disciplinées luttant sous l’étendard de la Superstition […] Les jansénistes ne sont que des cosaques dont la Raison va vite se débarrasser maintenant qu’ils doivent se battre seuls« .

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En finir avec Parcoursup ?

Par arrêté de la ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation en date du 6 avril 2022, Gilles Roussel est nommé membre et président du Comité éthique et scientifique de la plateforme Parcoursup, en remplacement de Mme Isabelle Falque-Pierrotin.

Gilles Roussel ? Né en 1968, il a été 8 ans président de l’université de Marne-la-Vallée (après en avoir été vice-président depuis 2007). Il aime cumuler les charges : 4 ans président de la Conférence des Présidents d’université (décembre 2016 à décembre 2020). Depuis janvier 2021, il est président de l’université Gustave Eiffel, pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois ; il était seul candidat à cette fonction.

Billet d’humeur à venir : Gilles Roussel, vice-présidences et présidences en continu de 2007 (39 ans) à 2031 (63 ans).

Va-t-il commencer à exercer la fonction de présidence du Comité Parcoursup ? ou considérer qu’il est urgent d’attendre ? En effet…

« Le lendemain de sa nomination, dans le journal Le Parisien du 7 avril, Sandrine Chesnel publie, « Parcoursup : ces candidats à la présidentielle qui veulent supprimer la plateforme mais ils restent flous sur les solutions concrètes permettant de mieux gérer le flux des étudiants entrant chaque année dans l’enseignement supérieur.

Au fil des ans, Parcoursup s’est donc trouvé accusé de nombre de maux, à commencer par celui de ne pas permettre aux jeunes de tous choisir librement leur orientation post-bac. Raison pour laquelle tous les candidats à la présidentielle veulent sa peau – à l’exception de celui qui l’a mis en place, le président sortant, Emmanuel Macron, pour lequel  la plateforme est une formidable réussite.

En finir avec la boîte noire. S’ils n’ont pas réussi à s’unir autour d’une candidature unique, tous les candidats de gauche sont unis contre Parcoursup. Ils et elles dénoncent :

  • un système totalement inhumain  (Anne Hidalgo),
  • un Koh-Lanta de l’orientation (Fabien Roussel),
  • une boîte noire (Yannick Jadot),
  • qui ne sert qu’à apprendre aux jeunes à mentir en écrivant dix lettres de motivation différentes (Jean-Luc Mélenchon), tout en masquant la pénurie de places dans les universités. J’abolirai Parcoursup, sur youtube, 25 mars 2022, à partir de la minute 11.

 A la place, les uns et les autres s’engagent à ouvrir plus de places dans les filières en tension, et à mieux accompagner les jeunes dans leurs choix d’avenir avec plus de conseillers d’orientation et de professeurs formés, tout en assurant un accès à l’enseignement supérieur selon des règles transparentes, justes et humaines . Mais aucun ne précise concrètement par quel moyen technique autre qu’une plateforme en ligne il ou elle compte assurer l’inscription dans le supérieur des plus de 700 000 jeunes qui décrochent leur bac chaque année, auxquels s’ajoutent les étudiants en réorientation ».

Le Comité éthique et scientifique Parcoursup (CESP) : introduction.

« Placé auprès de la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le Comité éthique et scientifique Parcoursup (CESP), installé le 7 février 2018, veille au bon fonctionnement de la plateforme mise en place dans le cadre de la procédure nationale de préinscription dans l’enseignement supérieur. Il s’assure notamment que les règles informatiques qui régissent son fonctionnement sont claires, conformes aux normes en vigueur et transparentes.

Le Comité éthique et scientifique Parcoursup est composé de 6 membres, respectant le principe de parité. Ces membres ont été choisis au regard de leur expertise et de leur expérience, notamment dans les domaines des sciences humaines, sociales et éthiques, mais également en sciences informatiques et algorithmiques.

Il était présidé par Isabelle Falque-Pierrotin, conseillère d’État, ancienne présidente de la CNIL et actuelle présidente de l’Autorité nationale des jeux [elle n’est cependant pas l’auteur de la phrase : Parcoursup, une loterie].

Les membres du comité sont désignés pour deux ans renouvelables. Le comité était composé de :

  • Isabelle FALQUE-PIERROTIN, présidente du comité
  • Jean-Richard CYTERMANN
  • Max DAUCHET
  • Jean-Marie FILLOQUE
  • Catherine MOISAN
  • Isabelle ROUSSEL

Le rapport 2022 du Comité éthique et scientifique de Parcoursup (CESP) a été rendu public le 16 février 2022. Texte intégral (83 pages).

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Sélestat. L’École latine (1450-1520)

J’ai découvert pour la première fois la Bibliothèque Humaniste de Sélestat (BHS) en décembre 2011.

Diaporama de 28 photos d’avant les grands travaux de 2014-2018.

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La BHS était visitable comme un musée, mais elle était bien davantage car elle associait une école latine (cf. partie 1) et un fonds de livres exceptionnels : des manuscrits, des incunables, des livres imprimés. Un puits inimaginable de connaissances, légué à l’approche de la mort par Jean de Westhuss, curé de la paroisse de 1423 à 1452, et par l’humaniste Beatus Rhenanus en 1547 (cf. sa biographie résumée en partie 2).

De 2014 à 2018, la Bibliothèque est l’objet d’une campagne de très importants travaux de restructuration et d’agrandissement, confiés à l’architecte Rudy Ricciotti. Trois changements réussis : la montée de la collection permanente au 1er étage, l’ouverture d’une salle de consultation pour les chercheurs, la création d’un lieu d’expositions temporaires au rez-de-chaussée (cf. partie 1).

Diaporama de 20 photos : la Bibliothèque Humaniste de Sélestat par Rudy Ricciotti

Partie 1. A l’origine de l’école latine de Sélestat, Jean de Westhuss et Louis Dringenberg. Source : citations d’un article d’Histoire-Alsace, 9 avril 2020.

« Ils sont deux à se partager la paternité de l’extraordinaire aventure humaniste qui eut Sélestat pour cadre au XVe siècle : Jean de Weshuss, curé de la paroisse de Sélestat et Louis Dringenberg, le maître de l’école latine, qui en fit un établissement de premier plan où l’on tenta de (bien) former d’excellents chrétiens. Fidèle à l’exemple des Frères de la vie commune de Deventer, un foyer ardent de spiritualité chrétienne qui prônait la pauvreté, à l’image de celle du Christ, et les bienfaits de l’éducation.

Jean de Westhuss, le curé visionnaire. Il avait été curé de Sélestat de 1423 à 1452, date de sa mort. Issu de la famille de Westhausen qui  possédait des terres à Sélestat, rien ne le destinait à la célébrité. Il aurait pu, comme beaucoup de ses pairs, s’acquitter mollement  de sa charge pastorale dans une Église en crise qui avait, depuis 1431, réuni  à quelques lieues de là  un nouveau concile. Dans un climat délétère où les pères du concile s’étaient longtemps opposés au pape. Pendant ce concile interminable qui dura dix ans et se transporta successivement de Bâle à Lausanne, puis à Ferrare et enfin à Rome, Jean de Westhuss vivait la crise de l’Église  sur le terrain. Où les prêtres étaient mal formés, les ouailles ignares, les écoles médiocres et les maîtres mal payés.

Le curé de Sélestat était convaincu que seul un enseignement de qualité était capable de faire progresser les chrétiens sur le chemin de la foi et de la pratique. Son école paroissiale ne brillait guère par l’esprit. Il s’en émut, s’en ouvrit à ses proches et se mit en quête de trouver  un pédagogue digne de ce nom. Capable de transmettre un savoir solide pour faire de ses élèves de bons chrétiens.

Des jeunes Sélestadiens  qui fréquentaient l’Université de Heidelberg lui recommandèrent  l’un de leurs aînés, un certain Louis Dringenberg, originaire de Westphalie. Il fit l’affaire, prit la direction de l’école à partir de 1441 et débuta cette merveilleuse et grande aventure  humaniste qui fit et fait encore la réputation de Sélestat.

Jean de Westhuss ne s’arrêta pas la. Il installa l’école paroissiale dans les bâtiments de l’ancienne Œuvre Notre Dame à proximité de Saint-Georges. A sa mort, en 1452, Il légua l’ensemble de sa bibliothèque à la fabrique de l’église. Par ce geste, il donna une impulsion décisive  à la constitution d’une bibliothèque paroissiale, celle de l’école latine, l’autre pilier, à côté de celle de Beatus Rhenanus, de notre Bibliothèque Humaniste. Son exemple fit des émules, d’autres bienfaiteurs suivirent son exemple.

On estime sa donation à une trentaine de volumes au contenu essentiellement  religieux. Il était prêtre après tout. Un prêtre resté exemplaire dans une Église tourmentée.  Ce qui est tout à son honneur ».

« Louis Dringenberg, l’apôtre de la jeunesse, fut le premier maître de l’école paroissiale qui acquit la notoriété. Né dans le diocèse de Paderborn vers 1410, il aurait fréquenté l’école du Mont Sainte-Agnès, près de Zwolle au Pays-Bas. Celle-ci avait été fondée par les Frères de la vie commune de Deventer, un foyer ardent de spiritualité chrétienne du Nord de l’Europe. C’est à Heidelberg qu’il poursuivit ses études à partir de 1430. En 1432, il est bachelier. Deux ans plus tard, il obtient le grade de maître ès art.  On suppose qu’il étudia la théologie par la suite.

Toujours est-il qu’il apparaît à Sélestat en 1441 pour prendre le poste de maître d’école à la demande du curé Jean de Westhuss. Le poste était devenu vacant. Son prédécesseur venait d’être renvoyé pour s’être battu, à coups de hache, avec un tailleur de pierre véhément nommé Jean de Spire

Quand il vint à Sélestat, il ne s’attendait pas à y rester 36 ans, de 1441 à 1477. Jean de Westhuss l’installe dans les locaux de l’œuvre Notre Dame et lui confie non seulement les élèves de l’école mais aussi la direction du chant sacré lors des offices dominicaux et des jours de fête. Dringenberg est un excellent pédagogue mais également un  chrétien fervent ! Il disposait des qualités requises pour aider à réformer par l’enseignement. En bon humaniste, il cultivait l’amour des belles lettres et le retour aux sources antiques sans que sa foi ne fût prise en défaut. Il n’omit pas d’enseigner aussi les pères de l’église. Rappelons que l’humanisme de cette époque est un humanisme chrétien. Celui qu’embrassera le grand Érasme de Rotterdam (1469-1536) un peu plus tard. Avec des préoccupations identiques : Former les chrétiens par l’éducation selon sa belle formule : L’homme ne naît pas homme, il le devient« …

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Forte croissance du SUP privé

Billet d’humeur : débattre. La progression continue de l’enseignement supérieur privé est-elle inexorable et souhaitable ? Les frontières entre SUP public et SUP privé sont-elles en train de s’estomper ? Public ou privé : créés en 2013, les Établissements d’enseignement supérieur privé d’intérêt général (EESPIG : cf partie 3 de cette chronique). Le contexte : Parcoursup 2021 : c’est parti !

Chroniques déjà publiées dans Histoires d’universités. SUP privé 2017-2018 : +2,9%, Progression constante des effectifs étudiants dans l’enseignement supérieur privé de 2000 à 2016.

Chronique à venir : Le financement public et bancaire du SUP privé.

Partie 1. CHAPITRE 6. LES ÉTUDIANTS (source RERS 2021). Les effectifs du supérieur : évolution Indicateur 6.01.

« À la rentrée 2019, on recense 2 725 300 inscriptions d’étudiants dans l’enseignement supérieur en France métropolitaine et dans les DROM, soit une hausse de 1,6 % par rapport à l’an dernier.

L’enseignement privé rassemble 561 100 étudiants en 2019, soit 20,6 % des effectifs du supérieur. À l’exception des rentrées 2014 et 2015, les inscriptions dans l’enseignement privé progressent proportionnellement, depuis 1998, plus rapidement que dans l’enseignement public. Depuis 1998, les inscriptions dans le privé ont doublé tandis qu’elles n’ont augmenté que de 15% dans le public. Entre 2018 et 2019, elles augmentent de 3,8% contre 1,1 % dans les établissements publics.

À la rentrée 2019, le nombre d’étudiants à l’université augmente de 1,3 % (+ 20 500 étudiants), ceci à périmètre constant. En effet, en 2020, de grands ensembles universitaires se sont créés ou modifiés par décrets, en application de l’ordonnance sur les établissements expérimentaux, intégrant, en tant que membres ou composantes, principalement d’autres établissements d’enseignement universitaire et des écoles d’ingénieurs ».

Source. RERS 2021. Cliquer sur les images pour les agrandir

Partie 2. Une croissance dynamique du SUP privé dans les formations d’ingénieurs et les écoles de commerce, gestion et vente.

« Entre 2018 et 2019, les effectifs progressent de 3,0 % dans la filière CPGE et préparations intégrées, mais restent stables en STS. Les inscriptions dans les formations d’ingénieurs (y compris en partenariat) restent très dynamiques (+ 2,1 %), dans le prolongement des années précédentes. La hausse est également très forte (+6,3 %) dans les écoles de commerce, gestion et vente (hors STS, DCG et DSCG) ».

Source : RERS 2021

Partie 3. Création en 2013 de la qualification EESPIG (Établissement d’enseignement supérieur privé d’intérêt général).

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SUP, budget 2022 : oser dire NON !

CNESER du 15 novembre 2021 : discours de Guillaume Gellé, vice-président de la Conférence des Présidents d’Université (CPU), sur la répartition des moyens 2022 de l’enseignement supérieur et de la recherche.

Au CNESER, la CPU s’abstiendra lors du vote du budget. Le résultat a été sans appel : le budget n’a recueilli que 3 voix favorables sur 74 (39 contre, 32 abstentions).

A vrai dire, tout le monde se fout de ce résultat : le vote du CNESER est consultatif. Seul compte le vote du Parlement : il dira majoritairement OUI à la proposition de budget, établie par le gouvernement et, de fait, par le Ministère des Finances. Par ailleurs, tout le monde s’en fout des désirs de réforme que pourrait avoir Frédérique Vidal, ministre de l’ESR. Depuis 2017, a-t-elle gagné un seul arbitrage dans ses négociations avec Bercy ?

Avant le vote du budget par le Parlement en décembre 2021, la CPU joue sa partition habituelle, soufflant le chaud et le froid : elle remercie le Pouvoir pour les efforts qu’il fait en faveur de la l’enseignement supérieur et de la recherche, mais elle lui demande de faire beaucoup plus.

Chaque année, les déclarations de la CPU constituent le même marronnier, comme le prouvent ses communiqués lors de la préparation des budgets 2022, 2018, 2017, 2015, analysés dans la seconde partie de cette chronique.

Quelle argumentation pour demander plus de moyens ? L’argument clé : l’augmentation des effectifs étudiants. Toujours plus d’étudiants ? Trop d’étudiants ? Toujours plus de diplômés ? Trop de diplômés (chronique : Bac + 5. Trop de diplômés ?). L’objectif d’atteindre 50 %, voire 60%, de diplômés du supérieur dans la population de jeunes sortants de formation initiale est-il toujours d’actualité ?

Doit-on se satisfaire de taux d’échecs élevés des néo-bacheliers en 1ère année de licence ? Parcours et réussite en licence : les résultats de la session 2020, Note flash SIES, n°24, novembre 2021.

Peut-on croire, une seule seconde, que le taux de succès dans cette première année a progressé significativement au cours de l’année 2019-2020, marquée par la fermeture des universités au second semestre pour cause de Covid ? C’est pourtant ce que la Note Flash du SIES affirme : dans le contexte de crise sanitaire, la réussite en L1 a fortement augmenté à la session 2020 : 5 4 % des bacheliers 2019 sont inscrits en L2 à la rentrée 2020, soit 8 points de plus que pour les bacheliers 2018. La dégradation objective des conditions de travail des étudiants au second semestre 2019-2020 aurait-elle fait progresser leurs résultats ? Un monde à l’envers !

De plus, l’amélioration du devenir scolaire de la cohorte de bacheliers 2019 au débit 2020 ne saurait permettre de prédire son devenir au bout de 3 à 4 ans après le bac : augmentation du taux d’obtention de la licence en 3 ou 4 ans ? La statistique publique ne doit pas donner lieu à des manipulations de communication institutionnelle.

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Communiqués de la CPU sur les budgets 2022, 2018, 2017, 2015.

A. Budget 2022.  Déclaration de Guillaume Gellé au CNESER.

« Un budget 2022 en augmentation conformément à ce qui était prévu dans la LPR. Néanmoins la CPU tient à souligner plusieurs problèmes de fond, résumés en 6 points.

En premier lieu, malgré cette hausse du budget pour 2022 dont la CPU, je le redis, se réjouit, le coût moyen par étudiant continue à baisser. Il est en baisse constante depuis 2011 en raison de l’augmentation des effectifs étudiants.

Des moyens pour la réforme Santé en cours qui nous paraissent sous-évalués dans le budget 2022

Une compensation partielle des coûts de la protection sociale complémentaire.

La CPU constate avec inquiétude qu’à chaque nouvelle réforme décidée par l’Etat, il manque une partie de la compensation financière. En 2022, on s’interroge sur la compensation de l’indemnité inflation. Le financement des indemnités liées au télétravail qui représentent un cout estimé pour les universités de l’ordre de 10-12 M€ n’apparait pas dans le budget 2022.

La non-compensation du GVT et l’affaiblissement du capital humain

Le constat d’une sous-dotation historique qui perdure. La CPU souhaite qu’en 2022 une mise à niveau des établissements sous-dotés soit prévue par une enveloppe supplémentaire spécifique dédiée.  

Enfin, je voudrais souligner en conclusion que le CNESER doit se prononcer aujourd’hui sur 80 % des crédits ; mais les 20 % des crédits restants seront-ils présentés au CNESER en 2022 ? Cela n’a été le cas ni en 2020 ni en 2021. On ignore comment ils ont été répartis. La CPU dénonce le manque de transparence dans les crédits alloués par le dialogue stratégique et de gestion 2020-2021, qui peut apparaitre comme une politique de guichet ».

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S. Werner (1720-1775), architecte

Suite des chroniques d’Histoires d’universités sur le 18ème siècle.

Samuel Werner (1720-1775). Architecte de la Ville de Strasbourg et du Chapitre Saint-Thomas de 1770 à 1775. Source : citations d’Archi-wiki.

Samuel Werner (source : BNUS). Légende corrigée : merci pour le signalement

Samuel Werner est architecte de la ville depuis 1770 quand il fait construire la Maison des orphelins (1772-1775). Celle-ci deviendra le siège de l’Académie (appellation de l’université) à partir de 1824. Aujourd’hui ce bel édifice néo-classique du 18ème accueille le Lycée professionnel Jean-Frédéric Oberlin.

Diaporama de 13 photos de Pierre Dubois (mai 2021).

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1720. Né à Strasbourg le 7 février, fils de Jean-Jacques Werner, maréchal-ferrant et de Catherine Marguerite Frantz.

1743 (23 ans). Mariage à l’église Saint-Pierre-le-Jeune avec Marie Marguerite Fischer, 11ème enfant de Laurent Fischer, aubergiste au Paysan Bleu et de sa deuxième épouse Anne Marie Schweighaeuser. Lors de son mariage, il est décrit comme tailleur de pierre et maçon ainsi que bourgeois.

1745 (25 ans). Échevin de la tribu des Maçons.

1757 (37 ans). Maître d’œuvre du « Mauerhof », il succède à François Pierre Pflug, inspecteur des Bâtiments de la Ville.

Il acheva d’abord l’ancien Hôtel de la tribu des Marchands, dit Poêle du Miroir (aujourd’hui maison Mozart) au 29, rue des Serruriers, commencé par son prédécesseur dans le style fleuri du rococo strasbourgeois. Cf. chronique du blog  1757-1759. Le Poêle du Miroir.

1760 (40 ans). Il construit sur ses propres plans la Maison de la Taille (2, rue du Vieux-Marché-aux-Grains), dans un style plus apaisé, si l’on fait abstraction de l’étonnant ondoiement des entablements de fenêtres du premier étage.

1763 (43 ans). Werner opte pour un parti plus classicisant : l’Hôtel Waldner de Freundstein (17, rue des Charpentiers) surprend par son austérité après les grâces et les opulences du rococo strasbourgeois.

1765 (45 ans). En dehors de Strasbourg, il reconstruit, avec des réemplois gothiques, l’église protestante de Schiltigheim.

1770 (50 ans). On lui confère le titre d’architecte de la Ville.

Il est également l’auteur des décorations éphémères (arcs de triomphe et portiques) élevées pour la réception de Marie Antoinette.

1772-1775 (52-55 ans). Maison des Orphelins (ou des enfants trouvés), aujourd’hui Lycée professionnel Oberlin, au n° 4 rue de l’Académie.

  • Plan classique en fer à cheval, retour à un décor d’une grande sévérité qui annonce le néo-classicisme.
  • A partir de 1824, l’Université de Strasbourg y est installée sous le nom d’Académie.
  • Louis Pasteur y donne des cours de 1848 à 1854.

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Reims. Conflits Université / Collège

L’université de Reims est créée en 1548 et celle de Pont-à-Mousson l’est en 1572. Le Collège des Jésuites de Reims est fondé en 1606. Concurrence et conflit entre eux marqueront la première moitié du 17ème siècle. Source des textes de la chronique : université de Reims (Wikipédia), collège des Jésuites de Reims (Wikipédia).

Album de 29 photos : exposition de septembre 2008 sur le premier Collège des Jésuites à Reims, 1608-1618.

Dissensions sur la collation des grades : le collège Jésuite qui enseigne les matières de la Faculté des Arts, préparant ainsi au baccalauréat, peut-il délivrer seul ce diplôme ou doit-il obtenir la validation par un jury universitaire ? Dissensions sur le regroupement : le Collège doit-il être incorporé à l’université ? Faut-il laisser les Jésuites enseigner la théologie en Collège ou dans un établissement autre que l’université, un Séminaire ?

Les trois établissements disparaissent dans la deuxième moitié du 18ème siècle. Les jésuites sont expulsés ; les deux universités, la champenoise et la lorraine, sont emportées par la Révolution.

Bref, les collèges supérieurs et les universités sont mortels : saison 8 du blog.

1548. L’université de Reims est fondée grâce au patronage de Charles de Lorraine (1524-1574), membre influent de la maison de Guise, archevêque de Reims depuis 1545 et qui héritera de son oncle, Jean III de Lorraine (1498-1550), le titre de cardinal de Lorraine. Le jeune archevêque est en même temps un proche conseiller du roi Henri II, qui le charge des affaires italiennes…

Charles obtient du pape Paul III, par une bulle du 5 janvier 1548, et du roi, par lettres patentes, la transformation du collège des Bons-Enfants en une université à quatre facultés : arts, droit, médecine et théologie. Le cardinal veille à développer l’université en y faisant venir les meilleurs professeurs, notamment en théologie.

1564. Dans le contexte de la Contre-Réforme, mais aussi des guerres de Religion qui se développent à partir de 1562, le cardinal tient à renforcer la qualité et la discipline de l’enseignement afin d’éradiquer le protestantisme. En 1564, il crée à Reims le premier séminaire de France, lié à l’université et destiné à la formation du clergé.

1573. Lors de l’assemblée du clergé, il s’adresse au roi Charles IX : Parce que, de l’institution de la jeunesse dépend la bonne ou mauvaise vie des sujets, aidez-nous, Sire, à réformer toutes les universités de vostre Royaume.

1572. L’université de Pont-à-Mousson, fondée en Lorraine sous le patronage des Guise, est destinée à accueillir les étudiants étrangers : les jésuites en font un centre actif de mission catholique.

1578-1593. Le Collège anglais est un collège dépendant de l’ancienne université de Reims, créé en 1578 pour accueillir les étudiants catholiques anglais victimes de persécutions et déplacés du collège anglais de Douai. Il connaît un rayonnement important à la fin du XVIe siècle mais son activé diminue après 1593 en raison du retour de la plupart de ses membres à Douai.

Reims accueille plusieurs figures importantes du catholicisme anglais en exil. William Gifford y fait plusieurs séjours à partir de 1579 et y enseigne la théologie. Il devient recteur de l’université en 1606 avant d’entrer dans l’ordre de Saint-Benoît.

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