L’exposition du Musée Unterlinden (Colmar, jusqu’au 30 janvier 2017) montre comment Otto Dix s’est inspiré du chef d’œuvre du musée peint par Grünewald, le Retable d’Issenheim (1512—1516). De ses débuts expressionnistes à Dresde dans les années 1910 à la Première Guerre mondiale, de la Nouvelle Objectivité à son statut d’artiste dégénéré sous le régime nazi, de son « exil intérieur » sur les bords du lac de Constance à son emprisonnement à Colmar en 1945 jusqu’à son retour en Allemagne, le retable de Grünewald n’a cessé de hanter son œuvre.
Album de 37 photos. Suite des chroniques : elles / ils ont eu 30 ans en…
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1891 (2 décembre). Naissance d’Otto Dix à Untermhaus près de Gera (Allemagne). Sources : biographie à l’entrée de l’exposition et article Wikipédia.
1905-1909 (13 à 17 ans). Otto Dix suit des cours à Gera auprès de Carl Senff, qui doute de l’avenir de son élève en tant que peintre.
1909-1914 (17 à 22 ans). Une bourse d’étude fournie par le prince de Reuss lui permet d’entrer à l’École des arts appliqués de Dresde. Débuts expressionnistes.
1913 (21 ans). Pietà
1914 (22 ans). Quand la guerre éclate, il s’engage comme volontaire dans l’artillerie de campagne allemande. L’année suivante, il reçoit une formation de mitrailleur et participe à de nombreuses campagnes en Champagne, dans la Somme ou en Russie dont il sortira vivant. 1914 : Saint Sébastien
Dix a en tête des images d’horreur qu’il essaie d’oublier en peignant. Il ne cessera, dans ses œuvres, de dénoncer la guerre et ses conséquences.
1919-1922 (27 à 30 ans). Il étudie à Düsseldorf, avant d’adhérer au mouvement réaliste et satirique Neue Sachlichkeit (Nouvelle objectivité).
1923 (31 ans). La tranchée.
1924 (32 ans). Il adopte une technique de peinture mixte, inspirée des maîtres anciens qui fera de lui l’un des portraitistes les plus admirés et redoutés de son temps.
1927. Il enseigne à l’Académie des Beaux-Arts de Dresde.
1929-1932. Triptyque de la guerre.
1933. Il est destitué de son poste de professeur. Il quitte Dresde et s’installe sur les bords du lac de Constance. Considéré par les nazis comme un artiste dégénéré, 260 de ses œuvres sont retirées des collections publiques. Lors de son émigration intérieure, il se consacre à la peinture de paysages et aux sujets religieux qui témoignent de sa solitude et de son désespoir.
1937. 67 œuvres figurent dans l’exposition itinérante Entartete Kunst.
1941. Le repos pendant la fuite en Égypte.
1944-1945. Enrôlé à la dernière heure dans le Volkssturm, Otto Dix part sur le front occidental en mars 1945. Arrêté un mois plus tard, il est interné dans le camp de prisonniers de Colmar-Logelbach. Sa notoriété lui confère un statut relativement privilégié qui lui permet de se consacrer à son art.
1946 (février). Retour sur les bords du lac de Constance. Il ne quitte plus la région. Il ne retrouve pas de poste d’enseignant dans une école des Beaux-Arts. Sur la fin de sa vie, il reçoit une commande d’une université américaine pour un cours par correspondance.
1969 (juillet). Otto Dix meurt à Singen (lac de Constance)… après ce que j’appellerai « une chienne de vie »
Bref, une exposition à ne pas rater et un superbe catalogue (35 euros).
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