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50% de diplômés du SUP en 2021

En 2021, 50% des 25-34 ans sont diplômés du Supérieur. 50% : c’était l’objectif fixé par la loi sur l’école de janvier 2002.

L’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire publie sa nouvelle édition des Chiffres clés de la jeunesse.

 

En 2021, 50% des 25-34 ans sont diplômés de l’enseignement supérieur (contre 47% en 2018) : 54% des jeunes femmes, 46% des jeunes hommes ; 79% des enfants de cadre ou profession intellectuelle supérieure, 33% des enfants d’ouvrier.

« Fruit d’une collaboration avec les services statistiques ministériels, l’INSEE et les organismes publics producteurs de données sur la jeunesse, ce nouvel opus mobilise les dernières données disponibles dans des domaines aussi variés que la démographie, l’éducation, l’emploi, l’engagement et la participation, les loisirs, le sport, la culture, la justice, ou encore la santé.

La jeunesse est la phase transitoire entre enfance et âge adulte. Pendant longtemps, cette phase est restée contenue dans les bornes d’âge 15-24 ans et l’entrée dans la vie adulte structurée par l’enchaînement de diverses étapes (obtention d’un emploi après les études, accès à un logement indépendant, mise en couple, naissance du premier enfant, etc.). Les parcours d’entrée dans la vie adulte se sont aujourd’hui complexifiés et diversifiés se traduisant par un allongement de la jeunesse.

Les données statistiques reflètent cette évolution en inscrivant dorénavant la jeunesse dans une tranche d’âge plus large, allant jusqu’à 30 ans. Les chiffres-clés mobilisés dans ce recueil se focalisent en conséquence sur la tranche d’âge des 15-29 ans. Pour autant, selon les sources statistiques
mobilisées, les catégories d’âges peuvent varier (16-29 ans, 18-24 ans, 15-24 ans, 18-34 ans, etc.)

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Injuste réforme du lycée pro

12 mesures pour faire du lycée professionnel un choix d’avenir pour les jeunes et les entreprises, Ministère de l’éducation nationale et de la jeunesse, 4 mai 2023.

L’enfer est pavé de bonnes intentions : c’est le cas pour cette réforme vantée par un important effort de communication dans les médias.

Au cœur de la réforme, la gratification des stages. Celle-ci va non pas renforcer la filière mais elle va l’affaiblir car le montant de la gratification est nettement inférieure à celui du contrat d’apprentissage.

Or le contrat d’apprentissage existe déjà pour les bacheliers professionnels, mais aucune des 12 mesures gouvernementales ne le mentionne et n’en prévoit l’extension. Pourquoi ? Trop cher !  

Partie 1. Préparer un bac pro sous contrat d’apprentissage

Partie 2. À quoi ressemblera le lycée professionnel de demain ? 

12 mesures pour faire du lycée professionnel un choix d’avenir

1 milliard d’euros investi chaque année dans le lycée professionnel de demain.

Un lycéen professionnel mieux accompagné dans son parcours :  Jusqu’à 2 100€ de gratifications de stages sur l’ensemble de la scolarité d’un lycéen

La gratification est une modalité de valorisation de la voie professionnelle, de l’importance accordée aux temps en entreprise comme temps de formation, ainsi que de la responsabilité du jeune, de l’établissement et de l’entreprise à s’investir dans cette démarche.

Parce qu’en voie professionnelle les stages sont complémentaires aux enseignements et au développement des compétences, toutes les périodes de stage des lycéens professionnels seront gratifiées par l’État. L’élève effectuera jusqu’à six mois de stage durant sa scolarité.

Conditions d’éligibilité. Cette allocation de stage concernera tous les lycéens qui préparent un diplôme professionnel de niveau secondaire (CAP, baccalauréat professionnel, mention complémentaire, brevet des métiers d’art), ainsi que les lycéens professionnels engagés dans des formations complémentaires d’initiative locale (FCIL) à l’issue d’un CAP ou d’un baccalauréat professionnel. Les lycéens professionnels devront être en cours de formation et inscrits dans des établissements publics ou privés sous contrat pour en bénéficier.

L’assiduité de l’élève, à l’école comme en entreprise, sera prise en compte au moment du versement de la gratification.

Pour motiver et valoriser l’investissement des élèves, toutes les périodes de formation en milieu professionnel des lycéens professionnels feront l’objet d’une gratification attribuée par l’État :

  • 50 euros par semaine pour les lycéens professionnels inscrits en 1re année de CAP et en seconde du baccalauréat professionnel, soit 300 euros au total sur l’année ;
  • 75 euros par semaine pour les lycéens professionnels inscrits en 2e année de CAP et en première du baccalauréat professionnel, soit 600 euros au total sur l’année ;
  • 100 euros par semaine pour les lycéens professionnels inscrits en terminale du baccalauréat professionnel, permettant ainsi de recevoir une allocation de stage comprise entre 600 et 1 200 euros au total sur l’année, selon le nombre de semaines de stages effectuées.

Un élève de lycée professionnel pourra donc recevoir jusqu’à 2 100 euros de gratification sur un cycle de trois années de formation en baccalauréat professionnel.

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SUP. 96 701 sortants sans diplôme

Quels impacts des crises sanitaires, climatiques, politiques et énergétiques (guerre en Ukraine) sur les trajectoires professionnelles des diplômés et des non-diplômés, 30 mois après leur sortie d’une formation supérieure, entreprise immédiatement après le baccalauréat ?

L’enquête CEREQ, réalisée en 2020 auprès de la Génération 2017 et dont les résultats viennent d’être publiés (partie 1 de cette chronique) ne peut apporter qu’un début de réponse (impact du 1er confinement au printemps 2020). Par contre, elle enregistre la poursuite de deux tendances de fond : la progression du nombre de sortants de l‘enseignement supérieur privé, du nombre de sortants qui ont bénéficié de l’alternance (contrat d’apprentissage ou de professionnalisation).

Par contre, les enquêtes Génération ne se sont jamais donné les moyens de mesurer l’impact des réformes organisationnelles dans le Supérieur, la dernière en date étant la création par regroupement d’établissements au sein d’un Établissement Public Expérimental.

Cette chronique comprend 5 parties. Pour aller plus loin : toutes les chroniques du blog sur l’insertion, sur la méthode des suivis de cohorte.

Partie 1. Enquête 2020 auprès de la Génération 2017. Sortants du supérieur : le niveau de diplôme
ne résume pas les trajectoires d’insertion
. Fanette Merlin, Emmelie-Louise Wieru, Céreq Bref, n°426, septembre 2022. Extraits.

« Le début de carrière des jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 2017 ne déroge pas à la règle : il est d’autant plus favorable que leur niveau d’études est élevé. Il varie néanmoins selon la spécificité de chaque diplôme, celle de la formation suivie et les caractéristiques des publics concernés. Pour la Génération 2017, les débuts dans la vie active se heurtent également au premier confinement, dont les effets varient alors davantage en fonction des segments d’emploi que du niveau de diplôme.

En 2017, environ 745 000 jeunes ont quitté le système éducatif et parmi eux, 59 % sont sortis d’une formation de l’enseignement supérieur. Les jeunes sortants de ces formations sans y avoir obtenu aucun diplôme représentent 22 % des sortants de l’enseignement supérieur (soit 96 701 sortants).

En 2017, trois grands niveaux de sortie rassemblent un peu plus de la moitié des sortants de l’enseignement supérieur (cf. encadré 2) : les non-diplômés de l’enseignement supérieur (22 %), les diplômés de BTS (14 %), et les diplômés de master (21 %). D’autres niveaux de sortie sont désormais marginaux : seuls 2% des sortants ont comme plus haut diplôme un DUT, conséquence probable de
la réforme LMD et préfiguration de celle du BUT. En lien avec l’élévation générale du niveau d’éducation autant qu’avec la professionnalisation de l’enseignement supérieur, 7 % seulement sortent avec une licence générale.

Quant aux spécialités, ce sont les formations de langues, lettres, sciences humaines et sociales (LLSH) et du tertiaire qui prévalent : dans l’ensemble, elles concernent 66 % des sortants de l’enseignement supérieur.

Conséquence d’une série de réformes entamée il y a trente ans et visant à faciliter l’accès à l’alternance, cette voie d’enseignement occupe désormais une place non négligeable au sein de l’enseignement supérieur, puisqu’un jeune sur cinq en est issu. L’alternance concerne particulièrement la licence professionnelle (la moitié des sortants) et le BTS (presqu’un tiers des sortants) mais ne se cantonne plus au supérieur court. Ainsi, 40 % des sortants de master économie, gestion ou AES, 31 % des sortants d’école de commerce et 20 % des ingénieurs ont quitté une formation en alternance en 2017″.

Profil des jeunes sortis de l’enseignement supérieur en 2017

Conclusion du Bref. « Au cours des trois premières années de vie active, le niveau de diplôme et les multiples facettes de la formation suivie (spécialité de formation, alternance ou voie scolaire, secteur
d’enseignement) ont une influence très forte sur les parcours d’insertion des sortants du supérieur. Néanmoins, ils ne suffisent pas à expliquer la dégradation des conditions de travail ressentie par les jeunes au début de la crise sanitaire. À l’exception de la situation spécifique des diplômés de la santé, celle-ci s’avère principalement liée aux modifications des modalités du travail lors du premier confinement. Cette dégradation subjective des conditions de travail s’est inscrite dans la durée pour quasiment la moitié des jeunes issus de l’enseignement supérieur l’ayant déclarée, puisqu’elle persiste encore après six mois de crise sanitaire selon 49 % d’entre eux.

Alors que les indicateurs statiques d’emploi ne restituent qu’une dimension partielle de l’insertion
des jeunes (situation à l’instant T), l’appréhension de leurs trajectoires sur trois ans rend compte de la complexité et de la non-linéarité du processus. Pour le quart des jeunes sortis de l’enseignement
supérieur en 2017, trois ans d’observation ne suffisent pas à déterminer le sens de ces trajectoires
d’insertion. Leur réinterrogation en 2023 sera l’occasion de suivre l’évolution de celles-ci six ans
après la sortie des études, et d’affiner, à travers des questions plus détaillées sur la situation familiale
et sur les diplômes obtenus en formation post-initiale, l’analyse de leurs déterminants.

Partie 2. Pour aller plus loin. Évolution de l’insertion à 3 ans des sortants de l’enseignement supérieur, de la Génération 1998 à la Génération 2010.

Partie 3. L’insertion des diplômés de master. Université Gustave Eiffel, OFIPE – Essentiel, n°20, mai 2022.

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Métiers, Familles Professionnelles

Les Métiers en 2030. Les Familles Professionnelles.

Deux sources (juillet 2022). Source 1. Interview Linkedin. Alexis Eidelman, chef du département Analyse des métiers à la Dares, présente « la nomenclature des familles professionnelles ». Source 2. Les métiers en 2030 : Rapport de Synthèse.

Source 1. À quoi servent les nomenclatures ? Si la Dares a lancé la nomenclature des familles professionnelles (FAP), c’est parce qu’il manquait un outil pour analyser les métiers ?

Absolument, il y avait un vrai manque. L’étude des métiers n’est pas nouvelle : les branches notamment ont toujours été très actives dans ce domaine – mais chacune des études produites regroupait à sa façon les métiers, en fonction de l’offre et de la demande d’emploi sur le territoire étudié. Les études ne pouvaient donc pas être comparées entre elles. 

L’organisme auquel la Dares a succédé a donc commencé, dans les années 80, à réfléchir en lien avec les statisticiens en région à une nomenclature des métiers commune : l’objectif était d’améliorer la compréhension du marché du travail aussi bien avec des données locales que nationales.

C’est ainsi qu’est née en 1993 la première version nationale des familles professionnelles. Cette nomenclature FAP s’appuie sur deux autres nomenclatures qui existaient déjà… 

D’un côté, il y a Pôle emploi, qui met en relation des personnes qui cherchent un travail avec des offres d’emploi disponibles. Il est plutôt dans une démarche opérationnelle et se base notamment sur la manière dont les employeurs décrivent leurs postes pour les mettre en relation avec des personnes en recherche d’emploi. C’est de cette façon qu’il a été développé le Répertoire opérationnel des métiers et des emplois (nomenclature Rome). La limite, c’est que certaines professions qui ne recrutent pas en passant par Pôle emploi (les artisans, le clergé, les politiques…) ne sont pas dans leur champ. Une autre limite c’est qu’elle ne permet pas de faire des analyses sociologiques : on ne peut pas regrouper, à partir du Rome, les ouvriers, les professions intérimaires ou les cadres, distinguer les fonctionnaires des autres, etc. 

De l’autre côté, il y a la Nomenclature les Professions et catégories socioprofessionnelles (nomenclature PCS) proposée par l’Insee, qui collecte les professions déclarées directement par les personnes : elle insiste sur la différenciation du statut socioprofessionnel (employé, technicien, cadre, etc.). 

La nomenclature des FAP propose un langage commun entre les deux. Concrètement, une famille professionnelle dans notre nomenclature est un regroupement de plusieurs codes Rome et de plusieurs PCS.

Source 2. Les Métiers en 2030. Le rapport de synthèse. Groupe Prospective des métiers et qualifications présidé par Jean-Christophe Sciberra, France Stratégie et Dares, juillet 2022, 12 pages.

Les Métiers en 2030. Les postes à pourvoir par métiers

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Quels métiers verront le plus de seniors cesser leur activité ?

Quels métiers recruteront le plus ?

760 000 postes à pourvoir tous les ans d’ici à 2030.

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De + en + d’étudiants dans le SUP

L’État de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation en France (MESRI, 13/05/2022)

« Cette publication constitue un état des lieux annuel et chiffré du système français, de ses évolutions, des moyens qu’il met en œuvre et de ses résultats, en le situant, chaque fois que les données le permettent, au niveau international ».

Bref commentaire : cette publication du Ministère de tutelle observe le « verre à moitié plein » plutôt que le « verre à moitié vide ». Extraits du résumé.

Le nombre d’étudiants progresse vivement : + 9 % sur les seules 5 dernières années

« Selon les résultats de la session 2020 du baccalauréat, en raison d’un fort taux de réussite lié aux conditions exceptionnelle de la crise sanitaire du COVID-19, 723 000 candidats ont obtenu le baccalauréat (fiche 07). Le nombre de bacheliers retrouve un niveau inférieur, mais cependant encore élevé, en 2021 avec 687 200 bacheliers.

La part d’une génération ayant le bac, qui a dépassé 60 % en 1995, atteint 87,0 % en 2020. La quasi-totalité des bacheliers généraux et trois quarts des bacheliers technologiques s’inscrivent dans l’enseignement supérieur ; pour les bacheliers professionnels, dont une majorité se dirige d’emblée vers la vie active, le taux d’inscription dans l’enseignement supérieur est certes inférieur mais il a nettement progressé en 10 ans pour atteindre 43 % en 2020″.

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Des dépenses en faveur de l’enseignement supérieur légèrement supérieures à la moyenne de l’OCDE

« La crise sanitaire a provoqué en 2020 la fermeture des établissements pendant plusieurs semaines. Elle a également affecté le budget de l’État et le PIB. À prix constants (c’est-à-dire corrigé de l’inflation), en 2020, les dépenses de la collectivité nationale pour l’enseignement supérieur sont donc en recul de 0,8 % par rapport à 2019. La collectivité national a ainsi dépensé 33,8 milliards d’euros (Md€) pour l’enseignement supérieur en 2020 (fiche 01). Cette dépense a connu une forte croissance depuis 1980 : elle a été multipliée par 2,8 (en prix constants).

En 2020, la dépense moyenne par étudiant s’élève à 11 580 euros. Elle est un peu supérieure à la dépense moyenne pour un lycéen (11 140 euros en 2020). Depuis 2014, la dépense moyenne par étudiant s’est contractée à un rythme de – 1,4 % par an en moyenne, sous l’effet de la vive progression des effectifs étudiants. Ainsi, la dépense moyenne par étudiant s’est réduite de près de 4,3 % en cinq ans, alors même que le nombre d’étudiants inscrits progressait de près de 6,8 %.

Sa progression est néanmoins forte sur longue période, avec une croissance de 33 % depuis 1980. Le coût par étudiant est différent selon les filières de formation : il varie de 10 440 euros en moyenne par an pour un étudiant d’université jusqu’à 15 730 euros pour un élève de CPGE. Le différentiel s’explique en grande partie par le taux d’encadrement pédagogique ».

Une amélioration sensible de la réussite à l’université

« La réussite dans l’enseignement supérieur est fortement influencée par les antécédents scolaires des étudiants. C’est notamment vrai pour la Licence générale, le DUT ou le BTS et a fortiori pour la Première année commune aux études de santé, en vigueur jusqu’à la réforme intervenue en 2020 (fiche 21). À l’exception de la Licence professionnelle où le bac d’origine a peu d’influence sur la réussite, les bacheliers généraux réussissent mieux que les bacheliers technologiques et professionnels.

Seuls 46,3 % des étudiants de Licence obtiennent leur diplôme en 3, 4 ou 5 ans (fiche 22). Mais la réussite en Licence continue sa progression cette année encore avec un taux de réussite en 3 ans pour la cohorte des bacheliers 2017 qui s’établit à 32 % en progrès de près de 3 points. Ces taux encore relativement faibles sont liés pour l’essentiel aux abandons à l’issue de la première année de Licence, le cas échéant suivis d’une réorientation vers d’autres filières de formation .

La réussite des bacheliers généraux en Licence en 3, 4 ou 5 ans est plus de deux fois plus élevée (56,7 %) que celle des bacheliers technologiques (20,3 %) ou que celle des bacheliers professionnels (8,1 %). L’assiduité des étudiants est déterminante dans leur réussite. Ainsi 58 % des étudiants témoignant d’une assiduité minimale en L1 passent en deuxième année.

Il est encore trop tôt pour évaluer complètement les conséquences sur la réussite du contexte de crise sanitaire mais on peut déjà constater une forte progression du passage de première en deuxième année de licence à la rentrée 2020″.

Chronique critique, 23 mars 2021 : Enquête CPU sur la réussite. Honte !

Moins de recrutements d’enseignants-chercheurs (professeurs et maîtres de conférences des universités).

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Bac + 5. Trop de diplômés ?

Bac + 5 : trop de diplômés ? une insertion professionnelle dégradée ? Malgré des données statistiques nombreuses (cinq sources mobilisées dans cette chronique, couvrant la période 1962-2019), il n’est plus possible de répondre rigoureusement à ces deux questions.

A. Source 1. Enquête Emploi 2018 (personnes en emploi de moins de 35 ans, ayant terminé leurs études initiales depuis 1 à 4 ans). Quels sont les métiers qui emploient le plus de jeunes à la sortie de leurs études ?

« Selon l’enquête Emploi, en 2018, la France métropolitaine compte 1,8 million de Jeunes sortants d’études Ils représentent 6,9 % de l’ensemble des personnes en emploi, soit 1 point de moins qu’en 2007. Durant cette période, leur taux de chômage augmente et leur taux d’activité diminue.

En 2018, 60 % sont diplômés du supérieur, contre 52 % en 2007 (graphique 1). Cette augmentation tient à la hausse des titulaires d’un bac+5 ou plus, dont la part double quasiment, et à la baisse des non-diplômés, dont la part se réduit de plus de moitié ».

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La progression observée de 2007 (16 % de bac +5 ou plus) à 2018 (30%) est essentiellement due à la progression de nombre de diplômés de Master (et non à l’évolution du nombre de docteurs et d’ingénieurs).

B. Source 2. Pierre Dubois, en collaboration avec Ronan Vourc’h, Le devenir professionnel des diplômés de DESS, CEREQ, Formation Emploi, n°79, juillet-septembre 2002, p. 51-65.

Dans cet article d’il y a 20 ans, nous nous interrogions déjà sur les risques de la multiplication des DESS (devenus Masters en avril 2002) et du nombre de diplômés de DESS.

C. Source 3. Olivier Marchand,  50 ans de mutations de l’emploi (1962-2007), INSEE Première, N° 1312 – SEPTEMBRE 2010.

Tous âges confondus, « la part des employés s’est accrue de dix points (18,3 % en 1962, 28,4 % en 2007), même si elle semble plafonner depuis le tournant des années 2000. Le poids des professions intermédiaires progresse de près de 14 points (de 11,1 % à 24,8 %) et celui des cadres de plus de 11 points (de 4,7 % à 15,8 %) ».

En croisant les sources 1 et 3, on notera qu’en 2007 les jeunes sortants à Bac +5, occupant un emploi de cadres et professions intellectuelles supérieures (CPIS), étaient 16 % et que le nombre total de cadres dans la population active était de 15,8 %.

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Depuis 15 ans, le flop de la licence

Avril 2005, la loi d’orientation de l’école se fixe trois objectifs ambitieux :
1. garantir que 100% des élèves aient acquis un diplôme ou une qualification reconnue au terme de leur formation scolaire ;
2. assurer que 80% d’une classe d’âge accède au niveau du baccalauréat ;
3. conduire 50% d’une classe d’âge à un diplôme de l’enseignement supérieur.

Chronique en 3 pages. Page 1. Synthèse critique. Page 2. Cohorte de bacheliers 2014 et devenir en 2018 : taux d’obtention de la licence en 3 ou 4 ans. Page 3. Résultats de cohortes antérieures et explication des échecs en licence.

1. Depuis 15 ans, les réformes du lycée et du baccalauréat ont permis d’atteindre le deuxième objectif : 80 % d’une classe d’âge au niveau du baccalauréat. Plus surprenant, le niveau des bacheliers semble avoir fortement progressé en 20 ans : le pourcentage de bacheliers généraux avec mention dépasse 50 %.

Échec par contre pour le 3ème objectif de la loi de 2005 (50% d’une classe d’âge diplômée du supérieur). Échec largement dû au flop des réformes du 1er cycle universitaire. La réforme LMD de 2002 sous J. Chirac et Jospin, le plan licence sous  N. Sarkozy, V. Pécresse et L. Wauquiez, la loi relative à l’ESR de 2013 sous F. Hollande, G. Fioraso, N. Vallaud-Belkacem et B. Hamon, la loi ORE de 2018 sous E. Macron et F. Vidal n’ont pas fait progresser le taux d’obtention de la licence universitaire en 3 ou 4 ans : il reste scotché autour de 40%. L’échec est flagrant et durable : un gaspillage ubuesque d’investissement humain, matériel, financier. L’échec est même un massacre pour les bacheliers technologiques et professionnels qui s’aventurent en licence.  

Toutes les réformes d’aide à l’orientation post-bac (d’APB à Parcoursup) n’ont rien changé. Au final, moins d’un bachelier sur deux réussit sa licence en 3 ou 4 ans. La mention Très bien au bac n’est même pas le sésame pour obtenir la licence à tous les coups : seulement 70% des bacheliers ayant obtenu cette brillante mention ont réussi la licence en 3 ans.

Depuis 11 ans, je défends le projet d’une réforme de l’ensemble du premier cycle et non de la seule licence : créer des Instituts d’enseignement supérieur (IES), pour faire progresser nettement le taux de bacheliers obtenant le diplôme licence en 3 ans.

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Bordeaux. Réussite en Licence ?

Troisième chronique critique sur l’Université de Bordeaux fusionnée. Un beau discours sur l’accompagnement individualisé des étudiants, mais aucune mesure d’impact ! Depuis la fusion, le taux de réussite en licence a-t-il progressé ? Le site de l’université ne donne aucune réponse. C’est un autre point faible de la fusion !

  • Rapport de l’IGESR, colloque de Strasbourg, 10 et 11 octobre 2019.

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  • Premier bilan des 6 fusions réalisées entre 2009 et 2017, en matière d’activité de formation : un écart entre l’ambition du projet et les réalisations
  • Les chiffres décevants de la réussite en licence.

La réussite en licence

« A l’université de Bordeaux, tout est mis en œuvre pour assurer votre réussite et votre épanouissement !…

L’université vous accompagne tout au long de votre parcours de licence pour vous aider à réussir avec le nouveau dispositif AGIR : Accompagnement individualisé pour la réussite.

Vous êtes étudiant en licence ? Dès votre inscription ou réinscription, vous disposez d’un contrat de réussite pédagogique personnalisé et vous êtes accompagné par un directeur d’études en étroite collaboration avec les services universitaires d’aide aux étudiants à tout moment de votre scolarité.

Ce contrat pédagogique est personnel et il est adapté à votre situation et vos projets ».

Les parcours des étudiants à l’université

« Ils sont riches et variés, et l’Université s’intéresse aux multiples étapes de leur orientation ainsi qu’à leurs conditions de vie et d’études ».

Le devenir des entrants en 1ère année de licence.

Pas de suivi de cohortes des néo-bacheliers. Il  aurait dû commencer dès l’année de fusion (début 2014) : taux de passage immédiat de L1 en L2, taux d’obtention de la licence en 3 ou 4 ans pour les cohortes de néo-bachliers 2014, 2015, 2016, 2017, 2018.

Une seule enquête… ancienne et qi n’a donc aucune espèce d’intérêt : Devenir des néo-bacheliers entrés en PACES en 2010

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Les fautes de Frédérique Vidal

Depuis 2007, tous les ministres et secrétaires d’État de l’enseignement supérieur ont décidé de mettre cet objectif au cœur de leur politique explicite. Faut-il rappeler leurs noms ? Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, Geneviève Fioraso, Najat Vallaud-Belkacem, Thierry Mandon. Chronique d’Histoires d’universités (novembre 2017) : faire progresser la réussite en Licence

Frédérique Vidal s’inscrit dans la continuité de ses prédécesseurs.

Communiqué à l’occasion de la remise du Rapport du Comité de suivi de la Loi Orientation et Réussite des Étudiants (7 octobre 2019).

  • « Le comité reconnaît les avancées permises par la loi en faveur de la réussite étudiante, notamment grâce à l’introduction, pour la première fois, d’un accompagnement personnalisé et à la création de parcours adaptés pour les lycéens et étudiants ».

Par fonction, Frédérique Vidal est obligée de dire du bien de la loi ORE. Le Comité la flatte en reconnaissant les « avancées permises ». Puisqu’il n’y pas encore de résultats prouvés, un Comité impartial et prudent aurait dû plutôt parler d’avancées « souhaitées, visées, voulues »Faute vénielle de la Ministre.

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Évaluer la qualité des stages

Janvier 2019. Resosup, Évaluation de la qualité du stage par l’étudiant, Cahier n°6, 48 pages.

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30 juin 2019. Week-end caniculaire, à Strasbourg puis dans les Vosges : plus de 35 degrés. Trois familles réunies dont celles des deux ingénieurs d’études qui ont créé avec moi l’OFIPE de l’université de Marne-La-Vallée et qui y ont fait un travail remarquable. L’OFIPE aura 20 ans fin 2019. Sera-t-on invité tous les trois à l’anniversaire ? Ces deux amis sont aujourd’hui cadres A de la Fonction publique et exercent des missions dans le cadre de l’évaluation.

Nous avions pour mission, dans une démarche de progrès, d’évaluer la qualité des formations, des stages, des trajectoires professionnelles. En décembre 2003, nous avons publié, pour la 3ème année consécutive, un numéro d’Ofipe résultats sur Les stagiaires en entreprise. 175 numéros d’OFIPE résultats à ce jour.

  • « Dans le numéro d’Ofipe résultats consacré aux stages de l’année 2000-2001, SergeRiazanoff, professeur associé à l’Institut Gaspard Monge, explorait l’idée d’une « Charte de Qualité des Stages ». Aujourd’hui, cette charte existe : ses principaux objectifs et son contenu sont résumés dans Ofipe Résultats de décembre 2003″, page 8.

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