Archives de Catégorie: D. Italie

Deux Crespi au Louvre

Deux peintures de Crespi au musée du Louvre.

Diaporama de 9 photos (2 œuvres, cartouches, détails).

et Chronique du 28 mars 2022 : Crespi dit Lo Spagnolo (1665-1747)

Giuseppe Maria Crespi dit Lo Spagnolo, né le 14 mars 1665 à Bologne où il est mort le 16 juillet 1747, est un peintre et graveur italien.

Le musée des Beaux-arts de Strasbourg possède trois peintures de Crespi :

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1706. Siège et bataille de Turin

Mai-septembre 1706. Le siège et la bataille de Turin.

Partie 1. 7 septembre 1706 : les troupes de Louis XIV échouent à faire capituler la citadelle de Turin. Source : extraits d’un article de Wikipédia.

« Dans le contexte de la Guerre de Succession d’Espagne, la bataille de Turin mit un terme au siège entrepris par les Français depuis le 14 mai 1706, et remit en cause la campagne d’invasion de la Savoie et du Piémont par les armées de Louis XIV.

Le prince Eugène de Savoie-Carignan (statue ci-dessous, à Turin) et le duc Victor-Amédée II de Savoie parvinrent à libérer la ville en infligeant à l’assiégeant des pertes telles que les Français durent se retirer du Piémont.

Dans le conflit qui opposait la France et l’Espagne au reste de l’Europe, le duc de Savoie Victor-Amédée II avait en 1703 finalement rallié la cause autrichienne conscient que ce choix aurait été le seul qui aurait pu maintenir l’indépendance de ses États face à l’agressivité territoriale du royaume français. La réponse de Louis XIV ne tarda pas : en 1704, une armée franco-espagnole envahit la Savoie puis la Lombardie en quelques semaines. Les troupes espagnoles furent chargées d’occuper la Lombardie, tandis que trois armées françaises cernaient le Piémont : les Savoyards perdirent encore Suse, Verceil, Chivasso, Ivrée et Nice. Seule la citadelle de Turin, construite au milieu du XVIe siècle, résistait encore.

Les troupes franco-espagnoles étaient sur le point de donner l’assaut final en août 1705, mais le général de la Feuillade jugeait qu’il ne disposait pas de forces suffisantes pour cette opération et réclama des renforts : cet attentisme donna aux Piémontais le temps de compléter leur dispositif défensif en prolongeant les murailles jusqu’aux collines avoisinantes, en préparation d’un siège long.

Le siège débuta le 14 mai 1706.

Le maréchal Vauban était partisan de concentrer l’attaque de la forteresse sur un petit côté, compte tenu des nombreuses contre-sapes que l’assiégé avait ménagées devant la ville. Mais La Feuillade ne l’écouta pas et lança 48 ingénieurs à la réalisation du réseau de tranchées habituel. Les assiégés, qui bénéficiaient du soutien de la population, opposèrent une défense opiniâtre, et infligèrent de lourdes pertes aux hommes du génie. Les escarmouches se poursuivirent tout l’été 1706.

Le 17 juin, Victor-Amédée, après avoir confié le commandement de la garnison de Turin au comte autrichien, Wirich de Daun et la défense de la citadelle au général piémontais, Giusepe Mario Solaro della Margherita, parvint à sortir de Turin pour effectuer dans le Trentin une jonction avec les troupes autrichiennes alliées menées par le Prince Eugène. Parmi les héroïques exploits des défenseurs, les historiens retiennent la mission de sacrifice du soldat Pietro Micca, qui fit exploser les galeries de contre-mine de la citadelle, face aux grenadiers français qui tentaient de les investir.

Le duc Philippe d’Orléans voulut se porter contre les troupes autrichiennes, avant qu’elles ne rejoignent Turin, mais le maréchal de Marsin lui montra un ordre écrit de la main du Roi interdisant toute initiative autre que la poursuite du siège. Cet ordre décida de l’issue de la bataille de Turin (mémoires de Saint-Simon).

Le 2 septembre, Victor-Amédée et son cousin, le prince Eugène examinaient la situation depuis la colline de Superga, qui domine la ville et la campagne environnante. Tandis que la garnison de Turin repoussait un ultime assaut « pour l’honneur », ils décidèrent d’appuyer les assiégés en envoyant le gros de l’armée autrichienne (cavalerie comprise) vers les remparts nord-ouest de la ville, où les Français étaient le plus vulnérables. Cette manœuvre réussit et les Autrichiens prirent position entre les deux rivières, la Dora Riparia et la Stura di Lanzo. À ce point, le prince Eugène aurait déclaré : Ces gens-là sont déjà à demi-battus.

Le choc eut lieu le 7 septembre vers 10 h du matin, avec une attaque contre les assiégeants sur toute la largeur des lignes. L’escadron Amadeus découvrit une faille dans les lignes françaises, et tenta par là de couper le flanc droit du centre français. Après deux tentatives pour réduire cette intrusion dans leur lignes, la troisième fut la bonne : les Français se débandèrent. Lorsque Daun ordonna à la garnison de tenter une ouverture sur l’aile gauche des assiégeants, des centaines de soldats se noyèrent dans la Dora Riparia en tentant de s’enfuir.

L’armée française se replia en désordre vers le fort de Pignerol dès le début de l’après-midi. Victor-Amédée et le prince Eugène firent leur entrée en libérateurs dans Turin et firent chanter, suivant l’usage, un Te Deum pour commémorer cette victoire.

Le Traité d’Utrecht reconnut ensuite le duc de Savoie Victor-Amédée comme roi de Sicile (il devint roi de Sardaigne en 1719 après l’échange entre la Sicile et la Sardaigne). Sur la colline de Superga, la Maison de Savoie fit bâtir une basilique où un Te Deum est chanté tous les 7 septembre.

Cette victoire, après l’échec d’une contre-offensive sur Toulon, porta la suite du conflit vers d’autres théâtres d’opérations (les Flandres et l’Espagne) ».

Partie 2. Un siège de quatre mois. Source : François Brizay, La mémoire du siège et de la bataille de Turin (1706), du XVIIIe siècle au début du XXIe siècle, Université de Poitiers, Tierce : Carnets de recherches interdisciplinaires en Histoire, Histoire de l’Art et Musicologie, mars 2021, 28 pages (pp. 4-6).

« Les Français avaient conçu le plan suivant pour la campagne de 1706 : une première armée, commandée par le duc de Vendôme, était chargée d’opérer en Lombardie et de surveiller le prince Eugène. Elle réussit à le battre à Calcinato, près de Brescia, le 19 avril 1706, mais Vendôme le laissa se replier au nord dans les Alpes, persuadé qu’il ne pourrait plus intervenir dans la plaine du Pô. Une seconde armée, commandée par le duc de La Feuillade, devait mettre le siège devant Turin, et contraindre le duc de Savoie à l’accommodement ou à l’exil.

La chute de la capitale de la Savoie aurait été un coup très dur pour Victor-Amédée : il aurait dû faire la paix avec Louis XIV et ses États auraient été partagés entre la France et l’Espagne. La conservation de Turin était donc un enjeu crucial pour lui. Ses ingénieurs militaires menèrent une guerre souterraine acharnée pour empêcher les Français d’y pénétrer.

La guerre souterraine, dont le souvenir joue un rôle important dans la construction de la mémoire des événements de 1706, tint une place singulière dans le siège de Turin. Traditionnellement, les assiégés prenaient des mesures pour empêcher le creusement de galeries par l’ennemi : ils cherchaient à neutraliser les mineurs ennemis en inondant leurs galeries ou en y envoyant une fumée toxique. Quand les soldats d’une galerie ennemie et ceux d’une contre-galerie se rencontraient sous terre, ils se livraient un combat au corps à corps.

L’apparition de la poudre noire, expérimentée pendant le XVe siècle, devint très utile dans la guerre souterraine à partir du XVIe siècle et modifia le système défensif. Les défenseurs prirent l’habitude de creuser des galeries et de construire des casemates au pied des ouvrages défensifs des forteresses et des places-fortes. Il s’agissait d’intercepter les mineurs ennemis et de les empêcher de placer des charges explosives sous les bastions et les courtines. Puis on en vint à creuser des galeries permanentes de contre-mines qui avaient une double fonction : gêner et arrêter la progression de troupes ennemies sous terre, et installer sous le glacis des chambres de mines prêtes à exploser sous les pieds des assaillants. Au début du XVIIIe siècle, les ingénieurs militaires ne concevaient plus le sous-sol comme un théâtre d’opération improvisé, mais comme un authentique champ de bataille.

Le système de contre-mines de la place forte de Turin était habilement conçu. Il fut construit en 1705-1706 à la lumière des enseignements tirés du siège de Verrua. La première mention d’une décision de construire des contre-mines remonte au 7 avril 1705. Les Turinois prévirent d’abord d’en creuser onze, dont sept pour la protection des murailles de la ville, et quatre pour la protection de la citadelle. La défense de la ligne Chivasso-Castagneto donna aux Turinois le temps d’en creuser de nouvelles. Les parois et la voûte de ces contre-mines étaient construites en briques. Au début du siège, le système n’était pas encore achevé, mais déjà solidement avancé.

Chaque contre-mine qui partait de la citadelle était composée de deux galeries superposées. Une galerie basse, située à 12-14 mètres sous terre, allait jusqu’au bout du glacis. De cette galerie partaient de petites galeries qui aboutissaient à des pièces dans lesquelles étaient placées des charges d’explosifs. Une galerie supérieure, qui allait sous les redoutes, était aménagée à 5-7 mètres de fond : on y accédait par un passage ouvert dans le mur de la contre-escarpe. On passait d’une galerie supérieure à une galerie inférieure par des échelles et des volées d’escalier.

Pour les combats souterrains, les Savoyards avaient mobilisé une compagnie de quelques dizaines d’hommes : le capitaine Giovanni Andrea Bozzolino avait sous ses ordres le lieutenant Pottier, deux sergents, trois caporaux et quarante-six mineurs. De leur côté, les Français disposaient à Turin de trois compagnies de mineurs et de huit brigades d’ingénieurs dirigés par Rémy Tardif et Louis-Joseph de Plaibault de Villars-Lugeins .

Turin était défendu par 14 500 hommes : 10 500 soldats et 4 000 miliciens. Le 13 mai, les Français alignèrent devant Turin entre 35 000 et 40 000 hommes dont 5 000 Espagnols, 110 pièces de gros calibre et 49 mortiers. La défaite subie à Ramillies, au Brabant, le 23 mai ayant obligé Louis XIV à appeler le duc de Vendôme sur la frontière flamande, les opérations militaires devant Turin furent confiées à un improbable tandem composé du duc d’Orléans, qui n’avait aucune expérience de commandant en chef, et du maréchal de Marsin – l’un des vaincus de Blenheim – qui devait lui servir de mentor en l’aidant à faire des choix tactiques.

Les Français entreprirent aussitôt le siège. Ils établirent deux lignes pour isoler la ville, mais La Feuillade ne put complètement investir Turin, si bien que le 17 juin Victor-Amédée réussit à quitter sa capitale avec 3000 cavaliers. Contre l’avis de Vauban, les Français choisirent d’attaquer la partie ouest de la ville, où se dressait la citadelle, car La Feuillade estimait pouvoir s’emparer plus rapidement de Turin en prenant cette forteresse. Comme celle-ci était construite au-dessus de souterrains dont les galeries restaient vulnérables aux attaques ennemies, le commandement savoyard avait prévu de protéger les voies d’accès souterraines en y plaçant des troupes spécialisées dans la défense de siège, capables de répondre aux attaques des mineurs français par des moyens appropriés, comme les explosifs.

La Feuillade aurait voulu prendre Turin « à la Coehoorn » , avec des assauts rapides et meurtriers, contrairement aux conceptions prudentes de Vauban. Il fit donc canonner durement la citadelle et ordonna deux assauts aussi coûteux qu’infructueux les 27 et 30 août. C’est pendant la nuit du 29 au 30 août que Pietro Micca se sacrifia pour empêcher les Français d’entrer dans les galeries souterraines de la citadelle ».

Partie 3. La prise de décision militaire à la fin du règne de Louis XIV : l’exemple du siège de Turin, 1706. Source : extraits d’un article de Clément Oury, Histoire, économie & société, 2010/2 (29e année), pages 23 à 43. 

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Della Robbia / Terre invetriate

Partie 1. Médaillon : buste de jeune homme barbu et vêtu d’une toge par Girolamo della Robbia (1488-1566). Cartel du MBA de Strasbourg : « cette figure est encadrée par une guirlande mêlant des feuillages et une sélection de fruits : citrons, raisins, grenades, pommes de pin et cornichons, rendus avec réalisme et dans une grande variété de couleurs ».

Diaporama de 34 photos (4 œuvres, cartels, détails).

Dans ce même diaporama, un relief en stuc polychromé (Vierge à l’Enfant) par Donatello (vers 1386 – 1466).

Deux reliefs en stuc polychromé d’après Antonio Rosselino (vers 1427 – 1479) : La Vierge adorant l’enfant avec saint Jean Baptiste et deux anges, La Vierge à l’Enfant.

Partie 2. Brève biographie de Girolamo della Robbia (Florence, 1488 – Paris, 4 août 1566). Source : notice de Wikipédia.

« Girolamo est un sculpteur et un architecte florentin, fils d’Andrea della Robbia et petit-neveu de Luca della Robbia. Appelé par François Ier, il fit l’essentiel de sa carrière en France.

Frère de Giovanni della Robbia, Girolamo a été l’architecte décorateur du château de Madrid commandé par François Ier à son retour de captivité (1527) détruit en 1792 (il était situé dans le bois de Boulogne).

Il resta fidèle aux traditions familiales des terres cuites émaillées (terracotta invetriata) dans le décor des façades initiées avec son autre frère Luca le Jeune.

Il est surtout célèbre par le saisissant transi de Catherine de Médicis (1565), destiné initialement à son tombeau à la basilique Saint-Denis (conservé au musée du Louvre), inachevé sur ordre de la reine ou à la suite de la mort du sculpteur ».

Œuvres de Girolamo della Robbia

Cristo portacroce (1514), Chartreuse de Galluzzo, Florence.

La Bella Giardiniera d’après Raphaël, et une Madonna con bambino e san giovannino, Bibliothèque nationale centrale de Florence.

San Jacopo, retable, Gallicano.

Enfant à la fontaine (1515-1520), musée de Bode, Berlin.

Buste de Romain (1526), trois-quarts relief pour un médaillon de façade, Getty Center, Los Angeles.

Buste de François Ier, trois-quarts relief pour un médaillon de façade, MET, New York.

Partie 3. La terracotta invetriata. Source : Notice de Wikipédia.

« La terracotta invetriata désigne la terracotta italienne, une céramique vernissée ou émaillée, typique des artistes de la Renaissance de l’atelier Della Robbia« .

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Faïences du Savoisien (18ème)

Musée Savoisien (Chambéry) : faïences et faïenceries (18ème). Chroniques précédentes du blog sur la faïence et la faïencerie.

La faïencerie de la Forêt à Saint Our (Savoie). Source :  J. Caillet, article initialement paru dans Kronos N° 2, 1987. Nouvelle publication sur Kronos, avril 2016. L’article comprend les photos de 4 faïences, dont une Piétà.

Diaporama de 12 photos (5 œuvres, cartels, détails).

« Noël Bouchard, fils de Jacques Bouchard, quincaillier à Chambéry, fonda, vers 1730, à Saint Ours, au lieu dit « La Forest » une faïencerie dont les frais d’installation s’élevèrent à la coquette somme de 80 000 livres.

Le Roi de Sardaigne lui accorda, par lettres patentées du 23 Janvier 1730, le monopole de vente, l’exemption de nombreux impôts, ainsi que des facilités pour l’achat du sel et du plomb nécessaires aux vernis.

Noël Bouchard adjoignit un magasin de faïence à son commerce de quincaillerie de Chambéry. Après quelques années, son fils Jean Marc lui succéda, et les privilèges accordés par le Roi de Sardaigne furent prorogés en 1749 pour 15 ans, et en 1763 pour 10 ans »…

« Noël Bouchard n’avait que peu de compétences dans la fabrication des faïences ; aussi est-il probable qu’il utilisa les services de techniciens de Nevers, grand centre de fabrication, mais qui, à l’époque de la fondation de la Forest avait, par suite de la multiplication excessive de ses ateliers, été victime à la fois d’une crise de chômage et de la limitation du nombre des entreprises…

Il ne semble pas que l’on ait retrouvé des pièces attestant un style particulier à la Forest ; la faïencerie imitait des œuvres de provenances diverses (Nevers, Moustiers, faïenceries italiennes, etc…). La plus grande partie de la production était celle d’objets usuels, plats et assiettes, uniquement en faïence jusque vers 1770, parfois en porcelaine à partir de cette date ».

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1792-1815. Département Mont-Blanc

1792-1815. Le département du Mont-Blanc

Sources.

  • Visages de la Savoie par Paul Guichonnet, Maurice Morel, Henri Ménabréa, Emile Vesco, Éditions des Horizons de France, Paris, 1947, 207 pages : le 84ème département, pp. 92-93.
  • Extraits de l’article de Wikipédia.
  • Giulano Ferretti (sous la direction de), les États de Savoie, du duché à l’unité d’Italie (1416-1861), Classiques Garnier, 2019, pages 457 à 514, La Révolution et l’Empire (1792-1814).

Partie 1. Les grandes dates

« A partir de 1792, les sociétés savoyardes et piémontaises ont été confrontées à l’expansion militaire de la France, qui a fait de la péninsule italienne (Piémont et Milanais en particulier) l’un de ses terrains prioritaires.

23 septembre 1792. Entrée des troupes françaises dans Chambéry. Réactions locales : entre consentement, adaptation et refus.

27 novembre 1792. Décret d’annexion et création du département du Mont Blanc.

1796. Bonaparte avance jusqu’à Cherasco en Piémont. Victor Amédée, par le Traité de Paris, renonce à la Savoie et au comté de Nice.

28 août 1798. Formation du département du Léman avec Genève comme chef-lieu. Fin de la  république de Genève, État indépendant ayant existé de 1541, date de la ratification par le Conseil général des ordonnances ecclésiastiques de Jean Calvin, jusqu’à 1798, date de son annexion par la France, puis de décembre 1813, date de sa restauration, à mai 1815, l’État genevois devenant alors la république et canton de Genève au sein de la Confédération suisse.

17 février 1800. Perte du massif du Mont-Blanc au profit du département du Léman.

Mars 1802. Charles-Emmanuel IV signe un traité d’alliance avec la France et renonce à tous ses États de Terre ferme, quitte le Piémont, se retire en Sardaigne, revient sur sa décision puis abdique une deuxième fois, après la paix d’Amiens.

30 mai 1814. Traité de Paris : suppression du département du Léman. Genève rejoint la Confédération suisse. Chambéry et Annecy sont occupées par les troupes autrichiennes.

20 novembre 1815. Traité de Paris : suppression du département du Mont Blanc. Chambéry et Annecy sont rendues aux Sardes.

24 mars 1860Par le traité de Turin, Nice et la Savoie reviennent à la France. Napoléon III obtient ces deux territoires en récompense de son intervention militaire contre l’Autriche, aux côtés du royaume du Piémont, et en échange de l’annexion de l’Italie centrale par le Piémont.

Partie 2. Les trois périodes du département du Mont-Blanc (source : Wikipédia)

« Le Mont-Blanc est un département ayant existé de 1792 à 1815 et dont le chef-lieu était Chambéry.

La nouvelle circonscription administrative fait suite au duché de Savoie envahi en septembre 1792 et définitivement incorporé à la République française par la loi du 27 novembre, selon les vœux de l’Assemblée des Allobroges.

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Femmes graveuses du 18ème siècle

Femmes graveuses du 18ème siècle.

Partie 1. La gravure au féminin. Partie 2. Femmes graveuses : œuvres entre 1763 et 1790. Partie 3. Ces femmes qui gravent. Féminisation d’une pratique et de son vocabulaire.

Partie 1. La gravure au féminin : une exposition pionnière à Strasbourg. Source : Musées de Strasbourg.

« Le Cabinet des Estampes et des Dessins de Strasbourg (responsable : Florian Siffer) a présenté pour la première fois (du 16 mars au 16 juin 2023) une exposition sur La gravure au féminin, panorama des femmes graveuses, XVIe – XIXe siècles, sélection de gravures sur bois, sur cuivre, lithographies ».

J’ai choisi de centrer cette chronique du blog Histoires d’universités sur les femmes graveuses du 18ème siècle (636 chroniques sur l’Histoire du 18ème siècle).

Diaporama de 45 photos (10 œuvres, cartels, détails).

« Actives d’abord grâce à leurs maris ou pères, les femmes graveuses se sont progressivement émancipées. Cet accrochage permet de découvrir certaines pionnières, comme Diana Mantuana ou la Strasbourgeoise Electrine Stuntz, probablement la première femme lithographe au monde.

Les premières graveuses se rencontrent au XVIe siècle en Italie, telle Diana Scultori, qui avait reçu un privilège du Pape pour imprimer et faisait de la gravure dite d’interprétation de dessins, de fresques ou de peintures. Sa liberté d’artiste résidait précisément dans son interprétation personnelle de l’œuvre originale. Une belle gravure sur cuivre est ici présentée, en parallèle à l’œuvre qu’elle a interprétée, et il est intéressant de jouer au jeu des Sept erreurs : l’image a été inversée, un bosquet ajouté.

Sa contemporaine Geronima Parasole venait d’une famille de graveurs. Le cabinet des estampes possède d’elle une rare gravure sur bois, d’après une grande planche de bois, de celles qui étaient fragiles. Elle aussi interprétait à loisir, ajoutant à un Combat de cavaliers d’Antonio Tempesta, du ciel, des végétaux, des éléments de musculature, des chevelures »…

Partie 2. Six femmes graveuses : œuvres entre 1763 et 1790

Angelica Catherina Kauffmann (1741-1807)

« Née le 30 octobre 1741 en Suisse) et morte le 5 novembre 1807 à Rome, est une artiste peintre autrichienne.

Elle est l’une des femmes peintres et portraitistes les plus célèbres du XVIIIe siècle. Son style est à mi-chemin entre le néoclassicisme et l’Empfindsamkeit.

 Connue pour ses portraits et ses autoportraits, Kauffmann se spécialise également dans la représentation de thèmes mythologiques.

C’est également une des premières et rares femmes peintres à avoir connu de son vivant un succès international, et l’une des plus éminentes représentantes de l’autoportrait féminin en peinture« .

1763. Suzanne et Les Vieillards.

1764. Portrait de Johann Jakob Winkelmann.

1780. Femme assise.

Marie-Rosalie Bertaud (1738-1er quart du 19ème siècle)

« Née à Paris en 1738 et morte dans les premières années du XIXe siècle, est une graveuse française.

Elle reçoit l’enseignement de maîtres en gravure que sont Pierre-Philippe Choffard et Augustin de Saint-Aubin.

1768. Les pêcheurs à la ligne.

« Devenue buriniste confirmée, elle produit avant la Révolution française, entre 1770 et 1785, pas moins de huit gravures d’après des tableaux de Claude Joseph Vernet, ses interprétations recevant alors de nombreux compliments et citations dans la Gazette de France et le Mercure de France.

Vers 1770, il est indiqué sur ces tirages qu’elle possède boutique près Saint-Germain-l’Auxerrois ».

Jeanne-Françoise Ozanne (1735-1795)

« Née le 10 octobre 1735 à Brest et morte le 2 février 1795 à Paris est une artiste graveuse française.

Elle est la sœur de Pierre Ozanne et de Nicolas Ozanne, tous deux dessinateurs de marine ; élève de Jacques Aliamet, elle est une artiste graveuse dont les œuvres représentent principalement des paysages et des animaux. Ses gravures évoquent principalement des paysages de sa Bretagne natale.

Jeanne-Françoise Ozanne reproduit notamment sur gravures les dessins de son frère Nicolas Ozanne. Elle prend part également aux cahiers de voyages et marines ».

1771. Vue prise dans le port de Dieppe.

Maria Katharina Prestel (1747-1794)

« Graveuse et peintre active à Londres. Elle se forme à l’eau-forte et à l’aquatinte auprès de Johann Gottlieb Prestel. Ils se marient en 1769, ont une fille, Ursula Magdalena Prestel, mais se séparent en 1786.

Elle part alors s’installer à Londres avec sa fille, où elle travaille pour John Boydell en réalisant des aquatintes.

La carrière de Prestel à Londres est couronnée de succès : elle produit plus de soixante-treize gravures d’après des œuvres d’artistes allemands, italiens et néerlandais. Elle est reconnue pour ses grandes gravures de paysages à l’aquatinte, dans lesquelles elle reproduit habilement les détails subtils de peintures de paysages romantiques ».

1782-1785. La Sainte Famille.

Marie-Catherine Riollet (1755-1788)

« Née rue Zacharie à Paris, fille d’un maître-tailleur, Marie-Catherine Riollet est graveuse à l’eau-forte et au burin. Son frère est Joseph Riollet, orfèvre rue Saint-Louis. Elle signe ses travaux Mlle Riollet. Elle fournit des planches pour des catalogues de particuliers, comme par exemple le Cabinet de M. Poullain (1780-1781), interprétant des tableaux de maîtres anciens (Jean Raoux, David Teniers, Jan Wijnants).

Elle a travaillé sous la direction de François-Denis Née d’après des dessins de J. Daubigny pour les Voyages pittoresques de la France (vers 1779-1780). Elle exécute le frontispice et les vignettes du recueil poétique d’Alix et de Mlle Dormoy, Les quatre âges de l’homme (Moutard, 1784) d’après Gois.

Elle épouse en troisièmes noces le graveur Jacques Firmin Beauvarlet le 9 juillet 1787 mais elle meurt l’année suivante ».

Le mauvais riche, d’après David Teniers Le jeune. Interprétation de la parabole de Lazare.

Marie Cosway (1760-1838)

« Née le 11 juin 1760 à Florence et morte le 5 janvier 1838 à Lodi, est une artiste peintre et graveuse, musicienne, active entre l’Italie et l’Angleterre.

« Elle a exposé à la Royal Academy à Londres.

1781, Maria Hadfield épouse Richard Cosway, miniaturiste connu. Ensemble, ils réunissent une fameuse collection d’art, La collezione Maria e Richard Cosway.

1790 (vers). Portrait de femme

Proche de David, elle a eu une carrière officielle remarquable.

1812. Elle fonde à Florence un collège pour filles anglaises ; il devient en 1830 l’Istituto delle Dame inglesi.

Elle installe ensuite son institution dans le nord de l’Italie, à Lodi.

Elle achète un couvent dans lequel elle s’établit avant qu’il n’abrite l’ordre religieux de la Dame anglaise.

Elle y meurt en 1838″.

Partie 3. Ces femmes qui gravent. Féminisation d’une pratique et de son vocabulaire.

Source : article de Rémi Mathis dans Nouvelles de l’Estampe,  24/6, 2 à 21.

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Chambéry, peintures du 18ème

Chambéry, Musée des Beaux-arts, peintures du 18ème siècle

Diaporama de 31 photos (juin 2023) : 9 œuvres, cartels et détails.

Le XVIIIe piémontais. Issue de l’histoire bien particulière des États de Savoie et des liens privilégiés entre Chambéry et le Piémont, l’École de Turin dévoile les peintres piémontais les plus remarquables, baroques puis néoclassiques.

Giacomo Cipper dit Il Todeschini (1664-1736). Le Petit Mangeur de spaghetti, vers 1700.

« Aucun témoignage ne permet de savoir où et de quelle façon se déroulent ses années d’apprentissage. Pigler évoque à ce sujet le nom d’un peintre viennois, Jacob Zieper. La présence de Giacomo Francesco Cipper est en revanche attestée à Milan à partir de 1696. Il a alors une trentaine d’années et habite la casa Carcani. Il épouse la  fille du notaire Carlo Federico Galdone. De son mariage naissent dix enfants. Giulia Francesca meurt en 1735, Giacomo Francesco Cipper le 17 octobre 1736 ».

Giuseppe Zaïs (1709-1784). Moïse sauvé des eaux, 2ème moitié du 18ème siècle

« Giuseppe Zais, né le 22 mars 1709 à Forno di Canale, est un élève de Marco Ricci et Zuccarelli. Il est actif à Venise où il s’inscrit comme membre de la Fraglia de 1749 à 1759, et de l’académie des beaux-arts en 1774. Il suit Zucarelli dans l’exécution de paysages arcadiens en vogue à l’époque, ne trouvant son indépendance que dans quelques scènes de bataille. Son œuvre majeure reste la décoration en fresques de la Villa Pisani à Stra, avec des vues de villes italiennes et des paysages ou la fantaisie se mêle au réalisme ».

Jean-Honoré Fragonard (1732-1806). Le jeu de la palette, 1757-1759.

Début de Carrière. « Les dispositions artistiques de Fragonard sont précoces et c’est le notaire chez qui il devient clerc à treize ans qui remarque ses dons artistiques. Après avoir quelque temps travaillé avec Jean Siméon Chardin, il entre comme apprenti, à l’âge de quatorze ans, dans l’atelier de François Boucher. C’est grâce à lui que le jeune Fragonard affirme ses dons et apprend à copier les maîtres. Boucher le présente bientôt au prestigieux grand prix de peinture de l’Académie royale qu’il remporta en 1752 grâce à son tableau Jéroboam sacrifiant aux idoles. Une carrière dans la peinture d’histoire lui semble alors toute tracée. Il entre ainsi durant trois années à l’École royale des élèves protégés alors dirigée par le peintre Charles van Loo. Fragonard effectue son Grand Tour et part en 1756 pour l’Académie de France à Rome en compagnie de son ami Hubert Robert et de l’architecte Victor Louis. Il y résidera jusqu’au mois d’avril 1761 et y est notamment influencé par le peintre Giambattista Tiepolo et le style baroque de Pierre de Cortone, Il quitte la Ville éternelle pour la France après avoir achevé en septembre un long périple qui l’a vu traverser les villes de Florence, Bologne et Venise notamment ».

Pour aller plus loin : chronique du blog du 22 janvier 2023, Jean-Honoré Fragonard (1732-1806)

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Chambéry, peintures 15 au 17ème

Chambéry, Musée des Beaux-arts, peintures du 15 au 17ème siècle

Diaporama de 38 photos (juin 2023) : 9 œuvres, cartels, détails.

Partie 1. Histoire du Musée. Source : extraits de l’article de Wikipédia.

Lire aussi. Monique Dacquin, le Musée des Beaux-arts, une construction laborieuse, Société des amis du Vieux Chambéry, BNF Gallica, texte en ligne.

« Propriété de la commune, le musée des Beaux-arts est installé au cœur du centre-ville dans le bâtiment de l’ancienne halle aux grains, complètement rehaussé en 1889 par l’architecte François Pelaz.

Le bâtiment Grenette. Cette halle aux grains, était située le long des remparts médiévaux de la cité ducale et bordée par la Leysse, rivière qui se jette dans le lac du Bourget. Désaffectée dès le XIXe siècle, elle servit de lieu de vote lors de la Réunion de la Savoie à la France. Le bâtiment fut transformé dans les années 1880 en musée-bibliothèque. Rénovés entre 2009 et 2011, les espaces ont retrouvé un caractère architectural très identifié, exploitant la diversité des trois étages : les piliers sous voute du rez-de chaussée, les éléments métalliques de type Eiffel du premier étage et les généreuses verrières du deuxième étage.

Le musée des Beaux-Arts de Chambéry doit sa collection à une succession de legs de collectionneurs privés. À l’origine, l’abbé de Mellarède fait don, par testament, de toute sa collection personnelle, ce qui constitue la somme des premières œuvres visibles au musée.

Par la suite viennent s’ajouter les dons et legs du baron Garriod, un collectionneur savoyard établi à Florence qui fait don d’environ 250 œuvres parmi lesquelles se trouvent la Vierge à l’Enfant, œuvre maniériste de Pier Francesco Foschi et le Portrait de jeune homme attribué à Domenico Veneziano.

Le peintre et académicien Benoît Molin (1810-1894) a dirigé le musée à partir de 1850.

Après le musée du Louvre, le musée des Beaux-arts de Chambéry possède la seconde plus grande collection de peintures italiennes présentes en France, avec notamment des œuvres du Trecento, du Quattrocento et de la Renaissance, et des œuvres maniéristes et baroques, de l’école florentine, de l’école napolitaine et de l’école siennoise, de l’école bolonaise. Le développement des collections italiennes est notamment dû à la dation Daille, en 1980, qui a permis l’entrée dans le musée de la collection de primitifs siennois de l’écrivain français Paul Bourget.

Le parcours chronologique permet au visiteur d’évoluer à travers différents mouvements de l’histoire de l’art – Primitifs, Renaissance, Maniérisme, Baroque, Néoclacissisme – et de découvrir différents genres: peinture religieuse, historique, portraits, paysages ».

Partie 2. Peintures du 15ème au 17ème siècle. Source principale : plate-forme pop.culture.gouv

Jacquelin de Montluçon (Bourges, vers 1463-1505). Le martyre de Sainte Catherine (1496-1497), panneau double face.

« L’empereur Maxence, désespéré d’impuissance, déchire ses vêtements; à côté de lui, un homme vêtu de noir, au beau visage passif, se désigne lui-même de la main : peut-être s’agit-il du donateur? L’artiste s’est représenté coiffé d’un bonnet de peintre, à droite dans le fond du tableau, l’œil fixé sur la sainte impassible, agenouillée au premier plan, tout près de la roue qui éclate et déchiquette ses bourreaux. Catherine porte sur la tête une couronne d’or fleurdelisée et est vêtue d’une superbe robe de brocart recouverte d’un justaucorps de velours garni d’hermine ».

Jan Van Dornike (1470-1527). L’Adoration des Mages, vers 1520. Cartel du musée.

Stefano Pieri (Florence, 1542-1629). Déposition de croix, vers 1587

« Le tableau de Chambéry a été identifié grâce à une autre version conservée au Musée des Offices, qui porte un monogramme et la date 1587. Elle est très semblable à celle de Chambéry, les principales différences étant la position du bras droit de la Vierge et la présence supplémentaire, dans le fond, de deux visages masculins. Proche d’une déposition de Santi di Tito conservée au musée de Minneapolis ».

Santi di Tito (1536- 1603). Crucifixion, vers 1595.

« Le thème choisi est celui de la crucifixion. Nous sommes le Vendredi Saint, il est trois heures de l’après-midi : c’est l’instant de la mort du Christ qu’indique l’éclipse. Il porte déjà sur son côté droit la plaie faite par le coup de lance. La Vierge est présentée debout, les mains jointes. Elle est vêtue d’un manteau vert sur une robe rouge et porte un voile blanc. Devant elle, saint Jean, vêtu de rose, est agenouillé. Marie-Madeleine, tout en enlaçant la croix, essuie de ses cheveux les pieds du Christ. Elle porte un manteau rouge sur une robe verte. A droite de la représentation saint François de Paule a les mains croisées et prie. Il s’appuie sur un bâton. En arrière plan, on aperçoit une ville sensée être Jérusalem mais qui ressemble fortement à San Miniato al Monte, près de Florence, d’où proviendrait le tableau. A. Matteoli croit en effet reconnaître le couvent des Olivetains, l’église et le palais crénelé, ainsi que le campanile reconstruit en style roman dans la première moitié du XVIe siècle ».

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Année 1758. Huit chroniques du blog

621ème chronique d’Histoires d’universités sur le 18ème siècle. Pour chaque année, évolution des relations internationales (alliances, mariages, guerres, traités de paix, échanges commerciaux). Évènements climatiques, politiques, économiques, scientifiques, artistiques.

Sources. Année 1758 sur Wikipédia (France, Amérique, Asie, Europe), sur Kronobase (99 dates). Années déjà publiées sur le blog.

1758, troisième année de la guerre de 7 ans (1756-1763).

Disgrâce du Cardinal de Bernis (décembre 1758)

Homme d’État, prélat et écrivain français  (1715-Rome 1794). Protégé par Mme de Pompadour, ambassadeur à Venise (1752), il négocia, à l’instigation de Louis XV, l’alliance franco-autrichienne consacrée par le premier traité de Versailles (1756), qui préluda à la guerre de Sept Ans.

Nommé lors de ce conflit secrétaire d’État aux Affaires étrangères (1757), il s’opposa à la poursuite des hostilités après la défaite de Rossbach (1757), ce qui provoqua sa disgrâce (1758). Nommé cardinal (1758) puis archevêque d’Albi (1764), il fut envoyé en ambassade à Rome (1768-1791), où il négocia avec Clément XIV la suppression de la Compagnie de Jésus.

1754-1758. Saint-Jean, Sarrebruck

La Basilique Saint-Jean est une église catholique située sur le marché Saint-Jean.Diaporama de 43 photos. Au XVIIIe siècle, sous la domination française de Louis XIV, la population catholique s’accrut. Le pouvoir en place finança alors la construction de la basilique, qui était le seul édifice religieux construit depuis cent ans. Celui-ci fut construit à la place de la chapelle du même nom par l’architecte Frédéric-Joachim Stengel entre 1754 et 1758.

Après que l’emplacement et le style du nouvel édifice aient été déterminés, les dons sont recueillis pour financer les coûts de construction. Parmi ceux-ci, Claude Charles de Rouvroy de Saint-Simon  (1695-1760), évêque (1733-1760) de Metz, fait don de 1 000 francs pour le maître-autel alors que le prince Wilhelm Heinrich fait don du bois en provenance de sa  forêt privée. Quelle que soit leur allégeance religieuse, tous les résidents doivent participer aux corvées sur le site.

1740-1758. Benoit XIV, pape

Prospero Lorenzo Lambertini, né le 31 mars 1675 à Bologne, est le troisième enfant d’une famille noble des États pontificaux. Il devient pape en 1740 sous le nom de Benoît XIV. Il meurt le 3 mai 1758 à Rome.

Pape Moderne et Conservateur. Législateur de l’Église moderne, Benoit XIV a marqué le XVIIIe siècle par son long pontificat de dix-huit ans et par son ouverture d’esprit au siècle des Lumières. C’est un pape moderne qui tente de calmer les querelles religieuses, de ramener l’Église grecque et l’Église arménienne dans le giron de Rome, et, tout en confirmant la bulle Unigenitus, il adoucit les rigueurs que l’on exerçait sur les jansénistes.

Féru de sciences (en particulier de physique, de chimie, de mathématiques), il autorise les œuvres sur les nouvelles représentations du monde (héliocentrisme à cette époque). Devant la preuve optique de la trajectoire orbitale de la Terre apportée par James Bradley, il fait accorder par le Saint-Office l’imprimatur à la première édition des œuvres complètes de Galilée.

Christophe Guérin, graveur (1758-1831)

Christophe Guérin, peintre et graveur, né à Strasbourg le 14 février 1758 et mort dans la même ville le 27 septembre 1831 à l’âge de 73 ans.

Christophe Guérin, dans une famille d’artistes en Alsace.

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Choiseul, 40 ans en 1759

Choiseul (1719-1785), 40 ans en 1759

Choiseul, membre de la Noblesse, a été immensément riche tout au long de sa vie. Destiné à une carrière militaire, il n’y fait pas un parcours particulièrement brillant. Il se tourne alors vers la carrière politique (ambassade de Rome puis de Vienne). Il est proche de Madame de Pompadour. Il remplace Bernis comme principal Ministre d’État du roi Louis XV, le 2 décembre 1758, au cœur de la guerre de Sept ans (1756-1763). Il demeure dans cette fonction-clé jusqu’en 1770. 1758-1770 : une durée exceptionnelle au 18ème siècle. Classique également la suite et la fin : il est exilé dans son château de Chanteloup.

Deux sources principales. Chapitres 1 et 2 du livre de Monique Cottret, Choiseul. L’obsession du pouvoir, Tallandier, 2018, 508 pages.

Extraits de l’article de Wikipédia

Comte puis duc de Choiseul-Stainville (1758) et duc d’Amboise (1764), est né le 28 juin 1719 à Nancy et mort le 8 mai 1785 au château de Chanteloup. Il fut le chef du gouvernement de Louis XV entre 1758 et 1770.

Il était préoccupé par la modernisation de l’État et son renforcement face au pouvoir de l’Église, symbolisant l’alliance sociologique et politique entre une frange libérale de la noblesse européenne et la bourgeoisie progressiste d’affaires, tout comme William Pitt en Grande-Bretagne, Pombal au Portugal, Tanucci à Naples, Du Tillot à Parme et Kaunitz en Autriche.

Il est le fils aîné de marquis François Joseph de Choiseul-Beaupré de Stainville, qui avait 30 000 livres de rente et se livrait au plaisir de la bonne chère, sa passion dominante.

Son frère cadet Jacques Philippe de Choiseul, se consacre à la carrière militaire, tandis que sa sœur, Béatrix de Choiseul-Stainville, duchesse de Gramont, que le duc passait pour aimer d’une affection plus que fraternelle ; celle-ci fut amie de Mme de Pompadour, est une salonnière et bibliophile, aux manières libres et brusques, une femme impérieuse et tranchante, qui a de l’influence sur Étienne François, ce qui a favorisé sa carrière politique.

Sujet du duc Léopold Ier de Lorraine, Étienne-François reçoit les prénoms du fils du duc.

1738 (19 ans). Le Traité de Vienne (1738) donnant la Lorraine et le Barrois à Stanislas Leszszynski, beau-père du roi de France, le duc François III Étienne reçoit en compensation le grand-duché de Toscane et nomme le jeune Choiseul Ministre de Toscane auprès de la cour de France.

1741 (22 ans). Choiseul participe aux campagnes de Bohême en 1741 et d’Italie, notamment la bataille de Coni, pendant la guerre de Succession d’Autriche, dans le régiment de Navarre.

1743 (24 ans). Après la défense du Rhin et la campagne de Flandre, il est promu sous-lieutenant (1739), colonel (1743), puis brigadier et maréchal de camp.

1745 à 1748 (26 à 29 ans). Il est aux Pays-Bas pendant les sièges de Mons, Charleroi et Maastricht et atteint le rang de lieutenant général.

1750 (31 ans). Il fait partie, avec le roi Stanislas Leszczynski, des membres fondateurs de l’Académie de Stanislas à Nancy

1750. Le 22 décembre, Choiseul épouse Louise Honorine Crozat, fille de Louis François Crozat, et petite-fille d’Antoine Crozat, première fortune de France sous Louis XIV. Elle lui apporte 120 000 livres de rente et l’hôtel Crozat, construit en 1706 par Cartault pour Pierre Crozat, grand-oncle de l’épousée.

1753 (34 ans). Brièvement bailli des Vosges, il devient en juillet 1753 maréchal de camp en Flandre, sous les ordres du prince de Soubise.

1753-1757 (34-38 ans). À son retour, en octobre, une lettre du maréchal de Noailles l’informe que le duc de Nivernais quitte l’ambassade de Rome. Choiseul est nommé à sa place.

1756 (37 ans). Il reçoit le cordon bleu du Saint-Esprit, convoité depuis sa nomination comme ambassadeur.

1756. Mais il ne se presse guère pour faire son entrée officielle (avril 1756) dans la fonction d’ambassadeur de Louis XV à Rome auprès de Benoit XIV, pape de 1740 à 1758.

Il mène les négociations concernant les troubles provoqués par la résistance janséniste à la bulle papale Unigenitus. Cette difficile question qui divise sévèrement le royaume de France conduit Benoit XIV à chercher une solution acceptable dans l’encyclique Ex omnibus Christiani orbis. L’autorité de la papauté, progressivement réaffirmée après la crise conciliariste, doit être maintenue.

Diaporama de 5 photos. Ex Omnibus ou la revanche des « Vieillards » (extraits du livre de Monique Cottret)

Pour aller plus loin : article en ligne. L’ecclésiologie de Benoît XIV. Olivier Descamps, pp. 309-322, in Les Clercs et les Princes, Publications de l’École nationale des Chartes

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