Élisabeth-Charlotte d’Orléans (1676-1744), duchesse de Lorraine.
Partie 1. Exposition au Château de Lunéville. La Duchesse Élisabeth-Charlotte d’Orléans dans l’intimité du pouvoir (du 14 octobre 2022 au 31 décembre 2023). Source : présentation de l’expo sur le site du château de Lunéville.
« Aux côtés de son époux le Duc Léopold de Lorraine, Élisabeth-Charlotte d’Orléans (1676-1744) est l’une des figures marquantes de l’histoire du Château de Lunéville. Le petit Versailles lorrain doit beaucoup à cette nièce de Louis XIV, qui a grandi dans les fastes de la cour de France et a su les acclimater en Lorraine.
Passionnée d’architecture et de nature, à la fois mère et souveraine, elle a contribué à définir à Lunéville l’esprit d’un lieu remarquable, dont l’exposition invite à percer les secrets ».
Diaporama de 45 photos (13 portraits, cartels, détails).
Partie 2. Biographie d’Élisabeth-Charlotte d’Orléans (1676-1744). Source : extraits de l’article de Wikipédia.
Biographie résumée. « Élisabeth-Charlotte d’Orléans, petite-fille de France, dite « Mademoiselle de Chartres », ensuite « Mademoiselle » en tant qu’aînée des petites-filles du roi Louis XIII, membre de la Maison de France, née le 13 septembre 1676 à Saint-Cloud et morte le 23 décembre 1744 à Commercy, est la fille de « Monsieur » duc d’Orléans et frère de Louis XIV de France, et d’Élisabeth-Charlotte de Bavière, princesse Palatine ; elle épousa le duc de Lorraine et de Bar, Léopold Ier. Elle assuma la régence des Duchés pour son fils retenu à Vienne de 1729 à 1737 puis fut investie à titre viager de la principauté de Commercy.
Si elle ne put marier sa fille Élisabeth-Thérèse à Louis XV, elle est, par son fils François, époux de Marie-Thérèse d’Autriche, la grand-mère de Marie-Antoinette et l’ancêtre de tous les Habsbourg-Lorraine actuels ».
Biographie détaillée.
« 1697. La paix de Ryswick donna un époux à Mademoiselle. Voyant que la guerre s’enlisait, Louis XIV dut faire des concessions et rendre les territoires qu’il occupait – en toute illégalité – depuis plusieurs années. Il rendit donc la Lorraine et le Barrois à leur duc légitime, Léopold Ier qui, âgé de 18 ans, était né en exil et ne connaissait pas sa patrie (portrait du duc).
1698 (octobre). Le mariage. Cependant, se méfiant de ce neveu et filleul de l’empereur, le roi voulut se l’attacher en lui faisant épouser sa nièce. La nouvelle fut accueillie avec joie par la promise qui craignait de rester vieille fille. La duchesse d’Orléans était aux anges mais constatait avec réalisme la pauvreté du futur époux. L’alliance était brillante mais le duc n’avait pas un sou et la Lorraine, comme le Barrois, était ruinée par près de 80 ans de guerres et d’occupations diverses – notamment française.
1708. Après dix ans de mariage (et de nombreuses grossesses de la duchesse), Léopold, toujours ardent, s’éprit de la marquise de Beauvau-Craon, dame d’honneur de son épouse, qui avait dix ans de moins que son épouse. Le duc n’en continuait pas moins à fréquenter sa couche et à faire des enfants, dont un grand nombre moururent en bas âge. Élisabeth-Charlotte eut 16 grossesses en 19 ans mais n’accoucha que de 14 enfants.
1711. La variole s’étend sur l’Europe emportant le jeune empereur Joseph Ier et le Grand Dauphin mais aussi en quelques jours de mai trois enfants de la duchesse dont le prince héritier Louis. La duchesse enceinte pour la onzième fois est anéantie : sur les dix enfants qu’elle a mis au monde, il ne lui en reste que deux. Elle donnera encore le jour à quatre enfants dont trois parviendront à l’âge adulte…
La grande majorité des reines l’ont été en qualité d’épouses de roi, de mère ou de régente. Élisabeth-Charlotte fut l’épouse de Léopold, duc de Lorraine et de Bar, mais également la mère de celui qui fut le père de Marie-Antoinette. Mis à part cette descendance extraordinaire, la duchesse de Lorraine fut une femme de pouvoir à la mort de son époux (1729), et régna sur les duchés pendant 8 ans ».
La duchesse et les Arts. 1709, la salle d’opéra
« Parmi les plaisirs appréciés à la cour, le théâtre tient une place de choix : les pastorales, les comédies-ballets, les farces italiennes, mais aussi les œuvres de Corneille, Racine et Molière, ainsi que les opéras de Quinault et Lully.
Si le XVIIIe siècle fut une époque particulièrement faste pour l’histoire du théâtre en France, au début du règne de Léopold, il n’y avait ni salle de spectacle, ni artistes de métier, attachés à la cour : une scène provisoire était installée à chaque représentation. Le duc, qui aimait profondément le faste de Versailles, décida peu après l’arrivée de Henry Desmarest de construire à côté du palais de Nancy une salle d’Opéra, inaugurée le 9 novembre 1709″.
La Régence de 1729 à 1736.
« L’état de santé du duc Léopold se dégradant dès 1720 (fréquentes bronchites, abcès, troubles de la vue), les fêtes à la cour devenaient de plus en plus rares. Le testament de Léopold du 8 septembre 1719 affirmait le caractère inaliénable du domaine ducal, l’exclusion des filles de la succession et fixait les pensions des princes et princesses de Lorraine. Un codicille, en date du 16 décembre 1726, prévoyait de remettre la régence à un Conseil, composé de quelques grands officiers de la couronne, du maréchal de Lorraine, du garde des sceaux, des premiers présidents de la Cour souveraine et de la Chambre des comptes, du secrétaire d’État et du maître des requêtes qui seraient de quartier. Pourquoi la duchesse en fut-elle écartée ? Léopold pensait-il qu’elle était incapable de remplir cette fonction ? Est-ce son origine française qui l’empêcha d’être désignée dans le testament ? Léopold glissa dans un ruisseau au retour de sa visite de la maison du prince de Craon à Ménil ; cinq jours plus tard, le 27 mars 1729, il rendit son dernier souffle.
La mort de Léopold survint alors que son fils François-Étienne séjournait à la Cour de Vienne, depuis l’âge de quinze ans. Alors qu’Élisabeth-Charlotte était écartée du conseil de régence, elle réunit au lendemain de sa mort un conseil, et fut déclarée pour seule et unique régente des duchés avec pouvoir de les régir, gouverner et administrer ; d’établir tel Conseil qu’elle jugera à propos et d’exercer en toutes choses les droits de la souveraineté. Pendant huit ans, elle géra les duchés, s’occupant tout d’abord de rééquilibrer les finances, car Léopold avait beaucoup emprunté et beaucoup donné. La duchesse prit des décisions pour asseoir son autorité, et supprima les lettres d’expectative ou de survivance qui permettaient aux titulaires des charges les plus importantes de les conserver pour leurs descendants.
François-Étienne, qui, âgé de 20 ans, préférait rester à Vienne, n’arriva à Lunéville que le 29 novembre 1729, et fut immédiatement considéré comme un « étranger, austère et guindé ». Après avoir rendu hommage pour le Barrois mouvant à Louis XV, il se consacra à la réorganisation administrative et monétaire, poursuivant la politique que la régente avait menée en son nom. Il réorganisa en 1730 la maréchaussée, la milice bourgeoisie de Nancy, la maison de force où l’on enfermait les mendiants, les quarteniers de Nancy, les postes et messageries.
25 avril 1731. François-Étienne quitta Lunéville le pour ne plus jamais y revenir, après avoir confié la régence à sa mère. La régente eut à gérer tout d’abord l’occupation des duchés par les troupes françaises dès 1733, mais surtout la cession des duchés de Lorraine et de Bar et le mariage de son fils François III. Concernant l’occupation française des duchés, engendrée par la guerre de Succession de Pologne en septembre 1733, elle fit tout son possible pour épargner ses sujets. Mais la suite des événements affecta davantage les duchés ».
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