Archives mensuelles : mars 2009

Elle a démissionné !

Scoop. 31 mars 2009, 23 heures. Valérie Pécresse vient d’annoncer sa démission à François Fillon, suite à une violente altercation avec Roger Karoutchi, fort mécontent de n’être pas le leader de la liste UMP pour les élections régionales de 2010 en Ile-de-France (lire la chronique : L’alternative de Valérie).  

Roger Karoutchi a en effet vertement reproché à Valérie Pécresse de courir trop de lièvres à la fois : vouloir poursuivre sa « mission de réforme » au Ministère de l’Enseignement Supérieur, être tête de file pour les régionales, et ne pas vraiment démentir qu’elle pourrait remplacer Rachida Dati au Ministère de la Justice. Clouant le bec à son opposant battu, Valérie Pécresse, jeune femme forte, a donc décidé de donner la priorité à la conquéte de l’Ile-de-FranceLire la suite 

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Lyon. 1833 – 2007

Brève. Université de Lyon. Un peu d’histoire : cliquer ici. 1833 : création de la faculté des sciences. 1969 – 1973 : création de 3 universités à Lyon, un éclatement préjudiciable à la visibilité de l’enseignement supérieur de la capitale de la région Rhône-Alpes. 2007 : les 3 universités et des écoles supérieures se regroupent au sein de l’université de Lyon : 120.000 étudiants. Celle-ci bénéficie des financements de l’opération Campus : Lyon Cité Campus (cliquer ici). Et bientôt une fusion ? Signalement par Michel Abhervé.

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Classé dans AH. Histoire 19-20èmes siècles, C. Rhône-Alpes Auvergne

Suivi de la LRU

Brève. 1er Rapport du Comité de Suivi de la LRU (décembre 2008) : cliquer ici. Ce rapport est en ligne sur le blog POOLP (Personnels Obstinément Opposés à la Loi Pécresse) et sur le blog Nouveau Souffle. Il n’est pas en ligne sur le site du Ministère (MESR).

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Valérie. Rattrapage !

Brève. Valérie Pécresse ce matin sur RTL : regarder la vidéo. Comment organiser le rattrapage des cours pour valider le second semestre, sans mettre en question la qualité des diplômes délivrés en 2009 ? Une nouvelle fois, Madame la ministre va faire manger son chapeau à la Conférence des présidents d’université (CPU), convoquée cette semaine. La solution qu’elle préconise, martelant que « l’année est récupérable » (quel mot horrible !) : « faire du sur-mesure », du cas par cas. Pourquoi convoquer les présidents pour cela ? Ils sont suffisamment responsables pour savoir ce qu’ils peuvent et doivent faire.

Valérie Pécresse démontre sa méconnaissance du fonctionnement réel des universités : « l’année universitaire fait 9 mois » ; je la mets au défi de trouver une seule université dans laquelle les cours sont organisés sur 38 semaines (2 semestres de 19 semaines) ; dans la plupart des universités, les semestres ne font que 12 ou 13 semaines (hélas!).

Trois mesures sont préconisées par la Ministre. 1. Faire des cours durant les vacances de Pâques : solution inapplicable et injuste vis-à-vis des étudiants qui ont planifié des jobs de vacances. 2. Mettre les cours en ligne : la mise d’un cours en ligne ne s’improvise pas et des enseignants s’y refusent (hélas !) ; je mets d’ailleurs au défi Madame la ministre de trouver une université dans laquelle plus de 50% des cours (et non seulement des plans de cours) sont en ligne. 3. Décaler les examens (mais pas jusqu’en juillet !) : cela peut effectivement être fait si 1 ou 2 semaines de cours seulement ont été supprimées. Au-delà, c’est impossible d’un point de vue logistique : il y a tellement de diplômes que les examens se déroulent sur un minimum de 2 semaines ; il faut laisser du temps aux enseignants pour corriger, aux jurys pour se réunir et délibérer, aux secrétariats pédagogiques pour enregistrer, vérifier et afficher les résultats (or, une partie des secrétaires de formation commencent leurs vacances le vendredi 3 juillet).

Bref, les 3 solutions ne tiennent pas la route. La qualité du diplôme délivré en 2009 est-elle en question ? Dans le cycle licence – maillon faible du système universitaire -, on peut répondre « oui » car il n’est pas dit que les étudiants laissés à eux-mêmes aient utilisé le temps, devenu libre de cours, pour approfondir, par un travail personnel, les connaissances et les savoir-faire correspondant au programme de leur diplôme (hélas!).  

La calendrier de l’année universitaire n’est pas satisfaisant mais « la rationalisation des temps universitaires » est une question difficile. Et si Madame la ministre prenait le temps de lire un article vieux de 10 ans et portant sur le sujet ? Cliquer ici pour accéder à l’article.

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Valérie à l’Assemblée

Brève. Assemblée nationale (25 mars 2009). Compte rendu intégral (cliquer ici) des réponses de Valérie Pécresse aux questions des députés sur l’enseignement supérieur et la recherche (le statut des enseignants, la formation des maîtres, le budget de la recherche, le crédit impôt recherche…). Signalement par Michel Abhervé.

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Présidents nommés ?

Brève. La loi Hôpital, Patients, Santé, Territoire (cliquer ici pour accéder au projet de loi), dite loi Bachelot, a été discutée cette semaine à l’Assemblée nationale. Son chapitre 2 modifie profondément la gouvernance de l’hôpital : il confère la totalité du pouvoir au Président du directoire, président nommé et nommant la majorité des médecins membres du directoire. La révolte commence à gronder chez les médecins et chez les personnels : ils craignent d’être encore plus soumis aux impératifs de rentabilité financière. La réforme de l’Hôpital, qui ne date pourtant que de 2007, a mis en place la tarification à l’activité, et a entraîné les médecins dans une logique économico-financière, quelquefois – souvent, contraire à leur déontologie et à la santé des malades. La loi de 2007 ne suffisait pas à Nicolas Sarkozy : « il faut un patron à l’hôpital et un seul« .

Ce qui se passe à l’Hôpital doit faire réfléchir les présidents des universités et tous les personnels. Et si Nicolas Sarkozy décidait d’abolir lui-même la LRU (il doit avoir envie d’en finir avec ces libertés et responsabilités des universités !) et dictait de faire gouverner les universités par des directeurs nommés ; Valérie Pécresse ne s’en émouvrait même pas (lire : « l’alternative de Valérie« ). Napoléon l’a fait et, tout au long du 19ème siècle, l’université (ou plutôt ce qu’il en restait) fut dirigée d’en haut.

La CPU a soutenu la LRU (lire : Lettre ouverte aux Présidents d’Université). Elle a, depuis l’automne 2008, voulu démontrer qu’elle n’était pas « à la botte des ministres » mais elle a trop tergiversé sur les réformes du statut des enseignants-chercheurs et de la formation des enseignants, durcissant le ton puis s’empressant trop vite d’accepter les reculs des deux ministres, mangeant au besoin le chapeau (lire : « l’autonomie, c’est fini !« ), et demandant enfin la semaine dernière de reprendre les cours.

Si les présidents d’université avaient, dès l’annonce de la grève illimitée des enseignants-chercheurs à compter du 2 février 2009, exprimé nettement leurs exigences et menacé de démissionner en bloc, n’aurait-on pas fait l’économie d’un mouvement qui a terni l’image des universitaires et quasiment tué le 1er cycle universitaire (lire : « image ternie« ) ? Le débat sur la création de Lycées d’Enseignement Supérieur (LES) ne doit-il pas être mis à l’ordre du jour (cliquer ici : « créer 480 LES ») ?

Pas de chance pour la CPU : elle a donné du grain à moudre aux plus radicaux par le choix du thème de son assemblée annuelle (« l’université, acteur économique » : cliquer ici), retraduit immédiatement par « la privatisation de l’université » ou « l’université vendue au capital ». Son assemblée a été chahutée par des manifestants, obligeant ses membres à se réfugier dans une enceinte fermée de la marine nationale. Suprême humiliation : le président de l’Université de Bretagne Occidentale (UBO) a été molesté ! La CPU, dans ses communiqués en ligne (cliquer ici), se félicite cependant du déroulement normal de l’assemblée, tout en condamnant – avec raison et fermement – les violences. Et le contenu des débats ? Il faut dire, redire et prouver que : « oui, oui, oui, l’université est un acteur économique clé ! » ; il faut aujourd’hui en persuader les Français ; les universités ne sont pas seulement un coût pour la Nation.

La CPU doit refaire son unité et les présidents doivent retrouver leur légitimité et leur crédibilité en proposant de toute urgence à leurs conseils d’administration une réforme statutaire, respectant l’esprit de la LRU et non sa lettre : en toute autonomie et responsabilité, les présidents doivent décider de se faire confirmer dans leur fonction par un congrès, composé de tous les membres élus et nommés des conseils centraux de l’université et des conseils des composantes. Tant pis si certains d’entre eux ne le sont pas !

L’autonomie de l’université est toujours fragile ; elle peut disparaître. Le pouvoir politique a toujours voulu mettre au pas les universités : lire les chroniques « Orléans, née de Paris« , « la Pragmatique sanction« . Des présidents légitimes, libres et responsables, « oui ! », mais il faut qu’ils prouvent qu’ils le sont. Sinon, ils laisseraient ouverte la porte à des Présidents nommés. Napoléon l’a fait, Nicolas Sarkozy pourrait le faire !

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Università di Viterbo

L’Università degli Studi della Tuscia (site) est sise à Viterbo dans le Lazio : cliquer ici pour l’album photos. Elle ne possède que six facultés (agronomie, conservation des biens culturels, économie, langues et littératures étrangères, sciences, sciences politiques) et une interfaculté (sciences de l’organisation et de la gestion). Ni facultés de médecine et de pharmacie, ni faculté d’ingénierie.

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La moitié des 10.300 étudiants, inscrits au cours de l’année 2007-2008, le sont dans la Faculté d’Economie. Celle-ci prépare à 2 cours de Laurea triennale en économie d’entreprise et en économie et législation pour l’entreprise, à 3 cours de Laurea spécialisée en conseil et contrôle de gestion, en marketing et qualité, en marchés et finances) et à plusieurs masters de 1er et de 2nd niveaux (communication dans les organisations et entreprises internationales, management des organisations complexes…)

L’université est dirigée depuis 1999 par le Recteur Marco Mancini, professeur de « Glottologia » (CV sur le site de la CRUI, conférence des recteurs italiens).

orvieto-133.1238332360.jpgHistoire. Depuis 1996, l’université a son siège dans S. Maria in Grandi, complexe conventuel dominicain érigé en 1244. Urbain IV y fut couronné Pape. Clément IV y est enterré. Dès le 13ème siècle des étudiants itinérants peuvent suivre à Viterbo les cours du trivium et du quadrivium, mais c’est seulement en 1546 que le Studium est fondé par le Pape Paul III Farnese (Viterbo se trouve dans les Etats pontificaux) (Paul III). Le premier Studium n’existe que jusqu’en 1581.

La relance de l’activité universitaire (école de médecine et chirurgie) au début du 19ème siècle est interrompue par Léon XIII en 1853. L’université renaît par loi du 13 avril 1979, ouvre sa première faculté (Agraria) en 1980 ; la faculté la plus récente (Sciences politiques) accueille ses premiers étudiants en 2002.

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Grève à l’UQAM

Les professeurs de l’Université du Québec à Montréal (cliquer ici pour accéder au site de l’UQAM) sont en grève pour le renouvellement de leur convention collective échue en mai 2007. Leur présentation des motifs de la grève, en ligne sur le site CyberSolidaires (cliquer ici), donne froid dans le dos : de multiples erreurs de gestion (dont des projets immobiliers pharaoniques) ont mis l’université financièrement à genoux.

Et ceci s’est passé dans le contexte de l’autonomie financière et de la propriété des immeubles universitaires. Exercice des libertés sans exercice des responsabilités : une hypothèse pour l’avenir des universités LRU ? Bien entendu, l’université a payé très cher les multiples audits destinés à redresser la situation financière et a dû supporter les grasses indemnités de licenciement des responsables incompétents.

Professeurs et étudiants paient évidemment les pots cassés. La qualité de l’enseignement et la renommée internationale de l’UQAM sont en jeu ! Signalement de la grève à l’UQAM par Michel Abhervé.

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Orléans née de Paris

Depuis le début du 13ème siècle, la tension est forte entre la corporation universitaire de Paris et l’autorité épiscopale : maîtres et écoliers revendiquent l’autonomie dans la gestion des affaires de l’universitéGuillaume d’Auvergne, l’évêque, voulait, quant à lui, réformer les moeurs universitaires, émaillées de violences et de ripailles ; bref, il voulait maintenir l’ordre et la tranquillité publics. Le 26 février 1229, à la veille du carême, des incidents éclatent au faubourg Saint-Marcel : un aubergiste est agressé par des étudiants ivres ; la population prend fait et cause pour le tenancier. Les étudiants reviennent plus nombreux le lendemain, saccagent la boutique et répandent le vin sur le pavé, poursuivent leur chemin, molestant les passants rencontrés.

Le prieur de Saint-Marcel porte plainte auprès de l’évêque et du légat du Pape ; ceux-ci soumettent le différend à Blanche de Castille, régente pour son fils Louis IX. Elle fait donner la police : des étudiants sont tués, battus au sang, dépouillés de leurs biens… La corporation universitaire décide de suspendre les cours et demande réparation ; elle n’est pas entendue. Maîtres et élèves décident alors de quitter la capitale pour d’autres villes du royaume (Orléans, Angers, Reims) et pour l’étranger (Oxford).

Le pape Grégoire IX prend par contre le parti de l’Université et confirme par bulle, le 13 avril 1231, « Paris Mère des sciences », « Parens scientiarum« . Louis IX sera plus à l’écoute de l’université de Paris. Des maîtres et des écoliers reviennent dans la capitale.

Mais c’est grâce aux incidents parisiens et à la dispersion de 1229 qu’Orléans devient le siège d’une université, alors qu’elle ne possédait, depuis le 11ème siècle, que des écoles épiscopales, liées au chapitre de la cathédrale. Orléans née de Paris. Dès 1231, les écoliers purent y obtenir la Licencia ubique docendi, l’examen nécessaire pour pouvoir enseigner dans les universités existantes, une « qualification » européenne en quelque sorte ! Orléans devient alors un Studium generalis, une université internationale, comptant parmi ses nations des Ecossais, des Picards, des Allemands, des Champenois et des Tourangeaux. En 1235, Grégoire IX approuve l’étude du droit civil à Orléans. Dans les années qui suivent, le pape Innocent IV accorde à l’Université sa Charte organique : elle lui assure un revenu permanent.

C’est le pape Grégoire IX en 1235 qui fonde la suprématie de l’université d’Orléans dans l’étude du droit civil (droit romain) et du droit canon (droit de l’église). Le pape souhaite en effet que l’université de Paris concentre ses efforts sur la théologie et la philosophie. Le 13ème siècle voit aussi s’affirmer le rôle prépondérant de l’université de Montpellier dans les études de médecine.

Lire également la chronique de ce blog :l’université d’Orléans. Sources pour « Orléans née de Paris ». Stephen d’Irsay, Histoire des universités françaises et étrangères, Editions Auguste Picard, 1933. André Tuilier, Histoire de l’université de Paris et de la Sorbonne, Nouvelle Librairie de France, 1994. Les miniatures sont reproduites de cet ouvrage : le Psautier de Charles VIII illustre les graves incidents de 1229.

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Classé dans AE. Histoire médiévale, C. Centre Val de Loire

Alternative de Valérie

L’alternative de Valérie (suite). Caricature du blog Croquignolet ajoutée dans la chronique du 24 mars (cliquer ici) : « La grève, c’est pas la plage : rattrapage des cours cet été !« . Merci à Langelot pour ses caricatures libres de droit. 

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