Suite à la chronique Supprimer l’agrégation du Supérieur en droit, sciences politiques, économie et gestion, François Vatin, professeur de sociologie à l’université de Paris Ouest Nanterre La Défense, a écrit, pour le blog, cette chronique. Il y développe six arguments contre cette agrégation. Ce concours est obsolète. L’échec au concours désavoue des professionnels reconnus. L’agrégation construit des frontières épistémologiques arbitraires. Elle crée des inégalités dans les carrières universitaires. Le concours national a des effets pervers pour les dynamiques locales d’enseignement et de recherche. L’agrégation autorise une uniformisation théorique, voire idéologique, dangereuse. Lire le texte.
Ce concours est obsolète. L’agrégation de l’enseignement supérieur a été instituée au XIXe siècle, alors que, pour toutes les autres disciplines (sciences et lettres), le recrutement universitaire s’appuyait sur l’agrégation du secondaire. Ce n’est plus systématiquement le cas du fait de l’apparition de disciplines qui ne disposent, ni d’agrégation de l’enseignement secondaire, ni d’agrégation de l’enseignement supérieur. Ce qui a motivé la création d’une agrégation de l’enseignement supérieur est donc obsolète.
L’échec au concours désavoue des professionnels reconnus. La création de corps d’enseignants-chercheurs titulaires non-professeurs (maîtres-assistants, puis maîtres de conférences) a rendu le concours d’agrégation psychiquement destructeur, puisqu’il revient à dire aux recalés qu’ils n’ont pas les compétences pour assurer les fonctions pour lesquelles ils ont été recrutés et titularisés et qu’ils exercent parfois depuis de nombreuses années. Le concours d’agrégation, où est exigée une connaissance encyclopédique de la discipline et pour lequel l’épreuve de la « leçon » joue un rôle majeur, n’avait de sens que quand il avait une fonction de titularisation. Les assistants contractuels devenaient professeurs s’ils réussissaient l’agrégation ou quittaient les fonctions universitaires…
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