3 juin 2014, Assemblée nationale, Questions au gouvernement. Difficultés d’accès en 2ème année de master (M2) : le texte de l’échange entre Huguette Bello et Geneviève Fioraso. Signalement par Michel Abhervé.
Note : les arrêtés d’avril 2002 (réforme LMD), pris par le gouvernement Jospin, ont établi une sélection à l’entrée du M2 (comme cela était déjà le cas pour l’accès aux DEA et aux DESS), et non à l’entrée du M1. Depuis 12 ans, les Ministres en charge de l’enseignement supérieur se sont bien gardés de modifier la situation et de publier un arrêté, instaurant la sélection à l’entrée du M1, le cycle Master se déroulant en 2 ans. Geneviève Fioraso n’est pas plus courageuse que ses prédécesseurs. Elle ne répond pas à la question posée : elle noie le poisson.
Huguette Bello, pour la Gauche démocrate et républicaine. Alors que se profile la fin de l’année universitaire, de très nombreux étudiants qui ont validé leur quatrième année d’études supérieures vont découvrir, après des milliers d’autres, que la première année de master ne leur ouvre pas automatiquement les portes du master 2, qu’une redoutable sélection leur est imposée au beau milieu de ce cycle et qu’il leur sera bien souvent impossible de poursuivre leur cursus…
Question : Les procédures d’accès aux formations conduisant au diplôme du master seront-elles revues en sorte qu’elles n’entravent plus la réussite de trop nombreux étudiants ?
Geneviève Fioraso ne répond pas à la question posée. Elle réfute les données : « Madame la députée, les masters comptent aujourd’hui 290.000 étudiants, dont 150.000 en master 1 et 140.000 en master 2 ». Elle rappelle sa réforme de la nomenclature des mentions de master, jonglant impunément avec les nombres et nous prenant au passage pour des débiles : « Nous avions 10.000 masters… Avec 5.500 intitulés différents, l’offre était illisible pour les jeunes, pour leurs familles, mais aussi pour les employeurs… Nous avons donc simplifié, et il n’y a plus aujourd’hui qu’un peu plus de 300 masters« . 300 : pure manipulation de la Ministre !
« Ma priorité, la priorité du Gouvernement, c’est bien l’insertion des étudiants… Il faut donc poursuivre la réforme, au bénéfice de l’insertion professionnelle des étudiants ».
Pas de réponse à la question d’Huguette Bello (sélection ou pas sélection à l’entrée du M2 ? instauration d’un sélection à l’entrée du M1 ?) : le poisson est noyé.
Histoires d'universités 
La compétence de la ministre, sa connaissance des réalités sont sidérantes. Quels magnifiques éléments de langage. La politique hollando-fiorasenne, c’est comme un manège enchanté… Et l’autre qui disait qu’il voulait ré-enchanter le rêve français. C’est gagné, quand on entend la ministre, on croit rêver.