Il aura donc fallu 16 mois pour que le législateur se décide à publier le décret n°2014-1365 du 14 novembre 2014 relatif à l’organisation et au fonctionnement du Haut Conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur (HCERES), décret d’application de la loi ESR de juillet 2013.
A vrai dire, le monde universitaire s’en fout de ce décret qui va à l’encontre d’un des grands principes définis dans les Assises de décembre 2012. Le millefeuille institutionnel n’est pas simplifié ; au contraire, il prend une couche de plus. L’AERES est supprimée mais elle continue son boulot : ses experts évaluent, dans le cadre de la préparation des contrats quinquennaux et de site, les établissements, les formations et les unités de recherche.
D’elle-même et avant la loi, l’AERES avait supprimé la notation (décriée) des unités de recherche. Résultat ? Plus difficile aujourd’hui de comparer la qualité des unités de recherche (3 exemples pour l’université de Paris-Est Marne-la-Vallée). Un recul pour l’aide au pilotage stratégique dans les universités.
Tout le monde s’en fout ? Pas tout à fait, car quelques-un(e)s sont intéressés à occuper les places dans le Conseil du Haut Conseil et à percevoir les indemnités afférentes (article 6). La « lutte des places » a un nouveau terrain de jeu : l’HCERES. Quel est le coût complet de cette réforme inutile ? Bonjour Tristesse !
Pour aller plus loin, les chroniques du blog sur les évaluations de l’AERES. Également, la chronique de Camille Stromboni dans EducPros : L’AERES évaluée par les universitaires.
Les méthodes du HCERES sont visiblement déjà contestées :
http://www.unjf.fr/recherche/nomodos/110-breve/8010-lettre-de-demission-a-m-houssin-pdt-du-hceres-paris-23-janv-2015-par-a-cammilleri-fl-garnier-et-c-nourissat-et-lettre-ouverte-a-m-houssin-pdt-du-hceres