Montpellier fusionnée : élections

Dans la chronique du 23 octobre 2013 (J’ai mal au regroupement en Languedoc Roussillon), j’annonçais que le président Philippe Augé serait vraisemblablement candidat à la présidence de l’université résultant de la fusion de Montpellier 1 (Droit et Santé) et de Montpellier 2 (Sciences). Il recherche des responsabilités dans l’institution universitaire, en interne et en externe, depuis toujours (chronique du 19 juin 2009).

C’est fait (élections du 20 novembre 2014). Philippe Augé est candidat au CA de la nouvelle université, tête de la liste Construire l’université de Montpellier dans le collège A. La profession de foi indique la composition de l’équipe dirigeante, en cas de victoire : Philippe Augé, président. Au moins, on peut penser qu’il n’osera pas se présenter comme candidat au bureau de la CPU, comme en décembre 2012.

Composition de la liste : « nous vous proposons une équipe politique associant le plus possible celles et ceux qui ont déjà œuvré ces deux dernières années au sein de l’UM 1 et de l’UM 2 : c’est la garantie d’avoir une équipe connaissant déjà les dossiers et pleinement opérationnelle à compter de janvier prochain ». Cette composition est logique : les partisans de la fusion veulent continuer le travail (et il y en a !) et, si ça marche, en toucher les bénéfices divers (c’est humain !).

Ce qui est choquant dans la profession de foi, ce sont les oublis. La COMUE Languedoc Roussillon Universités a des objectifs à atteindre, mais les noms des 3 autres universités de la Région (Montpellier 3, Perpignan et Nîmes) ne sont même pas cités. Quelle grossièreté ! Il faut le dire et le redire : les universités de Montpellier et de Bordeaux ne peuvent porter le titre d’universités de plein exercice parce qu’elles n’incluent pas les Arts, Lettres et Langues, toutes les Sciences Humaines et Sociales, restés à Montpellier 3 et à Bordeaux 3. Il y aura forcément du rififi dans la COMUE et dans l’élaboration du contrat de site.

Philippe Augé sera-t-il élu président de la dite-université de Montpellier ? S’il ne l’était pas, ce serait un sacré pataquès dans le Landernau local !

Une défaite de Construisons l’université de Montpellier est possible dans le contexte général de la crise financière des universités et de l’emploi public dans le supérieur. Une autre liste – une seule autre – se présente en effet au CA, une liste intersnydicale (SNESUP, SNCS, CGT, SUD. « Elle défend une vision de l’établissement, construite par les personnels via les structures représentatives dans les composantes et les conseils, dans le respect de la démocratie et de la collégialité qui font la spécificité de nos établissements universitaires, et avec pour objectif premier la défense de nos missions de service public et de nos statuts« . Elle s’opposera pas à pas « à la vision de l’autre liste issue d’une accaparation du pouvoir entre les anciennes équipes dirigeantes se distribuant les rôles ». C’est le problème de cette liste : elle se voit déjà dans l’opposition !

A noter : 5 listes dans le collège des Biatss.

A surveiller, les taux de participation aux élections du 18 novembre (étudiants) et du 20 novembre (personnels).

Ne pas se méprendre. Je suis partisan de la fusion des 3 universités de Montpellier ; une fusion partielle est structurellement bancale, en particulier pour la lisibilité internationale. Je suis partisan, depuis le printemps 2009, de la création de 15 à 20 universités de recherche en France (dédiées au 2ème et 3ème cycles) et de la création d’Instituts d’enseignement supérieur de 1er cycle. Le combat du blog : créer des IES (chronique du 14 mars 2014). La liste intersyndicale de Montpellier ne partage pas mes vues.

Pour comprendre les élections du 20 novembre. Décret n° 2014-1038 du 11 septembre 2014 « portant création de l’université de Montpellier par fusion des universités Montpellier-I et Montpellier-II. Entrée en vigueur : le nouvel établissement se substituera aux deux universités préexistantes à compter du 1er janvier 2015. Les dispositions transitoires nécessaires, notamment, à la constitution des organes de gouvernance du nouvel établissement ».

En ligne sur le site de Montpellier 1, les professions de foi et les listes de candidats au Conseil d’administration et au Conseil académique (commission de la recherche et commission de la formation et de la vie universitaire).

Conseil d’administration. Nombre de sièges à pourvoir : 7 professeurs et assimilés, 8 maîtres de conférences et assimilés, 6 Biatss. Combien de sièges pour les étudiants et pour les personnalités extérieures (celles-ci participent désormais à l’élection du président)?

2 Commentaires

Classé dans Non classé

2 réponses à “Montpellier fusionnée : élections

  1. Tristan

    Selon le site de l’UM1 , 6 sieges etudiants au CA. 4 listes : UNEF, UNI, Zelus (associations de la FAGE et de PDE) et « mouvement contre l’austerite » (soutenue par Solidaires Etudiant-e-s et le journal Le Poing de feu l’UM1).

  2. Courriel reçu ce matin. Pour Montpellier, en fait il n’y a qu’une seule liste. Il ne t’a pas échappé que sur les secteurs ex Montpellier 1, il y a une seule liste. Sur le secteur ex Montpellier 2, il y a deux ou trois listes, mais les listes syndicales ne font pas recette auprès des EC (je pense qu’elle ne vont pas atteindre 10% sauf si il y a peu d’électeurs) et pour les BIATOSS c’est variable. Tu as parfaitement raison de souligner qu’il faut regarder le taux de participation. Je pense qu’il pourra être très faible.