Non au Cursus Master Ingénierie !

Le projet de Cursus Master en Ingénierie (CMI) dans les universités de recherche a été labellisé IDEFI, Initiative d’excellence en formation innovante (chronique précédente sur les IDEFI). LE CMI est davantage qu’une fausse bonne idée, il est une mauvaise idée ! 

Le projet CMI sur le site du ministère. Poitiers comme université pilote. « Progressivité du cursus en matière de niveau d’abstraction et en matière de spécialisation. Apprentissage par projets. Liens étroits avec des laboratoires de recherche et des entreprises. Réseau large qui couvre l’ensemble du territoire« .

10 millions d’euros de financement sur 8 ans pour 12 universités de 10 régions, soit environ 104.000 euros par université partie prenante et par an. Bien moins que les financements du Plan réussir en licence. 1. Le CMI est une mauvaise idée parce qu’il souffre d’une indigence de financement : 104.000 euros, c’est seulement deux postes d’enseignants-chercheurs en milieu de carrière… pour un cursus organisé sur 5 ans ! Qui peut croire aujourd’hui à un engagement de financement sur 8 ans ?

2. Le CMI est une mauvaise idée car il ne concerne que douze universités scientifiques. Et les autres ? On les laisse continuer à organiser des masters de sciences non labellisés CMI ? Des masters à deux vitesses ?

3. Le CMI est une mauvaise idée car c’est une formation de fait peu innovante. Qu’en dit Poitiers, université coordinatrice ? « Le Cursus de master en ingénierie (CMI) est un nouveau modèle de formation universitaire au métier d’ingénieur… Innovant à l’échelle nationale, le CMI vise à former des ingénieurs-experts. Le cursus en cinq ans est renforcé tant sur son contenu que sur son attractivité : un plus grand nombre d’heures de cours et de stages et un lien renforcé avec la recherche ». Combien d’heures de cours en plus ? L’habilitation des masters scientifiques n’exige-t-elle pas des liens forts avec la recherche ?

L’université de Lyon 1 Claude Bernard donne davantage d’informations sur la charte CMI du réseau FIGURE. « Cursus continu et cohérent de 5 ans se terminant par un diplôme de Master. Maîtrise d’un domaine de spécialité impliquant une connaissance solide de l’ensemble des disciplines du champ disciplinaire qui en constitue le socle. Adossement à des laboratoires de statut international qui s’engagent à s’investir dans cette formation, en liaison avec leurs partenaires industriels. Respect d’équilibres de formation impliquant en sus de la spécialité, des fondamentaux solides, une ouverture pluridisciplinaire, un programme de formation humaine et sociale, et des activités de mise en situation. Pédagogie faisant appel notamment à la proximité de la recherche et à l’apprentissage par projet. Ouverture à l’international. Développement de compétences transversales (aptitudes), consignées et évaluées dans un livret de compétences. Formation progressive et exigeante. Sélectivité par la réussite. Contact étroit avec les entreprises ». La pratique de l’alternance nécessaire n’est même pas mentionnée ! 

4. Le CMI est une mauvaise idée car il va créer une concurrence exacerbée et assassine entre les masters de sciences et les masters labellisés CMI qui pourront sélectionner les étudiants à plusieurs niveaux du cursus, tandis que les masters actuels ne peuvent sélectionner qu’à l’entrée du M2.

5. Plus fondamentalement encore, le CMI est une mauvaise idée car il va rendre encore plus illisible et plus éclaté le paysage des formations scientifiques et d’ingénieurs. Elles seraient quatre désormais : écoles d’ingénieurs non universitaires, écoles d’ingénieurs universitaires, cursus de master en ingénierie, masters de sciences. Ce dont la France a besoin, c’est d’une formation unifiée, lisible, attractive, plus économe des moyens publics. 4 types de formation, ce sont des coûts de coordination exorbitants.

6. Le CMI est une mauvaise idée car il ne convainct pas les associations représentatives. Dans un communiqué du 27 avril 2012, la FNEB (Fédération nationale des étudiants en sciences exactes, naturelles, naturelles et techniques) déclare être « perplexe et inquiète devant l’avenir des masters en sciences » : « de par leurs structures et leurs maquettes, ces formations viendraient en doublon direct des formations habilitées par la Commission des titres d’ingénieur (CTI), notamment les écoles internes aux universités ».

Enfin, la FNEB « s’interroge sur la position de la Conférence des directeurs d’UFR scientifiques (CDUS) qui n’a pas encore pris la parole sur ce sujet ».

14 Commentaires

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14 réponses à “Non au Cursus Master Ingénierie !

  1. François

    Sur ce sujet il est intéressant de lire page 35 dans le rapport de l’AERES « Formation universitaire au métier d’ingénieur » téléchargeable à partir de http://www.aeres-evaluation.fr/News/News/STUDY-University-training-programmes-for-engineers le paragraphe rarement cité qui explique le caractère spécifique des formations d’ingénieurs :
    « La formation académique : Ce modèle est celui qui prédomine dans les disciplines fondamentales : mathématiques, physique, biologie, sciences de la Terre et de l’univers, etc. Dans ce « modèle académique » l’activité non seulement principale mais en fait quasi unique est la maîtrise d’une spécialité. Les mathématiques générales y sont encore présentes, en tout cas en première année, mais aucune science n’est enseignée en dehors de la spécialité et les disciplines d’ouverture générale y sont plus ou moins totalement ignorées. Ce modèle n’est donc pas adapté à la formation en ingénierie ».
    Le côté surprenant de cette affaire est le fait que les universités ont déjà mis en place leurs propres formations d’ingénieurs (réseau des Polytech’) et qu’il paraîtrait plus simple de faire évoluer ces écoles (par exemple rapprochement avec les laboratoires de l’université) plutôt que de se lancer dans un processus complexe de constitution ex nihilo de nouveaux cursus concurrents.

  2. PR27

    François, faire évoluer les écoles d’ingé interne pourquoi/pour quoi ? Beaucoup de labos des Polytech sont des labos communs aux composantes de l’université concernée.

    Etant dans une école d’ingé universitaire, je souscris à tous les arguments de Pierre Dubois… et comme lui, je trouve insatisfaisant la co-existence actuelle (même si côté école, on n’a pas de problème particulier, ni de recrutement, ni de clarté des objectifs de la formation, ni de placement,…). Comment, à Lyon 1, on va gérer l’ISTIL /Polytech Lyon + les masters d’ingénierie… mystère.

  3. stéphane

    Je vous rejoins complètement, on en vient à multiplier les types de formations en ingénierie et les parcours. La lisibilité, pour les lycéens, leurs familles et les employeurs se dégrade.

    Alors on avait les écoles d’ingénieurs (avec prepa intégrée ou pas), des écoles d’ingé internes aux universités, des master (pro et recherche), et maintenant on va y ajouter les master d’ingénierie. Sans compter les Master of engeneering, les formations « niveau ingénieur » non habilitées CTI

    Comment voulez vous qu’une PME recrute ensuite un « ingénieur » ? en embauchant auparavant un DRH spécialiste de la jungle des formations d’ingénierie ou en payant 30k€ un cabinet de recrutement ?

    Et a coté de cela on a des projets dans tous les sens pour amener des lycéens vers des bac+5 scientifique.
    IVICA a villebon recoit 2.5M€ et a vocation a amener les lycéens vers les formations scientifiques ou d’ingénierie
    AVOSTI : partenariat IUT-Ecole polytech pour favoriser l’acces des bacheliers STI en ecole d’ingénieur polytech (8M€ sur 8 ans)

    tout cela en plus des IUT qui jouent déja ce rôle et des classes prepa, et des prepa intégrées …. Et bientôt des bachelor of enginering ou autres

    Mais quelle est donc la lisibilité pour un bachelier ? Vous voulez aussi qu’un bachelier commence par sortir 2000€ pour des conseils d’orientation et une analyse spécifique des meilleurs voies d’accès à ce qu’il veut faire ? Ou bine qu’il aille dans la formation la plus chère… Parce que bien sur elle doit être mieux.

    Evidement ca augmente le PIB des parasites de la formation…. Mais pour le reste ?

    Stéphane

  4. Damien

    «  »Comment voulez vous qu’une PME recrute ensuite un “ingénieur” ? »

    Peut-être en regardant un peu plus le contenu de la formation et un peu moins le titre du diplôme (et en ne se disant pas seulement « on va recruter un ingénieur » sans plus de détail) ? Quand François-Xavier Martin affirme que la France a trop de bac+5 scientifiques (par rapport aux autres pays), n’est-ce pas parce qu’il y a en France une glorification du bac+5, à commencer justement par l' »ingénieur » (généraliste ?) placé sur une forme de piédestal ?

    Pour citer la note de François-Xavier Martin, « la majorité des ingénieurs et scientifiques américains ne dépasse pas le niveau de la licence (bachelor) ». Quel sens aurait cette phrase en France ? Aucun : placez « ingénieur » et « bac+3″ dans une même phrase et on vous prendra pour un fou. Dès lors que l' »ingénierie » se veut à la fois une discipline, un niveau d’étude, un statut et une certification, je ne trouve pas surprenant que le système devienne incompréhensible.

  5. François

     » Quand François-Xavier Martin affirme que la France a trop de bac+5 scientifiques « .
    Damien je n’ai jamais dit cela ! Je m’étonne simplement que le fait que nous formions plus de bac + 5 scientifiques par rapport à notre population que n’importe quel autre pays :
    – soit méconnu (on entend plutôt : nous ne formons pas assez d’ingénieurs, c’est pour cela que notre industrie est en déclin, les Chinois et les Indiens en forment 1 million par ans, etc.)
    – ne permette pas à l’industrie française d’avoir une meilleure position (en particulier depuis une dizaine d’années, alors que notre production de diplômés ne cesse d’augmenter).

    Quant au bac + 8 scientifique (où le débat n’est pas pollué par les considérations sur la spécificité française de la dualité des filières) nous sommes persuadés que nous avons un immense retard sur les autres pays, alors qu’en fait seules la Suisse et la Suède en forment nettement plus que nous, l’Allemagne, la Finlande et le Royaume-Uni légèrement plus (mais que nous en formons beaucoup plus que le Canada la Corée, les Etats-Unis, Israël, le Japon, et infiniment plus que la Chine ou l’Inde). L’explication que l’on entend parfois (les autres pays sont en train de normaliser leurs formations scientifiques sur le bac+8, aux Etats-Unis, ils ont tous des doctorats, le bac+5 français n’est plus suffisant, etc.) n’est donc pas pertinente.

    Ce qui m’amène à poser 2 questions :
    – nos formations scientifiques seraient-elles d’un mauvais niveau ?
    – la société française sait-elle utiliser au mieux ses diplômés scientifiques ?
    A priori, compte tenu des multiples expériences professionnelles de diplômés scientifiques français dans des pays étrangers, je pense que la réponse à la première question est négative (qu’il s’agisse d’ingénieurs, de masters ou de docteurs).
    Ceci montre que l’urgence n’est plus tellement d’augmenter le nombre de diplômés scientifiques bac +5, mais d’examiner sérieusement la réponse à la deuxième question et surtout d’en tirer les conséquences.

  6. Damien

    Ok, le « trop » est une mauvaise interprétation de ma part. Disons « anormalement beaucoup » (toujours « par rapport à d’autres pays »). Ça ne change pas le reste de mon message.

    Quant aux discours sur les bac+8, franchement je ne retrouve pas cette idée qu’on aurait un « énorme retard ». Ce qui est reproché, c’est plutôt l’ignorance de la recherche par les entreprises, et la très faible valorisation du doctorat (déjà en tant qu’expérience professionnelle, et non de diplôme). Mais c’est différent de dire « les ingénieurs connaissent mal le travail de chercheur » et de dire « les ingénieurs devraient faire des thèses ». Enfin bref, ce n’est pas le sujet.

  7. François

    Sur la réalité de la mauvaise information de l’opinion française :

    – « Constatant par ailleurs l’énorme déficit français en nombre d’ingénieurs et de masters en sciences » (Michel Destot, député maire PS de Grenoble, ingénieur, docteur en physique, possible futur ministre)

    – « la France ne « mastérise » qu’une frange étroite de sa jeunesse » (Éditorial du Monde)

    – « Recherche ingénieurs désespérément : le constat est là : la France manque d’ingénieurs » (Éditorial de feu R. Descoings dans Challenges).

    – « Seulement 12% d’une classe d’âge est aujourd’hui diplômé de Master 2. La France est en retard par rapport aux autres pays de l’OCDE quant au nombre de cadres qu’elle forme chaque année » (UNEF)

    – « Aux États-Unis, 46 000 ingénieurs de niveau master sont formés chaque année, dont 7 100 réalisent une thèse, soit 15 % d’entre eux. Comparativement, en moyenne, seuls 4 % des ingénieurs français réalisent une thèse » (Institut Montaigne, think tank libéral. Les auteurs ne mentionnent pas que la plupart des ingénieurs américains n’atteignent jamais le niveau master, ce qui rend la comparaison avec la France inepte. Le fait que le chiffre de 46 000 soit dérisoire pour un pays de 300 millions d’habitants ne les fait pas réagir !)

    – « Le pourcentage d’une classe d’âge soutenant un doctorat est nettement plus faible en France qu’ailleurs : l’indice français est de 87 sur la base 100 OCDE, ce qui place la France loin derrière l’Allemagne (175), le Royaume-Uni (127) et les Etats-Unis (101) » (Michel Destot, déjà cité)

    D’autre part les difficultés d’insertion des docteurs dans les entreprises ne sont absolument pas propres à la France : voir
    http://www.nature.com/news/2011/110420/full/472276a.html
    qui montre que ce problème est universel dans les pays développés étudiés – sauf en Allemagne (et en Suisse, non étudiée dans cet article) où existe une vieille tradition d’emploi de docteurs par les entreprises.

  8. stéphane

    @damien

    mais quelle PME a l’expertise d’analyser 50 formations d’ingénieurs différentes, deja que la CTI a du mal ? Ne revez pas seuls les gros groupes ont cette capacité d’analyse et encore. Que se passe t’il pour les PME : elles ont 1 ingé dans leur boite qui sort de l’école XXX, et donc elles recrutent dans l’école xxx car elles n’ont pas vraiement le choix et pas envie de prendre le risque d’essayer une autre école. Alors ne parlez pas d’analyser les master, dont les contenus peuvent etre totalement differents d’un bout a l’autre de la France. et avec les master ingenierie ce sera encore pire.

    Par ailleurs les gisements d’emploi sont dans les PME, et c’est a elle qu’on devrait faciliter la vie pour recruter. Or c’est le contraire qu’on fait, concurrence a tous les étages.

    Soit dit en passant les IUP auraient pu être transformés en master d’ingénierie… Mais on a preferé les supprimer en 2003 pour mieux constater ensuite qu’il y avait un manque qui a depuis été comblé par les écoles polytech internes. Maintenant c’est trop tard, il vaudrait mieux favoriser ces écoles internes que de les affaiblir avec des MI. Cela dit, les MI c’est le coup de pied des UFR à l’ane des polytech….

    Et pour les masters et encore plus les doctorats, le probleme c’est pas le niveau, c’est plutot l’absence de formation généraliste ante. Un doctorat de chimie peut s’obtenir en ayant arrêté quasi totalement de faire autre chose que de la chimie à partir de bac +2 …. On a des docteurs (ceux qui ne sont pas docteurs ingénieurs) qui sont a BAC+8 en chimie, mais a doctorat-6 en anglais, management, gestion, informatique, math, ingenierie et qui n’ont jamais mis les pieds dans une entreprise ou presque … C’est peut etre plus ça qui fait peur aux entreprises

    Et pour les 4% des ingés qui font un doctorat, quelle abnégation d’etre payé 1500€/mois quand le privé leur en offre 3000€ . Peut etre faut il également cherche ici le manque de vocation.

  9. Commentaire reçu par mail et anonymisé à la demande de son auteur. « Bonjour, je tiens à réagir suite à l’article de votre blog concernant les CMI. Je suis très surpris de la levée de bouclier de certains à l’encontre du CMI.

    En effet, il se trouve que je suis le directeur d’un département scientifique, et, que de septembre 2011 à mars 2012, j’ai rédigé avec des collègues une demande d’habilitation de CMI. La rédaction de ce dossier a nécessité énormément de travail, de déplacements, de rencontres… et tout ceci avec pour seul but d’offrir aux étudiants de notre université la possibilité d’avoir une formation de type ingénieur sans avoir besoin de partir en cours de cursus.

    Nous avions il y a quelques années un IUP dans le même domaine qui connaissait un très grand succès (nombre d’étudiants important et travail assuré à la sortie) malheureusement, la CTI (Commission des Titres d’Ingénieurs) qui voyait plutôt d’un sale œil ces IUP, a réussi à avoir leur peau.

    Nous avons l’impression que ce même lobby typiquement français des Ecoles d’Ingénieurs tente une nouvelle fois de s’opposer à ce type de formation « ingénieur » au sein de l’Université qui, elle, se doit d’accueillir tous les étudiants qui se présentent sans les sélectionner.

    La CTI et les réseaux actuels d’écoles d’ingénieurs universitaires ont beau jeu de critiquer ce CMI, qui peut permettre de valoriser des niches d’excellence disciplinaire au sein de petites universités.

    Quoiqu’il en soit, et même si des critiques peuvent être formulées quant aux moyens alloués à ces CMI, nous souhaitons vivement pouvoir ouvrir le nôtre: notre dossier a été déposé, les expertises (sur place et au niveau national) ont été menées (et semblent très positives), et… les étudiants l’attendent avec impatience ! Merci encore pour vos blogs ».

  10. François

    Notre directeur de département anonyme pourrait-il nous indiquer (et je précise bien que ma question relève de la curiosité véritable, et non d’une quelconque volonté de dénigrer ce qu’il veut faire) :
    – en quoi son CMI est-il différent du cursus d’un étudiant de Polytech universitaire ?
    – compte tenu de l’attrait persistant du mot  » ingénieur  » (spécificité française au sein des pays développés), s’il accueille comme il le dit « tous les étudiants qui se présentent sans les sélectionner », sur 100 entrants, combien obtiendront finalement un diplôme d’ingénieur ? en combien de temps ?

  11. François

    Pardon, pour être exact, un master d’ingénierie

  12. Damien

    « – en quoi son CMI est-il différent du cursus d’un étudiant de Polytech universitaire ? »

    Je ne connais pas l’anonyme directeur de département mais si j’ai bien compris la différence entre CMI et formation d’ingénieur actuelle, CMI se veut plus spécialisé disciplinairement (je parle au niveau scientifique, pas pour les enseignants « transversaux » comme l’anglais) qu’une formation d’ingénieur.
    Pour moi, ceci explique le terme de « niche d’excellent disciplinaire » employé par l’auteur du mail.

    Sur le fond, je n’ai pas d’avis tranché sur CMI. Par rapport à ce que je lis ici et ce que j’ai pu apprendre ailleurs, je ferai trois remarques : d’une part, CMI ne veut surtout pas se limiter à 12 universités (comme le cite Pierre). D’autre part, toutes les universités n’ont pas (et ne peuvent pas forcément avoir) d’école d’ingénieur interne. Enfin, « on » m’a dit que si la CTI était très opposé à CMI il y a 1-2 ans, elle avait depuis modéré sa position, après une discussion sur la distinction entre « ingénieur » (le titre classique) et « ingénieur-expert » (ce que serait censé former les étudiants de CMI).

    Après, j’ai pu constater que les gens les plus intéressés par CMI se retrouvaient justement souvent chez des anciens des IUP qui n’avaient pas été remplacés par des écoles type polytech.

  13. Loïc

    Bonjour,
    Je suis étudiant en Master Informatique et je viens de validé le CMI pour cette année.
    J’ai lu beaucoup de bêtises à son sujet, je viens éclaircir quelques points.
    Pour commencer, le CMI est une Certification. A tout ceux qui laisse croire qu’il s’agit d’un parcours à part entière, il ne s’agit que d’un ajout de cours. Pour valider cette certification, il faut valider les cours CMI TOUS LES ANS, de la 1er année de licence à la dernière année de Master. Il y a des projets supplémentaires, les cours nous ouvre sur l’économie, la gestion, la comptabilité général, la communication, un peu de sociologie, la gestion d’entreprise. Bref, il s’agit de palier les cours manquant au cursus Informatique classique, et ainsi apporter aux étudiants, presque les mêmes bagages que des étudiants inge.
    Dire que cela complexifie tout, que les étudiants sortant du bac voulant s’orienter sont perdu, je vous pris de croire que ces mêmes étudiants ne sont pas si débile que cela (ce que laisse croire certains commentaires), je ne pense pas que la grande majorité joue son avenir à la roulette. D’autant plus que, dire que c’est compliquer est de mauvaise fois, licence pro / licence générale puis master pro / master recherche (voir indiférencier). Le CMI vient se greffer sur un parcours générale, il n’est pas obligatoire et sur demande.
    Pour le débat pour ou contre, il a déjà été enterrer pour la simple et bonne raison que les représentants des écoles d’ingénieur certifiés ont fait barrage au projet, le budget minimaliste n’est pas anodin. Donc l’argument, y’a pas de sous, n’en est pas un quand on sait qui les a décidé.
    Pour rappeler un peu la réalité et sortir des chiffres, le diplôme ingénieur n’est valable QUE en France. Il ne s’agit que d’une volonté français de faire croire qu’un ingénieur à plus de compétence qu’un master. Les master font EXACTEMENT le même travail qu’un INGENIEUR en entreprise.
    Un Master part à l’étranger, il a passé la frontière, il est ingénieur aux yeux de toute la communauté international.
    La question qui se pose aujourd’hui peut être la suivante, à quoi sert une école d’ingénieur ?

  14. Mélanie Clopier-Duquenne

    Bonjour, je suis étudiante en CMI transport et mobilité. Je tenais juste à vous dire qu’heureusement que cette formation existe. Passionnée par le ferroviaire et excellente élève depuis toujours, j’ai toute ma place en formation d’ingénieur en transport. Mais venant d’une famille modeste, je ne pouvais pas m’engager sur les 7000€ annuels de l’ESTACA (entre autres). Le CMI me permet de suivre une formation d’excellence dans un domaine qui me plait sans être obligée de passer par l’alternance, majoritairement inexistant dans le milieu de formation qui m’intéresse.