Chirac ou le dialogue des cultures

Exposition du Musée du quai Branly, pour le 10ème anniversaire (2006 – 2016). Jacques Chirac ou le dialogue des cultures. Ci-dessous, extraits du dossier de presse.

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L’ÉVEIL D’UNE PERSONNALITÉ.  Certaines expériences faites par Jacques Chirac, adolescent ou jeune homme, ont eu une incidence sur sa personnalité qui s’est trouvée, en quelque sorte, préparée à ce dialogue des cultures qu’il allait promouvoir une fois président de la République.

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En 1947, il découvre le musée Guimet où se forge sa passion pour les civilisations d’Asie. Cet événement connaît de multiples résonances. Il n’est que de citer son attachement pour ce musée dont il décidera et suivra attentivement la rénovation (2001).

En 1950, il signe l’appel de Stockholm, étant en cela fidèle aux enseignements du Mahatma Gandhi qu’il admire. 1950 est aussi l’année de la révélation de la Russie et de sa langue. Son pacifisme ne lui épargne pas l’expérience de la guerre. Après avoir découvert l’Algérie durant l’été 1950, il y revient, en 1956, comme officier dans le cadre de ce qu’on appelle alors les « opérations de maintien de l’ordre ».

La guerre et ses violences sont l’une des explications de la fermeté de son refus de se joindre aux États-Unis et à leurs alliés dans une guerre contre l’Irak (2003).

LA POLITIQUE POUR AGIR. En 1962, jeune magistrat à la Cour des comptes, Jacques Chirac entre au cabinet de Georges Pompidou, alors Premier ministre. Il sera à plusieurs reprises son ministre. Avec le temps, des liens étroits unissent les deux hommes, liens qui dépassent la stricte action politique, Jacques Chirac partageant le goût de son aîné pour la poésie… ou son attachement pour le monde paysan.

C’est la raison pour laquelle à une circonscription parisienne il préfère la Corrèze. Pendant près de 30 ans, il est élu de ce département d’où est originaire sa famille.

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L’ATTRAIT DES CIVILISATIONS LOINTAINES. Lors de sa première visite au musée Guimet, en 1947, Jacques Chirac avait été séduit par une tête khmère puis par des œuvres provenant du sous-continent indien.

Sa curiosité le pousse à s’ouvrir, plus encore, à l’Asie. Ce sera d’abord la Chine qu’il visite, en 1978, comme Maire de Paris. Il manifestera, par la suite et à de nombreuses reprises, son goût pour la culture chinoise, notamment, en 1998, lors d’une exposition de bonzes chinois au musée Cernuschi, à Paris, et surtout, en 2004, lors des années croisées France-Chine.

Tout autant sinon plus que vers la Chine, sa passion le portera vers le Japon. Après l’exposition sur les armes et armures japonaises organisée en 1979, elle aussi, au musée Cernuschi, la Ville de Paris organise en 1986 la Saison de Tokyo à Paris, avec son tournoi sumo, révélateur du vif intérêt de Jacques Chirac pour la culture japonaise.

AU QUAI BRANLY, UN MUSÉE POUR LE DIALOGUE DES CULTURES.  Considéré à l’aune du parcours public et personnel de Jacques Chirac, parcours placé sous le signe du dialogue des cultures, le musée du quai Branly apparaît comme un projet nécessaire pour ne pas dire annoncé. Afin d’en mesurer, à la fois, la richesse et l’ambition, il convient d’en rappeler les grandes étapes, du rôle précurseur joué par Jacques Kerchache dans sa conception à son ouverture, en 2006, en passant par l’inauguration du Pavillon des Sessions, en 2000.

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Après avoir quitté l’Élysée, en 2007, l’ancien Président de la République entend poursuivre son engagement. Ainsi il crée en 2008, au musée du quai Branly, une fondation qui porte son nom et qui agit pour la prévention des conflits et le dialogue des cultures, gage de la paix dans le monde.

La Chupicuaro, emblème du musée du quai Branly. (600 avant JC – 200 après JC). Cette rare statuette féminine était probablement en rapport avec des rites d’initiation ou des cultes funéraires associés à la fertilité et à son cycle annuel de mort et de renaissance. La culture Chupicuaro est localisée près d’un village comptant d’anciens cimetières mais qui sont actuellement totalement engloutis sous les eaux d’un barrage.

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4 Commentaires

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4 réponses à “Chirac ou le dialogue des cultures

  1. Jean-Pierre Ducassé

    Belle sonnerie de trompettes, et belle hagiographie. Assez rigolarde, au demeurant.
    C’est oublier que le Musée du Quai Branly s’est constitué sur le dépeçage du Musée de l’Homme, et l’appropriation du travail des ethnographes par la Chiraquie.
    Faut-il lire au second degré ce sordide recopiage du dossier de presse de l’exposition ? On attendait mieux d’un homme des sciences sociales.

    Ce billet n’est pas à votre honneur.

  2. Pour aller plus loin. Bernard Sergent, Du musée de l’Homme au musée du quai Branly : la régression culturelle, Cahiers d’Histoire. revue d’histoire critique, n°101, 2007, p. 109-118.

    https://chrhc.revues.org/1268

    L’ouverture du nouveau musée du quai Branly, grand chantier du président Chirac, a eu lieu à la suite d’un long combat des défenseurs du musée de l’Homme. Ce musée dont la réalisation remontait au Front populaire a en effet été partiellement vidé de ses collections pour constituer le nouveau musée. Or la visée de celui-ci, essentiellement esthétique, est profondément différente de celle du musée de l’Homme dont les expositions visaient à rendre compte de l’ensemble des pratiques des sociétés considérées sans préjuger de la valeur esthétique des objets au regard des normes occidentales. Bernard Sergent, acteur de ce combat, en reprend ici les enjeux.

    • Jean-Pierre Ducassé

      Merci pour ces précisions minimales.

      Et pour aller encore plus loin, l’article « Le  » musée des voleurs  » Par André Langaney » dans l’Humanité du 16 Juin, 2000 : http://www.humanite.fr/node/229297.

      Article qui rappelle fort opportunément la collusion entre Chirac et les pilleurs des arts africains.

    • Jean-Pierre Ducassé

      On lira aussi avec intérêt :
      Bernard Dupaigne, Le Scandale des arts premiers. La véritable histoire du musée du quai Branly, Mille et une nuits, Paris, 2006, (ISBN 978-2-84205-962-0), 261 p.

      Bernard Dupaigne est professeur au Muséum national d’histoire naturelle il a été directeur du laboratoire d’ethnologie du musée de l’Homme de 1991 à 1998.