Jean-François Millet, 30 ans en 1844

Deux chroniques sur Jean-François Millet (1814-1875) : Millet, 30 ans en 1844, Millet et le travail paysan (à venir).

Biographie. Sources des citations : se référer à la note finale. 1. Maison natale à Gréville, Manche (album de 15 photos). 2. Exposition du Musée des Beaux-arts de Lille (album de 37 photos).

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1814. Naissance de Jean-François Millet à Gréville, au hameau de Gruchy. Il est le premier enfant de Jean-Louis Nicolas et de Aimée-Henriette Henry, qui possèdent et cultivent une terre d’un peu moins de cinq hectares. Un grand-oncle prêtre et une grand-mère fort pieuse vivent au foyer où règne une atmosphère d’austérité et de rigorisme moral. Le fils aîné va mordre au latin, et un vicaire lui fera aimer Virgile.

1833 (19 ans). Début de la formation à Cherbourg dans l’atelier du portraitiste Jean Dumouchel. Millet revient souvent à Gruchy et participe aux travaux des champs. Il lit la bible et les grands auteurs, anciens et modernes.

En découvrant le portrait frappant d’un vieil homme croisé le matin à l’office dominical, son père pousse un cri et lève les bras : Ah ! Par exemple !  ça, c’est l’ouvrage d’un gars qui n’est pas né pour rester au village. Eh bien, que la volonté de Dieu s’accomplisse. Si c’est ton lot d’être peintre, partons pour la ville, où tu trouveras des pinceaux et un maître. Il est temps d’apprendre ton métier pour de bon.

1835 (21 ans). Millet travaille aussi dans les salles du musée Thomas-Henry de Cherbourg-Octeville, inauguré en 1835. Mort de son père. Il trouve un autre maître à Cherbourg, Langlois de Chèvreville.

Une pochade d’une Jeune fille donnant à manger aux canards devant la maison au puits, passe pour avoir été son premier essai à l’huile.

1836 (22 ans). Les bergers d’Arcadie (musée Thomas-Henry).

1837-1838 (23-24 ans). Élève à l’école des Beaux-arts de Paris, dans l’atelier de Paul Delaroche, grâce à une bourse de la ville de Cherbourg, il fréquente le Louvre (notamment la Galerie espagnole, créée en 1838).

Il se forme au contact des grands peintres italiens (Fra Angelico, Le Corrège, Michel-Ange), des classiques français (Poussin, Le Sueur, Le Brun), des maîtres du XVIIIème siècle. Il fréquente également le musée du Luxembourg où sont exposées les œuvres de Delacroix. De cette formation au contact et en copiant les maîtres, il ressort une maîtrise hors pair du dessin.

1837 (23 ans). La justice (photo).

1839 (25 ans). Échec au prix de Rome (classé 18ème sur 20). Millet quitte l’atelier de Delaroche. Sa bourse est supprimée.

1840 (26 ans). La 1ère œuvre de Millet acceptée au Salon est un portrait. Elle lui vaut ses premières commandes. Autoportrait .

1841-1842 (27-28 ans). Autoportrait (photo). Millet épouse Pauline Ono, fille d’un tailleur cherbourgeois. Pauline en robe bleue.

1843-1844 (29-30 ans). Pauline en déshabillé (photo). Armand Ono, dit l’homme à la pipe.

1844 (30 ans). Son épouse Pauline meurt de la tuberculose. Il retourne à Cherbourg. Il peint des portraits et des pastorales. Le rocher du Castel-Vendon (photo). Femme nue couchée (photo).

1845 (31 ans). Il rencontre Catherine Lemaire à Cherbourg et peint son portrait. Séjour au Havre où il rencontre Eugène Boudin, papetier. Il épouse Catherine Lemaire en 1853 et aura 9 enfants avec elle. Officier de marine.

1846 (32 ans). Il retourne à Paris. Se lie avec les peintres Narcisse Diaz et Constant Troyon. Naissance de Marie, l’aînée de ses 9 enfants.

1847-1848 (33-34 ans). Exposition au Salon : Le Vanneur est acheté par le ministre Ledru-Rollin. C’est la première œuvre inspirée par le travail paysan. « Pliant sous le poids de son van, le vanneur jette en l’air un nuage doré de paille. Le tableau est présenté au Salon de 1848, au milieu de 5000 œuvres, car cette année de révolution, le salon est libre, affichant le pire et le meilleur. Pourtant Le Vanneur est repéré par Théophile Gautier qui en loue les couleurs et l’effet poudreux du grain qui s’éparpille » (Valérie Oddos).

Autoportrait à la casquette de laine. Première commande de l’État.

1849 (35 ans). Fuyant l’épidémie de choléra qui menace Paris, Millet s’installe à Barbizon avec sa famille. « Il passe des heures à regarder la nature et la vie paysanne. Il ne peint pas sur le motif : il observe et prend des notes, des croquis sur de petits bouts de papier, saisissant les gestes des travailleurs des champs » (Valérie Oddos).

1850 (36 ans). Les botteleurs de foin, Le semeur. La critique républicaine apprécie ces tableaux qui exaltent l’humble labeur des paysans.

1875 (61 ans). Le 3 janvier, le curé de Chailly unit religieusement Jean-François Millet et Catherine Lemaire (le mariage civil avait eu lieu en 1853). Il prépare à une mort chrétienne le malade qui, alité depuis Noël, s’éteint le 20 janvier.

En mai, vente de l’atelier de Millet. L’église de Gréville (1871-1874) va au musée de Luxembourg.

Note finale. Sources

Maison natale du peintre (musée).

Pierre Leberruyer, La vie et l’œuvre de Jean-François Millet, Repères chronologiques, publication du Conseil général de la Manche, sans date.

Musée des Beaux-arts de Lille, Exposition Jean-François Millet. Millet USA, livret de visite et cartels des tableaux.

Valérie Oddos, Redécouvrir Jean-François Millet au Palais des Beaux-arts de Lille, Culture Box.

Wikipédia, Jean-François Millet

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  1. Degouys Jacques

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