Fresques carolingiennes

L’église Saint-Pierre-les-Églises est située au bord de la Vienne, sur la commune de Chauvigny. Source principale des citations de cette chronique : Wikipédia ; autres sources : cf. la note finale. « Par son plan, sa technique de construction et les fresques qui décorent l’abside, cette église est un témoin remarquable de l’art carolingien« .

Diaporama de 26 photos (31 mars 2018)

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A. La question de la datation des fresques (la peinture a fresco consiste à appliquer des couleurs sur un enduit frais à base de chaux)…

« C’est Paul Deschamps, archiviste-paléographe et directeur du musée des Monuments Français, vers 1950 qui a su reconnaître des fresques carolingiennes, donc antérieures à l’an mil.

  • Pourquoi peut-on affirmer que ce sont des fresques pré-romanes ? Palette de quatre couleurs (le blanc, le gris, l’ocre jaune et l’ocre rouge) comme dans la crypte de l’abbaye de Saint-Germain à Auxerre. La forme du g de Longinus qui ne se voit plus dans les inscriptions postérieures au Xe siècle.

La datation des fresques au carbone 14, par une archéologue, Bénédicte Palazzo-Bertholon, permet d’affirmer qu’elles ont été réalisées entre 782 et 984, ce qui en fait les plus anciennes fresques de France avec celles de la crypte de Saint-Germain d’Auxerre ».

Pour sa part, Carol Heitz, dans son ouvrage La France pré-romane (page 201), retient une date entre 908 et 934. « L’expertise de nombreuses inscriptions assigne aux fresques une date au IXème siècle. Nous les considérons plutôt de la même époque que la crucifixion tréviroise, car le panneau montrant Maria Jacobi présentant le linceul du Christ doit se comprendre en fonction de la dramaturgie liturgique de l’époque qui naissait alors. Elle avait pour centre, dans nos contrées de l’ouest, Saint-Martial de Limoges. Le premier texte du Quem quaeritis in sepulcro de Saint-Martial remonte, selon Jacques Chailley, entre 908 et 934. Cette période nous paraît également la plus adaptée à la datation adéquate du décor peint ».

B. Des scènes inspirées de la vie de Jésus et de Marie (suite des citations de Wikipédia). « Les scènes historiées sont déployées sur deux registres séparés par une alternance de lignes blanches et grises »

1.La crucifixion

« C’est la partie la mieux conservée. La croix est large et bordée d’une double ligne, au-dessus des bras on aperçoit deux cercles, l’un contient la lune, l’autre le soleil. Le Christ est représenté imberbe, le corps recouvert d’un simple pagne, les jambes jointes sont au-dessus d’un calice qui représente le vase dans lequel fut recueilli son sang du Christ.

De part et d’autre du Christ sous les bras de la croix on peut voir deux personnages. A gauche, le personnage est vêtu d’une tunique claire et porte une cape attachée à l’épaule et un casque pointu, il s’agit de saint Longin (comme l’indique l’inscription Longinus), il perce le flanc de Jésus avec une lance.

A droite, le personnage est vêtu de la même tunique et il est coiffé d’une espèce de turban, il porte un seau de peau dans la main gauche et une longue hampe garnie d’une éponge dans la main droite.

Un peu à l’écart, il y a deux autres personnages, ce sont deux femmes, qui sont sans doute Marie-Madeleine à droite (une inscription partiellement effacée, Maria Magdalene subsiste encore de nos jours), et Marie à gauche dont la tête est inclinée et les mains jointes. Fait rare, saint Jean est absent de cette scène. Il a, en effet, été remplacé par Marie-Madeleine, considérée comme l’une des messagères privilégiées de la Résurrection à l’époque carolingienne.

Marie Jacobé. La fresque représente une femme de face, tenant devant elle un drap, qui est sans doute le linceul vide du Christ, elle est identifiée, par une inscription de nos jours presque illisible, comme Maria Jacobi, la mère de l’apôtre saint Jacques ».

2. La chevauchée et l’adoration des mages:

« Les Mages sont représentés sous la forme de trois cavaliers portant un casque pointu de type oriental et une lance, leurs chevaux sont richement harnachés. On les retrouve dans la scène de l’adoration ornant le même registre. Là, ils présentent de grandes coupes contenant leur offrande.

Les coupes, selon l’Évangile de saint Matthieu, contiennent de l’or, symbole de la Royauté (le Christ est le roi des Juifs), de l’encens, symbole du sacerdoce (le Christ est le fils de Dieu) et de la myrrhe, symbole de la mort (le Christ est fils de l’homme et donc mortel). La Vierge Marie, assise sur un trône, tient sur ses genoux l’enfant Jésus.

Les mages sont représentés de profil, comme c’était la tradition avant l’époque romane. L’enfant Jésus tend les mains vers les mages en signe d’acceptation de leurs présents. Les Mages n’ont pas de couronnes car ce ne sont pas des rois. Ce n’est qu’à partir du XIIe siècle qu’ils seront assimilés à des rois.

Sous la crucifixion, il subsiste un fragment de fresque représentant un personnage couronné : ce serait le roi Hérode , probablement en rapport avec le registre inférieur, celui des Mages ».

3. Le combat de saint Michel contre le dragon

« Dans cette scène, l’archange est entouré de lignes courbes ocre-rouge, seule se détache en blanc sa lance qui transperce le flanc du dragon, ce dernier se tordant de douleur. La scène est extraordinaire de vivacité. La victoire de saint Michel annonce le retour triomphant du Christ rédempteur. Cette scène est tirée de l’Apocalypse ».

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