Château du Hohlandsbourg (68)

Le château de Hohlandsbourg (Haut-Rhin) domine, à l’altitude de 600 mètres, la plaine d’Alsace, la ville de Colmar. Le site Web du château contemporain.

Son histoire : de sa construction en 1273 à sa restauration à partir du 19ème siècle (après son classement aux monuments historiques en 1840), en passant par sa destruction par les troupes françaises en 1637, durant la guerre de 30 ans.

Diaporama de 31 photos. Musée : histoire, lithographies des ruines (19ème siècle), scènes de la vie de château au Moyen-âge. Sources des citations et des références utilisées pour la chronologie : cartels du musée, Wikipédia.

Cliquer sur les images du château

1273. Le comte de Haute-Alsace, Rodolphe de Habsbourg (né en 1218, mort à Strasbourg en 1291), accède au trône du Saint-Empire romain germanique. Pour mieux contrôler la ville franche de Colmar, il récupère le Hohlandsbourg dont la construction avait été accordée à Sigfried de Gundolsheim, prévôt de Colmar.

1298. Le fils de Rodolphe, Albert 1er (1255-1308) devient le nouvel empereur et renforce sa domination sur la Haute-Alsace. Le château devient chef-lieu de bailliage. Suite l’assassinat d’Albert, le trône impérial échappe pour plus d’un siècle aux Habsbourg. Ils ne redeviendront empereur qu’en 1438.

1350-1363. Le siège administratif du bailliage de Hohlandsberg est installé à Kientzheim, mieux situé. Les Habsbourg vont s’en servir pour fidéliser leurs vassaux. Le bailliage est ainsi donné en gage au chevalier Ulmann de Ferrette, puis à Dietrich de Husen en 1357.

1363. Ulrich et Brunon de Ribeaupierre, issus d’une puissante famille alsacienne fidèle à l’empire, reçoivent en gage le château et son bailliage.

1398. Celui-ci entre dans la dot de Herzelaude de Ribeaupierre qui épouse Jean de Lupfen, comte de Stuhlingen (Bade Wurtemberg).

1410. Les Habsbourg convertissent le gage en fief, faisant des Lupfen leurs vassaux. Le baillage, devenu seigneurie, sera administré par les Lupfen pendant 150 ans. Les Habsbourg conservent néanmoins le droit d’utiliser le château en cas de nécessité et la possibilité de racheter la créance.

1438. Avec Albert II (1397-1439), les Habsbourg accèdent à nouveau au trône du Saint-Empire romain germanique.

1562. Avec l’autorisation de l’empereur Ferdinand 1er, les comtes de Lupfen vendent le château à Lazare de Schwendi (1522-1583), chef de guerre souabe ayant servi Charles Quint, son frère et son fils. C’est aussi un homme de lettres et un humaniste.

1564. Nommé chef suprême de l’armée impériale autrichienne, Lazare part combattre les Turcs en Hongrie.

  • En février 1565, il prit d’assaut la forteresse de Tokaj : il aurait rapporté de son voyage, le savoir-faire viticole de cette région du nord-est de la Hongrie et il serait donc à l’origine du Tokay d’Alsace : il s’agit d’une aimable légende puisque le Tokay d’Alsace (le pinot gris) ne correspond nullement aux cépages qui donnent le vin doux de Tokay et que, d’autre part, le pinot gris était connu en Alsace depuis le Moyen Âge.

1568. L’empereur Maximilien II octroie à Schwendi le titre de baron de Hohlandsberg. D’importants travaux sont entrepris pour adapter le château aux armes à feu et à l’artillerie.

1633. Dans le contexte politique et religieux de la guerre de Trente ans, les Suédois s’emparent du château (aux mains des impériaux) et le désarment, au profit de Colmar qui s’est ralliée à eux.

1637. Une imposante armée impériale menace Colmar. Les Français, qui ont succédé aux Suédois en 1634, décident de détruire le château par le feu et les explosifs pour qu’il ne soit pas pris.

1653. Après le Traité de Westphalie, les terres que possédait l’Empire en Alsace (sauf Strasbourg) passent au Royaume de France. La possession du Hohlandsberg est accordée à Maximilien de Schwendi, petit neveu de Lazare.

1714. Louis XIV rachète la baronnie du Hohlandsberg, qui est donnée à Colmar contre le prieuré Saint-Pierre.

1793. Un jugement rend à la ville son prieuré et le château devient bien national.

1840. Le château fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques.

1990 – 2017. Il est restauré à partir des années 1990.

Les doctrines de conservation et de sauvegarde (source Wikipédia).

  • « À travers l’étude préalable à la restauration du château, une réflexion plus générale a été engagée sur la fonction, l’utilisation ou bien la réutilisation des ruines de châteaux-forts, qui faute de travaux importants de conservation-restauration sont parfois menacés de disparition.
  • Comment sauver rapidement de façon scientifique le maximum d’édifices ? Les réflexions des « Entretiens du Patrimoine » qui se sont déroulés à Caen en novembre 1990 sur le thème « Faut-il restaurer les ruines ? »5 ont permis de clarifier les problèmes et de définir des principes. Les sujets abordés ont fait l’objet d’un débat entre fonctionnaires, architectes, associations et collectivités territoriales, sans a priori sur les problèmes des ruines en général : ruine romantique – ruine symbolique ; conservation – lisibilité ; restitution – invention ; réutilisation – reconstruction.
  • Quatre grands principes se sont dégagés des débats : respect des ruines romantiques les plus prestigieuses ; intégrer le « paysage » dans le traitement des ruines, ce qui nécessite une vigilance au titre des abords ; accepter parfois une modification du statut de certaines ruines à travers des utilisations, plus rarement des réutilisations bien organisées, impliquant un programme et une volonté des demandeurs ; informer le public des projets de restauration, l’aspect « communication » étant encore nettement insuffisant. Pour répondre à cette attente, il suffirait dans un premier temps, dans un souci de transparence des informations, de publier les études préalables et de généraliser l’édition de brochures présentant au public, en amont, les propositions de travaux de restauration envisagés ».

La plaine d’Alsace et Colmar, au pied du château

Commentaires fermés sur Château du Hohlandsbourg (68)

Classé dans AE. Histoire médiévale, AI. Art médiéval et moderne, C. Grand-Est (Alsace Lorraine Champagne-Ardenne)

Les commentaires sont fermés.