Goethe et la belle Alsacienne

Goethe et la belle Alsacienne, Frédérique Brion.

Johann Wolfgang von Goethe, né en août 1749 à Francfort et mort en mars 1832 (à 82 ans) à Weimar, est un romancier, dramaturge, poète, scientifique, théoricien de l’art et homme d’État allemand.

Goethe par Georg Melchior Kraus (1775-1776). Cliquer sur les images pour les agrandir

Lors de son séjour à Strasbourg (1770-1771), il s’éprend de Frédérique Brion.

Frédérique Brion par Georges Engelbach, milieu du 19ème siècle

Cinq sources mobilisées pour cette chronique.

A. Les notices de Goethe à Strasbourg. L’éveil d’un génie, exposition Palais Rohan, Galerie Heitz, du 16 décembre 2020 au 31 mai 2021.

B. Poésie et Vérité, souvenirs de ma vie

Titre original : Aus meinem Leben. Dichtung und Wahrheit) est une « autobiographie de l’écrivain allemand Johann Wolfgang von Goethe, que celui-ci écrivit entre 1808 et 1831 et dans laquelle il décrit des épisodes marquants de son enfance et de sa jeunesse, de 1749 à 1775 ».

« C’est dans Poésie et vérité que Goethe relate, entre autres, son principal amour de jeunesse pour Friederike Brion, la fille du pasteur de Sessenheim en Alsace, qui inspira le célèbre personnage de Gretchen dans Faust. Friederike n’était pas le premier amour du jeune Goethe qui avait rencontré auparavant à Francfort-sur-le-Main une Gretchen au sein d’une société de jeunes gens peu recommandables.

C’est pour oublier Gretchen que le jeune homme quitta une première fois sa ville natale pour se rendre à Leipzig.

Après un second départ de la ville de son enfance, eut lieu l’important séjour en Alsace avec la découverte de la cathédrale de Strasbourg en même temps que la fréquentation de Herder. À Strasbourg, où il devait terminer ses études de droit, au cours d’un curieux imbroglio, le jeune Goethe était tombé amoureux de la plus jeune fille du professeur de danse auprès duquel il prenait des leçons pour se produire dans la haute société, tandis que la seconde fille plus âgée du professeur de danse était tombée amoureuse de lui : celle-ci, en conflit avec sa sœur, maudit Goethe pour qui ce fut le second échec amoureux de sa jeunesse ».

C. Paul Decharme, Goethe et Frédérique Brion, Hachette, Paris, 1908, 65 pages (thèse complémentaire de Lettres de l’université de Caen).

D. Ernest Seillière, La vraie Marguerite de Faust : Frédérique Brion dans la légende et dans la réalité, Revue des Deux Mondes, 6e période, tome 3, 1911 (p. 146-172).

« Le jeune Wolfgang Gœthe poursuivait en Alsace ses études de droit lorsqu’il fut présenté à ces braves gens par un camarade au mois d’octobre 1770.

Le soir même du jour où il regagna Strasbourg après cette courte villégiature, le 14 octobre 1770, il écrivait à l’une de ses correspondantes : J’ai passé quelques jours à la campagne, chez des gens bien agréables. La société des aimables filles de la maison, ce joli pays et ce ciel souriant ont remué dans mon cœur des sentiments trop longtemps assoupis, y réveillant le souvenir de tous ceux que j’aime.

Et à Frédérique Brion elle-même, il s’adressait le lendemain en ces termes : Chère nouvelle amie, je n’hésite pas à vous donner dès à présent ce nom. Si en effet je me connais le moins du monde en fait de regards, j’ai trouvé dans le premier de ceux que nous avons échangés l’espoir de cette amitié que j’invoque à présent, et je jurerais que nos cœurs vont se comprendre. Comment donc, bonne et tendre ainsi que je vous connais, ne seriez-vous pas un peu favorable à qui vous aime autant que je le fais ?… Chère, chère amie, que j’aie en ce moment quelque chose à vous dire, cela n’est aucunement douteux en vérité, mais que je sache au juste pourquoi je vous écris dès à présent et ce que je voudrais vous écrire, c’est une autre affaire ! En tout cas, certaine agitation que je ressens me fait juger à quel point je voudrais me sentir encore près de vous. Un petit morceau de papier devient une consolation sans égale en pareil cas : il me fournit une sorte de cheval ailé qui me permet d’échapper à ce bruyant Strasbourg, comme vous le tenteriez vous-même dans votre calme retraite si seulement vous déploriez l’absence de vos amis…

L’épître est aimable autant que naturelle : il n’en est pas beaucoup de ce ton dans la correspondance de son auteur. Mais c’est malheureusement, à peu de chose près, tout ce que nous possédons d’authentique sur les relations des deux amoureux et nos sources directes s’arrêtent au prologue de leur aventure ».

E. Frédérique Brion, l’amour alsacien de Goethe, par Paul Christian Wolff, 21 février 2021.

« S’il est une Alsacienne devenue célèbre, c’est bien Frédérique Brion. Célébrité acquise bien malgré elle, pour être uniquement due à Goethe. Pour lui, jeune étudiant en droit à Strasbourg en 1770-1771, qui la courtisait régulièrement chez ses parents au presbytère de Sessenheim et où il la revit brièvement en 1779, ce ne fut pas le dernier flirt. Mais il l’a révélé avec un souvenir ému dans Dichtung und Wahrheit et dans ses Sesenheimer Lieder. Pour elle, cette idylle resta sans lendemain.

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