Sauver le soldat Fioraso ? Non !

Faut-il sauver le soldat Fioraso, souhaiter qu’elle soit nommée Secrétaire d’État à l’enseignement supérieur et à la recherche ? Non et non !!! Les lectrices et lecteurs ne seront pas surpris par ce jugement d’un blogueur qui attendait énormément de l’arrivée de la Gauche au pouvoir. Depuis juin 2012, je ne crois pas avoir pu publier une seule chronique qui ait trouvé positifs une action, une décision, un communiqué, une citation d’une donnée statistique… Et pourtant, j’ai parlé de la Ministre dans 187 chroniques. La loi ESR du 22 juillet 2013 est « une mauvaise petite loi » (155 chroniques sur cette loi). C’est le moment de demander haut et fort le départ de la députée de Grenoble.

P1080202Lettre du Groupe Jean-Pierre Vernant à Benoît Hamon (3 avril 2014). « …Tout ceci disqualifie à notre sens la reconduction de Madame G. Fioraso au poste de secrétaire d’État de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche tout comme se pose la question de celle de la directrice générale pour l’enseignement supérieur et l’insertion professionnelle. Nous attendons tous un signe fort qui pourrait redonner aux universitaires le sentiment qu’ils sont enfin entendus et faire renaître la confiance indispensable au développement de l’enseignement supérieur et de la recherche dans un contexte, certes, difficile »…

Pétition pour un réel changement à l’Université et dans la Recherche (3 avril 2014)… « Ne serait-il pas temps aujourd’hui d’insuffler enfin une nouvelle dynamique pour conduire la politique qui avait été promise et souhaitée : allègement de l’incroyable empilement bureaucratique et de l’inénarrable accumulation des évaluations qui paralysent plus qu’elles ne stimulent la recherche ; confiance envers les chercheur-e-s et les enseignants-chercheur-e-s ; soutien au développement d’un monde scientifique fondé sur la coopération et l’échange ; frein à l’absurde logique de compétition et de course à la prétendue excellence qui n’est le plus souvent que la preuve la plus éclatante de la capacité à se conformer aux attentes du politique ? Bref, rendre encore possibles l’invention scientifique et l’innovation pédagogique« . Signer la pétition !

Pétition et jeu participatif : 20 raisons de ne pas reconduire Fioraso (5 avril 2014). Pascal Maillard , dans sa chronique de Médiapart, avance les 5 premières raisons dont celle-ci : « deux ans de ministère Fioraso, c’est l’autoritarisme et la force de la bureaucratie au pouvoir, la concertation de façade et le mépris des organisations syndicales et des associations représentatives. C’est la multiplication des effets d’annonce, et un cabinet qui tient la plume des établissements pour écrire leur avenir ». Une sixième raison : concernant les opérations immobilières du Plan campus, la Ministre n’a pas hésité à mentir (78 chroniques du blog sur le Plan Campus).

Appel à une assemblée générale intersyndicale de Paris 1 (10 avril 2014). « Dans un contexte global de réduction du budget de l’enseignement supérieur, l’université Paris 1 est en déficit depuis trois ans à cause une dotation insuffisante du ministère et enchaîne les mesures de restriction budgétaire. Cette situation a des conséquences néfastes sur la façon dont les missions de l’université sont remplies : réduction de l’offre de formation dans l’ensemble des UFR, fermeture de travaux dirigés, dégradation des conditions d’étude avec des TD surchargés, et des conditions matérielles d’enseignement dégradées pour tout le monde ». Lire la suite…

12 Commentaires

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12 réponses à “Sauver le soldat Fioraso ? Non !

  1. Le cabinet Fioraso semble soudainement pris de panique et commet des bourdes énormes: après avoir annoncé partout la reconduction de Fioraso, bien prématurément, voilà Prévost qui affirme ici et là que l’UNEF soutient Fioraso. Chacun sait qu’entre Hamon et l’UNEF, c’est une histoire d’amour: la manœuvre était grossière. Cela a mis l’UNEF en colère. « Je vais vous décevoir mais l’Unef n’a aucune préférence. Ce qui nous importe, c’est la politique qui va être menée », a répondu Martinet à Stromboni (Educpros).

  2. La soldate , de façon bien banale , est partie chez Orange …Il ne faut pas relayer ainsi la rumeur émise par les anciens membres du cabinet et par la soldate en question 🙂
    Par ailleurs vous seriez le ministre , vous reprendriez la même ? Un peu de bon sens .
    Ce n’est pas parce que l’on a fait un long discours d’adieu au moment du passage de pouvoir qu’il faut nous faire croire de telles sornettes.

  3. Dans les arguments pour la non reconduction
    Sur 16 ministres de Valls 14 étaient déjà dans le gouvernement Ayrault, ce qui limite l’effet renouveau et l’impact médiatique
    Alors pour les secrétaires d’État on peut faire un peu de neuf
    Surtout pour ce qui n’est pas une pleine réussite de quelqu’un qui n’avait obtenu son poste de ministre que pour respecter la parité pour un poste très largement promis à celui qui était son mentor en politique Michel Destot
    voir Ceux qui ne sont pas entrés au Gouvernement sur
    http://alternatives-economiques.fr/blogs/abherve/2012/05/21/ceux-qui-ne-sont-pas-entres-au-gouvernement/

  4. Olivier Chantraine

    ON avait Pécresse, on a eu Fioraso… Continuité sans changement…
    Qui voulez vous mettre d’autre?
    Pour appliquer la politique anti-universitaire de l’Union Européenne et du système unique d’enseignement supérieur, immédiatement rentable par de hauts frais de scolarité et la dette étudiante, la privatisation et la reconfiguration capitaliste des universités et de leurs institutions, Fioraso est aussi détestable qu’un(e) autre…
    Quand la cantine a un mauvais cahier des charges et est approvisionné par les restes de fin de marché, le cuistot qui prend la tête de la cuisine peut-il être autre chose qu’un gâte-sauce sans culture et sans gout?
    Cette lutte anti-fioraso présuppose qu’un(e) autre secrétaire d’état solférinien fera mieux.
    C’est idiot.
    C’est l’Université qu’il faut rétablir.
    Sinon on se fiche de savoir quel fossoyeur manie la pelle.

  5. Elisabeth G.Sledziewski (Université de Strasbourg)

    Au-delà des critiques qu’on est fondé à adresser à l’action de Mme Fioraso, il convient de se demander pourquoi, de façon récurrente depuis des décennies, l’Université est aussi maltraitée par les décideurs gouvernementaux, de quelque bord politique que soient ces derniers. Quelle haine compulsive suscite donc l’enseignement supérieur chez ceux qui jurent qu’il est un enjeu stratégique pour la prospérité nationale, mais s’ingénient à le dépecer dès qu’ils sont au pouvoir ? Tout se passe comme si notre société en voulait à l’institution universitaire de s’être démocratisée, et en manière de vengeance, la poursuivait de son mépris, voire de son discrédit… à tous les sens du mot. J’ai personnellement signé la pétition contre Fioraso, qui dresse un bilan accablant et hélas pertinent de la continuité dévastatrice des politiques universitaires (le vilain « bruisse de nouvelles » du 4° § aurait tout de même pu être évité –« il bruit » comme « il cuit »– !). Mais je crois que pour fonder un nouveau projet pour l’Université française, il faut bien autre chose que des mesures et même des objectifs : quelque chose comme une réconciliation morale et symbolique de notre société avec cette institution… et d’abord avec ses serviteurs. À cet égard, tous les collègues savent d’expérience quel cas leurs concitoyens, voire parfois leurs proches, font de ces universitaires censés ne travailler que 6 heures par semaine et être en vacances quatre mois par an…

  6. romain

    certes…. mais si les universitaires commençaient par balayer devant leur porte pour rétablir la crédibilité de l’institution :
    mettre fin au sein des établisements aux guerres intestines,
    aux palabres sans fin qui freinent la prise de décision
    etc….

    Ne pensez vous pas alors que l’évolution souhaitée en serait facilitée
    Dans mes attributions je ne peux que constater trop souvent que la « démocratie universitaire » n’est en fait qu’une démocrasseuse

    • Univers Cité

      ah ! Merci Romain pour ce commentaire que partage complètement !
      Enfin un peu de lucidité !
      Car à toujours accuser le gouvernement (qui n’est pas un saint) on a l’impression que l’Université n’est remplie que d’oies blanches au sens moral irréprochable….
      Que chacun reconnaisse qu’il y a un minimum d’efforts à faire du côté enseignants-chercheurs-administratifs en proposant des solutions plutôt que le discours plaintif actuel me paraît un prérequis nécessaire pour faire avancer l’Université.

  7. Martinville

    Plusieurs raisons plaident contre Madame Fioraso. A Grenoble, les électeurs ont sanctionné vigoureusement Hollande et sa politique. Madame Fioraso étant l’élue de Grenoble – et ministre – doit assumer sa responsabilité politique et ne plus reparaître dans un gouvernement. L’autre raison, c’est qu’entre Fioraso et Pécresse, rien de différent. Le mal vient du Processus de Bologne qui a enclenché une logique perverse pour les Universités : il faudra donc sanctionner la politique européenne le 25 mai. Le problème de l’Université n’est pas dans la gouvernance, mais dans le sens de l’institution… la gouvernance, c’est affaire de pouvoir, d’apparatchiks, de technocrates, d’énarques (vrai et similis comme il y en a tant dans l’Université). Est-ce utile de produire une telle masse de diplômés chômeurs ? Quelle est la place de la recherche et du savoir dans notre société du spectacle ? Etc….. et lorsqu’on se sera accordé sur ces questions de fond, une réforme sera possible.

  8. David

    contre toute attente Madame la secrétaire d’Etat est belle est bien installée dans son fauteuil de l’ESR. Le moins que l’on puisse dire que sa réforme ne porte pas au regard des contestations dont elle fait l’objet. Je ne vois pas en quoi sa réforme apporte un plus positif à la communauté et surtout aux précaires de l’ESR : le gèle de poste, usine à gaz de regroupement des établissements, pléthore de précaires,…. Le discours qui consiste à réformer dans le sens de la justice est battu en brèche par la réalité de la vie universitaire dans l’espace Français. Car d’un côté les apparatchiks (professeur) qui font ce qui leur plait ; de l’autre les précaires qui se tapent l’essentiel du boulot avec les étudiants et parfois, voire souvent dans des conditions qui ressemblent étrangement à l’esclavagisme. Ce mal d’une hiérarchie universitaire qui fait fi à l’esprit de collégialité est unique dans son genre. les précaires qui se font exploités se tappent le sal boulot avec les étudiants tandis que les autres font la recherche. Résultat : les précaires n’avancent pas dans la recherche seule critère à un poste permanent et encore (…..). La réforme Fioraso apporte des remèdes à cette problématique de la justice ? La réponse est non. Les apparatchiks continueront à profiter de leur position pour exploiter les précaires comme bon leur semble : Voila la réalité de l’université Française.

    • C’est peut-être une erreur de mettre un signe « égale » reliant professeur a apparatchik de manière bi-univoque.
      Beaucoup d’apparatchik ne sont pas professeurs.
      Beaucoup de professeurs ne sont pas apparatchiks…
      C’est peut-être aussi une erreur de définir les apparatchiks par leur monopole de la recherche…
      Les choses sont beaucoup plus compliquées.
      Le collège invisible qui pilote la CPU et le ministère est loin de se soucier d’abord de la recherche.
      Son premier souci, c’est la « rentabilité » et la gestion des universités « comme une entreprise », des centres « coût-profits »… Parfois aussi, ils appellent cela « gouvernance ».

      • Roux

        Oui. Vive excel et ne pensons à rien d’autre. Faire du cash. La valeur ajoutée; Mais aucun horizon. Pas d’idée de développement . Allez-y , poursuivez ô zélés gestionnaires. Affichez, Communiquez. Perdez la guerre en comme en Afghanistan.

      • David

        je suis d’avis, mais n’ignorant pas cette réalité : celle du prolétariat des précaires et des apparatchiks qu’ils soient administratifs ou professeurs. Un autre problème auquel la secrétaire d’état n’a pas donné suite c’est le décalage de l’administratif et le corps enseignant : les temps de décisions ne sont pas harmonisés et créent des problèmes organisationnels……