Comité technique : non à l’UBL

Suite de la chronique Bretagne Loire : 160.000 étudiants ! Un de nos lecteurs nous rappelle avec raison que les comités techniques doivent se prononcer sur les projets de statuts des COMUE. Dont acte ! Un exemple récent.

Le Comité technique de l’université d’Angers s’est prononcé à l’unanimité contre le projet de statuts de l’Université Bretagne Loire

Nos votes sanctionneront avant tout les articles de cette loi qui imposent des regroupements d’établissements dans un cadre qui :
dégradera encore un peu plus la démocratie universitaire (il éloignera des personnels les instances de décision et en réduira ainsi la représentation au sein des conseils ; comment un périmètre géographique de 60.000km2, où des universités sont distantes d’environ 400km, pourra-t-il favoriser la démocratie de proximité ?) ;
ne permettra pas d’économiser des fonds publics (il ajoutera un étage administratif qui coûterait plus –en argent et en postes – que ce qu’il permettra de mutualiser ; du fait de la politique d’austérité budgétaire, son financement se fera au détriment des établissements) ;


n’améliorera pas les conditions de travail des personnels (on peut craindre au contraire qu’un des objectifs des regroupements soit d’imposer aux personnels des déplacements entre sites et de réduire dans les établissements les emplois dans les services mutualisés) ;
accentuera les inégalités entre les dotations des établissements (la carte des COMUE mise en ligne sur le site de la CPU est à cet égard éclairante : à qui fera-t-on croire que les 160.000 étudiants de la COMUE PDL pourront faire « jeu égal » avec les 70.000 de Paris-Saclay lorsque le taux d’encadrement enseignant-BIATSS varie de un à quatre entre ces deux COMUE ? La régionalisation de l’ESR et la « concurrence » entre COMUE à laquelle le ministère veut soumettre le service public ne pourra, à terme, que détruire celui-ci) ;
ne permettra pas d’améliorer les conditions d’études et de relancer la démocratisation de l’enseignement supérieur (à terme en revanche, aiguillonnée par les Collectivités locales et le patronat, la COMUE risque d’encourager une spécialisation outrancière et un rétrécissement de l’offre de formation dans chaque établissement ; cela imposerait aux étudiants des déplacements ou des études loin du domicile parental dès les premières années d’études, entraînant mécaniquement un recul de la démocratisation de l’enseignement supérieur)…

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