Coût de l’expertise K. Salmon ?

COMUE, le pire est toujours possible : la preuve. Les établissements d’enseignement supérieur et de recherche de Bretagne et des Pays-de-Loire, dont 7 universités, continuent à vouloir se regrouper dans une seule COMUE, alors qu’ils ont échoué à obtenir une IDEX dans le cadre du PIA2. Chroniques Feu la COMUE Bretagne-Loire (5 mai 2015), Présidents sourds et aveugles (7 mai 2015).

Trois « experts fonctionnels » du cabinet international Kurt Salmon, dont Marie-Joëlle Thenoz (associée, stratégie et management dans le secteur public, expert comptable de formation) continuent de produire des documents, comme si de rien n’était. Ainsi, ce document daté du 21 mai 2015. Après l’échec à l’IDEX, le calendrier de la COMUE Université de Bretagne Loire n’est même pas changé !

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Missions du cabinet privé. Dans le cadre de la mise en place de la Comue UBL, le cabinet de conseil Kurt Salmon a été mandaté pour assister les parties prenantes dans la déclinaison opérationnelle du projet stratégique de l’Université Bretagne Loire. Il s’agit de concevoir l’organisation et les modes de fonctionnement de la nouvelle structure tout en assurant la pérennité des activités en cours (projet d’organisation, modèle économique, partenariats, chantiers de mise en œuvre)…

Questions sur le coût. Quand a commencé la mission de Kurt Salmon ? Quel contrat ? Quelles factures déjà payées ? Quelles dépenses à venir  ?

La méthodologie de départ n’est pas critiquable : partir des compétences dévolues à l’UBL pour les traduire en activités concrètes et formaliser la structuration opérationnelle du projet de la Comue, avant d’en induire les modalités d’organisation et les besoins en matière de fonctions soutien et support (dimensionnement, moyens en ressources humaines, financements)…

Le problème est que, dans le document, il n’y a strictement rien de concret. Dit autrement, le cabinet privé n’a pour l’instant vendu que de belles paroles, des concepts vides : sécuriser la trajectoire (parvenir absolument à un décret ?), anticiper les attentes et les inquiétudes des acteurs (lesquelles ?), articuler par itération un cadrage top down assuré par le Comex et le Cocoor (pour assurer la cohérence et le pilotage politique d’ensemble) et des contributions en bottom up (des exemples de cadrage et de contributions ?)

Un seul exemple de structure est mentionné dans le document : Biogenouest. Ce réseau de plates-formes technologiques en sciences du vivant et de l’environnement n’a aucunement besoin d’une COMUE pour exister et se développer !

Au fait, tous les établissements ont-ils validé les statuts de la COMUE ? Sur le site UBL, il est écrit : pour suivre le calendrier de délibération, suivez le compte @UBretagneLoire sur Twitter. Je n’ai pas trouvé les résultats !

Pour aller plus loin : les statuts de la COMUE. Chroniques du blog sur le SUP en Bretagne, en Pays de Loire.

6 Commentaires

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6 réponses à “Coût de l’expertise K. Salmon ?

  1. Zéphologie et pipeaulogie, ça marche fort dans nos universités trois points zéro !

  2. La COMUE UBL reposait sur un triple paris.
    1. que les deux régions fusionnent dans le cadre de la loi NOTRe et qu’ainsi les Universitaires aient été précurseurs dans ce rapprochement : Raté
    2. que l’IDEX UBL+ permettent par son financement de compenser le surcoût de cette superstructure bureaucratique : Raté
    3. que le fonctionnement à 7 Université et 17 établissements soit collégial et respectueux des intérêts des membres contrairement aux PRES au sein desquels les Universités de Nantes et Rennes imposaient leur choix : Raté la collégialité n’est ni du gout du G3 (Nantes, Rennes Brest) ni du goût des experts du ministère et du PIA.
    Mais le paquebot est lancé, il n’est ni bon pour les étudiants, ni bon pour les personnels, ni bon pour les finances publiques, ni satisfaisant pour la comunauté universitaire, mais c’est conforme à la loi, c’est la plus importante COMUE de France et ça c’est prestigieux. C’est du chiffre!
    Qui pourrait l’arrêter? surement pas les consultants grassement payés pour la maitrise d’œuvre …

  3. Sans défendre le recours à un cabinet, il faut être honnête avec celui-ci. Le document cité est visiblement un document de méthode préparatoire à des débats. Il est normal qu’il ne présente pas d’analyse concrète.
    Mais la question n’est pas là. Comme le dit Christofol, comme l’a déjà dit le blogueur, la Comue UBL est une monstruosité, sans logique, sans intérêt, sans avenir. Un « éléphant blanc » comme on appelle ce genre d’erreur colossale au Etats-Unis.
    La seule question qui vaille est bien celle-là : qui peut arrêter l’éléphant ?

  4. Bobby

    La COMUE UBL est un fiasco imposé par des présidents d’universités et quelques uns autour d’eux. Les motifs qui ont conduit à l’éléphant blanc ont été rappelés. Il en manque un : éviter la régionalisation des universités ! En pleine réforme territoriale c’est quand même un argument à mourir de rire. Résultat : raté, le grand vide.
    Et depuis la sentence UBL+, à l’instar de la Peugeot 206+, c’est à dire un véhicule « low cost » utilisant des solutions largement éprouvées, plutôt que de déployer les dernières innovations, nous assistons à un concours d’hypocrisies pour accélérer la construction d’UBL. Bref on accélère pour aller plus vite dans le mur. Mais jusqu’où s’arrêteront-ils ? Pour mémoire la 206+ n’a que 4 étoiles au crash test !

  5. P7

    et ce même cabinet sévit à Paris Diderot – Paris 7 sur le schéma directeur numérique! et oui, nous sommes dans l’ère des post-its sur les tableaux!

  6. XX

    Rennes 2, UBS, Le Mans et Angers n’ont pas encore voté et les CT sont contre.
    La Comue se fait pour de mauvaises raisons, mais y a-t-il une bonne raison de ne pas la faire ? Les Comue actuelles (ex-PRES UEB et UNAM) sont-elles à ce point efficaces que nous nous battions pour les conserver ?