Un comité de suivi inutile

Il y eut un comité de suivi des licences professionnelles, un comité de suivi des masters, un comité de suivi des licences et des masters… Et voici le petit dernier : un comité de suivi des cycles licence, master et doctorat (arrêté du 3 mars 2017).

Les comités précédents ont rendu des rapports, quelquefois pertinents. Mais au final, leurs propositions n’ont eu aucun impact direct sur l’évolution réglementaire de chacun des trois cycles. Consultatifs, ils étaient là pour amuser la galerie et offrir un strapontin à telle ou telle personnalité, à tel ou tel membre d’une organisation dite représentative.

La création d’un comité intégré pour les 3 cycles pourrait être interprétée comme une mesure de simplification, chère au secrétaire d’État, monsieur Le simplificateur. Nenni, car ce comité comportera des commissions par niveau et sera pléthorique comme on ne l’a encore jamais vu : 41 membres titulaires, 76 membres suppléants.

De plus, les membres du comité seront nommés par le ministre en charge de l’enseignement supérieur : ce qui tue d’emblée leur capacité d’indépendance.

Enfin, les missions de ce comité sont globalement déjà remplies par le HCERES et par le CNESER. En France, pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ?

1 commentaire

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Une réponse à “Un comité de suivi inutile

  1. Pierre

    Je suis d’accord, sauf sur un point : ces comités ne sont pas seulement là pour amuser la galerie. Ils jouent un rôle essentiel pour ligoter toute initiative dans l’université, par exemple en édictant une liste arbitraire d’intitulés possibles qui entrave toute travail interdisciplinaire. Les universités n’ont jamais été aussi peu autonomes depuis un siècle : l’autonomie d’un président d’université est celle d’un gérant de McDo, qui se débrouille avec son budget mais ne peut changer aucun point des recettes qu’il sert… Et ce sont ces comités qui établissent les recettes possibles.