Saint-Denis. Reconstruire la flèche

Histoire de la flèche nord de la basilique de Saint-Denis.

« C’est sous l’abbé Suger au XIIème siècle que la façade de la basilique prendra son aspect actuel. La flèche nord de la basilique, édifiée vers 1219, culminait à plus de 86 mètres au-dessus du sol, et servait de signal à toute la région. Elle a subi de nombreuses dommages, à commencer par un incendie peu de temps après sa construction.

En 1837, la foudre s’abat sur la flèche, la fragilisant fortement. L’architecte François Debret sera chargé de son démontage, en vue d’une restauration future. Ce sera chose faite, jusqu’à la pose d’une croix en son sommet. Mais en 1845 une forte tempête, la trombe de Montville ou de Gonesse selon les sources, balaie tout le nord de la région. Elle causera de graves dommages dans les combles de la basilique, ce qui fragilisera un peu plus la tour nord. De coups de foudre en tempêtes, la tour sera étayée en urgence dès le début de l’année 1846.

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Des polémiques mettant en cause le travail de Debret, notamment la qualité des pierres utilisées se font jour. Il sera remplacé par l’architecte Félix Duban au mois de juillet 1846, mais celui-ci démissionne dès le mois suivant.

C’est au mois de novembre qu’Eugène Viollet-le-Duc entre en scène. Il effectue un état des lieux complet dès le mois de janvier et commence le démontage de la tour jusqu’à la terrasse crénelée toujours visible aujourd’hui. Ce démontage s’est accompagné de relevés et d’attachements exceptionnellement complets. Ces documents, conservés aux Archives nationales et à la Médiathèque du patrimoine, représentent les ouvrages avec un niveau de détail remarquable ».

Un projet pour l’avenir (visionner l’intéressante vidéo de 4’04)

« Loin d’un projet complètement déconnecté des réalités locales, le remontage de la flèche de la basilique est conçu comme un véritable outil de développement et de valorisation patrimoniale. Rendre à la basilique sa flèche devra s’inscrire dans le quotidien de chaque Dionysien, et devra être une expérience pour chaque touriste ou visiteur.

Ce chantier spectaculaire et singulier produira des retombées positives en matière d’activité et d’emploi, en étant à la fois pourvoyeur de prestations auprès de l’économie locale, et en étant espace d’application pour des parcours de formation professionnelle.

Capitalisant sur l’expérience de l’Unité d’archéologie de Saint-Denis, qui depuis 30 ans conduit des actions de pédagogie et de sensibilisation au patrimoine auprès du public le plus large, le chantier de la flèche permettra de valoriser et de développer des savoir-faire encore pratiqués aujourd’hui, notamment le travail sur la pierre, la terre, le métal.

  • Il contribuera à valoriser les métiers liés à la construction, à la restauration, avec une portée pédagogique auprès des scolaires, des apprentis des CFA du bâtiment, de publics en insertion accompagnés d’éducateurs spécialisés.
  • Les activités de surveillance du site, d’accueil des visiteurs, de médiation culturelle offriront de nouvelles perspectives d’emploi, en adéquation avec des formations déjà proposées sur le territoire.
  • Il créera des activités nouvelles, la fabrication d’objets dérivés, des offres culinaires à destination des équipes du chantier mais aussi des visiteurs ».

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