L’engagement étudiant reconnu

Reconnaissance de l’engagement des étudiants dans les établissements d’enseignement supérieur sous tutelle directe du ministère en charge de l’enseignement supérieur. Circulaire n°2017-146 du 7-9-2017, bulletin officiel du 5 octobre 2017 (extraits en note 2 à la fin de la chronique)

Excellente idée que celle de reconnaître l’engagement étudiant. Cette reconnaissance ne pourrait cependant n’être qu’une fausse bonne idée, tant sa mise en œuvre va se confronter à des problèmes sérieux. Ceux-ci pourraient transformer la validation de l’engagement en usine à gaz.

Les contentieux pourraient  être nombreux car la circulaire est potentiellement discriminatoire, à quatre titres

– elle ne vaut que pour les étudiants des établissements dépendant du MESRI

– elle est bavarde car elle veut prévoir toutes les formes possibles d’engagement. Or tout prévoir est impossible. De manière surprenante d’ailleurs, un engagement étudiant structurel n’est pas mentionné : il s’agit de la fonction d’élu dans un conseil de composante et/ou dans un  conseil central de l’établissement

– elle ne réglemente pas le nombre de crédits ECTS attribuables pour l’engagement ; elle ne fixe pas de maximum : 5, 10, 20% des crédits ? Ce n’est certainement pas un hasard, mais quelle est l’argumentation ?

– elle se heurte à une difficulté structurelle : celle de la mesure de l’engagement réel (intensité ? qualité ? résultats ?).

A suivre donc, à moins que la circulaire ne se perde rapidement au fond des tiroirs.

Note 1. Il y a quinze ans, université de Marne-la-Vallée : création du diplôme universitaire d’élu étudiant dans un des conseils centraux. Règles pour obtenir ce DU : ne pas être absentéiste dans le conseil où on est élu, suivre 10 séances de formation sur les principales questions de l’enseignement supérieur, participer à deux jours de séminaire dans une autre université (nous nous sommes ainsi rendus à Lille, à Rouen l’année suivante et enfin à Poitiers). Soutenir un petit mémoire sur la responsabilité exercée.

Note 2. Extraits de la circulaire. L’engagement étudiant favorise l’acquisition de compétences et de savoirs qui contribuent à l’épanouissement, à la formation citoyenne et à une meilleure insertion des étudiants.

Depuis plusieurs années, un nombre croissant d’établissements d’enseignement supérieur a développé divers dispositifs de valorisation de l’engagement et de l’ensemble des activités extra-académiques des étudiants.

La loi n° 2017-86 du 27 janvier 2017 relative à l’égalité et à la citoyenneté marque une étape importante dans cette évolution : elle crée, dans le code de l’éducation à l’article L. 611-9, un principe de validation, au titre de la formation suivie, des compétences, connaissances et aptitudes acquises par les étudiants à l’occasion d’un engagement bénévole dans une association ou d’un engagement en service civique ou comme sapeur-pompier volontaire, ainsi que dans le cadre de la réserve opérationnelle ou d’un volontariat militaire. Elle étend cette validation à l’activité professionnelle des étudiants.

Pour aller plus loin. Chroniques du blog « Jeunes et engagés« .

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