A. Warburg. Historien de l’Art

Aby Warburg (1866-1929) a obtenu son doctorat en Histoire de l’art moderne à l’université de Strasbourg en décembre 1891 ; il y était arrivé en 1889, après des études à Bonn de 1986 à 1889. Il est l’un des fondateurs de l’Histoire de l’Art.

Strasbourg, Laboratoire d’Europe 1880-1930, exposition du Musée d’Art Moderne et Contemporain, salle 2 : Les universités au cœur de la recherche. Vidéo sur Aby Warburg : biographie présentée par Roland Recht. Album de 21 photos.

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L’œuvre principale d’Aby Warburg : Atlas mnémosyne. « Il s’agit d’un important corpus d’images, créé entre les années 1921 et 1929. Sa conception a été stoppée par la mort soudaine de son auteur en octobre 1929. Il a été publié pour la première fois en français et en version intégrale en 2012 par Roland Recht (éditions l’Ecarquillé-INHA). L’Atlas a été conçu en étroite relation avec la bibliothèque d’Aby Warburg ouverte en 1926 à Hambourg qui portait l’inscription Mnémosyne au-dessus de sa porte d’entrée. Riche de près de 60 000 volumes et de plus de 25 000 photographies »…

Biographie détaillée dans Martin Warnke, Aby Warburg, Revue Germanique Internationale, traduction de Olivier Mannoni, 1994-2, pages 123-135.

Résumé de l’article. « Il montre dans quelle mesure Aby Warburg peut être considéré comme un des fondateurs d’une histoire de l’art moderne. Les données de sa biographie permettent de tisser un contexte personnel de son travail et de juger de ses intentions. Plusieurs domaines de son activité sont successivement abordés : la bibliothèque, centrée sur les conditions et les nécessités sociales de l’expression artistique, a acquis une sorte d’autonomie à l’égard de son fondateur. Car le programme propre de Warburg s’est progressivement déplacé vers une iconographie érudite, une forme d’érudition spécifique aux sciences humaines. Le tableau était pour Warburg, qui se meut essentiellement dans l’espace de la Renaissance, support d’une mémoire sociale et d’une confrontation du passé et du présent. Warburg mène également une réflexion sur les besoins de justification qui guident les spectateurs et les commanditaires d’une œuvre. Il a consacré les dernières années de sa vie à la constitution d’un atlas des tableaux, séries topographiques de thèmes à travers lesquels nombre de jeunes chercheurs ont découvert son œuvre, tout en ignorant des aspects plus complexes ».

Les années 1866-1891 (doctorat). « Aby Warburg compte, avec Wölfflin, au nombre des fondateurs d’une histoire de l’art moderne — nous entendons par là une historiographie de l’art qui, au-delà de sa pertinence pour la discipline scientifique elle-même, a contribué à accroître la compréhension de soi et l’ampleur des connaissances humaines au cours de ce siècle. Mais tandis que l’analyse formelle de Wölfflin était représentative de la première moitié de ce siècle, l’influence de Warburg dans le monde a seulement débuté au cours de la seconde moitié1.

On connaît bien les conditions personnelles et extérieures qui ont permis à Warburg de développer ses principes et de mener son action. Né en 1866 au sein d’une vieille famille de banquiers juifs installée à Hambourg depuis le XVIIème siècle, il a utilisé les moyens dont disposait la banque, et qui s’étaient notamment accrus au cours des Gründerjahre, pour montrer, par notre exemple personnel, que le capitalisme peut aussi mener un travail de réflexion sur la base la plus large, qu’il est seul à pouvoir appréhender.

Effectivement, pendant toute sa vie, ce sont d’abord ses parents, puis son frère Max, un personnage important auquel il avait cédé son droit d’aînesse, qui assurèrent financièrement son existence personnelle et scientifique.

Il acheva toutefois rapidement ses études. En 1886, il se rendit à Bonn, où il s’intéressa d’abord à Henry Thode, puis à Carl Justi ; mais deux autres auteurs ne relevant pas de sa discipline eurent sur lui une plus grande influence : le philologue de l’Antiquité et spécialiste des mythes Hermann Usener, et l’historien Karl Lamprecht.

L’Exposition d’art internationale attire Warburg à Munich en 1888, pour un semestre d’été. Là, il se rattache à un groupe d’étudiants qui part pour Florence, pour un semestre, afin de tenir un séminaire et de soutenir le professeur de Leipzig, August Schmarsow, qui veut y fonder un institut d’histoire de l’art — une entreprise que Warburg soutiendra et encouragera pendant toute sa vie. C’est à cette époque qu’il trouve le sujet de sa thèse.

Mais faute d’obtenir l’assentiment de Justi, à Bonn, il se rend en 1889 à Strasbourg, auprès du connaisseur de la Renaissance italienne qu’est Hubert Janitschek. Comme, là encore, il mène des études particulièrement hétéroclites, ne redoutant pas de tenir un exposé sur les présupposés logiques des jeux de hasard dans un séminaire sur le calcul des probabilités, il prend un temps relativement important, pour l’époque, avant d’achever sa thèse — ce qui fut fait en décembre 1891« . Lire la suite de l’article de Martin Warnke

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