Nantes. Réussite en 1ère année

Parcoursup : premier test sur les taux de  réussite en 1ère année de licence ou de DUT. Le cas de l’Université de Nantes.

Du lycée à l’Université : Connaître le taux de réussite en 1ère année (résultats pour l’année universitaire 2017-2016). La rubrique est accessible dès la page d’accueil du nouveau site. La navigation s’avère facile et efficace.

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J’ai choisi de rechercher les taux de réussite des nouveaux bacheliers (= inscrits pour la 1ère fois) en 1ère année d’Histoire (admis ou refusés) ; les taux sont calculés, après avoir soustrait les abandons en cours d’année. Pourquoi l’histoire ? c’est parce que j’étudie cette matière à l’université de Strasbourg en auditeur libre. La prochaine étape sera de comparer les taux d’une université à l’autre.

Le tableau ci-dessus donne les effectifs d‘inscrits en 1ère année d’histoire (172) selon la série du baccalauréat et la mention, ainsi que les effectifs et les pourcentages d’admis (44,8%) et de refusés (55,2%).

Le meilleur taux de réussite est celui des bacheliers généraux « Économique et social » : 43 bacheliers sur 67 ont été admis en 2ème année (mais il y a quand même 24 refusés).

L’obtention d’une mention augmente le taux de succès : échec de 82% des bacheliers qui n’ont obtenu que la mention « passable ». A l’inverse, 86% des 25 étudiants qui ont obtenu la mention « Bien » ont été admis en 2ème année ; Toutefois, trois ont été « refusés ».

Dans les séries Bac Techno et Bac Pro, les résultats sont très mauvais.

Le site est très performant : en repartant de la page d’accueil du site, j’ai trouvé les taux de réussite en 1ère année de droit en moins d’une minute.

Bravo l’université de Nantes.

Cependant, il y a quand même un problème : le taux d’admis en 1ère année de licence est inférieur à 50%, alors que le taux de réussite au baccalauréat approche les 90%. Une telle rupture dans les taux n’est pas acceptable.

Actualisation du 8 février en réponse au commentaire de Puce sur le taux de passage de 1ère en 2ème année de CPGE (cliquer sur le tableau ci-dessous)

3 Commentaires

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3 réponses à “Nantes. Réussite en 1ère année

  1. Puce

    Je suis professeur d’histoire médiévale à l’université de Nantes, et responsable de la L1. Je me réjouis du constat fait ici d’une réelle publicité des statistiques sur le site de l’université, et leur lisibilité. Je ne suis en revanche pas d’accord sur l’interprétation du constat fait à la fin du texte, sur le décrochage des pourcentages entre taux de réussite au baccalauréat et taux de réussite en licence. Il est de notoriété publique que le baccalauréat général ne garantit plus les compétences nécessaires pour des études en histoire à l’université. Une partie non négligeable des copies que je corrige ne présentent plus le niveau minimal en expression écrite, orthographe, capacité de réflexion, d’analyse des termes d’un sujet, qui est nécessaire pour aborder ces études. Je ne vois pas pourquoi nous ferions chuter les exigences d’enseignement universitaire (et donc la crédibilité de nos formations, déjà bien contestées dans un large public) en raison du niveau des étudiants en sortie de lycée.
    Je reste toutefois opposée à la sélection à l’entrée à l’université, car je suis persuadée qu’avec des moyens, nous pourrions réussir à corriger ces lacunes. Pour moi, la sélection n’est que le prétexte pour ne pas donner de moyens à l’université. C’est donc un faux problème. Tous les étudiants qui sont en face de moi, en fait, ont leur place en face de moi, et peuvent réussir, mais je n’ai pas forcément les moyens de leur donner de quoi.
    Mais il y a plus : j’en ai assez que le taux d’abandon ou de non passage de la première à la deuxième année d’université soit interprété comme un échec des enseignants, des maquettes de formation, et même des étudiants eux-mêmes. Personne ne parle jamais du taux d’abandon entre première et deuxième année de classe préparatoire aux grandes écoles. Or, il est lui aussi extrêmement élevé et pratiquement comparable à celui connu à l’université, mis on n’en parle jamais comme d’un échec. Les 50 % de passage, et donc de non passage en 2e année, en CPGE comme à l’université, masquent des processus de réorientation, de réflexion sur l’avenir. Il est clair que de nombreux étudiants suivent l’idée de leurs parents en Terminale, et s’en émancipent ensuite. Tant mieux pour eux ! Certains ont aussi besoin de plus de temps pour savoir ce qu’ils veulent. Au passage, le niveau comparable des taux d’abandon entre université et CPGE signale que, sélection ou non sélection, il y a toujours un pourcentage comparable des étudiants qui ne poursuivent pas, contraints ou non, leurs études dans la voie choisie d’abord. La sélection n’arrange donc en rien ce taux. Il ne pourrait baisser qu’en faisant chuter nos exigences, donc la crédibilité de la formation, ou en injectant des moyens, ce qui n’est pas dans les cartons visiblement. Mais même avec des moyens supplémentaires, on ne pourra éviter un certain taux, QUI N’EST PAS UN ECHEC.
    Je terminerai en précisant un point : les enseignants-chercheurs sont, pour la plupart d’entre eux, accablés de travail et poussés à en accepter toujours plus en enseignement et administration, par leur réelle conscience professionnelle et leurs responsabilités à l’égard de leurs étudiants. Ils réalisent de plus en plus des activités supplémentaires, non rémunérées et toujours aux dépens de leurs activités de recherche. Ils sont de plus en plus nombreux à craquer, les burn-out ou écroulements du même type se multiplient. Ce serait bien d’arrêter de casser du sucre sur le côté « pas acceptable » de certains faits qui ne sont pas de leur fait, et qui ne sont pas non plus inacceptables.

    • Merci, chère collègue, de votre message
      Attention à ne pas vivre sur des représentations fausses. Le taux de passage en 2ème année de CPGE est bien plus élevé que celui du passage de L1 en L2 (cf le tableau ajouté pour vous à la fin de cette chronique)

      • Puce

        Merci pour le tableau, très éclairant et qui nuance mes propos, fondés certes sur des schémas inexacts. Cela étant, pour comparer ce qui est comparable, donc le passage de L1 en L2 en histoire, et le taux d’abandon (aimablement intitulé « réorientation » dans le susdit tableau, ce qui pour le coup confirme mon analyse de fond), on constate un taux « d’échec » de 50 % dans l’un, de 31 % dans l’autre. Ce n’est certes pas équivalent, mais le simple fait qu’on appelle un même phénomène échec dans un cas, et réorientation dans l’autre, est très significatif. Et pour moi, c’est cela qui est inacceptable.