Marat. L’Ami du peuple

Sources. Article de Wikipédia. Ouvrage de Serge Bianchi paru chez Belin.

« L’Ami du peuple est un journal politique français de la période révolutionnaire, créé et publié par Marat de 1789 à 1792.

Interruptions de publication. Marat est cité à comparaître devant le tribunal du Châtelet pour excitations aux violences. Ses insultes dans le no 97 (14 janvier 1790) contre M. Bouchet d’Argis, conseiller au Châtelet chargé de l’affaire, lui valent un décret de prise de corps (arrestation) signé par le maire de Paris Jean Sylvain Bailly. Trois mois durant, Marat se cache à Paris, puis s’exile à Londres, pour revenir entre le 10 et le 17 mai 1790. »

BLOG HISTORIQUE, réalisé par le groupe international de lecteurs Veramente. Les 685 numéros de L’AMI DU PEUPLE de Jean-Paul Marat. Journal original, suivant au jour le jour les événements de la révolution française (1789 – 1792)

Texte intégral en ligne : 2872 pages.

Numéro 1, 12 septembre 1789.

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Louvre, 18ème. Peinture italienne

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Stéphane Loire, Peintures italiennes du 18ème siècle du musée du Louvre, Gallimard, 2017, 576 pages. Source : Éditions du Louvre.

« Le musée du Louvre conserve un ensemble exceptionnel de peintures du Settecento, réunies pour la plupart dans la seconde moitié du 20ème siècle. Après deux volumes consacrés aux peintures italiennes du 17ème siècle du musée du Louvre (1996, 2006), cet ouvrage vient compléter la publication du catalogue raisonné du fonds de peinture baroque italienne du musée du Louvre. Il prend en compte, selon des principes identiques, les tableaux de tous les foyers régionaux présents dans les collections (Bologne, Florence, Gênes, Lombardie, Naples, Rome et Venise), dus à des artistes nés entre 1655 et 1754.

Chaque peinture fait l’objet d’une étude aussi complète que possible permettant d’établir un bilan des connaissances sur ce magnifique ensemble. On y trouvera ainsi des notices détaillées pour 187 tableaux conservés au musée du Louvre, auxquels viennent s’ajouter 151 autres déposés hors du musée ».

La peinture italienne au Louvre. Une visite guidée. Aline François-Colin, 2000, 40 pages.

« Ce guide permet de se familiariser avec l’histoire de la peinture en Italie du XIIIe au XVIIIe siècle, constituée de différentes écoles artistiques régionales (Florence, Venise, Rome et Naples…). Un choix de trente-quatre tableaux nous mène à la rencontre des plus grands artistes, du peintre florentin Cimabue au Vénitien Tiepolo ».

11 biographies

Vers 1700. Pasqualino Rossi (Vicence 1641 – Rome 1722). La maitresse d’école.

Vers 1709. Francesco Trevisani (Capodistria 1656 – Rome 1746). Le sommeil de l’Enfant Jésus.

Vers 1710. Alessandro Magnasco (Gênes, 1667-1749). Les muletiers dit aussi paysage au château.

Vers 1715. Alessandro Magnasco (Gênes, 1667-1749). La tentation de Saint Antoine.

Vers 1723. Giambattista Pittoni (Venise, 1687-1767). Suzanne et les vieillards.

Vers 1730. Giovanni Battista Busiri (Rome, 1698-1757). Le village et les cascades de Tivoli.

Vers 1736-1737. Gianantonio Pellegrini (Venise, 1675-1741). La Lutte entre l’Allemagne et la France pour la conquête du Rhin.

Vers 1740. Pietro Longhi (Venise, 1701-1785). La présentation.

1743. Giovanni Paolo Panini (Plaisance, 1691 – Rome, 1765). Ruines d’architecture avec l’arc de Janus, le temple de Vesta et la statue équestre de Marc Aurèle.

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L’arrivée du Canal à Mulhouse

1830. Le Canal du Rhône au Rhin arrive à Mulhouse.

Suite de la chronique du 16 juillet 2022 : Dole, Doubs, Canal Rhône au Rhin. Quatre voies d’eau interconnectées à Dole (Jura) : le Doubs, le Canal Charles Quint, le Canal du Rhône au Rhin, le Canal des Tanneurs.

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Source de cette chronique : article de Wikipédia.

« L’idée de relier le bassin du Rhône à celui du Rhin par des voies navigables est ancienne puisque Colbert et Vauban l’avaient évoquée sous Louis XIV après l’annexion de la Franche-Comté et de l’Alsace, mais c’est au XVIIIe siècle que le projet prend forme.

Les projets et la réalisation : 1719-1834

1719. Au début du XVIIIe siècle, la ville de Dole qui cherche à permettre les échanges avec Lyon s’attache à rendre navigable la partie inférieure du Doubs jusqu’à Verdun-sur-le-Doubs mais elle se heurte à diverses oppositions (péages, villes défendant leur octroi, société de coches) qui font cesser le trafic. Pour contourner les difficultés, un magistrat de la ville avance alors en 1719 l’idée d’un canal entre Dole et Saint-Jean-de-Losne. L’idée est reprise quelques décennies plus tard par Claude-Quentin La Chiche, officier du génie né à Dole le 31 octobre 1719, mort général de brigade à Paris le 15 octobre 1803.

1744. Claude-Quentin La Chiche observe dès 1744 que le bassin du Doubs peut facilement être relié au bassin du Rhin à Valdieu-Lutran où se situe la ligne de partage des eaux et que le Doubs aménagé peut permettre la liaison de la Saône au Rhin.

1754. Des ingénieurs alsaciens confirment ces observations dans un rapport en 1754.

1758. La Chiche fait parvenir un mémoire à M. de Beaumont, intendant de Franche-Comté, dans lequel, après avoir indiqué le point de partage et le tracé du canal jusqu’au Doubs, près de Montbéliard, il s’étend principalement sur les avantages d’un canal de dérivation qui relierait directement la ville de Dole à la Saône, à la hauteur de Saint-Jean-de-Losne, débouché dès lors assigné au futur canal de Bourgogne.

1765. Il lui est répondu que ces travaux ne seraient profitables qu’à Dole tant que l’ensemble ne serait pas réalisé et que les finances publiques ne permettaient pas d’envisager un tel chantier. Un deuxième mémoire envoyé à Choiseul en 1765 ne donne pas de meilleurs résultats.

1774 et 1777. Mais l’idée est maintenant dans l’air et Philippe Bertrand, chef du service des ponts et chaussées de Franche-Comté, arrive aux mêmes conclusions concernant une liaison entre la Saône (et donc le Rhône) et le Rhin. Il établit, sans connaître les travaux de La Chiche, en 1774 puis en 1777, plusieurs rapports favorables à l’utilisation du cours du Doubs entre Dole et Montbéliard en mettant en avant la priorité à accorder au canal de dérivation de Saint-Symphorien (Côte-d’Or) à Dole (Jura).

1783. Finalement la décision concernant ce canal de dérivation est prise le 20 janvier 1783 : Bertrand est chargé des travaux en Franche-Comté et Émiland Gauthey en Bourgogne, province qui prend en charge un tiers des coûts. Le 25 septembre 1783, un arrêté du Conseil du Roi confirme ces engagements et l’adjudication des travaux du canal de Franche-Comté a lieu au début de 1784 pour 610 000 livres tournois.

1778-1791. De son côté Claude-Quentin La Chiche poursuit ses études sur l’ensemble de la liaison Saône-Rhin et revendique la paternité du projet dans de nombreux mémoires de 1778 à 1791 : une commission mixte d’ingénieurs civils et militaires mandatée par l’Assemblée nationale reconnaît son zèle et sa justesse dans l’idée générale mais on met en cause sa pertinence technique pour le tenir à l’écart du projet qui avance sans lui.

1784. Louis V Joseph de Bourbon-Condé, gouverneur de Bourgogne, inaugure le 24 juillet à Saint-Jean-de-Losne en même temps les travaux du tronçon-est du canal de Bourgogne qui devait relier la Saône à la Seine (partie Saône – Dijon, 30 km) et du canal de Franche-Comté qui reçoit la dénomination de canal Monsieur en l’honneur du gouverneur que l’on dénommait Monsieur le Prince.

1792. Arrêtés au début de la Révolution, les travaux sont relancés en 1792 alors que la dénomination change ».

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UHA, 50 ans en 2025

En 2025, l’Université de Haute-Alsace fêtera ses 50 ans. Source. Site de l’université de Haute-Alsace : Historique (partie 2 de cette chronique)

Chroniques et photos du blog Histoires d’universités sur l’Université de Haute Alsace

Partie 1. Présidents de l’UHA

Pierre-Alain Muller, dit PAM, a été élu Président de l’UHA le 26 janvier 2021 ; il en est le 8ème. Il devrait se représenter pour un second mandat (2025-2029).

En 2012 (photo ci-dessous), PAM, pour la 1ère fois candidat à la présidence de l’université, est entouré d’une partie de son équipe. Il est battu par Christine Gangloff-Ziegler, nommée en juillet 2020, après deux mandats présidentiels, rectrice de la région académique de la Guadeloupe.

PIerre-Alain Muller continue à penser à l’avenir. Il saisit l’opportunité de devenir l’un des vice-présidents de la nouvelle présidente : vice-président à l’innovation. Il avait été Premier vice-président de l’UHA, chargé de la politique numérique de 2007 à 2010).

PAM est passionné par les innovations. Quand, en février 2014, mon blog Histoires d’universités est dissocié (… censuré) par mon éditeur d’alors (Educpros du groupe l’Étudiant), il me donne l’idée d’un blog indépendant. Il le crée (j’en aurais été bien incapable !).

Cette nouvelle version du blog a parfaitement tenu la route, est fort bien référencée, n’a jamais bugué. Elle fête cette année ses 10 ans. 6 380 chroniques à ce jour.

10 ans : très sincère merci, cher Pierre-Alain !

Partie 2. Histoire de l’UHA.

« En 2025, l’Université de Haute-Alsace fêtera ses 50 ans. Que retenir de toutes ces années de formation, de recherche, de partenariats et de vie universitaire ? Quels points forts et quelle identité a développé l’UHA pour se distinguer dans le paysage universitaire français et international ? Quel est le socle qui a permis à l’Université d’être ce qu’elle est aujourd’hui ?

Née des besoins industriels et scientifiques, l’UHA est une université fortement professionnalisante qui a fait de son environnement transfrontalier (Suisse et Allemagne) un atout majeur. Elle place l’innovation au cœur de ses priorités répondant ainsi aux exigences du monde professionnel et institutionnel.

L’histoire de l’UHA est ancienne puisque, même si elle est devenue de plein exercice en 1975, elle s’est construite au fur et à mesure à partir de ses composantes (facultés, IUT, écoles d’ingénieurs) qui ont été réunies pour constituer l’établissement aux côtés des laboratoires de recherche et des services.

Création de la première école de chimie de France et de l’école textile

L’histoire de l’Université de Haute-Alsace est liée à la création en 1822 de l’école de chimie et en 1861 de celle de l’école textile. Ces deux écoles sont associées au passé industriel de Mulhouse, au textile, aux indiennes, à la chimie des colorants et à la mécanique.

En effet, dès 1822, les futurs pères fondateurs de la Société Industrielle de Mulhouse (SIM) ont créé des cours du soir en chimie doublés d’un laboratoire d’analyse chimique ayant pour mission d’apprécier la qualité des mélanges de colorants naturels qui étaient destinés à l’industrie textile.

Cette prise de conscience de l’intérêt de former sur place les techniciens indispensables dans l’industrie manufacturière ainsi que la crainte de la concurrence britannique aboutiront donc à la création de la SIM mais aussi à celle de plusieurs composantes de l’UHA.

Dès 1861, les industriels de la SIM créent la première école de tissage et de filature de France, en partenariat avec la Ville de Mulhouse et la Chambre de Commerce. Ce qui deviendra plus tard l’école textile s’apprête donc à former des contremaîtres, puis des techniciens et enfin des ingénieurs.

Ces deux écoles connaîtront ensuite un rayonnement international important : l’école de chimie par exemple fournira quasiment le monde entier et particulièrement la Russie, le Mexique et l’Espagne, les cadres de l’industrie et de l’indiennerie.

Développement de l’enseignement supérieur à Mulhouse et Colmar

Dès 1958, une volonté forte de création de nouvelles filières d’enseignement supérieur apparaît et de nouveaux bâtiments sont construits pour répondre à ces besoins. À cette occasion, le Collège Scientifique Universitaire de Mulhouse est créé : il dépend de la Faculté des Sciences de Strasbourg. De même, un Collège Littéraire Universitaire voit le jour en 1966 sous l’égide de la Faculté des Lettres de Strasbourg. En 1968, la future université s’étend à Colmar avec la création de l’Institut Universitaire de Technologie de Mulhouse-Colmar (qui se séparera plus tard en un IUT de Colmar et un IUT de Mulhouse).

En 1970, l’ensemble de ces composantes se regroupent au sein du Centre Universitaire du Haut-Rhin (CUHR).

Naissance de l’Université du Haut-Rhin le 8 octobre 1975

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Deux Crespi au Louvre

Deux peintures de Crespi au musée du Louvre.

Diaporama de 9 photos (2 œuvres, cartouches, détails).

et Chronique du 28 mars 2022 : Crespi dit Lo Spagnolo (1665-1747)

Giuseppe Maria Crespi dit Lo Spagnolo, né le 14 mars 1665 à Bologne où il est mort le 16 juillet 1747, est un peintre et graveur italien.

Le musée des Beaux-arts de Strasbourg possède trois peintures de Crespi :

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Vigilance Orange

Vigilance Orange sur l’Atlantique (Batz-sur-Mer), 2 janvier 2024.

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Beaumarchais. 30 ans en 1762

Beaumarchais (1732-1799 ) : 30 ans en 1762.

Source 1. Maurice Lever, Pierre-Augustin Caron de Beaumarchais, Fayard, Tome 1, L’irrésistible ascension (1732-1774), 565 pages, 1999.

Source 2. Extraits d’un article du Point.

1732. Naissance à Paris de Pierre Augustin Caron.

« Né le 24 janvier, il est l’unique garçon d’André-Charles Caron et de sa femme Louise Pichon. Dix enfants naîtront de cette union, dont six seulement devaient vivre.

Le père, issu d’une famille d’horlogers huguenots, était lui-même devenu maître-horloger, après avoir abjuré le protestantisme le 7 mars 1721 dans l’église des Nouvelles Catholiques, se convertissant de fait au catholicisme ; c’est un artisan reconnu, amateur d’art et créateur de la première montre squelette.

Une montre squelette est une montre mécanique, où l’intérieur du boîtier et ses parties mobiles sont visibles sur la face avant ou arrière de la montre. Le boîtier est en général protégé de la poussière par une ou deux lames de verre.

Le terme squelette vient du fait qu’il est possible à toute personne de voir l’intérieur sans aucun démontage. La véritable squelettisation ne garde que les composants essentiels et supprime tout métal superflu du pont, de la platine, des rouages ou toute autre partie mécanique de la montre, et ne laisse qu’un squelette minimaliste nécessaire au fonctionnement de la montre.

1742 à 1745. Pierre-Augustin suit des études dans une école d’Alfort.

1745 (13  ans). Il entre en apprentissage dans l’atelier paternel. Il donne du fil à retordre à son père, qui le chasse quelque temps de la maison familiale, mais il finit par devenir un artisan compétent.

1753-1754 (21-22 ans). Il invente un nouveau mécanisme d’échappement, dit à hampe ou à double virgule. L’échappement transmet les informations du balancier aux aiguilles et fournit au dispositif régulateur l’énergie nécessaire à son fonctionnement. Il permet que toute l’énergie que contient le ressort ne soit pas libérée d’un seul coup, mais petit à petit.

Ce sera l’occasion d’une première controverse : l’horloger du Roi Jean-André Lepaute s’attribue l’invention. Et Beaumarchais doit faire appel à l’Académie des sciences pour que lui soit reconnue la propriété de l’invention.

Cette affaire le fait connaître à à la Cour. Il devient fournisseur de la famille royale.

1755 (23 ans). II achète la charge de contrôleur de la bouche et surveille désormais la viande de Sa Majesté.

Jean-Marc Nattier réalise le portrait du jeune horloger.

1756 (24 ans). Il ne tarde toutefois pas à abandonner l’horlogerie. Jean-Antoine Lépine le remplace dans l’atelier paternel, épouse sa sœur Fanchon, et devient l’associé en 1756, puis le successeur d’André-Charles Caron.

1756. Il se marie le 27 novembre avec Madeleine-Catherine Aubertin, veuve de Pierre-Augustin Franquet, seigneur de Bosc Marchais (dit Beaumarchais). Il a 24 ans. Son épouse est plus âgée que lui, mais possède une fortune considérable.

1757 (25 ans). Le jeune Caron se fait appeler de Beaumarchais, du nom du fief de Bosc Marchais, qui appartient à son épouse et qui donne l’illusion de la noblesse.

Sa femme meurt à l’âge de 35 ans, avant d’avoir réglé la succession en sa faveur.

Le jeune veuf se voit dans une position inconfortable, car accusé de l’assassinat de sa femme, et il se trouve confronté au premier de la longue suite de procès et de scandales, qui marqueront son existence.

1757 – 1758 (25-26 ans). Il écrit des parades pour Lenormand d’Etioles. Parades pour des théâtres privés : Les Bottes de sept lieues, Zirzabelle mannequin, Léandre, marchand d’agnus, médecin et bouquetière, Jean Bête à la foire). Elles jouent sur le comique de mots du langage populaire des Halles de Paris.

1759 (27 ans). Faveur insigne, il est nommé professeur de harpe de Mesdames, les quatre filles du roi Louis XV, qui résident à la Cour.

1760 (28 ans). Malgré les ennuis de sa vie privée, il commence à être connu. Il se lie d’amitié avec le financier de la Cour Joseph Pâris Duverney, qui favorise son entrée dans le monde de la finance et des affaires. Il se lance alors dans les spéculations commerciales et s’y déploie avec génie.

1761 (29 ans). En peu d’années, il acquiert une grande fortune et il achète une charge de secrétaire du roi, qui lui confère la noblesse.

Patronné par un prince du sang, Louis-François de Bourbon, prince de Conti, il devient bientôt lieutenant général des Chasses royales« .

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Abbé Grégoire : former les citoyens

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Partie 1. Former les citoyens, pages 127 à 138, in Caroline Chopelin, Paul Chopelin. L’obscurantisme et les Lumières. Itinéraire de l’abbé Grégoire, évêque révolutionnaire, Éditions Vendémiaire, 2013, 238 pages.

Partie 2. Le religieux au service de l’instruction publique. Source : extraits de la notice de Wikipédia

« Henri Jean-Baptiste Grégoire, dit l’abbé Grégoire, né le 4 décembre 1750 à Vého et mort le 28 mai 1831 à Paris, est un prêtre catholique, curé rouge, évêque constitutionnel et homme politique français, ainsi que l’une des principales figures de la Révolution française.

Le religieux au service de l’instruction publique

Dès le 13 août 1790, l’abbé Grégoire, membre de la Constituante, lance une importante enquête relative « aux patois et aux mœurs des gens de la campagne ». Puis, à partir de 1793, pendant la Convention, au sein du Comité d’instruction publique où il se montre très actif, il lutte pour l’éradication de ces patois. L’universalisation de la langue française par l’anéantissement, non seulement des patois, mais des langues des communautés minoritaires (yiddish, créoles) est pour lui le meilleur moyen de répandre dans la masse les connaissances utiles, de lutter contre les superstitions et de « fondre tous les citoyens dans la masse nationale », de « créer un peuple ». En ce sens, le combat de Grégoire pour la généralisation (et l’enseignement) de la langue française est dans le droit fil de sa lutte pour l’émancipation des minorités.

En 1794, l’abbé Grégoire présente à la Convention son Rapport sur la Nécessité et les Moyens d’anéantir les Patois et d’universaliser l’Usage de la Langue française, dit Rapport Grégoire, dans lequel il écrit :

« On peut uniformiser le langage d’une grande nation […]. Cette entreprise qui ne fut pleinement exécutée chez aucun peuple, est digne du peuple français, qui centralise toutes les branches de l’organisation sociale et qui doit être jaloux de consacrer au plus tôt, dans une République une et indivisible, l’usage unique et invariable de la langue de la liberté. »

Grégoire s’occupe de la réorganisation de l’instruction publique en étant un des membres les plus actifs du Comité de l’Instruction publique. Dans le cadre de ce comité, il entreprend une grande enquête sur les « patois » pour favoriser l’usage du français. Il contribue aussi à la création, en 1794, du Conservatoire national des arts et métiers pour « perfectionner l’industrie nationale », du Bureau des longitudes et de l’Institut de France.

Il participe également à la sauvegarde contre les pillages de certains lieux, comme la basilique de Saint-Denis, au motif qu’ils font partie de l’histoire de France. À ce titre, il invente le terme « vandalisme », en précisant : « J’ai créé le mot pour tuer la chose. » Cet engagement préfigure la création du statut de monument historique, qui est effective à partir de 1840. Cependant, là non plus, il ne faut pas prendre à la lettre ses déclarations post-thermidoriennes, comme l’ont montré James Guillaume puis Serge Bianchi. D’après le premier, notamment, en l’an II, il agit en osmose avec le comité de salut public qu’il accuse par la suite d’avoir organisé le vandalisme : protection des monuments patrimoniaux, exigée par le comité et destruction de toutes les pièces royales ; sous réserve qu’elles ne symbolisent pas un acte régicide. Ainsi le 14 fructidor an II-31 août 1794 (donc après la chute de Robespierre) il qualifie d’agents de l’Angleterre des vandales qui venaient de détruire une estampe de l’exécution de Charles Ier en 1649. Et de regretter l’absence d’estampes de ce type pour chacun des rois de France.

Pour aller plus loin : Dominique Julia, Michel de Certeau, Jacques Revel, Une ethnographie de la langue : l’enquête de Grégoire sur les patois, Annales, Année 1975, 30-1, pp. 3-4.

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1793 / 9. Bombardement de Kehl

1793 (septembre). Le bombardement de Kehl. La guerre aux frontières de la France. Source : extraits d’une notice de Wikipédia.

Septembre 1793 : en Alsace, les forces révolutionnaires françaises résistent, s’appuyant sur la citadelle de Strasbourg et bombardant la ville et la citadelle de Kehl, au-delà du Rhin.

Diaporama de 9 photos. Source : Cabinet des estampes et dessins de Strasbourg.

« Le 21 janvier 1793, Louis XVI est exécuté. L’Espagne et le Portugal rejoignent la coalition anti-française en janvier 1793 et, le 1er février, la France déclare la guerre à la Grande-Bretagne et aux Provinces-Unies.

La France décrète une nouvelle levée de trois cent mille hommes, commençant une politique de levée en masse pour pouvoir déployer plus de soldats que les États aristocratiques et se montrer offensive afin de récupérer le matériel de guerre de l’ennemi. Les Alliés lancent une campagne déterminée pour envahir la France avec la campagne de Flandres.

Après l’invasion de la Hollande par Dumouriez en février avec la prise de Breda puis de Mont Sainte Gertrude à l’embouchure de la Meuse, la France subit rapidement de graves revers en ce début de 1793. Elle est chassée du sud de la Hollande et surtout de Belgique à la suite de la lourde défaite de Dumouriez à Neerwinden en mars, puis à son passage chez l’ennemi autrichien début avril.

Les défaites s’enchaînent en Belgique comme dans le Palatinat notamment pour Custine à Bingen en mars, Rixheim en mai et surtout Mayence perdue en juillet après plus de quatre mois de siège. De même la France commence à être à nouveau envahie en mai avec la défaite de Famars puis la chute des places de Condé et Valenciennes le 28 juillet.

En outre la Convention doit faire face à des révoltes internes dans l’Ouest et le Sud du pays. L’une d’entre elles, à Toulon, prépara le terrain pour un capitaine d’artillerie jusque-là inconnu du nom de Napoléon Bonaparte. Sa contribution à la planification du siège victorieux de la ville et de son port grâce à des batteries d’artillerie bien placées fut l’étincelle de sa fulgurante ascension ultérieure ».

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1790-1795. Le Clergé réfractaire

Le Clergé réfractaire. Source : extraits d’une notice de Wikipédia.

Diaporama de 9 photos. Anonyme, Estampe allégorique, Persécution du Clergé Catholique Romain en France, 1791. Source : Cabinet des estampes et dessins de Strasbourg.

« On donne le nom de Clergé réfractaire ou d’Insermentés aux ecclésiastiques hostiles à la Constitution civile du clergé, décret adopté en France par l’Assemblée nationale constituante le 12 juillet 1790 lors de la Révolution française. Une part d’entre eux fut exilée, massacrée ou déportée. Nombre d’entre d’eux entrèrent dans la clandestinité, pour continuer d’assurer, autant que possible, leur apostolat.

Ce clergé réfractaire s’oppose au clergé jureur (dit aussi clergé assermenté ou clergé constitutionnel) qui reconnaît cette Constitution ».

Les débuts de l’antichristianisme révolutionnaire.

« Dès le départ du mouvement, on assiste, en effet, à une série de mesures prises contre l’Église catholique, en France, dès 1789-1790 : suppression de la dîme, interdiction des vœux religieux.

En juillet 1790, est promulguée la Constitution civile du clergé, qui soumet l’Église catholique au pouvoir civil, ainsi que le serment à la Constitution civile, à prêter dans la huitaine. Le roi Louis XVI accepte de promulguer le décret de la Constituante, ce qu’il regrettera amèrement à partir du moment où le pape Pie VI manifeste son opposition.

Le clergé réfractaire désigne alors ce clergé clandestin, ayant refusé de prêter serment. S’ensuit rapidement la répression contre ces prêtres et leurs protecteurs.

En décembre 1791, Louis XVI met son veto à la loi du 29 novembre 1791, qui refuse aux prêtres non-jureurs la liberté de culte, puis, en mai 1792, à la loi du 27 mai qui ordonne la déchéance de la nationalité pour tout réfractaire dénoncé par 20 citoyens ou par un seul en « cas de trouble ».

Malgré l’émeute du 26 juin 1792, il le maintient et quelques arrestations ont déjà lieu, comme le 17 juin 1792, en Maine-et-Loire, le 19 en Côte-d’Or, le 20 à Mayenne ou, encore, le 28 dans le Morbihan.

Cependant, la rupture avec la monarchie du 10 août 1792 va permettre leur application officielle, et les premiers massacres commencent : le 14 juillet, un prêtre est tué à Limoges, neuf dans le Var ; le 15, deux à Bordeaux, dont un rédacteur de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.

Le 26 août 1792, les prêtres réfractaires, qu’on peut estimer au nombre de 75 000, doivent quitter la France dans le délai de 15 jours. À cette occasion, le député Isard affirme : il faut renvoyer ces pestiférés dans les lazarets de Rome et de l’Italie

Le phénomène de déchristianisation se caractérise tout d’abord par le fait que ce mouvement a été de très courte durée, et ensuite qu’il ne fut pas organisé par le pouvoir central. Le gouvernement de salut public et la Convention sont hostiles ou en tout cas circonspects face à ce phénomène.

C’est de province que partent les premières initiatives de fermeture d’églises, sous l’égide de représentants en mission ou des Comités de Surveillance. Mais Paris se mobilise presque simultanément. Le 17 novembre 1793, dans une réunion du comité de Salut public, qui est alors le gouvernement effectif de la République, Robespierre dénonce la déchristianisation qui pour lui risque de faire basculer les pays neutres (surtout protestants) dans l’opposition à la France. Le 21 novembre dans un discours au club des Jacobins, il se prononce pour la liberté des cultes. Danton le soutient dans sa lutte contre les Hébertistes qui sont alors les principaux hommes politiques favorables à la déchristianisation. Aussi le 6 décembre, la Convention réaffirme la liberté des cultes, même si le 8 elle décide de na pas rouvrir les églises fermées.

Dès lors, et même si des contre-exemples ont pu exister, soit celui de réfractaires réprimés non pour avoir été réfractaires mais pour avoir commis des actes considérés comme contre-révolutionnaires, la répression des réfractaires prend un caractère paradoxal : elle n’est active que là où la répression s’avère globalement la moins forte.

Ce paradoxe s’accentue de surcroît au cours d’une période très brève : de floréal à thermidor an II. Cette période est encore nettement délimitée à cause de la législation répressive. En effet la Convention, en deux temps, le 26 germinal an II puis le 19 floréal an II, centralise la répression des contre-révolutionnaires à Paris, à quelques exceptions locales près.

Or ces textes, d’une extrême importance, exceptent les réfractaires, ce qui provoque encore une distorsion géographique. Au centre, à Paris, devant le tribunal révolutionnaire, sont jugés désormais les ennemis du peuple, autre version de l’étiquette aristocratique  ou contre-révolutionnaire. Dans les départements, et plus particulièrement dans ceux les plus tranquilles, puisque les exceptions locales concernant les textes de germinal et de floréal ne concernent que des départements troublés et frontières où sont conservées des commissions révolutionnaires, le jugement « hors de la loi » des réfractaires est exceptionnellement maintenu.

De fait, l’alliance entre nombre de municipalités manifestement attachées à leurs prêtres et les juges des tribunaux criminels conduit à épargner des réfractaires.

Sous la Terreur, un prêtre réfractaire n’est pas un hors la loi comme les autres. Tout ennemi objectif de la Révolution qu’il paraisse, il bénéficie plus que les autres hors la loi du traitement juridictionnel spécifique de son affaire. L’habileté des juges qui fut en prairial assimilée à la chicane de l’avocature d’Ancien Régime, comme le poids de l’opinion si difficile à évaluer notamment dans les campagnes, infléchissent la répression.

Le 7 mai 1794, Robespierre donne un coup d’arrêt à la déchristianisation. La Convention décrète que le peuple français reconnaît l’existence de l’Être Suprême et de l’immortalité de l’âme. L’existence de l’Être Suprême et l’immortalité de l’âme sont des éléments qui ne sont pas apparus en contradiction avec la façon de vivre le protestantisme au XVIIIe siècle.

Certains pasteurs voyaient dans les cultes révolutionnaires la réalisation d’une partie de leur idéal religieux. A titre d’exemple, on peut citer le conventionnel Lombard-Lachaux d’Orléans : je n’ai jamais prêché que l’amour de la liberté, de l’égalité et de mes semblables ; mon unique désir est de continuer à concourir au bien des sans-culottes.

Après 1794, d’une part et dans un premier temps, le législateur lui-même fait preuve à l’encontre des réfractaires d’une agressivité bien moindre que sous la période « terroriste ». Toute la législation répressive est marquée par les hésitations, les ambiguïtés voire les contradictions d’un pouvoir en réalité engagé dans une impasse à propos de ses relations avec l’Église. Les juges s’engouffreront dans la voie ouverte par cette incohérence. D’autre part et dans un deuxième temps, le pouvoir révolutionnaire lui-même se transforme. L’exécutif et plus particulièrement sa composante ministérielle, absente sous la Terreur, tentent de prendre le relais du législateur dans sa lutte contre les réfractaires. Contrairement aux ambitions terroristes, paradoxalement très proches de l’idéal constituant dans leur absolu légicentrisme, le pouvoir révolutionnaire prend acte sous le Directoire de l’impuissance de la loi. Il tente d’opposer au juge, non des représentants en mission ou des sociétés populaires locales, mais ses ministres ».

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