ESR : qui sera le vrai patron ?

Geneviève Fioraso, en dépit de nombreuses oppositions venant de la Gauche elle-même et de la victoire des Écologistes aux élections municipales de Grenoble, sera peut-être nommée Secrétaire d’État à l’enseignement supérieur et à la recherche. Sa marge de manœuvre politique et financière, qui n’était déjà pas grande, sera encore plus affaiblie : ex-Ministre, elle ne sera plus que Secrétaire d’État. Chroniques du blog : Sauver le soldat Fioraso ? Non ! ; 188 chroniques sur la politique de l’ex-Ministre ; 155 chroniques sur la loi ESR.

Si Geneviève Fioraso ne refuse pas sa dégradation de fonction, qui sera le vrai patron de l’enseignement supérieur et de la recherche, le vrai décideur ? Son Ministre de tutelle, Benoît Hamon, 28 ans en politique ? Connaissant peu le milieu et doutant peut-être de sa légitimité (il a une licence d’histoire), il pourrait demander à l’ex-ministre de continuer la mission qu’elle a jusqu’ici plutôt bien réussie aux yeux de certains : tout faire pour que les étudiants et les enseignants ne descendent pas dans la rue et donc ne pas agiter les chiffons rouges (sélection à l’entrée de la licence et de la première année de Master, progression des droits d’inscription), continuer les belles paroles sur l’allocation d’autonomie chère aux organisation étudiantes, manipuler, à n’en plus rien comprendre, les chiffres de la loi de finances.

Qui sera le vrai patron ? Vincent Berger, ancien président de l’université Paris 7 Diderot, désormais conseiller de François Hollande ? Un conseiller, ça ne parle pas mais ça agit dans l’ombre. Que pourrait-il d’ailleurs imposer à la Secrétaire d’État Fioraso ? La relance d’une seconde phase des Assises de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il en réceptionnerait le rapport en juin 2015. D’ici là, de l’eau aurait passé sous les ponts ! 92 chroniques sur les Assises.

Qui sera le vrai patron ? Jean-Loup Salzmann, président de Paris 13 Nord, président de la Conférence des présidents d’université, militant socialiste dès les premières heures du septennat de François Mitterrand ? S’il parvenait à faire appliquer la politique cyclothymique de la CPU par Geneviève Fioraso, ce serait très vite une cacophonie. 133 chroniques sur la CPU.

Un de ces 3 hommes dans le rôle du Pharaon tout-puissant, dominant sa petite épouse ? Alors oui, la situation de l’enseignement supérieur et de la recherche publics empirerait encore. Geneviève Fioraso doit partir !

Il faut nommer au secrétariat d’État une femme – parité oblige avec Benoît Hamon – qui connaisse bien l’enseignement supérieur et la recherche et mette, par exemple, en débat au Parlement les 10 propositions du mémo publiées le 3 avril 2014. Une idée de nomination parmi d’autres ? La 13e vice-présidente chargée de l’enseignement supérieur et de la recherche au Conseil régional d’Ile-de-France ?

Le grand pharaon et sa petite épouse. J’ai choisi d’illustrer cette chronique par des photos de la fresque en façade de « La maison égyptienne« , 10 rue du Général Rapp à Strasbourg. « Construction (1905-1907) par l’architecte-entrepreneur Franz Scheyder. Fresque d’Adolf Gilly (juin 1906). La fresque représente une scène de chasse avec le pharaon accompagné de son épouse , au milieu des lotus et papyrus. Un vautour protecteur, aux ailes déployées termine l’ensemble » (source Archi-Strasbourg). Photos du samedi 5 avril 2014.