Jean-Jacques Karpff, 30 ans en 1800

Colmar, Musée Unterlinden, exposition consacrée à Jean-Jacques Karpff (1770–1829), dessinateur et miniaturiste originaire de la ville. Attention : fermeture de l’expo le 19 juin 2017 ; ne pas tarder à aller la visiter. C’est une exposition inattendue et bienvenue ! Visez au sublime !

Album de 35 photos (4 juin 2017). Cette chronique s’inscrit dans la série Elles/Ils avaient 30 ans en…

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Source et citations : Musée Unterlinden. « Cet élève de Jacques-Louis David a joué un rôle majeur pour le développement des arts de sa ville natale et figure parmi les portraitistes les plus talentueux de son temps. Dans ses dessins et ses miniatures, la quête de la forme idéale est indissociable d’une maîtrise absolue des moyens d’expression. La perfection qui distingue le portrait de l’impératrice Joséphine (salon de 1808) valut à Karpff les éloges de son maître David qui considérait qu’on ne peut pas pousser plus loin l’art du dessin« .

Biographie qui figure à l’entrée de l’exposition. 1770, février. Jean-Jacques Karpff naît à Colmar. Deuxième fils de Jean-Jacques Karpff, menuisier et tonnelier, et de Marie-Madeleine Schindolph.

Vers 1785 (15 ans). Entre au gymnase protestant de Colmar, tout comme son voisin et ami d’enfance, Jean Rapp. Suit les cours de François-Joseph Hohr, qui lui enseigne les rudiments du dessin. Chez le mécène et collectionneur Knoll, Karpff bénéficie des conseils des artistes parisiens Jacques Philippe, Joseph de Saint-Quentin et Bonaventure-Marie Lebert, actifs dans la région.

1790, juin (20 ans). Poursuit sa formation à Paris et loge au palais du Luxembourg chez son protecteur, le comte de Narbonne-Lara. Fait la connaissance à Versailles de la poétesse Victoire Babois (1760-1839). Suit les cours de l’Académie Royale de Peinture et de Sculpture. Est admis dans l’atelier du peintre Jean-Louis David.

1792 (22 ans). Perd la protection du Comte de Narbonne-Lara, qui émigre après la chute de la monarchie (10 août 1792). Karpff se trouve dans une situation précaire.

1793 (23 ans). David lui accord un certificat de civisme pour parfaire sa formation à Rome. Ce projet de voyage ne se concrétise pas. Rappelé à Colmar par la loi de réquisition militaire. Retrouve la protection de Knoll, chez qui il loge et a son atelier.

1794, juillet (24 ans). Admis au club des jacobins de Colmar qui le charge de préparer la fête commémorative du 10 août 1792.

1794 (octobre) – 1795 (janvier) (25 ans). Chargé avec le bibliothécaire Marquaire de rechercher et d’inventorier, dans tout le département du Haut-Rhin les objets d’intérêt historique, artistique ou scientifique, dignes du patrimoine de la Nation. Ils sont rassemblés à l’ancien collège royal des Jésuites, dans un dépôt dénommé Musée national de Colmar. Karpff est responsable de leur conservation.

1796, mai (26 ans). Nommé professeur de dessin à la nouvelle École centrale du Haut-Rhin à Colmar.

1797-1799 (27-29 ans). Plusieurs séjours à Paris. Grâce à ses relations, Karpff fait réaliser des moulages de statues antiques destinées à la nouvelle salle de bosse, la salle de sculpture aménagée par lui à l’École centrale du Haut-Rhin.

1803 (33 ans). Fermeture de l’école centrale du Haut-Rhin à laquelle succède l’école secondaire et communale de Colmar, où Karpff est toujours professeur de dessin.

1805 (35 ans). Il a peut-être pris des cours dans l’atelier parisien du peintre miniaturiste Jacques Augustin. Le préfet du Haut-Rhin attire l’attention de l’impératrice Joséphine de Beauharnais sur le talent de Karpff. Lors d’un séjour à Plombières, elle lui commande son portrait en pied dans une robe du sacre »…

Joséphine de Beauharnais par Jean-Baptiste Jacques Augustin

Suite de la présentation de l’exposition par les commissaires Viktoria von der Brüggen, docteur en histoire l’art, et Raphaël Mariani, attaché de conservation au Musée. « Les miniatures de Karpff, exécutées uniquement en grisaille, forment la contribution la plus originale de Karpff à la peinture de portrait du 19e siècle. L’artiste traduit dans l’infiniment petit les sentiments les plus délicats grâce à une technique d’une virtuosité inégalée.

Organisée en sept sections, l’exposition offre un panorama complet de cette création subtile mais restée méconnue. Elle met en évidence le dialogue fructueux que Karpff entretient avec les œuvres de ses illustres contemporains (David, Prud’hon, Girodet,Gros, Isabey, Boilly) et les codes artistiques de son temps, où se mêlent conceptions néoclassiques et préromantiques ».

Pour aller plus loin. Trois vidéos en ligne. Un article de 1856, reproduit par Gallica. H.Lebert, Notice sur Jean-Jacques Karpff dit Casimir, Revue d’Alsace.

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