Les problèmes des directeurs IUT

Note Flash ADIUT, APB 2017-2018 : bilan de la campagne, n°1, septembre 2017, 2 pages.

47 615 DUT délivrés en 2015. « Il est délivré beaucoup moins de Diplômes universitaires de technologie (DUT) que de BTS. 47 615 en 2015, c’est moins qu’en 2009 (47 984). Bref, une production de diplômés plutôt stable en IUT. Ceux-ci n’ont pas fait face à la progression du nombre de bacheliers et à la progression des taux de poursuites d’études dans le supérieur. Il y a un vrai problème avec cette filière.

Pourquoi ? Parce qu’il y a une diminution du nombre de bacheliers technologiques ? Ou parce que les Instituts n’ont plus de stratégie, sauf celle d’expérimentation d’une licence technologique en 3 ans ? Ou parce qu’ils sont plus pénalisés que les UFR en période de disette financière ? Ou parce qu’ils ne sont intéressés que par le développement des licences professionnelles ? Ou… »

La Note Flash, que les directeurs d’IUT viennent de publier, fait apparaître un autre problème de taille dans ce contexte : un nombre de places disponibles (potentiel d’accueil = 63 333) nettement inférieur à celui du nombre de candidatures à un DUT, classées en vœu 1 (107 284). Ces vœux 1 sont en hausse de 2,5% par rapport à 2016.

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Qui sont les bacheliers qui ont mis un DUT en vœu 1 : 71 311 bacheliers généraux (66% des vœux), 31 028 bacheliers technologiques (29%), 4 609 bacheliers professionnels. Les vœux 1 des bacheliers généraux sont plus nombreux que le total des places disponibles. Les recteurs ne devaient-ils pas fixer des quotas de bacheliers technologiques dans les IUT ?

Ce que montre la note de l’ADIUT, c’est une procédure APB qui est devenue totalement ubuesque : lors des trois phases d’admission en procédure normale (15 juin et 24 juillet) et en procédure complémentaire (20 septembre), il faut secouer le tamis pour que des vœux 1 passent au travers des mailles. Et ils sont devenus quoi ceux-là ?

Néanmoins, les directeurs d’IUT affichent au final une satisfaction : « le taux de remplissage potentiel des formations de DUT se hisse à 97,5% » (ce taux est plus élevé que celui des BTS, des CPGE, des formations d’ingénieurs). Très maigre consolation pour les dizaines de milliers de parents dont les enfants ont été refusés en IUT malgré un vœu classé en 1 et au terme d’une procédure qui leur est parue – à raison – opaque et abracadabrantesque.

En conclusion, il faut se poser des questions faussement naïves :

  • pourquoi le nombre de places offertes en 1ère année d’IUT connaît-il un tel décalage par rapport aux demandes ?
  • alors que tous les rapports mentionnent la nécessité d’une hausse des qualifications professionnelles, pourquoi le nombre de diplômés de DUT est-il globalement stable depuis 10 ans ?
  • pourquoi le rapport de Daniel Filâtre est-il scandaleusement silencieux sur les capacités d’accueil des IUT ?
  • pourquoi les directeurs d’IUT acceptent-ils que la procédure de sélection des candidats soit confiée à un algorithme ?
  • pourquoi le réseau des directeurs d’IUT et celui des présidents d’IUT sont-ils aussi peu politiquement influents ?

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