Formation Pro : mollesse de la CPU

Suite de la chronique du 14 juin 2019, Le mammouth de la formation professionnelle continue

La loi du 16 juillet 1971 portant organisation de la formation professionnelle continue, dite loi Delors, a mis en forme l’accord national interprofessionnel du 9 juillet 1970. Elle fêtera son cinquantenaire dans deux ans.

En 50 ans, les universités n’ont réussi qu’à être un acteur de seconde zone dans le champ de la formation continue (point 1 de cette chronique).

La loi du 5 septembre 2018, Pour la liberté de choisir son avenir professionnel, les met encore un peu plus à l’écart. Leur Conférence, Conférence des présidents d’université, n’a jusqu’à présent réagi qu’avec mollesse (point 2 de cette chronique)

Point 1. Les universités, un acteur de peu de poids sur le marché de la formation professionnelle continue.

La formation continue dans l’enseignement supérieur public en 2016, Claire Létroublon, Note d’information n°3, février 2019, 5 pages.

Résumé de la note. « En 2016, la formation continue génère un chiffre d’affaires de 449 millions d’euros pour l’enseignement supérieur public (universités, Cnam et écoles), soit une hausse annuelle de 2%. Un peu moins de 50 % proviennent des entreprises, y compris des organismes paritaires collecteurs agréés. Elle accueille environ 440 000 stagiaires (baisse de 5% en un an), les trois quarts en université, et délivre près de 100 000 diplômes, dont plus de 64 000 diplômes nationaux. La durée moyenne des formations s’élève à 154 heures, dont 129 heures de nature pédagogique et 25 heures de stage pratique. Un peu plus de la moitié des stagiaires se concentre dans les trois groupes de spécialités Services aux personnes, Sciences humaines et droit, et Échange et gestion…

  • 30 % des diplômes nationaux délivrés sont des licences professionnelles. Parmi 64 100 diplômes nationaux délivrés par les trois types d’établissements, 35 % sont de niveau I (doctorat et master), 49 % de niveau II (master 1 et licence), 7 % de niveau III (DEUG, BTS et DUT) et 8 % de niveau IV (baccalauréat). Les masters, qui représentent 29 % des diplômes nationaux délivrés, voient leur nombre progresser de 6 % entre 2015 et 2016. Si le nombre de licences générales délivrées (8 % des diplômes nationaux) baisse de 20 %, celui des licences professionnelles (19 600) connaît une hausse de 15 %. Les diplômes de niveau III sont ceux dont le nombre augmente le plus (+ 17 %).

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Point 2 de la chronique. Dans ses communiqués, la Conférence des Présidents d’Université (CPU) réagit vivement à sa marginalisation sur le marché de la formation professionnelle continue. Mais ce ne sont que des paroles. Son attitude est celle d’une mollesse obligée. Elle est en effet prise au piège de sa profession de foi intempestive, La CPU pour une approche proactive de l’autonomie (communiqué du 21 mai 2019).

CPU. Rapport d’activité 2018, page 24.

2019 (28 février). Communiqué de la CPU. Menaces sur la formation professionnelle dans l’enseignement supérieur public

  • La CPU déplore que la mise en œuvre de la loi Choisir son avenir professionnel et ses décrets d’applications remettent totalement en cause la place de l’enseignement supérieur dans le système de formation professionnelle. Il y a un risque majeur de détruire un système de formations qui a prouvé son efficacité et qui est salué aussi bien par les entreprises que par les étudiants et les actifs. Le gouvernement doit réaffirmer la place de l’enseignement supérieur public dans ces réformes. L’image positive de l’apprentissage dans l’enseignement supérieur doit rester un moteur pour l’ensemble du système.

2019 (11 mars). L’apprentissage dans la fonction publique : victime colatérale de la loi Choisir son avenir professionnee ? Communiqué commun de la CPU, de la CGE et da CDEFI, ,

2019 (7 avril). La formation continue à l’aube d’une nouvelle ère, Jessica Gourdon, Le Monde Campus. Extraits de l’article. On notera la déclaration naïve du président de l’université de Reims Champagne Ardenne.

  • La réforme devrait permettre à chacun d’accéder plus facilement à l’ensemble de l’offre de formation ainsi qu’aux diverses modalités de financement. Universités et grandes écoles s’adaptent…
  • Les grandes écoles ou les universités y voient une opportunité de se développer bien plus sur ce marché de 13 milliards d’euros qui, selon Guillaume Gellé, de la commission formation de la Conférence des présidents d’université, « se met à l’heure d’Amazon : on pourra avec un même outil comparer, choisir et payer des formations issues d’une multitude d’organismes ».
  • Face à ces bouleversements, les universités sont inégalement préparées… Au total, elles ne dégagent que 325 millions d’euros de chiffre d’affaires avec la formation continue, un chiffre en hausse, qui correspond à quelque 100 000 diplômes délivrés chaque année, mais qui demeure bien modeste au vu de la taille du marché.

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