Richter, le film avec auteur

Gerhard Richter, le film avec auteur. Né en 1932, il est l’artiste dont des œuvres des années 50 et 60 constituent un support essentiel du film L’œuvre sans auteur. Richter est l’artiste vivant dont les œuvres sont les plus chères.

Ce film a donné lieu à des tensions importantes entre l’artiste et le metteur en scène, Florian Henckel von Donnersmarck.

Il a été diversement apprécié par la critique (cf. infra). Pour ma part, j’ai aimé mais la présentation en deux parties aurait pu être évitée au prix de la coupe de nombreuses longueurs dans la première partie.

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L’œuvre sans auteur, film réalisé par Florian Henckel von Donnersmarck avec Tom Schilling, Sebastian Koch. La Bande Annonce

Le Synopsis. « À Dresde en 1937, le tout jeune Kurt Barnet visite, grâce à sa tante Elisabeth, l’exposition sur  » l’art dégénéré  » organisée par le régime nazi. Il découvre alors sa vocation de peintre.
Dix ans plus tard en RDA, étudiant aux Beaux-arts, Kurt peine à s’adapter aux diktats du  » réalisme socialiste « . Tandis qu’il cherche sa voie et tente d’affirmer son style, il tombe amoureux d’Ellie. Mais Kurt ignore que le père de celle-ci, le professeur Seeband, médecin influent, est lié à lui par un terrible passé. Epris d’amour et de liberté, ils décident de passer à l’Ouest…

Les critiques du film (extraits)

1. Celle que je partage. Beatrice Delesalle, Lemagduciné. L’œuvre sans Auteur de Florian Henckel von Donnersmarck : une épopée romanesque et romantique

« Avec son nouveau film, L’œuvre sans Auteur, l’allemand Florian Henckel von Donnersmarck réussit la gageure d’imaginer une épopée romanesque et dense avec des bribes de la vie mouvementée du grand peintre allemand Gerhard Richter. Prenant.

Gerhard Richter se distancie du film, comme il s’est distancié de sa biographie écrite par Schreiber, une biographie qui sous-tend largement le scenario de L’œuvre sans Auteur. On pourrait imaginer que les accusations lancées par le peintre à l’endroit du cinéaste sont un signe que ce dernier a réussi la gageure de mêler des faits historiques concernant le peintre, et des éléments de fiction pour faire un film fluide, cohérent et crédible.

L’œuvre de Richter a donc été qualifiée de sans auteur par les critiques, neutre dans le motif et dans le sujet. Mais celle de Florian Henckel est assurément un film de son auteur. Son film romanesque, voire romantique, un peu académique est bien une vision personnelle de la vérité de Richter, des deux Allemagne, de l’amour. Une vision qui ne sied pas toujours à tous, mais une vision qu’il nous donne joliment à voir, et qui, in fine, ne fait du tort à personne. Pas même à l’immense Gerhard Richter ».

2. Laurent Cambon, A voir, à lire. Une critique ignorante

‘L’œuvre sans auteur est un film brillant et intelligent, qui donne la part belle à l’acte de création. Les peintures que le jeune Kurt exécute devant le spectateur sont d’une incroyable beauté, au point que l’on se demande, pendant tout le film, s’il s’agit de la reconstitution de la vie d’un peintre réel, dont les œuvres auraient été retrouvées. On ne saura pas, mais peu importe. Il y a la démonstration que l’art sauve de tout, même de la peur et de la bêtise ».

3. Thomas Sotinel, Le monde, L’Œuvre sans auteur : voir l’Allemagne en peinture. Une fresque historique inspirée de la vie du peintre Gerhard Richter.

« On ne peut signer ses films Florian Henckel von Donnersmarck – patronyme d’une lignée d’aristocrates et d’industriels prussiens – et intituler un film L’Œuvre sans auteur que par goût de l’antiphrase. Le troisième (très) long-métrage de l’auteur de La Vie des autres prend l’apparence d’une fresque historique, embrassant la tragédie allemande de l’avènement du nazisme à l’érection du mur de Berlin. Sa substance, L’Œuvre sans auteur la puise dans une biographie, celle d’un artiste imaginaire, Kurt Barnet, qui emprunte, selon un protocole sur lequel on reviendra, la plupart de ses traits à un homme de chair et de sang, Gerhard Richter – le plus fameux des peintres allemands de la seconde moitié du XXe siècle ».

4. Olivier Mannoni, Place des Libraires. L’œuvre sans auteur

« Gerhard Richter, né en 1932, est aujourd’hui considéré comme « une des figures majeures de la peinture contemporaine », comme l’appela le Centre Pompidou lors de l’une des grandes rétrospectives qui lui ont été consacrées ces dernières années. C’est aussi un artiste au destin exceptionnel, qui a réussi à imposer son style personnel après avoir traversé la dictature nazie et avoir échappé au régime d’Allemagne de l’Est. C’est cette vie que raconte ce livre, adaptation du scénario d’un film qui sortira au mois d’octobre réalisé par l’auteur de La Vie des autres, Oscar 2007 du meilleur film étranger ».

5. Jean-Michel Frodon, Slate, L’Œuvre sans auteur, fresque paradoxale

« Parcourant trente ans d’histoire de l’Allemagne, le film évoque les rapports entre l’art et la politique, d’une manière qui contredit complètement la thèse qu’il entend défendre… Ébats amoureux complaisamment filmés, reconstitution d’époque d’une propreté d’antiquaire chic, personnages taillés dans le marbre d’une psychologie sommaire, rebondissements mélodramatiques occupent sans cesse le devant d’un récit qui expédie en deux clichés des situations historiques essentielles, et esquive ses quelques enjeux plus singuliers, comme l’aveuglement volontaire de la fille du Herr Professor ».

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