« Favoriser des algorithmes et des robots sûrs, transparents et justes » : ne pas se jeter la tête contre les murs après avoir lu cette phrase abracadabrantesque, issue pourtant d’un rapport public. Pour une intelligence artificielle maîtrisée, utile et démystifiée par Claude de Ganay et Dominique Gillot, rapport au nom de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques, mars 2017, 500 pages.
En cette période électorale, les rapports continuent de pleuvoir avant de se ramasser à la pelle. Celui-ci, sur l’intelligence artificielle et les robots, contient 15 propositions d’une banalité confondante, assises sur les poncifs les plus récurrents (lire ci-dessous).
En lisant ces propositions, je suis renvoyé près de 30 ans en arrière, quand j’étais directeur adjoint du PIRTTEM du CNRS (Programme interdisciplinaire de recherche sur la technique, le travail, l’emploi et les modes de vie). Nous avions co-financé avec la RATP un programme de recherche appliquée sur l’intelligence artificielle.
C’était le moment à la RATP envisageait une ligne de métro sans conducteur (la future ligne 14), selon le concept du VAL, mis en service à Lille au milieu des années 80 du siècle dernier. Le directeur du PIRTTEM était le regretté Noël Malvache, automaticien, alors directeur du LAMIH, UMR CNRS existant encore aujourd’hui.
Propositions du rapport. 1. Pour une intelligence artificielle maîtrisée. Favoriser des algorithmes et des robots sûrs, transparents et justes. Prévoir une charte de l’intelligence artificielle (IA) et de la robotique. Recherche en intelligence artificielle, autant que possible européenne, voire internationale, plutôt que nationale. Former à l’éthique. Créer un institut national de l’éthique de l’intelligence artificielle. Politique de formation continue ambitieuse.
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2. Pour une intelligence artificielle utile, au service de l’homme et des valeurs humanistes. Redonner une place essentielle à la recherche fondamentale. Encourager la constitution de champions européens. Élargir l’offre de cursus. Créer en France au moins un pôle d’excellence internationale et interdisciplinaire. Organiser davantage de concours primés à dimension nationale, dynamiser la recherche autour du traitement de grandes bases de données nationales labellisées. Assurer une meilleure présence des femmes dans la recherche.
3. Pour une intelligence artificielle démystifiée. Organiser des formations à l’informatique dans l’enseignement primaire et secondaire. Former et sensibiliser le grand public (campagnes de communication, salon international, émissions de télévision pédagogiques). Former le grand public aux conséquences pratiques de l’IA. Être vigilant sur les usages spectaculaires et alarmistes du concept d’IA et de représentation des robots.
Histoires d'universités 
Bonjour,
J’ai parcouru les 500 pages dont les retranscriptions des experts – et il y en a une multitude d’experts : il y a du « beau » monde, beaucoup venant des « sciences », peu venant des « shs ». J’y trouve des informations comparatives très intéressantes. Mais mon intelligence « non artificielle » a été surchargée par la masse d’information dont 2361 instances « intelligence artificielle », 392 instances « algorithme », 261 instances « robot », 43 instances « homme » – dont 10 « homme » et 33 « homme-machine » – 16 instances « être humain »… Bon je vais bien trouver une « machine » qui me permettra de faire de l’ordre dans tout cela. Bien que… 🙂