Le joli mois de mai (1968)

Hélène de Beauvoir, Artiste et femme engagée, exposition au Musée Würth d’Erstein. Parmi les œuvres exposées, une dizaine concerne le Joli mois de mai 1968. Hélène en a peint 80… à distance (elle habitait déjà à Goxwiller en Alsace). Elle avait 58 ans.

Album de 63 photos. Œuvres de grand format, aux techniques variées (huile sur bois, collage et encre de Chine, acrylique sur bois, aquarelle pour les affiches, huile sur toile, tempera sur bois, collage et encre de Chine sur papier). Mais toujours des couleurs éclatantes, chaudes, qui donnent joie, bonheur, espoir, même si les scènes représentées, assez répétitives d’ailleurs, sont centrées sur les affrontements violents entre CRS et étudiants. Les CRS sont croqués génialement en quelques traits. Le pavé est roi : « je t’aime, ah dis-le avec des pavés » (titre de cette toile).

Le cinquantième anniversaire de 1968 va certainement donner lieu, dans le contexte politique actuel, français et européen, à des déluges de critiques de ce mouvement social inédit et qui demeure à ce jour la plus longue grève de l’histoire contemporaine, dépassant en nombre de journées de grève celles de 1936.

Il faut rappeler et rappeler encore ce que Mai 1968 a apporté comme droits collectifs aux salariés et aux étudiants. Le nier serait accepter, participer à un mensonge politique de fort grande ampleur.

Nouveaux droits collectifs pour les salariés

Loi Faure, Autonomie statutaire, financière et pédagogique des universités. Nouveaux droits collectifs pour les personnels et les étudiants

Certes, le socle de droits acquis en 1968 a toujours fait l’objet de dénigrements et de contre-attaques. Et ainsi, nous sommes progressivement entrés dans une autre ère, celle du remplacement des droits économiques et sociaux collectifs par une logique de la responsabilisation individualisée (employabilité, parcours de formation personnalisé, portefeuille de compétences, contrat à durée déterminée, rupture négociée du contrat de travail, droit à un chèque de 500 ou 800 euros par an pour se former).

Non, jamais. Jamais je ne serai un pourfendeur du mouvement de mai 1968. J’ai alors 24 ans et suis en fin de thèse. En octobre, un premier contrat de travail à temps plein ; il en résultera ma première contribution à un livre : Grèves revendicatives ou grèves politiques ?

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